Charles Bolduc Docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cégep de Ch
Charles Bolduc Docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cégep de Chicoutimi (2005) “Deleuze et l’empirisme de Hume.” Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Charles Bolduc “Deleuze et l’empirisme de Hume.” Texte d'une communica- tion présentée à l'Associa- tion canadienne de philo- sophie dans le cadre du congrès 2005 de la Fédération des sciences humaines du Canada qui a eu lieu du 28 au 31 mai 2005 à London (Ontario). [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 30 janvier 2013 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.] Courriels : cbolduc@cegep-chicoutimi.qc.ca roidelamontagne@hotmail.com Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 5 février 2013 à Chicoutimi, Vil- le de Saguenay, Québec. Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 4 Charles Bolduc Docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cégep de Chicoutimi “Deleuze et l’empirisme de Hume.” Texte d'une communication présentée à l'Association canadienne de philoso- phie dans le cadre du congrès 2005 de la Fédération des sciences humaines du Canada qui a eu lieu du 28 au 31 mai 2005 à London (Ontario). Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 5 Charles Bolduc Docteur en philosophie, professeur de philosophie au Cégep de Chicoutimi “Deleuze et l’empirisme de Hume.” Texte d'une communication présentée à l'Association canadienne de philoso- phie dans le cadre du congrès 2005 de la Fédération des sciences humaines du Canada qui a eu lieu du 28 au 31 mai 2005 à London (Ontario). David Hume est une figure marquante dans l'itinéraire philosophi- que de Gilles Deleuze. Il lui a tout d'abord consacré son premier ou- vrage, Empirisme et subjectivité, publié en 1953 1, puis il l'a introduit en 1972 dans le quatrième volume de l'Histoire de la philosophie de François Châtelet 2, et, enfin, il y est revenu à plusieurs reprises au fil des années afin de souligner l'influence décisive de l'empirisme sur sa pensée. 3 D'une manière générale, les rapports entre Deleuze et Hume ont été étudiés selon deux points de vue. D'une part, on a tenté de mesurer la justesse de cette interprétation en la confrontant directement avec les textes de Hume. Cette première approche n'a pas été sans mérite puis- qu'elle a permis de relever les thèmes de prédilection, les ambiguïtés, les problèmes et les possibles contradictions qu'un tel choix interpréta- Cette filiation ouvertement revendiquée n'a pas manqué en retour de soulever chez les commentateurs un certain nombre de ques- tions dont je voudrais, dans le cadre de cette présentation, rendre compte et discuter afin de mesurer l'apport spécifique de l'empirisme de Hume à la philosophie deleuzienne. 1 G. Deleuze, Empirisme et subjectivité, PUF, Paris, 1953. 2 G. Deleuze, «Hume», dans F. Châtelet, Histoire de la philosophie IV: Les Lu- mières, Hachette, Paris, 1972, p. 65-78. 3 Voir par exemple: Deleuze, Gilles, Parnet, Claire, Dialogues, Paris, Flamma- rion, 1996 (1ère édition 1977), p. 65-91. Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 6 tif met en jeu, etc.; bref, elle a dégagé le point de vue spécifiquement deleuzien de la philosophie de Hume. D'autre part, certains commen- tateurs ont accepté, sans pousser plus à fond l'examen, la définition deleuzienne de l'empirisme de Hume et ils s'en sont servis afin d'ex- pliquer la pensée de Deleuze dans ses nombreuses ramifications. Ce que l'on remarque au premier abord lorsque l'on compare ces deux approches, c'est qu'elles ne semblent pas du tout tenir compte l'une de l'autre. Devant cet état de fait, il m'apparaît intéressant de se demander si les particularités et les problèmes de l'interprétation deleuzienne de Hume soulevés par le premier groupe trouvent leur raison d'être dans la pensée philosophique de Deleuze telle que la commentent ceux du deuxième groupe. Si tel est effectivement le cas, alors nous serons en mesure de comprendre la portée de cette influence et les limites qu'el- le a rencontrées dans le traitement de problématiques propres au XXe siècle. Mais avant de nous pencher sur cette question, commençons par un résumé des principales thèses de Deleuze sur l'empirisme de Hume. Cet empirisme est tout d'abord présenté par Deleuze comme la doctrine de l'extériorité des relations par rapport aux termes -les idées- qui les composent. Les rapports entre les idées ne relevant pas d'une raison intrinsèque à celles-ci, les idées doivent trouver en dehors d'el- les la source de leur union. Par les effets qu'ils induisent en nous, les principes d'association -ressemblance, contiguïté, causalité- rendent compte des relations que ces idées entretiennent entre elles dans notre esprit. Cette conception est d'ailleurs conforme à une perspective em- piriste en ce qu'elle ne considère que ce qui est donné dans l'expérien- ce (c'est-à-dire les idées dérivées d'impressions premières) et qu'elle ne cherche pas hors de ce qui est vécu dans l'esprit humain la raison des relations qui s'y constituent. Toutefois, puisque ces principes ne s'en tiennent pas aux idées en tant que telles, et puisque ce sont même eux qui président à leur liaison, ils en viennent nécessairement à dé- passer le contenu de ces mêmes idées, et le lieu de cet excès, de cette inférence, est l'imagination. En elle s'instaurent des habitudes, des croyances, qui correspondent à la répétition de conjonctions similai- res, de sorte qu'à la suite de l'apparition d'une impression de sensation particulière et de son idée concomitante dans l'esprit s'éveille et se joint à elle l'idée qui lui est généralement corrélative dans une situa- Charles Bolduc, “Deleuze et l’empirisme de Hume.” (2005) 7 tion semblable. La vivacité d'un tel mouvement déterminé par l'habi- tude engendre alors la croyance en cette relation. Selon Deleuze, ce processus qui règle les associations -et par le fait même la connaissan- ce- est cependant miné de l'intérieur par l'imagination qui a une pro- pension à établir indistinctement des relations entre toutes les idées. Bien qu'un recours à l'expérience, comme calcul des probabilités, puisse corriger ces inclinations illégitimes, Deleuze remarque que, chez Hume, certaines d'entre elles ne peuvent être l'objet d'un examen critique: c'est le cas de celles qui nous donnent les notions de Moi, de Monde et de Dieu. Comme en témoignent de telles "fictions", la connaissance, laissée aux seuls soins de l'imagination et des principes d'association, est, pour reprendre l'expression de Deleuze, un véritable «délire» 4 C'est à ce point qu'est introduit dans le commentaire la théorie des passions de Hume. Les passions freinent l'imagination dans sa produc- tion "délirante" d'associations puisqu'elles la déterminent à n'embras- ser qu'un champ restreint du donné. Le contenu de l'esprit, c'est-à-dire les idées particulières qui s'y retrouvent, de même que les relations entre ces idées sont d'une part redevables des circonstances particuliè- res qui les ont vus naître et des conjonctions constantes rencontrées et mises au jour par les principes d'association. Mais d'autre part, et c'est le plus important, ce qui est le motif de ces liaisons, ce qui détermine le sens de cette activité, c'est ce qui touche l'individu, c'est ce qui cor- respond à ses intérêts, à ses buts pratiques. Les principes de la passion -la sympathie uploads/Litterature/deleuze-et-l-x27-empirisme-de-hume.pdf
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- Publié le Mar 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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