Politique linguistique de la France 1 Politique linguistique de la France La po

Politique linguistique de la France 1 Politique linguistique de la France La politique linguistique de la France se réfère à diverses politiques menées par la France en matière linguistique. Depuis 1992, le français est l'unique langue officielle en France.[1] La politique linguistique de la France repose donc sur le monolinguisme d'État. D'un point de vue historique cette politique a longtemps été marquée par la volonté de s'opposer au latin afin de réduire le pouvoir de l'Église tout en augmentant celui de la monarchie, puis de l'État[2] . Ces politiques d'uniformisation linguistique accompagnent, depuis la renaissance, la formation de la Nation française. Cette évolution très précoce de l'ensemble géographique français en une nation, distingue la France des autres pays, notamment dans sa politique vis à vis des langues régionales[réf. nécessaire]. Dès le XIIIe siècle, les notaires royaux écrivaient en français et c'est entre le XIVe siècle et le XVIe siècle que le français s'est petit à petit imposé comme langue administrative dans les chartes royales, au détriment certes du latin mais aussi des autres langues vulgaires. L'essor du français se concrétise avec la promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) par François Ier. Cette ordonnance est connue pour être l'acte fondateur de la primauté et de l'exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique ; en effet, pour faciliter la bonne compréhension des actes de l'administration et de la justice, elle leur impose d'être rédigés dans cette langue. Le français devient ainsi la langue officielle du droit et de l'administration, en lieu et place du latin et des autres langues du pays. Auparavant d'autres édits royaux préconisaient les langues vulgaires, sans rendre obligatoire le français (Ordonnance de Moulins) Depuis la Rennaissance, la population lettrée et citadine utilise le français, mais une large part de la population rurale reste dans l'ignorance de la langue nationale. Amorcée sous l'ancien régime, la politique d'unité de la nation française se renforce avec la Révolution française. Pour les révolutionaires, laisser les citoyens ignorant de la langue nationale est un obstacle à la démocratie et aux débats démocratiques, c'est laisser le citoyen à la merci de l'arbitraire, mais c'est également un obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires[3] . En 1790, l’Assemblée nationale commence par faire traduire dans toutes les langues régionales les lois et décrets, avant d’abandonner cet effort, trop coûteux[4] . Le décret du 2 thermidor An II impose le français comme seule langue de toute l’administration[5] [6] . Les révolutionnaires firent pression pour imposer le français et participèrent à un ensemble de mesures gouvernementales qui ont entrainé le déclin des langues autochtones nommées patois ou idiomes féodaux[7] considérés, à l'époque, comme les véhicules du cléricalisme et de la tyrannie. Mais ces mesures ne furent pas suivit d'effets immédiats, l'instruciton publique obligatoire n'étant mise en place que sous la Troisième République[8] . Napoléon, par souci d'économie, abandonna largement l'instruction publique à l'Église qui y rétablit le latin. La diffusion du français dans les écoles accusa même un recul, cette politique conservatrice devait se durcir sous la Restauration[9] . Après la Révolution de 1830 et surtout celle de 1848, les idées sociales et progressistes réapparurent avec le développement d'un enseignement primaire d'État en français, mais pas encore obligatoire. La révolution industrielle, l'exode rural qui en découle, et l'apparition du chemin de fer qui facilite les voyages, facilitèrent l'usage du Français par les classes populaires. Politique linguistique de la France 2 Á la chute du Second Empire, la Troisième République mit en place une instruction primaire obligatoie, laïque et gratuite pour tous avec les lois Ferry qui permirent de démocratiser et d'imposer le français sur tout le territoire. Cette volonté d'instaurer une langue unique à l'ensemble du territoire, concerne également l'empire colonial français. Cet usage imposé de la langue française, principalement dans les documents officiels et dans l'enseignement, vise à élever le niveau culturel de la population par l'instruction publique ainsi que par la diffusion d'une langue commune et internationale [10] . Le régime de Vichy, influencé par le traditionalisme maurassien qui s’opposait aux « abstractions » issues de la Révolution française, enjoignait les Français à retrouver leurs « particularismes » au sein de leurs anciennes provinces. C’est pourquoi le Maréchal Pétain a tenté d’introduire à l’école primaire l’enseignement des « langues dialectales » à travers deux lois (1941, 1942). Celles-ci, comme l’ensemble des mesures prises par le gouvernement de Vichy, seront abrogées à la Libération. En 1951, la loi Deixonne autorise l’enseignement facultatif des