CDD:844 UNE LECTURE DE L’ÉTRANGER D’ALBERT CAMUS D’APRÈS LA PHILOSOPHIE DE L’AB
CDD:844 UNE LECTURE DE L’ÉTRANGER D’ALBERT CAMUS D’APRÈS LA PHILOSOPHIE DE L’ABSURDE Ricardo André Ferreira MARTINS* Resume: Une lecture de L’Étranger d’Albert Camus d’après la philosophie de l’Absurde, ayant comme point d’appui les élements qui ilustrent la prise de conscience de l’absurde et de la révolte chez le personnage central du récit, Meursault. Mots-cle: Existencialisme, absurde, littérature, essence, mythe, philosophie, moral, liberté, passion, révolte. Abstract: This work is a reading of L’Étranger, novel of the french writer Albert Camus, in according to his Philosophy of the Absurd. The support point are the elements that exemplify the consciousness taking of the absurd and insurrection of the central personage of the novel, Meursault. Key Words: Existencialism, absurd, literature, essence, myth, philosophy, moral, liberty, passion, insurrection. * Universidade Estadual Paulista/NESP - Assis - SP. 1. Aperçu théorique sur l’absurde D’après la vision existencialiste, l’homme naît dans un monde délaissé par Dieu et sans repaire, dans une existence vidée de sens. Sans savoir à quoi recourir, l’homme doit choisir un acte, selon lequel il définira son essence. De là, l’idée selon laquelle l’existence précède l’essence. Pour Sartre, l’homme libre et authentique est celui qui ne doit sentir aucun 114 UNILETRAS 26, DEZEMBRO 2004 remords après le choix de son acte, même si celui-ci s’avère mauvais ou irresponsable. Cependant, même que semblabe jusqu’à certain point à l’Existencialisme, l’Absurde est notamment différent de celui-là en fonction d’une doctrine propre qu’on confronte avec une grande partie des points de vue existencialistes, surtout dans ce qui concerne ceux que Jean- Paul Sartre a défendu pendant toute sa vie. Prophète de l’absurde, Albert Camus vient de se séparer de l’Existencialisme plus tard parce qu’il n’était pas en accord avec ses propositions plus radicales, à l’exemple du suicide, des conceptions à l’égard de la liberté et du choix, positions qu’il soutiendra dans son essai sur l’absurde, Le Mythe de Sisyphe, et dans son roman L’Étranger. Ces oeuvres valorisent le contenu dramatique et l’absurde de l’existence, et mettent en évidence l’inutilité des efforts humains contraires aux contingences de la vie et de la mort. On peut dire que le sentiment de l’absurde est une prise de conscience, rare, personnelle et incommunicable, qui peut surgir de l’ettonnement devant l’existence. C’est lá, ainsi, où l’homme s’étonne avec l’aspect routinier et mécanique de l’existence, et se laisse surprendre avec la répetion des phénomènes du quotidien, qui suivent insurpportablement le même rythme tous les jours et toujours sans qu’on y découvre une raison, un pourquoi apparent, qui puisse y lancer quelque lumière de cohérence, ou une reconnaissance de l’homme comme être humain, et non seulement comme celui qui soutient le poids de son existence, comme dans Le Mythe de Sysiphe. C’est surtout la certitude de la mort qui met en évidence toute l’absurdité de l’existence, et nous met aussi devant une sensation anéantisante où nos efforts se démontrent inexplicablement dépourvus d’un sens quelconque. Devant ce sentiment, aucune morale nous anime, aucune religion semble remplir notre immense angoisse, l’immense vide intérieur, aucun effort, quel que soit son sens, rien ne semble justifier la miserabilité de notre humaine condition, si l’on veut utiliser les mots de Maulraux. L’homme, donc, est abandonné au milieu du Néant de son existence, et il ne reste qu’à lui même de trouver une solution plausible qui puisse le sauver. Malgré tout, il semble que dans l’immense absurde de l’existence l’homme absurde ne tient à autre chose sinon qu’à lui même. L’homme, à ce point là, doit se révolter contre le mécanisme de l’existence; il doit se mettre pleinement aux bras de son destin, car, si c’est la mort qui l’attend, il ne peut s’enfuir d’aucune façon, alors il ne lui reste que le désespoir et la révolte. Cette révolte lui donne la certitude qu’il doit accepter la vie et l’existence telles qu’elles nous sont présentées, dans toute leur plénitude absurde, sans n’importe quelle résignation ou remords, faute ou culpabilité, ce qui ne veut pas dire, si tout est permis, l’homme doit se rendre à l’exercice d’une liberté irresponsable et inconséquent. Cette révolte prend la direction d’un défi à l’existende, car les actes, n’importe lesquels, délimitent le besoin de la vivre à l’apogée de la lucidité et de la cohérence possibles, malgré ses conséquences imprévisibles. L’homme, 115 MARTINS entouré d’autres hommes, perçoit que sa lucidité et sa cohérence le rendent incroyablement seul, incompris, car aux hommes qui l’entourent rien ne reste sinon la résignation devant l’absurde de la vie. Si tous les