Gaston Bachelard [1884-1962] (1932) L’INTUITION DE L’INSTANT Un document produi
Gaston Bachelard [1884-1962] (1932) L’INTUITION DE L’INSTANT Un document produit en version numérique par Hélène Garcia-Solek, bénévole, Passionnée par les sciences humaines, la philosophie et la musique Courriel : Hélène Garcia : lou.solek@gmail.com Page web dans Les Classiques des sciences sociales. Page Facebook. Dans le cadre de : "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web : http ://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web : http ://bibliotheque.uqac.ca/ Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle : - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classi- ques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif com- posé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnel- le et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins com- merciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisa- teurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Hélène Garcia-Solek, passion- née par les sciences humaines, la philosophie et la musique, à partir de : Gaston Bachelard (1932), L’INTUITION DE L’INSTANT Paris : Éditions Gonthier, 1932, 153 pp. Collection : Bibliothèque Médiations. Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 14 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 13 juin 2014 à Chicoutimi, Ville de Sa- guenay, Québec. Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 4 Gaston Bachelard L’INTUITION DE L’INSTANT Paris : Éditions Gonthier, 1932, 153 pp. Collection : Bibliothèque Médiations. Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 5 REMARQUE Ce livre est du domaine public au Canada parce qu’une œuvre pas- se au domaine public 50 ans après la mort de l’auteur(e). Cette œuvre n’est pas dans le domaine public dans les pays où il faut attendre 70 ans après la mort de l’auteur(e). Respectez la loi des droits d’auteur de votre pays. Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 6 [3] Table des matières Introduction [5] Chapitre I. L’instant [11] Chapitre II. Le problème de l’habitude et le temps discontinu [57] Chapitre III. L’idée du progrès à l’intuition du temps discontinu [77] Conclusion [97] ANNEXE. Instant poétique et instant métaphysique [101] INTRODUCTION À LA POÉTIQUE DE BACHELARD, par Jean Lescure [113] [Ce texte a été retiré parce qu’il n’est pas du domai- ne public au Canada. JMT.] BIOGRAPHIE [150] BIBLIOGRAPHIE [151] Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 7 [5] L’INTUITION DE L’INSTANT INTRODUCTION Retour à la table des matières Quand une âme sensible et cultivée se souvient de ses efforts pour dessiner, d’après son propre destin intellectuel, les grandes lignes de la Raison, quand elle étudie, par la mémoire, l’histoire de sa propre culture, elle se rend compte qu’à la base des certitudes intimes reste toujours le souvenir d’une ignorance essentielle. Dans le règne de la connaissance elle-même, il y a ainsi une faute originelle, c’est d’avoir une origine ; c’est de faillir à la gloire d’être intemporel ; c’est de ne pas s’éveiller soi-même pour rester soi-même, mais d’attendre du monde obscur la leçon de lumière. Dans quelle eau lustrale trouverons-nous, non pas seulement le re- nouveau de la fraîcheur rationnelle, mais bien le droit au retour éternel de l’acte de Raison ? Quelle Siloë, nous marquant au signe de la Rai- son pure, mettra assez d’ordre en notre esprit pour nous permettre de comprendre l’ordre suprême des choses ? Quelle grâce divine nous donnera le pouvoir d’accorder le début de l’être et le début de la pen- sée, et, en nous commençant vraiment nous-mêmes, dans une pensée nouvelle, de reprendre en nous, pour nous, sur notre propre esprit, la tâche du Créateur ? C’est cette fontaine [6] de Jouvence intellectuelle que M. Roupnel cherche, comme un bon sourcier, dans tous les do- maines de l’esprit et du cœur. Derrière lui, malhabile nous-même [sic] à manier la baguette de coudrier, nous ne retrouverons sans doute pas toutes les eaux vives, nous ne sentirons pas tous les courants souter- Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 8 