23 De la poésie aux poèmes اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Déce
23 De la poésie aux poèmes اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: MARTIN, Marie-Claire et Serge, Quelle littérature pour la jeunesse ?, Paris, Ed. Klincksieck, 2009, 193 p. MARTIN, Serge, « Faire poème, faire récitation, produire un poème : chercher le ton ou chercher la voix ? », Cahiers Robinson, La Poésie de l’école, n° 11, 2002, pp. 81-97. MARTIN, Serge, « A trop chercher la poésie les poèmes se perdent », Les Cahiers pédagogiques, n° 417, oct. 2003. MARTIN Serge, « Situer le problème avec la poésie à l’école », http:/littecol.hypotheses .org/212 MESCHONNIC, Henri, « Le théâtre dans la voix », La Licorne, Penser la voix, N° 41, UFR Poitiers, 1997, p. 25. Assia KELLIL 22 اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: Références BENVENISTE, Emile, Problèmes de linguistique générale, t. 2, Paris, Gallimard, 1974 BERCHOUD, Marie, RUI Blandine & MALLET Claire, Collections : Transversales, (2013). CARÊME Maurice, La Lanterne magique : poèmes pour enfants, Fondation Maurice Carême, 2013. DIDEROT, Denis, Encyclopédie, 1ère édition, tome 13, 1751. KlINGSOR, Tristan, L'escarbille d'or: poèmes, R. Chiberre 1921) MARTIN, Serge, Poétique de la voix en littérature de jeunesse. Le racontage de la maternelle à l’université, Paris : L’harmattan, 2015. MESCHONNIC, Henri, « Ponctuation » in Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michèle Jarrety, Presses Universitaires de France, Vendôme, février 2001. VALERY, Paul, Cahiers II, Gallimard, «Pléiade», 1930, p.1579. Liste bibliographique Conseil de l’Europe, trad. Simone Lieutaud, Un Cadre Européen Commun de Référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer, Paris, 2001. DESSONS, Gérard, Emile Benveniste, L’invention du discours, Editions Impress, 2006. DEWEY, John, L’Art comme expérience, trad. J-P. Cometti et al., Ed. Farrago. MARTIN, Marie-Claire et Serge, Bertrand Lacoste, Les poèmes à l’école, une anthologie, Paris, 1997. MARTIN, Marie-Claire et Serge, Les poésies, l’Ecole, Paris, Ed. PUF, 1997. 21 De la poésie aux poèmes اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: présence d’une intonation ironique, ce qui suppose un sens très différent de l’énoncé imposé précédemment par l’enseignant. Sous- entendu, même s’il est joli, le rouge gorge reste un voleur. Deuxième « mémorisation–énonciation-émotion » : informative dénonciative [a]# [kilèjoli]# [levolFr]# [deprun]i Cette énonciation donne à entendre, à comprendre surtout, non seulement que cet oiseau est un voleur, mais elle dévoile ce qu’il a volé : « des prunes », et cela par un effet d’intonation. Ecouter la ponctuation de la lecture et construire sa ponctuation serait le nouveau dispositif. L’élève trouverait donc sa propre lecture émotive et donnerait sa voix au texte, et ainsi il trouverait sa voix par le texte. L’élève mémoriserait autrement son texte qui se transformerait et le transformerait. NB (1)Descendante et frontale : un enseignement qui va dans un sens unique :du maitre à l’élève. Assia KELLIL 20 اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: « Le repos de la voix dans le discours et les signes de ponctuation dans l’écriture se correspondent toujours, ils indiquent également la liaison ou la disjonction des idées » (Diederot, p. 621) Quelle serait donc la différence entre la lecture de cet élève et celle d’un autre, en terme de souffle par exemple ? Pourquoi l’un s’arrête à ce moment et l’autre à un autre moment ? « … il y a la convention il y a l’usage et il y a la ponctuation comme mode d’énonciation » (Diederot, p. 620) Pour Valéry, la ponctuation serait « des signes qui prescrivent les modalités de l’émission » (Valery, 1930) Au final ces réalisations essayistes donnent quoi ? Bien entendu il ne s’agit pas d’évaluer mais d’arriver à avoir le souci de l’écoute. Le dispositif de l’enseignant ne lui permet pas de penser à la lecture de l’écoute, d’être à l’écoute des lectures expressives des apprenants. Nous pouvons émettre l’hypothèse de deux dictions possibles, voire deux lectures émotives en vue du passage de l’énoncé lui-même à des énonciations potentielles. Je prendrai l’extrait suivant en proposant deux énonciations, deux dictions différentes afin de démontrer que l’aspect prosodique peut engendrer un changement de sens, et c’est la voix que l’enfant pourrait donner au texte, c’est sa mise en voix qui lui permettrait de s’approprier la poésie, l’apprenant serait donc traversé par le poème qui le traverse, ce qui va au-delà de la mémorisation pavlovienne du poème lui-même. Il y aurait subjectivation ce qui nous permet de nous conforter dans l’hypothèse suivante : le concept d’une