1 La République et le fait religieux depuis 1880 Problématique : Comment est-on

1 La République et le fait religieux depuis 1880 Problématique : Comment est-on parvenu à une République laïque ? Sa mise en place implique-t-elle la négation du religieux dans la société ? Le laïc est le simple croyant qui n’exerce pas de fonctions religieuses (simple fidèle) Laïque est utilisé pour désigner ce qui est indépendant de toute religion. Le mot laïcité apparaît en 1871 SEANCE 1 : GENESE DE LA LOI I- Les apports de la Révolution française La Révolution française marque un tournant dans l’histoire de la laïcité française. Il y a d’abord les décrets de 1790 sur la suppression des ordres religieux et de 1792 sur la suppression des congrégations religieuses. Puis la constitution civile du clergé qui oblige les prêtres, qui deviennent corps de l’Etat, à prêter un serment à l’Etat. C’est une chose que n’acceptera pas le pape. D’où la condamnation de cette constitution civile du clergé (ce qui aura pour conséquence la séparation du clergé français entre les jureurs et les réfractaires) Durant la révolution française, on assiste à un grand mouvement de déchristianisation (fin 1793- 1794) avec le culte de la déesse Raison, le culte de la Patrie. La révolution française a introduit la liberté d’opinion et donc la liberté de conscience avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La Révolution a instauré l’Etat civil. Différentes formes de laïcité sont mises en place mais attention il n’y a pas pour autant séparation. II- La mise en cause par le Concordat. Les acquis laïques de la Révolution française sont mis en cause en 1801. Le régime du concordat fondé en 1801 repose sur une idée : les religions sont utiles ; l’Etat doit les soutenir doit les organiser doit les rémunérer car elles sont utiles pour encadre la société. Napoléon signe le concordat avec Pie VII qui reconnait de nouveau la place et le rôle du culte catholique dans l’Etat mais en contrepartie il garantit à cet Etat un droit de regard important sur les affaires de l’Eglise. Le Second Empire et l’Eglise catholique marchent « main dans la main » de 1852 à 1859. Cette alliance sera remise en cause par la politique italienne de Napoléon III. Dans les années 1860, il y a un courant républicain qui se forme ; parmi eux, on y trouve des catholiques qui se rallient à l’idée de la séparation des Eglises et de l’Etat qui, elle, fait son petit bonhomme de chemin depuis la Restauration. Il y avait des courants de pensées, des partis politiques qui n’avaient pas accepté le concordat. On assiste à un grossissement de ce courant séparatiste. Parmi les Républicains qui sont les plus favorables à la séparation des Eglises et de l’Etat on trouve des gens qui n’ont plus rien de catholiques comme Gambetta et jules Ferry. 2 III- L’école, enjeu majeur pour les partisans de la laïcité sous la IIIème République. Sous la IIIe République, les hommes au pouvoir n’ont plus la même vision de la religion. Pour eux, on peut croire en dieu, la plupart ne sont pas athées. Ils ne veulent pas de prêtres. Ils sont hostiles à l’institution religieuse. Ils veulent que les citoyens se libèrent de ce qu’ils considèrent comme une contrainte. La Religion devient une contrainte et non pas une utilité. Les hommes de la IIIe République autour de Jules Ferry ont voulu séparer l’école publique de l’église 25 ans avant de séparer l’Etat de l’église. L’enjeu était de former des citoyens et des républicains et des hommes libres. D’où des lois. L’école devient un enjeu majeur pour les partisans de la laïcité. Napoléon avait institué le monopole de l’université (administration qui coiffe tout ce qui a trait aux choses de l’école). Ce monopole a progressivement été battu en brèche par la loi Guizot pour le primaire, par la loi Falloux pour le secondaire, par la loi de 1875 pour le supérieur. On a éruption du « privé » dans un domaine qui relevait du monopole universitaire. Même quand on reste dans le public, les personnalités ecclésiastiques ont leur place. Par exemple, pour les écoles primaires, les communes pouvaient conclure un contrat avec une congrégation religieuse et les enseignants/enseignantes qui prenaient en charge la scolarité des enfants dans les écoles communales publiques n’étaient pas des laïques (au sens de non clercs) mais des frères/sœurs et religieux/religieuses appartenant à telle ou tell congrégation. On a donc des personnes qui appartiennent à l’Eglise et qui enseignent dans une école communale publique. 