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La France de 1945 à nos jours Chapitre 9 : Bilan et mémoires de la Seconde Guer

La France de 1945 à nos jours Chapitre 9 : Bilan et mémoires de la Seconde Guerre mondiale Introduction : L'énormité du bilan matériel et humain, de la 2GM frappe d'emblée l'opinion en 1945. Mais cet épisode tragique de l'histoire européenne et mondiale laisse aussi une trace particulièrement profonde dans la mémoire des peuples qui en ont été les acteurs ou les victimes. Les Français cherchent à savoir quelle place la Résistance, Vichy et la collaboration peuvent occuper dans l'histoire nationale. La Shoah, en même temps qu'elle marque profondément le judaïsme européen et mondial, remet en question la confiance de l'Europe dans le progrès de la civilisation. Les mémoires de la Résistance, de Vichy et de la Shoah évoluent jusqu'à nos jours. Comment la 2GM a-t-elle marqué les Français ? I. Le bilan matériel et humain Quelles sont les pertes matérielles et humaines liées à la guerre ? 1. Le bilan humain  2GM plus meurtrière que 1GM - Mais pas pour la France : 600 000 contre 1,4 millions. - 1GM = soldats mobilisé alors que 2GM = civils  Victimes civiles : - Bombardements - Déportés - travailleurs du Service du travail obligatoire en 1943 - Combats de 1940 n'ont duré que 3 semaines  123 000 soldats morts au combat  8000 Forces françaises libres  sur 1,85 millions : 45 000 morts en Allemagne 2. Un territoire marqué par la guerre  Destructions matérielles plus importantes que 1GM - offensive allemande de mai-juin 1940 - bombardements alliés de 1944 - 80 départements touchés contre 13  Villes entières rasées  100 millions de mines présentes sur le territoire - Pour déminage sont employés prisonniers de guerre allemands 3. Un contexte de pénurie  Prisonniers rentre massivement - 1 millions de soldats français regagnent France en 1945 - Mais difficultés d'approvisionnement et privations persistent - Production agricole non suffisante : pénurie alimentaire persiste  Viande et lait maquent à partir de 1944  Carte de pain supprimé novembre 1945 mais remis janvier 1946  Ticket de rationnement jusqu'en 1949  Marché noir se maintient jusqu'à fin des années 1940  Canaux gèlent lors d’hiver 1944-1945 - Accroît pénurie de charbon - Manquent de main d'œuvre - Coupures électricité fréquentes  Production industrielle de 1945 représente moins de la moitié de celle de 1938 - capitaux manquent - pénurie de biens de consommation forte - 1947 les conditions de vie en France sont plus dures que pendant la guerre II. Le bilan politique Les français sont ils unis à la Libération ? 1. Comment est accueillie la Libération ?  Durant la guerre : - français a soutenue maréchal Pétain plus par confiance envers vainqueur de Verdun (maréchalisme) que par adhésion à la politique du régime de Vichy (pétainisme) - A partir de 1941, et surtout après invasion zone libre par les Allemands (nov. 1942) : popularité Maréchal a décru  Libération marquée par des scènes de liesse - Soldats américains accueillis dans l'enthousiasme - De Gaulle acclamé sur les Champs - Célèbre union de la résistance, image de l'union nationale  Gouvernement provisoire représente toutes les tendances (GPRF)  Cependant, images d'union cache dissensions profondes - De Gaulle se hâte d'opérer le rétablissement de la légalité républicaine  cherche à installer prédominance politique car épuration sauvage et prédominance Parti communiste 2. Épuration  Question sort des français collaborateurs se pose dès la libéralisation - épuration « spontanée » ou « sauvage »  Hors de tout cadre légal - 10 000 personnes exécutées - 20 000 femmes accusées de collaboration horizontale  GPRF définit par deux ordonnances, du 26 juin et du 26 août 1944 - collaborateurs accusés « d'intelligence avec l'ennemi »  nouvelle peine mise en place : « indignité nationale » : peut plus exercer de mandats politiques ou syndicaux, ni travailler dans la haute fonction publique  Grand procès des dirigeants de Vichy - Pétain condamné à mort mais sentence non exécuté (âge)  emprisonné à l’île d'Yeu - 90 000 condamnations judiciaires  1500 exécutés - 44 000 peines de prisons - 50 000 peines d'indignité nationale - 30 000 fonctionnaires sanctionnés - Certains journaux supprimés 3. Un nouveau paysage politique  Bilan des années de guerre = Profonde recomposition politique - Droite, au départ, quasiment effacée  Sénateurs et députés ayant voté pleins pouvoirs à Pétain (10 juillet 1940) sont frappés par une mesure d’inéligibilité  Français exprime à une écrasante majorité, leur rejet IIIe République - 21 octobre 1945 : prononce lors d’un référendum le désir d’une nouvelle Constitution - Sur 1000 parlementaires élus sous la IVe République, 2/3 = Résistance ou France libre Comment évoluent les mémoires de la 2GM ? III. La guerre des mémoires : Vichy et la Résistance Comment évolue la mémoire de la 2GM en France ? 