mémorisation- énonciation-émotion. Première « mémorisation – énonciation » : l’ironie [a] ! » [kilèjOlq]& [levolFrdeprun]i Ce choix prosodique et rythmique donnerait à entendre autrement le descriptif admiratif de l’enseignant. Nous serions en 19 De la poésie aux poèmes اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: désignait pas par là le sens de « ponctuer » mais celui de « séparer », ce qui ménage à la fois un intervalle, une différence et un lien. Ce qui nous en dit beaucoup plus et autre chose que l’idée d’une marque écrite et qui ouvre sur une conception élargie et non plus restreinte de la ponctuation. Avec cet exemple on est vraiment situé dans la perspective de Meschonnic qui explique clairement que la compréhension restreinte de la ponctuation comme signes usuels est une convention à respecter qui maintient depuis fort longtemps une conception « logico grammaticale » et, par là, cache le rythme qui, au même titre que la grammaire et le langage, travaille le langage : « On peut même dire qu’elle [la compréhension restreinte aux signes usuels] contribue à entretenir l’oubli du rythme dans le langage » (Meschonnic, 2001, p 621). Pour Meschonnic, « dans un sens élargi, la ponctuation ne se limite pas aux signes de ponctuation. En tant que rythmique orale autant que visuelle, elle est inséparable de la typographie, elle est une graphie du temps et de la voix » (Meschonnic, 2001, p 621). Comment donc remédier à cette situation qui se présente à nous ? Selon Serge Martin, c’est au niveau de la formulation de la consigne qu’il faut agir. Plutôt que dire aux enfants : « Ecoutez-moi », il est souhaitable que l’enseignant leur demande d’essayer de lire. Bannir la « sur ponctuation » pour comparer les différents essais de lecture(s) d’élèves. Ces essais permettent de rendre l’énonciation à la classe et de libérer les émotions des enfants. Les textes du 18ème siècle prennent en compte dans leur ensemble la logique, la voix et le souffle, Voici ce qu’en dit Diderot dans un article de l’Encyclopédie : Assia KELLIL 18 اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: Deuxième point : la présence du i et du oe font entendre des diphtongues, ce qui dénote sans doute, une influence des sonorités de langue 1. En effet, la musicalité que l’on peut entendre dans les poèmes de la langue première, interfère voire même se transpose dans la manière de réciter la poésie. La problématique soulevée dans cette expérience est celle de la ponctuation à un niveau micro et celle de la représentation de la ponctuation à un niveau macro. Questions que je me pose : pourquoi « reponctuer » le texte alors qu’il est déjà ponctué ? Que signifie ce geste ? Qu’est-ce que lire la ponctuation ? Dans son article « La ponctuation » (Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours). où il expose le problème depuis ses origines, Henri Meschonnic répond à ces interrogations : Il existe une représentation commune de la ponctuation, celle du respect des convenances, au même titre que le respect de l’orthographe (Meschonnic, 2001). Meschonnic constate que c’est à partir de l’étymologie du mot « ponctuation » qu’une confusion s’est installée entre la notion orale(intonation) et la notion écrite(signes graphiques) de la ponctuation. Il écrit : « C’est que la référence à l’étymologie latine fait confondre une notion orale de démarcation, pausale, intonative, qu’on peut appeler une ponctuation : ponctuer une phrase d’éclats de rire, et une notion purement graphique qui désigne les signes usuels de la ponctuation écrite. » (Meschonnic, 2001, p 620). Aussi nous prévient-il que c’est dans l’intérêt de la littérature que cette confusion cesse. La ponctuation est une chose, les signes de ponctuation autre chose Et Meschonnic nous replonge dans l’histoire : Aristote dans sa Rhétorique, quand il emploie le mot « punctuare » ne 17 De la poésie aux poèmes اﻟﺴﻨﺔ اﻟﺜﺎﻧﯿﺔ ﻋﺸﺮة ــ اﻟﻌﺪد: 23 ) دﯾﺴﻤﺒﺮ2017 ( (Décembre 2017) 23 12ème Année - N°: Ce code devait permettre à l’enseignant, par la suite, d’évaluer ses apprenants. L’objet de la septième étape était une évaluation de l’étape précédente. En effet, la lecture individuelle par les élèves visait le respect des pauses marquées à l’oral et à l’écrit pendant la lecture du poème (respect des deux signes). Différente de la lecture individuelle de la septième étape, uploads/Litterature/ de-la-poesie-aux-poemes-construire-le-continu-de-l-x27-experience-poetique-par-et-avec-les-emotions-pour-l-x27-apprentissage-du-fle-au-primaire-en-algerie-pdf.pdf
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- Publié le Mar 22, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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