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Résumé Extrait de la fiche de lecture lePetitLittéraire.fr Qu’est-ce que la littérature ? Jean-Paul Sartre lePetitLittéraire.fr Résumé Extrait de la fiche de lecture Document rédigé par Julie Mestrot Qu’est-ce que la littérature ? Jean-Paul Sartre RÉSUMÉ 6 CLÉS DE LECTURE 13 Un texte argumentatif La démarche du matérialisme historique Existentialisme et littérature PISTES DE RÉFLEXION 20 POUR ALLER PLUS LOIN 21 - 4 - Jean- Paul Sartre Écrivain et intellectuel français • Né en 1905 à Paris • Décédé en 1980 dans la même ville • Quelques- unes de ses œuvres : ʟ ʟ La Nausée (1938), roman ʟ ʟ Huis clos (1944), pièce de théâtre ʟ ʟ L’existentialisme est un humanisme (1946), essai philosophique Jean- Paul Sartre est un écrivain et un philosophe français né en 1905 à Paris et mort en 1980. Célébré en même temps que rejeté pour sa pensée existentialiste, il est l’auteur de plusieurs essais comme L’Être et le Néant (1943) ou L’existentialisme est un humanisme (1946). Il a également écrit de nombreux textes littéraires dans lesquels se déploient avec force sa philosophie et sa définition de la littérature : La Nausée, roman publié en 1938, Les Mouches, pièce de théâtre parue en 1943, ou encore Huis clos, édité en 1944. En 1964, il refuse le prix Nobel de la littérature et publie Les Mots, un récit autobiographique sur sa jeunesse. Connu aussi comme le compagnon de Simone de Beauvoir (femme de lettres française, 1908‑1986), Sartre a marqué les esprits tant par son activité d’écrivain que par son engagement politique d’extrême gauche. - 5 - Qu’est- ce que la littérature ? Une nouvelle vision de la littérature • Genre : essai philosophique • Édition de référence : Qu’est- ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1948, 307 p. • 1re édition : 1947 • Thématiques : littérature, auteur, lecteur, public, société, politique, inégalité Qu’est- ce que la littérature ?, essai rédigé en 1947, est publié la même année en plusieurs parties dans la revue Les Temps modernes, que Sartre a fondée en 1945. En 1948, Gallimard publie l’ensemble de l’essai dans le volume Situations II. Cet ouvrage est caractéristique de la geste sartrienne. Il s’agit d’une défense polémique de la littérature engagée. Sa démarche, authentiquement philosophique, consiste à comprendre la littérature dans une perspective politique. Sartre y prolonge sa critique des inégalités et y affirme les valeurs existentialistes de liberté et de responsabilité. - 6 - RÉSUMÉ Sartre a divisé cet ouvrage en quatre parties : « Qu’est- ce qu’écrire ? », « Pourquoi écrire ? », « Pour qui écrit- on ? » et « La situation de l’écrivain en 1947 ». Il présente son essai comme une réponse faite à ses détracteurs. Selon ces derniers, la littérature authentique est affranchie de la politique, ne doit viser d’autre but qu’elle- même et ne saurait donc être engagée. Sartre se propose de répondre à cette affirmation qu’il récuse par avance. Ainsi, à l’opposé de ses adversaires, Sartre soutient l’idée que l’écrivain est engagé. LA LITTÉRATURE DÉPEND DU LECTEUR Pour appuyer sa thèse, il utilise une argumentation où le lecteur occupe une place centrale. En effet, il pense que le livre n’existe pas sans l’acte de lecture, qu’il est le résul- tat d’une décision de l’auteur de communiquer quelque chose à quelqu’un (« L’écrivain a choisi de dévoiler le monde et singulièrement l’homme aux autres hommes pour que ceux- ci prennent en face de l’objet ainsi mis à nu leur entière responsabilité. », p. 29). Si le but que vise l’écrivain est de délivrer un message à un destinataire, il faut donc considérer que le lecteur participe à la créa- tion de l’œuvre. L’œuvre littéraire peut ainsi se définir comme un « appel » fait au lecteur, à ce qu’il collabore à la création de l’ouvrage, à ce qu’il s’engage librement dans l’œuvre. L’œuvre littéraire n’existe qu’à la conjonction de - 7 - l’activité de l’auteur et du lecteur, qu’autour d’une sorte de « pacte de générosité » (p. 62) où chacun reconnait la liberté que l’autre engage. Le plaisir, ou la « joie esthétique », résulte de ce double don du lecteur et de l’auteur, en particulier pour le lecteur du fait que l’auteur lui donne dans l’œuvre un monde qui s’offre à sa liberté. Mais surtout l’impératif esthétique est en même temps impératif moral. Dans l’acte de lecture, le lecteur reçoit et recrée l’œuvre en tant qu’homme libre : il est désormais obligé de prendre position dans le réel, à la lumière de ce que l’auteur lui a dévoilé. L’œuvre engage le lecteur à assumer sa responsabilité face au monde qui se présente à