1. L’Affirmation du mythe résistantialiste  Combattant = seulement 1/3 victimes - Combats de 1940 = défaite rapide des troupes françaises  Pas de nouveaux monuments  Liste supplémentaire sur mort de la 1GM  Morts de la Résistance, comme Jean Moulin, font l’objet d’un culte - Affirmation d’un mythe de la Résistance  Image d’une France résistante  Mythe entretenu - Par le Parti communiste  Qui se présente comme le « Parti des 75 000 fusillés » - Général de Gaulle  Promeut l’image d’une France libre représentant à partir du 18 juin 1940 l’ensemble du pays  Efface traumatisme de l’effondrement de 1940  Inscrit France dans le camp des vainqueurs 2. Vichy, de l’occultation à la culpabilisation  Vichy = parenthèse peu glorieuse à oublier - 5 janvier 1951 : Loi qui accorde l’amnistie au condamné à l’indignité nationale et à une peine < 15 ans  Retour De Gaulle au pouvoir en 1958 - Inscrit plus profondément Résistance dans la continuité de l’histoire nationale  Jean Moulin rentre au Panthéon en 1964  Cependant, à la fin des années 1960 - Arrivée en force d’une nouvelle génération - Départ puis mort De Gaulle  Nouvelle étape  1971 : Film documentaire Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls  Interview de témoin de l’occupation  1971 (octobre) : Pompidou amnistie un ancien responsable de la milice, Paul Touvier  Provoque campagne de presse  Vichy revient à l’actualité 3. Travail de l’histoire et reconnaissance publique  1973 : Ouvrage de l’historien américain Robert Paxton, La France de Vichy  Régime de Vichy qui a eu l’initiative pour collaboration et antisémitisme - Travaux des historiens se multiplient  Image plus complexe des Français de 1940-44  Grande masse ni résistante ni collaborationniste  Autorité rompt avec l’oubli de Vichy - Grands procès des années 1980-1990 - Déclaration de repentance des évêques de France - Reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français pour déportation des juifs par Chirac en 1995  Intègre actes de Vichy et Collaboration dans la mémoire nationale  Mémoire de Résistance toujours présente - 2007 : Sarkozy demande que la lettre du militant Guy Moquet, fusillé comme otage en 1941, soit lue dans les lycées. IV. La mémoire de la Shoah Quels sont les enjeux spécifiques de la mémoire de la Shoah ? 1. Une mémoire éclipsée dans les années d’après-guerre  Primo Levi, juif italien rescapé d’Auschwitz raconte dans Si c’est un homme le cauchemar des détenus - Crainte que personne ne les écouterait vérifié  Pour plusieurs raisons : - Rescapés juifs peu nombreux - Déportés retenant l’intention sont les déportés politiques - Camp type est Buchenwald (concentration) et non Auschwitz (extermination) 2. Le processus de la Shoah mieux connu  Procès Eichmann (1961), (Jérusalem) met en avant génocide juif - 111 victimes témoignent - 1ère fois que mémoire juive est sur le devant de la scène - « Nuremberg du peuple juif »  Retentissement en France important  1985 : Film de Claude Lanzmann, Shoah - Témoignage entre 1976 et 1981 - Décrit processus d’extermination des juifs  Historiens aussi consacrés à l’étude du génocide - La Destruction des Juifs d’Europe de Raul Hilberg parait en 1961 - Etudes de la Shoah progresse afin de répondre au négationnisme  2000 : Fondation pour la mémoire de la Shoah - 2005 : Mémorial de la Shoah à Paris 3. Le « devoir de mémoire »  Idée de nommer les victimes présente dès l’après guerre  Mémorial de Vashem, à Jérusalem, en 1953  Publication des listes de déportés par Serge Klarsfeld  Reconnaissance des Justes - Inscription au Panthéon de Paris  Héros du quotidien qui ont aidé les juifs au péril de leur vie  Mémoire de la Shoah a suscité dans les années 1990 des réactions des autorités officielles - Loi de Gayssot (1990) : interdit de nier l’existence d’un crime contre l’humanité - Reconnaissance de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs, par Jacques Chirac en 1995 - Déclaration de repentance des évêques de France en 1997 uploads/Politique/ la-france-de-1945-a-nos-jours-bilan-de-la-seconde-guerre-mondiale.pdf