3 Le 29 mars 1882 l’école devient laïque (ce mot ne figure pas dans la loi) et obligatoire. Il y a un enjeu moral et civique. Il s’agit d’éduquer les petits Français à des valeurs républicaines, de leur faire connaître leur pays, le mode d’organisation de leur pays, leur faire aimer leur pays. Il faut éduquer les petits Français à la République. Tout le monde doit parvenir à un certain degré d’enseignement. Cette loi va permettre la laïcisation dans les programmes. Ces lois visent à former des citoyens. L’instruction est à la fois le but et le moyen de la République : le but parce que la République ne peut survivre sans citoyens éduqués, le moyen parce que seuls des citoyens instruits comprennent l’intérêt de pérenniser le régime politique qui les rend acteurs de leur propre destin et de la construction de l’unité nationale. La loi du 30 octobre 1886 permettra la laïcisation du personnel enseignant. On verra la disparition progressive des emblèmes religieux dans les milieux publics… 4 Développer écoles publiques partout en France mais on ne supprime pas la liberté d’enseignement. On ne va pas obliger les écoles privées à fermer. Ferry : libéral mais il faut qu’il y ait une école publique partout. Comprendre que même dans les écoles publiques au XIXe s on était obligé de recruter des prêtres ou religieuses pour enseigner car pas assez d’enseignants laïques. Petit à petit on écarte les religieuses et les religieux des écoles publics. La laïcisation ne s’impose pas seulement à l’école. Les républicains entreprennent la laïcisation de la société. - En 1880, une loi supprime l’obligation du repos dominical. - En 1881, une loi supprime le caractère confessionnel des cimetières - En 1884, le divorce est légalisé - En 1887, les obsèques civiles sont facilitées tandis que diverses mesures laïcisent le personnel des hôpitaux. En 1890, le pape appelle au ralliement c’est-à-dire la République existe, les catholiques doivent l’accepter et doivent exister en tant que citoyens actifs non pas s’opposer complètement au régime mais s’intégrer au régime et peut-être rechristianiser de l’intérieur la République en étant actifs dans ce régime. Période d’apaisement dans la période 1890. 5 SEANCE 2 : ARISTIDE BRIAND ET LA LOI DE 1905 Beaucoup d’avenues, de rues qui portent le nom d’Aristide Briand en France mais homme oublié alors qu’il a été 11 fois président du Conseil et 25 fois ministre. Né à Nantes en 1862 où il passe son enfance ainsi qu’à Saint-Nazaire. Il est issu d’un milieu modeste. Il va faire des études de droit. Il devient avocat et militant d’extrême gauche (socialiste). Il ne lisait pas beaucoup, c’était un homme d’oral. Il n’aimait pas les dossiers. Grand talent d’improvisation. A côtoyé Jules Verne. Il monte à Paris à la fin du siècle où il se rapproche de Jaurès. Son influence va augmenter au sein du parti socialiste. Il devient député de la Loire en 1902 et membre d’une commission, celle qui prépare la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Homme assez indifférent à la religion. Pas un fanatique de tempérament. 6 Nous en sommes toujours au Concordat ; les anticléricaux ne veulent pas le supprimer car il permet de contrôler l’Eglise, de donner son accord sur la nomination des évêques, interdisait aux évêques de se réunir. L’Etat français ne voulait pas que l’église se réunisse. En 1904, les relations diplomatiques avec le Saint-Siège sont rompues mais le concordat n’est pas aboli. Il faut faire une séparation. 1903 : Briand est chargé d’étudier toutes les propositions de loi déposées par les députés sur le sujet. Il est rapporteur. S’entoure de trois hommes : un protestant, un juif et un athée. Il commence à élaborer un projet. Idée de divorce par consentement mutuel. Il se démarque de Combes qui, avant d’être renversé, a mis en place un projet qui est une machine de guerre contre la religion. Va vite s’opposer aux plus extrémistes comme Combes, Maurice Allard. 7 Loi de séparation des Eglises et de l’Etat (9 décembre 1905) 1905 Briand est rapporteur du projet de loi et a un objectif : veut éviter une guerre civile (surnommé « l’arrangeur »). Il est mis en vedette et va tenir ce projet à bout de bras qui va durer 3 mois. Il est à la tribune et se bataille contre les catholiques mais aussi contre les plus extrémistes des anticléricaux qui envoient des amendements : les uns veulent supprimer les croix sur les tombes dans les cimetières, d’autres veulent maintenir une croix à l’entrée des cimetières, débat sur les uploads/Religion/ hg-1pro-republique.pdf

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  • Publié le Jui 18, 2021
  • Catégorie Religion
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