langues régionales de France. Parallèlement à ces mesures en faveur des langues régionales plusieurs lois visant à protéger le français de l’anglais sont promulguées, notamment la Loi Toubon. Historique La France moderne s'est constituée (cf. Formation territoriale de la France) à partir de l'agrégration au domaine royal de divers territoires, certains issus du partage de l'empire carolingien, d'autres non. Il en est résulté un assemblage de régions parlant diverses langues romanes (langues d'oïl, langues d'oc, corse), germaniques (alsacien, flamand occidental, francique), ou d'autres origines (breton, basque). Issue du latin dit « vulgaire » (c'est-à-dire du latin parlé par le peuple à la distinction de celui dit « classique », la langue littéraire et celle d'une élite restreinte), le français a subi quantité de changements surtout pendant l'époque prélittéraire (IIIe siècle au VIIIe siècle environ). Ces changements ont distingué la langue latine de la langue parlée du peuple à tel point qu'au VIIIe siècle, on prend conscience du fait qu'il s'est développé une nouvelle langue, d'abord appelée rustica lingua romana (langue romane rustique). Ce n'est qu'avec le début de la littérature en langue populaire que le besoin d'une normalisation de cette nouvelle langue s'impose. Au début de l'époque littéraire, dès le XIe siècle, c'est le clergé qui produit de la littérature sacrale. C'est donc dans les écritoires (scriptoria) des monastères que se développent différentes traditions d'écriture de l'ancien français, les scriptae, conventions plus ou moins fixées d'orthographe qui transcrivent la langue orale. Certains traits dialectaux entrent dans les scriptae dès le début, mais le dialecte central de l'Île-de-France tend dès le XIIe siècle à prévaloir. A partir du moment où le roi choisit Paris pour résidence permanente, la ville devient définitivement le centre de la puissance et aussi du commerce et le dialecte francilien s'impose de plus en plus comme langue de communication, de commerce, de politique et de religion. Politique linguistique de la France 3 Fin du Moyen Âge à la Renaissance A partir du XIVe siècle, on parle de moyen français : la langue a encore subi des changements morphologiques importants qui la rapprochent de beaucoup du français moderne. Charles V ordonnant la traduction d'Aristote; Enluminure du prologue de la traduction de Oresme de Politiques, Economiques, Ethique d'Aristote[11] . Charles V est un patron des arts : il reconstruit le Louvre en 1367[11] et y fonde la première Librairie royale, qui deviendra quelques siècles plus tard la Bibliothèque nationale de France. Il entreprend une politique de vulgarisation et fait traduire en français de nombreux ouvrages scientifiques et techniques, des traités d’astrologie et d’histoire, des textes d’Aristote accompagnés des commentaires explicatifs de leur traducteur Nicolas Oresme, le Policraticus de Jean de Salisbury, le Livre des propriétés des choses de Barthélémy l'Anglais (traduit par Jean Corbechon), ou encore des œuvres religieuses comme La Cité de Dieu, de saint Augustin traduite en 1370 par le juriste Raoul de Presles[12] , qui y ajoute ses propres commentaires et ceux de ses prédécesseurs. Les textes latins sont traduits en français et des prêts sont accordés pour les copier. Disposée sur trois étages, la Librairie royale répond à un projet politique : elle doit former une élite administrative[12] . Elle compte jusqu’à un millier de manuscrits[11] . En 1454 l'ordonnance de Montils-lès-Tours de Charles VII ordonne la rédaction en langue vulgaire du droit coutumier oral[13] . Cette ordonnance connait néanmoins un relatif échec, mal conçue elle est difficile à mettre en oeuvre (passage devant des commissions, renvoi au roi, le parlement en cas de discorde...)[14] . La rédaction en langue vulgaire du droit sera relancée en 1497. Avec le développement de la littérature et surtout avec la nouvelle technique d'impression de Gutenberg les écrits se multiplient, et en même temps la discussion sur la qualité de la langue française commence parmi les lettrés. La première imprimerie en France est construite à Paris en 1470 par Michael Friburger, Ulrich Gering et Martin Crantz[15] . Politique linguistique de la France 4 L'Ancien Régime En 1490, Charles VIII dispose par l'ordonnance de Moulins que la langue de la juridiction sera désormais la « langue maternelle ou franceoise » et non le latin. Cette disposition sera confirmée par une ordonnance de Louis XII en juin 1510[16] : « Ordonnons (…) que doresnavant tous les proces criminels et lesdites enquestes, en quelque maniere que ce soit, seront faites en vulgaire et langage du pais (…) autrement ne seront d'aucun effet ni valeur » François Ier confirmera ce texte en 1531 pour le Languedoc. Mais cette décision sera rendue caduque (ou confirmée) par la promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 uploads/Politique/ politique-linguistique-france.pdf

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