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Retrouver ce titre sur Numilog.com « SOCIOLOGIE D'AUJOURD'HUI » Aebischer V. La femme et le langage Affergan F. Exotisme et altérité Andreski S. Les sciences sociales : sor- cellerie des temps modernes ? Ansart P. Idéologies, conflits et pouvoir Audibert A. Le matriarcat breton Bancal J. Economie des sociologues Beauchard J. La puissance des foules Berger P.- L. Les mystificateurs du progrès Berque J. Les structures sociales du Haut- Atlas ( 2 éd.) Birnbaum P. Dimensions du pouvoir Boserup E. La femme face au dévelop- pement économique Cecconi O. Croissance économique et sous-développement culturel Chebel M. Le corps dans la tradition au Maghreb Chebel M. La formation de l'identité poli- tique Cicourel A. V. La sociologie cognitive De Coster M. L'analogie en sciences hu- maines Decouflé A.-C. Sociologie de la prévision Dion M. Etat, Eglise et luttes populaires Du mont F. L'anthropologie en l'absence de l'homme Duvignaud J. Le langage perdu Duvignaud J. Les ombres collectives. Sociologie du théâtre ( 2 éd.) Evans-Pritchard E. E. Les anthropologues face à l'histoire et à la religion Fernández Carrera G. La photographie. Le néant Geertz C. Savoir local, savoir global Girod R. Inégalité, inégalités Goldwater R. Le primitivisme dans l'art moderne (sous presse) Jeudy H.-P. Mémoires du social Kettler, Meja, Stehr. Karl Mannheim Lacroix B. L'utopie communautaire Lê Thành Khoi. Jeunesse exploitée, jeu- nesse perdue Lewis I.-M. Les religions de l'extase Lojkine J. Le marxisme, l'Etat et la ques- tion urbaine Lôwy M. Pour une sociologie des intel- lectuels révolutionnaires Lôwy M. Rédemption et utopie. Le ju- daïsme libertaire en Europe centrale Lucas Ph. La religion de la vie quotidienne Mackenzie W. J. M. Pouvoir, violence, décision Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com LES LITURGIES POLITIQUES Retrouver ce titre sur Numilog.com DU MÊME AUTEUR L'objet social, essai d'épistémologie sociologique, Ed. Marcel Rivière, 1969. Mutations sociales en Guinée, Ed. Marcel Rivière, 1971. Dynamique de la stratification sociale en Guinée, Honoré Champion, 1975. Le système social, Larousse, 1976 (en collab. avec F. Bourri- caud et F. Balle). Guinea. The Mobilization of a People, Cornell University Press, 1977. Classes et stratifications sociales en Afrique, PUF, 1978. Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences d'outre-mer. L'analyse dynamique en sociologie, PUF, 1978. Anthropologie religieuse des Evé du Togo, Nouvelles Editions Africaines, 1981. SOUS LA DIRECTION DE L'AUTEUR : « Traditions togolaises », Lomé, Annales de l'Université du Bénin, numéro spécial, 1979. « Guerres en Afrique noire », Louvain, Cultures et Dévelop- pement, numéro spécial, 1984. Une anthropologie des turbulences. Hommage à Georges Balan- dier, Paris, Berg, 1985 (avec la collab. de Michel Maffe- soli et al.). Retrouver ce titre sur Numilog.com S O C I O L O G I E D ' A U J O U R D ' H U I COLLECTION DIRIGÉE PAR GEORGES BALANDIER LES LITURGIES POLITIQUES CLAUDE RIVIÈRE P R E S S E S U N I V E R S I T A I R E S D E F R A N C E Retrouver ce titre sur Numilog.com À SIEGFRIED ET ANNABELLE ISBN 2 13 04142S 1 ISSN 0768 0503 Dépôt légal — 1 édition : 1988, mars © Presses Universitaires de France, 1988 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Retrouver ce titre sur Numilog.com Introduction Liturgie, cérémonie, fête, rite, autant de termes dont on perçoit d'abord la connotation religieuse. Et pourtant, il n'est point de mouvement politique, de parti ou de régime, qui n'ait recours à des séries d'actes solennels, répétitifs et codifiés, d'ordre verbal, gestuel et postural, à forte charge symbolique. Certaines manifestations publiques ritualisées, tout en affirmant l'intégration d'une collectivité, affichent une identité et expri- ment une volonté d'exister dans la communion à certains idéaux. Pour variées qu'aient été au long des siècles les formes de valori- sation sacrale du politique ou de sacralisation du collectif, grâce à une religion ou bien sans elle, certaines constantes que nous tenterons de définir, dans l'esprit, dans la symbolique et dans la nature des rites politiques, permettent de circonscrire un vaste champ liturgique, intensément cultivé dans les terres fortes des régimes autoritaires, aux produits plus clairsemés sur les humus démocratiques. Avant de désigner l'ordre des cérémonies et des prières dont se compose le service religieux, le mot liturgie ( de leitos : public, et ergon : œuvre) a signifié à Athènes un service public coûteux rendu en faveur du peuple par les classes les plus riches de la cité. La même origine profane est lisible dans l'éty- mologie du mot cérémonie, qui s'est appliqué