Blanca Polo Gilabert MEEF « Enseigner à l'étranger » Français Langue étrangère
Blanca Polo Gilabert MEEF « Enseigner à l'étranger » Français Langue étrangère 1. INTRODUCTION Dans le cadre du FLE (Français langue étrangère) ainsi que dans l'apprentissage de langues étrangères, les professionnels de l’éducation se sont toujours questionnés sur quelle était la meilleure façon d'enseigner/apprendre une LE (Langue étrangère). Depuis le 19ème siècle et jusqu’à présent, il y a eu plusieurs méthodologies qui ont évolué au fur à a mesure des changement et besoins de la société. Dans un premier temps, on fera un petit résumé de chacune des méthodologies qui existent. Même si quelques-unes ont apparu avant les années 70 on trouve encore des enseignants qui les emploient. On finira avec une deuxième partie plus critique où l'on réfléchira à propos de la méthodologie qui selon moi, convient le plus actuellement. 2. ÉVOLUTION DES DIFFERENTES MÉTHODOLOGIES D'ENSEIGNEMENT. a- La méthodologie traditionnelle C'est la méthodologie la plus ancienne, connue sous le nom de grammaire-traduction. Elle était principalement employée pour l'apprentissage du latin et du grec. L'enseignement était fondé sur la lecture et la traduction de textes littéraires en langue étrangère. Elle était basée sur de règles de grammaire ; il s'agissait,donc, d'une grammaire déductive. La mémorisation de phrases ou l'apprentissage de listes de vocabulaire étaient privilégiés et hors contexte. C'était un modèle d'enseignement imitatif où l'élève était passif et le professeur dominait entièrement la classe. L'erreur devait être corrigée dans tous les cas. 3- La méthodologie de « la méthode directe » (A partir des années 1870) Elle est apparu car la société ne voulait pas que la langue étrangère soit uniquement littéraire, sinon un moyen d’échange avec l’extérieur. Elle était totalement en opposition avec la méthodologie traditionnelle et c'est pour cela que cette méthode visait la langue comme un instrument de communication. Pour l'apprentissage du vocabulaire, l'enseignant ne faisait jamais une traduction en langue maternelle. Il transmettait les informations à travers d'images ou d'objets. Blanca Polo Gilabert MEEF « Enseigner à l'étranger » Français Langue étrangère La prononciation était un aspect important privilégiant l'oral sans passer forcement par l'écrit. L'enseignement était dirigé par le professeur qui favorisait les exercices de conversation de question-réponse intégrant la grammaire de façon inductive. Cette méthodologie était essentiellement pratique orale, évitant la langue maternelle en classe. 4- La méthodologie active (jusqu’aux années 1960.) Elle constituait un mélange entre la méthodologie traditionnelle et la directe. Elle permettait l'introduction de la langue maternelle en classe. Elle rendait au texte écrit sa place, mais la plupart des textes choisis étaient descriptifs ou narratifs. Elle avantageait aussi la prononciation, mais elle a introduit l'utilisation des auxiliaires audio-oraux. La grammaire était inductive et la morphologie et la syntaxe étaient privilégiées. Il y avait encore une grande inflation lexicale. Pour la première fois on s'est questionné sur le travail formatif, culturel et pratique en classe. La motivation était un élément clé dans l'enseignement. C'est pour cela qu'il fallait créer un climat convivial d'apprentissage . Un autre aspect important était l’intégration de situations de la vie quotidienne en cours de FLE. 5- La méthodologie audio-orale (1960-1970) Elle est apparue pendant la deuxième guerre mondiale pour que les soldats soient capables de communiquer le plus rapidement possible dans une autre langue. Cette méthode est connue sous le nom de «la méthode de l'armée». Elle n'a duré que deux ans, mais elle a fait réfléchir sur d'autres possibilités d'enseignement de la langue étrangère. C’est à partir des année 50 que cette méthodologie audio-orale est apparue. Les quatre compétences linguistiques étaient visées dans un but de communication quotidienne même si l'oral était privilégié. C'était un mélange du behaviourisme et du structuralisme linguistique. Les étudiants travaillaient avec des exercices structuraux à travers de répétitions ou imitations pour arriver à des automatismes. Le niveau sémantique n'étant pas considéré, le vocabulaire se trouvait dans un second plan derrière les structures syntaxiques. La culture étrangère occupait une place importante mais simplement indiquant les différences entre les deux cultures. Le professeur devait simplement communiquer en langue étrangère. 6- La méthodologie structuro-globale audio-visuelle (SGAV) ( début des années 50 ) Blanca Polo Gilabert MEEF « Enseigner à l'étranger » Français Langue étrangère La France voulait lutter contre la situation d’expansion anglo-américaine. L’objectif de cette méthodologie était la diffusion générale du français à travers d'une acquisition progressive et rationnelle. Les supports les plus importants qui accompagnaient l'enseignement étaient l'image et le son. La méthode SGAV tournait autour d'une situation de communication + un dialogue + des images. Les quatre compétences étaient visées avec une priorité de l'oral. Une nouveauté a été la prise en compte des sujets concernant les sentiments et les émotions. La grammaire et le vocabulaire étaient traités de façon inductive après la présentation d'un dialogue. Elle mettait en valeur le contexte social d'utilisation et les situations étaient travaillées à travers de personnages qui pouvaient être identifiés pour les étudiants. Cette approche visait, donc, la motivation des élèves. 