Les cahiers bleus Etat, monarchie et religion mohamed el ayadi rahma bourquia m
Les cahiers bleus Etat, monarchie et religion mohamed el ayadi rahma bourquia mohamed darif N°3 / Fév. 2 0 0 5 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 1 Collection «Les cahiers bleus» n° 3 - Février 2005 Disponible par abonnement Dépôt légal : 2004/2093 ISBN : 1113-8823 Reproduction interdite sans avis préalable prochainement : «Régulation et Etat de Droit» 121, rue de la Palestine 9, rue Tiddas, Hassan Béttana - Salé Rabat - Maroc Tél : 037 84 33 13 / 14 Tél : +212 (0) 37 76 28 58 Fax : 037 88 02 23 +212 (0) 37 66 12 48 fbouabid@wanadoo.net.ma Fax : +212 (0) 37 76 98 91 E-mail : fes@fes.org.ma Avertissement : les informations contenues et les opinions exprimées dans ces textes n’engagent que leurs auteurs. Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 2 Sommaire Le Cercle d’Analyse Politique . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Note de présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 L’actualité d’un débat : •La note de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 mohamed el ayadi •Le commentaire de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 rahma bourquia •Le commentaire de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 mohamed darif •Regards croisés et synthèse des débats . . . . 49 Publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 3 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 4 Le Cercle d’Analyse Politique Le Cercle d’Analyse Politique (CAP) est un espace créé en Juin 2001, à l’initiative conjointe de la Fondation Abderrahim Bouabid et la Fondation Friedrich Ebert. Composé d’un cercle restreint de chercheurs marocains, cet espace de réflexion collective s’attache en priorité à (re)-formuler les interrogations que suggère une lecture critique et distanciée de sujets politiques. Le débat interne porte sur la discussion de la note de travail préparée par un membre, et de deux Commentaires critiques qui l’accompagnent. Les échanges, auxquels prennent part l’ensemble des membres font l’objet d’une présentation et d’une synthèse qui complètent la note de travail. Le tout rassemblé compose la présente publication appelée «Les cahiers bleus». Au plan méthodologique, le parti pris qui commande le choix des sujets et le traitement qui leur est réservé, dérive du regard que nous nous efforçons de porter sur l’actualité : un sujet d’actualité qui fait débat, nous interpelle en ce qu’il fait fond sur des questions lourdes qu’il nous appartient de mettre au jour et d’expliciter. Inversement, soulever d’emblée des thèmes de fond, dont l’examen entre en résonance et éclaire autrement l’actualité immédiate. Hans Blumenthal Larabi Jaïdi Les cahiers bleus n° 3 - 2005 Etat, monarchie et religion Le Cercle d’Analyse Politique 1 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 1 Les Membres du Cercle • Bornon Julien – Rapporteur. • Bouabid Ali – Secrétaire Général de la Fondation Abderrahim Bouabid. • Bourquia Rahma : Présidente de l’Université de Mohammedia. • Darif Mohamed – Professeur à la Faculté de Droit de Mohammedia. • El Ayadi Mohamed – Professeur à la Faculté des Lettres de Casablanca. • El Messaoudi Amina – Professeur à la Faculté de Droit de Rabat. • El Moudden Abdelhay – Professeur à la Faculté de Droit de Rabat. • Errarhib Mourad – Fondation Friedrich Ebert, Rabat. • Jaïdi Larabi – Président de la Fondation Abderrahim Bouabid. • Rachik Hassan – Professeur à la Faculté de Droit de Casablanca. • Tozy Mohamed – Professeur à la Faculté de Droit de Casablanca. Les cahiers bleus n° 3 - 2005 Etat, monarchie et religion Le Cercle d’Analyse Politique 2 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 2 Note de présentation L’histoire et la pensée politiques ont été largement et profondément marquées par les articulations successives du couple État et Religion. La raison en est simple, puisque l’un et l’autre partagent jusqu’à un certain degré (qui n’épuise pas l’essence de leur concept) une même vocation. Tous deux apparaissent en effet comme des modes d’organisation possibles du «vivre -ensemble», de cette volonté de partager un destin commun, en vertu d’une même appartenance familiale, géographique, sociale ou culturelle. Chacun porte en soi, à sa façon, souvent d’ailleurs bien différente, une définition, voire même une prescription sur la manière d’organiser, d’ordonnancer, ou de structurer la vie de la communauté. L’État, ou la Religion, sont la source de règles, de principes, de préceptes, qui vont donner à l’individu (s’il en accepte