rains d’une œuvre profonde. Du moins, nous voudrions dire à quels points de Siloë nous avons reçu les impulsions les plus efficaces et quels thèmes tout nouveaux M. Roupnel apporte au philosophe qui veut méditer les problèmes de la durée et de l’instant, de l’habitude et de la vie. D’abord cette œuvre a un foyer secret. Nous ne savons pas ce qui en fait la chaleur et la clarté. Nous ne pouvons fixer l’heure où le mys- tère est devenu assez clair pour s’énoncer comme un problème. Mais qu’importe ! Qu’elle vienne de la souffrance ou qu’elle vienne de la joie, tout homme a dans sa vie cette heure de lumière, l’heure où il comprend soudain son propre message, l’heure où la connaissance en éclairant la passion décèle à la fois les règles et la monotonie du Des- tin, le moment vraiment synthétique où l’échec décisif, en donnant la conscience de l’irrationnel, devient tout de même la réussite de la pen- sée. C’est là qu’est placée la différentielle de la connaissance, la fluxion newtonienne qui nous permet d’apprécier comment l’esprit surgit de l’ignorance, l’inflexion du génie humain sur la courbe décri- te par le progrès de la vie. Le courage intellectuel, c’est de garder actif et vivant cet instant de la connaissance naissante, d’en faire la source sans cesse jaillissante de notre intuition, et de dessiner, avec l’histoire subjective de nos erreurs et de nos fautes, le modèle objectif d’une vie meilleure et plus claire. Cette action persistante d’une intuition philo- sophique cachée, on en sent [7] la valeur de cohérence tout au long du livre de M. Roupnel. Si l’auteur ne nous en montre pas la source pre- mière, on ne peut cependant se tromper sur l’unité et la profondeur de son intuition. Le lyrisme qui mène ce drame philosophique qu’est Si- loë est le signe de son intimité car, comme l’écrit Renan, « ce qu’on dit de soi est toujours poésie 1 1 Souvenirs d’enfance et de jeunesse, Préface III. ». Ce lyrisme, parce qu’il est tout spon- tané, apporte une force de persuasion que nous ne saurons sans doute pas transporter dans notre étude. Il faudrait revivre tout le livre, le sui- vre ligne par ligne pour comprendre combien le caractère esthétique y ajoute de clarté. D’ailleurs pour bien lire Siloë, on doit se rendre compte que c’est là l’œuvre d’un poète, d’un psychologue, d’un histo- rien qui se défend encore d’être un philosophe au moment même où sa méditation solitaire lui livre la plus belle des récompenses philosophi- ques, celle de tourner l’âme et l’esprit vers une intuition originale. Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant. (1932) 9 Notre tâche principale dans les études qui vont suivre sera de met- tre en lumière cette intuition nouvelle et d’en montrer l’intérêt méta- physique. Avant de nous engager dans notre exposé quelques remarques se- ront cependant utiles pour justifier la méthode que nous avons choisie. Notre but n’est pas de résumer le livre de M. Roupnel. Siloë est un livre riche de pensée et de faits. Il devrait plutôt être développé que résumé. Alors que les romans de M. Roupnel sont animés d’une véri- table joie du verbe, d’une vie nombreuse des mots et des rythmes, il est frappant que M. Roupnel ait trouvé dans sa Siloë la phrase conden- sée, tout entière ramassée au foyer de l’intuition. [8] Dès lors, il nous a semblé qu’ici, expliquer c’était expliciter. Nous avons donc repris les intuitions de Siloë aussi près que possible de leur source et nous nous sommes efforcé de suivre sur nous-même [sic] l’animation que ces intuitions pouvaient donner à la méditation philosophique. Nous en avons fait pendant plusieurs mois le cadre et la charpente de nos constructions. D’ailleurs une intuition ne se prouve pas, elle s’expérimente. Et elle s’expérimente en multipliant ou même en modi- fiant les conditions de son usage. Samuel Butler dit justement : « Si une vérité n’est pas assez solide pour supporter qu’on la dénature et qu’on la malmène, elle uploads/Litterature/intuition-de-instant.pdf
Documents similaires










-
37
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 08, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4125MB