lui. Ainsi, « l’écrivain, homme libre s’adressant à des hommes libres, n’a qu’un seul sujet : la liberté » (p. 70). Écrire est par essence exercer sa liberté et vouloir la liberté, notamment celle du lecteur. Une œuvre littéraire au sens strict ne saurait vouloir l’asservissement, ni s’adresser à un public assujetti. Si seul le message transmis compte et donc si « la prose est utilitaire par essence » (p. 25), alors la question de la beauté, notamment celle du style, est secondaire : les arti- fices rhétoriques concourent à la persuasion du lecteur. La beauté du texte succède à l’idée, à l’intention qui préside à l’acte d’écrire. Le langage est donc considéré comme un moyen et non comme une fin. UN ENGAGEMENT LIÉ À L’HISTOIRE Sartre pense que la littérature n’est pas atempo- relle, mais s’ancre bien dans l’époque où elle nait : l’auteur s’adresse à des individus « historiquement situés », - 8 - caractérisés par un ensemble de déterminations histo- riques, sociales, géographiques, etc. Dès lors, si l’œuvre n’existe que dans et par la collaboration du lecteur et de l’auteur, elle se caractérise d’abord et surtout par son lecteur : « Chaque livre propose une libération concrète à partir d’une aliénation particulière. » (p. 78) Aliénation qui apparait sous diverses formes selon l’époque dans laquelle on se trouve. L’écrivain a donc un rôle politique : il dévoile la société, il place son public devant un choix, celui d’assumer la société telle qu’elle est ou tenter de la changer. De plus, Sartre distingue deux publics, qui sont en opposition : le public réel, composé des forces conser- vatrices de la société ; le public virtuel, composé des forces progressistes. Pour prouver cette conception, Sartre retrace une histoire de la littérature en envisageant les œuvres en fonction de leur public. • Au Moyen Âge, les écrivains sont des clercs s’adres- sant uniquement à d’autres clercs : ils ont donc un public réel et pas de public virtuel. Leur sujet est le spirituel et leurs œuvres visent surtout à maintenir l’ordre établi par l’Église. Sartre pose donc que la littérature est aliénée (à l’Église) et abstraite (elle ne dévoile rien de l’existence concrète des hommes, mais discute ou magnifie uniquement ce qui est du domaine du spirituel). • Au xviie siècle, l’écrivain appartient à l’élite et son public est seulement composé de l’élite, de l’aris- tocratie : là encore, le public est uniquement réel. - 9 - Toutefois, la littérature est en voie de laïcisation et son sujet devient concret : il s’agit de donner une image de l’élite. La littérature est en outre moralisatrice. Même si elle ne conteste pas l’ordre établi, elle est instrument de libération en ce qu’elle permet à l’élite d’examiner ses propres passions. Cette littérature est donc concrète (puisqu’elle représente la psychologie de l’élite), mais reste aliénée (car elle ne s’adresse qu’à cette élite qu’elle défend). • Le xviiie siècle constitue aux yeux de Sartre un tour- nant majeur de la littérature. Pour la première fois, l’écrivain a deux publics : l’aristocratie décadente et la bourgeoisie montante. L’écrivain, obligé de dépasser cette opposition, s’identifie à ce que Sartre nomme l’esprit universel : il est celui qui exerce sa pensée critique en dévoilant à la noblesse sa décadence et en donnant à la bourgeoisie les moyens de contes- ter l’ordre établi. Cette littérature est donc libre ou autonome, mais abstraite (car elle peint l’homme universel). Surtout, elle correspond pour Sartre au moment de la négativité, c’est- à- dire au moment de la critique. • La première partie du xixe siècle est une période de recul. L’écrivain appartient à la bourgeoisie et n’écrit que pour la bourgeoisie : la littérature ne conteste pas l’idéologie bourgeoise désormais dominante. Dans la deuxième partie du xixe siècle, l’écrivain bourgeois écrit pour la bourgeoisie, tout en la critiquant. L’écrivain, comme son public, a une « conscience malheureuse », ne s’assume pas lui- même. Pour en sortir, la littérature devient alors abstraite (l’art pour l’art, le surréa- lisme) et vise un absolu. Elle devient un acte gratuit - 10 - et inoffensif dont l’écrivain n’est plus responsable. Totalement abstraite, la littérature n’a plus aucun lien avec la société. • Le xxe siècle se compose de différentes catégories d’écrivains : ʟ ʟ la première génération, qui commence à écrire avant 1914, se compose de bourgeois, de possé- dants uploads/Litterature/ la-literature.pdf
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- Publié le Mar 23, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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