l’autorité et la légitimité) l’opportunité de s’intégrer à un ensemble social plus large, aux frontières clairement définies. Á ce titre, il n’est pas surprenant de considérer ensemble, dans un même mouvement, le couple État et Religion. Cette même ambition d’être à la fois source de légitimité et principe d’organisation de la communauté peut en effet les conduire à entrer dans une forme de concurrence ou de compétition idéologique. Les circonstances et les événements l’ont montré. A certains égards, la construction de l’État moderne s’est souvent faite en confrontation directe avec les structures de la Religion. L’Histoire a permis d’apporter des réponses différentes : de la séparation violente, nette et brutale au compromis, voire à une intégration beaucoup plus harmonieuse. Il n’est reste pas moins que l’État et la Religion sont deux concepts, deux réalités aussi, unis par une relation souple, dynamique, concurrente, et parfois tendue. C’est à cette relation que les membres du Cercle d’Analyse Politique (CAP) ont décidé de consacrer leurs échanges. Fidèle à la vocation du Cercle, chacun a entrepris d’éclairer de son savoir et de son expertise les enjeux de ce débat que les médias, les décideurs et l’opinion ont mis, depuis quelques mois, au cœur de l’actualité. Les raisons en sont nombreuses, et profondes. Pour n’en citer que quelques unes, il est certain que les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, le poids Les cahiers bleus n° 3 - 2005 Etat, monarchie et religion Le Cercle d’Analyse Politique 3 Cahier Bleu3Flash 1/06/06 07:45 Page 3 politique pris par les mouvements islamistes sur la scène partisane, ou les recompositions initiées par la monarchie dans la gestion du religieux (à travers l’action, notamment, du Ministère des Habous), suscitent les interrogations. Une «nouvelle donne» est en train de se jouer. Sous l’influence de la conjoncture, les frontières se redessinent. Il semble d’autant plus urgent et important de réfléchir à l’articulation de l’État et de la Religion, aujourd’hui confrontée aux défis de la transition démocratique. De fait, pour le Maroc, cette question revêt une importance particulière puisque le nouvel État, moderne et indépendant, s’est construit à travers la consécration d’une institution monarchique qui a fait de l’unité du religieux et du politique la source de sa légitimité. Réactivant les ressources historiques, religieuses et culturelles de la fondation de l’État marocain, le régime issu de l’Indépendance sera celui d’une monarchie théocratique. L’article XIX de la constitution, qui définit la fonction hautement symbolique d’Amir Al Mouminine (Commandeur des croyants), sans doute la principale caractéristique du système marocain, demeure bien sûr à cet égard central et incontournable : «Le roi, Amir Al Mouminine, Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité et de la continuité de l’État, Veille au respect de l’Islam et de la constitution. Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités. Il garantit l’indépendance de la Nation et l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentique». En tant que Commandeur des croyants, le pouvoir du Roi dérive du fait qu’il lui incombe de veiller à la sauvegarde de l’Islam et de ses valeurs : la religion apparaît donc clairement comme l’un des registres de fondation du pouvoir royal. Elle est le socle de sa légitimité, l’assise institutionnelle de l’État monarchique. La fonction d’Amir Al Mouminine consacre donc l’unité, et même l’intégration, l’intrication profonde, littéralement organique, du politique et du religieux en la personne du Roi. Au niveau des prérogatives du Souverain, leur séparation n’a pas droit de cité puisque celui-ci détient tous les pouvoirs, à la fois religieux et temporels. La délimitation des frontières entre l’État et la Religion apparaît donc particulièrement difficile à appréhender. Elles courent le risque de paraître confuses, ambiguës, susceptibles même d’interprétations contradictoires. Car la séparation du religieux et du politique existe. En dehors du rappel et de la définition des prérogatives royales, la constitution l’atteste. La pratique la confirme. La nouvelle loi sur les partis politiques (actuellement en discussion) en donne à la fois la preuve et l’illustration. Si le Roi, Amir Al Moumine, incarnation de l’État, Les cahiers bleus n° 3 uploads/Politique/ cahierbleu3flash-pdf.pdf
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- Publié le Sep 02, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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