actes sont inutiles, alors quel sens a l’existence? Voilà une question qui, ni l’Existencialisme, qu’il soit athée ou chrétien, ni l’Absurde, ont réussi à répondre d’une façon pleinement satisfaisante. Mais si l’Existencialisme du XXème siècle, commandé par Sartre et ses disciples, essaie inutilement de donner une réponse, l’Absurde confirme l’impossibilité de cette dernière. Ce qui reste alors à l’homme à faire? Remplir sa vie d’un certain sens tout singulier, la rendre grande et inépuisable, avec toute l’intensité dramatique ou tragique qui lui est possible, car si la vie est un absurde, rien de mieux que de la célebrer avec l’explosion d’une joie absurde. La prise de conscience du non-sens de la vie doit surtout conduire l’homme à l’idée qu’il est libre, pour y vivre tout ce qu’il désire avec responsabilité, mais qu’il naît sans recours, sans aucune issue sinon lui-même, susceptible de payer les conséquences de ses fautes, et que, dans ce sens, il doit épuiser toutes les joies possibles de ce monde et de son existence. Cependant, l’homme doit, aussi, choisir un chemin responsable, sans que ceci veuille dire un chemin convenu à l’absurde du quotidien, puisque l’homme doit vivre avec passion, avec intensité toutes les éxperiences lucides, dans une permanente attitude d’affront devant le monde, afin qu’il puisse les multiplier. Camus arrive même a affirmer que: Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c’est vivre et le plues possible. Là où la lucidité rége, l’echelle des valeures devient inutile. Le présent et la sucession des présents devant une âme sans cesse consciente c’est l’idéal de l’homme absurde.1 Donc, une des uniques propositions philosophiques cohérentes acceptées par l’Absurde est, de cette façon, la révolte. Elle est un affrontement éternel de l’homme vis-à-vis de sa propre absurdité. Il doit metre le monde en question, à chaque seconde, dépourvu totalement d’aspiration et d’espoir. Cette révolte vient de la certitude d’un destin anéantisant, interrompu brutalement par la mort, dans lequel tout le sentiment de résignation est inacceptable. Par cette raison, Albert Camus va être radicalement contre l’esprit du suicide. L’homme absurde doit, avant tout, être un héros sans peur, mais plein de révolte et d’insoumission. Selon Camus: ...c’est cette révolte qui confère à la vie son prix et sa grandeur, exalte l’intelligence et l’orgueil de l’homme aux prises [de conscience] avec une réalité qui le dépasse et l’invite à tout épuiser et à s’épuiser, car il sait que “dans cette conscience et de cette 1 LAGARDE, André & MICHARD, Laurent. XXème siècle: collection littéraire. Bordas. Paris, 1973, p. 618. 2 Idem, ibidem. 116 UNILETRAS 26, DEZEMBRO 2004 révolte au jour le jour, il témoigne de sa seule vérité, qui est le défi”.2 Donc, “il faut imaginer Sisyphe heureux”, car: Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne d’où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raíson qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.3 De cette façon, Camus reconnaît en Sysiphe le héros absurde, et il va soutenir ses propositions par rapport à la révolte, la liberté, la passion dans son essai sur l’Absurde, Le Mythe de Sisyphe. “Je tire de l’absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté, ma passion. Par le seul jeu de ma conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort - et je refuse le suicide”, dit Camus. 2. Lalecture Commençons notre lecture pour dire que L’Étranger, cette oeuvre si singulière de Camus, si personnelle, représente, surtout, l’homme avant la prise de conscience de l’absurde. La première affirmation que nous mettons en évidence pour confronter avec le récit c’est que, malgré le comportement de Meursault, il n’avait pas la conscience exacte de tout ce qui se passait autour de lui; cependant n’avait aussi l’illusion d’être libre, quoique, d’une certaine façon, il semble être esclave de l’habitude, mais seulement par indifférence et paresse. Cependant, tout cela prend une forme un peu indéfinissable si, en apliquant cette idée au personnage, on y remarque souvent qu’il a conscience de son propre absurde quotidien, avec les évenements ordinaires, donc imbéciles, qui se répètent toujours. Il s’agit donc de reconnaître que Mersault, avec sa fameuse “indifférence”, qui a donné lieu à plusieurs diagnostics sur le plan psychanalytique, est lui-même la véritable incarnation de tout l’absurde que Camus voulait mettre en évidence dans son récit. En effet, l’aburde commencera dès le début du roman, quand Meursault reçoit le télégramme d’asile à Marengo: Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu uploads/Philosophie/ une-lecture-de-l-x27-etranger-de-camus.pdf
Documents similaires










-
50
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 01, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1173MB