7- L’approche communicative (1980-2000) L’approche communicative s’est développée en France à partir des années 1970. Cette méthodologie est apparue quand on a commencé à se poser la question de l'adaptation aux besoins langagiers de chaque public. Dans cette méthodologie on considère le langage comme un motif d'action, c'est à dire, parler pour s'adresser à quelqu’un. Il apparaît le concept d'approche pragmatique: l'utilisateur ne parle pas simplement pour s'informer mais aussi pour réaliser des actes. Parler n'est pas seulement communiquer. La compétence de communication prend en compte 4 grands axes : La partie sociolinguistique, la discursive, la grammaticale et la stratégique. Quelques-uns des traits essentiels de cette approche sont: le professeur doit faire parler les étudiants pour produire du sens, il faut que les apprenants soient actifs, la conception de l'erreur fait partie de l'apprentissage, on doit travailler avec des documents authentiques, il faut introduire la grammaire de façon inductive avec une progression en spirale, l'autonomie doit être développée, il faut créer le besoin de communiquer chez les élèves, etc. 8- L’approche actionnelle (A partir du 2000) L’approche actionnelle, reprend tous les concepts de l’approche communicative. Il ne s'agit pas d'une rupture mais d'une ampliation. Dans cette approche on considère l'élève comme un acteur social, c'est à dire, celui-ci fait partie d'une équipe qui agit. Une tâche ou un projet final sont envisagés à la fin de chaque séquence dans laquelle il faut introduire la compétence linguistique, sociolinguistique et pragmatique. Cette tâche a un rapport profond avec la réalité, et doit répondre à Blanca Polo Gilabert MEEF « Enseigner à l'étranger » Français Langue étrangère l’intérêt des étudiants et permettre à l'élève de construire son savoir. Le professeur est un guide qui aide ses élèves pour qu'ils deviennent des apprenants indépendants.. Avec cette nouvelle perspective on redonne du sens à l'apprentissage, où il faut privilégier l'expression du sens par rapport a la correction de la forme. Par rapport à l'approche communicative, la perspective actionnelle est centré sur le groupe impliquant l'apprenant pour qu'il devienne un citoyen actif et solidaire. 3. REFLEXION SUR NOTRE METHOLOGIE « ACTUELLE » On nous dit que la méthodologie actuelle qu'il faut mettre en place, c'est la perspective actionnelle. Cependant, on ne peut pas affirmer que celle-ci soit la méthodologie idéale à intégrer lors de nos cours. Moi je parlerais plutôt d’éclectisme. Quand on est enseignant, le contexte éducatif dans lequel on travaille prend une place très importante dans la façon dont on enseigne. Il faut tenir compte du public visé, de l'age de apprenants, des motivations, de la situation sociale, du niveau de langue, etc. On ne peut pas simplement dire: «oui, moi j'applique la perspective actionnelle et c'est pour cette raison que je suis un bon professeur». Dans les lignes qui suivent je vais essayer de définir ma façon de travailler si j'avais en face de moi un groupe d’étudiants idéaux. Je ne vais pas m’identifier avec une méthodologie concrète, sinon souligner certains des aspects que je considère importants de mettre en place. On trouvera sûrement cet éclectisme. Faire le bon choix parmi tout ce qui est proposé, c'est ce qui compte. La première question que je me pose c'est pourquoi apprendre une langue étrangère. Je suis bien dans l'esprit qu'une langue sert à communiquer. Être capables en tant que citoyens d’échanger des informations avec des personnes qui parlent une autre langue. Pour moi communiquer implique une perspective surtout orale, c'est à dire, pouvoir être en face de quelqu’un, partager et échanger des informations et des expériences. Pour réussir à cela il faut motiver les élèves à découvrir une nouvelle culture et mettre en place des situations réelles de communication qui soient familières à leur vie. L'Aspect socioculturel doit être traité; apprendre et reconnaître les similitudes et différences existantes entre les deux cultures nous aidera non seulement à comprendre les autres sinon à former nos étudiants en tant que citoyens respectueux et responsables. Il ne s'agit pas de travailler un tableau ou un roman littéraire du 19ème siècle, sinon des éléments culturels actuels qu'on trouve dans les pays. Par exemple, si on travaille avec des adolescents, les chansons du moment, les séries ou films du XXIème siècle, uploads/Management/ analyse-methodologies.pdf
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- Publié le Mai 21, 2022
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- Langue French
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