aux rites civiques solennels avant de référer aux formes extérieures régulières de célébration d'un culte religieux. « La cérémonie se différencie de la fête, dit Jean-Jacques Wunenburger, parce qu'elle n'implique Retrouver ce titre sur Numilog.com pas une participation active de tous les membres du groupe social. Elle suppose que le contact avec le sacré est réglé, limité, en fait délégué à un certain nombre d'élus » (Wunenburger, p. 48). De même que la fête, avec ses aspects de jeu, d'efferves- cence et de consumation, appartient aussi bien au registre profane (fête foraine, fête des Mères, fête du Travail) qu'au registre religieux, le terme de rite recouvre désormais des actes stéréotypés, symboliques et répétitifs du domaine séculier (rite du sport, de la palabre, de la vie quotidienne) aussi bien que du domaine ecclésial. Néanmoins, il est impossible d'employer le terme de litur- gies politiques sans mettre à un moment ou à l'autre notre propos en perspective par rapport, non seulement au rite reli- gieux pour en dégager des analogies formelles, mais surtout au contenu du religieux, à l'idéologie entendue au sens descriptif et non critique, pour tenter de saisir la vision de l'absolu qui motive la pratique de l'adepte ou du citoyen, et par rapport aux mouvements historiques de résurgence des mouvements reli- gieux et politiques. Toute religion prétend à un monopole de la gestion du sacré ; or qu'en est-il de ce domaine ? Le politique ne saurait-il l'inves- tir d'une certaine façon ? Avant de répondre par une hypothèse sur la nature du sacré et sur l'extension de son champ au poli- tique, il conviendrait de s'interroger sur l'évolution des rap- ports entre religion et société dans la période contemporaine. Conjoncturellement les liturgies politiques apparaissent comme le produit ou du moins le corollaire de la sécularisation du monde moderne. L'abandon partiel des adhésions et des pratiques religieuses traditionnelles appellerait un réinvestisse- ment dans le domaine du politique, des attitudes de religiosité fortement enracinées. Mais beaucoup d'idées à ce sujet, com- munément admises sans autre preuve que celle de leur plausi- bilité, mériteraient d'être nuancées. La religion politique est- elle toujours réponse à une perte de foi, et de foi en quoi ? Et si dans le Tiers Monde les religions instituées se développent au même pas que les religions politiques ? Les rites profanes ne sont-ils que la réplique des rites sacrés ? Sinon que révèlent-ils de spécifique ? Le rite reflète-t-il bien l'ordre social ? Comment et dans quelle mesure ? L'intensité de l'émotion conditionne-t- elle l'efficacité du rite ? Et pour combien de temps ? Si l 'effica- Retrouver ce titre sur Numilog.com cité symbolique du rite est le pouvoir d'agir sur le réel en agis- sant sur la représentation du réel, pourquoi les ratés de l'action rituelle ne conduisent-ils pas à l'abandon des rites ? Notre siècle est-il vraiment en panne de symbolique comme le susurrent les théologiens qui de leurs cimes ne perçoivent pas les sous-bois ? Paradoxalement, à mesure que la religion perd du poids relatif dans beaucoup de nos institutions et dans la vie des sociétés occidentales, elle ne cesse d'acquérir de l'importance pour les théoriciens du social et elle gagne en profondeur chez les fidèles. Avec les Lumières, on pensait voir se déchirer, sous les progrès de la raison, ce qui avait été dénoncé comme tissu d'illusions. Or, d'une part, la sociologie durkheimienne en vient à voir le religieux comme caractère essentiel du social : sphère où l'homme projette ce qu'il ne domine pas dans l'aménagement du cosmos, des sociétés et des hommes, lieu du non-transparent, de la force mystérieuse (mana), de l'autorité absolue protégée par des tabous. « La force religieuse, dit Durkheim, n'est que le sentiment que la collectivité inspire à ses membres, mais pro- jeté hors des consciences qui l'éprouvent et objectivé. Pour s'objectiver, il se fixe sur un objet qui devient ainsi sacré » (Durkheim, p. 327). La force politique ne serait-elle pas aussi en partie cela ? Si la religion est constituée par la société, rien ne prouve, objecterons-nous à Durkheim, qu'elle soit constitu- tive du social et non remplaçable par d'autres expressions de la sacralité. D'autre part, l'anthropologie, s'interrogeant sur les fondements du social à partir du cas des cultures primitives, archaïques ou traditionnelles, conclut au rôle essentiel des mythes et des rites dans le fonctionnement de toutes les insti- tutions, même économiques ou politiques. Lorsque se développe, fin XIX - début X X le courant de laïcisation uploads/Societe et culture/ livro-riviere-liturgies.pdf

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