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« Coran ce que cac http://www.eecho.fr/cor En cet été 2015, toute la presse a résultats de la datation au carbone Birmingham. Comme on l'a déjà vu succession de déclarations stupéfia ‐ On aurait retrouvé un coran ‐ Les folios retrouvés seraien ‐ Ces pages compteraient pa ‐ Elles « authentifieraient de la prédication de Maho discours qu’il proclame sur La réalité n'a pas grand‐chose à vo soyons dans l'attente d'études plu d'éléments pour les réfuter simp datation ne s'accordent pas avec ON AURA Précisons tout d'abord qu’il ne s’ag Elles contiennent environ une soi versets du Coran actuel ‐ ce qui ex qui comptent respectivement 110 complet qui, dans son édition du 1/5 Coran de Birmingham » : e que cache le scoop médiatique o.fr/coran‐de‐birmingham‐datant‐de‐mahomet‐fausse presse a résonné des déclarations tonitruantes qui on carbone 14 de deux folios coraniques anciens conservé déjà vu dans le passé, les grands médias se sont alors e stupéfiantes : un coran ancien entier ; s seraient une nouveauté pour les chercheurs ; aient parmi les plus anciennes dont nous disposerions au » le coran actuel comme provenant directement d e Mahomet ; elles prouveraient la légitimité de l’islam e ame sur ses origines historiques. ose à voir avec ces élucubrations. À la date de cet article udes plus approfondies, nous disposons non seulement er simplement, mais aussi pour montrer qu’en l’ét s avec le discours que l’islam d’aujourd’hui proclame sur N AURAIT RETROUVÉ UN CORAN ANCIEN ENTIER ’il ne s’agit seulement que de 2 folios recto‐verso, c’est une soixantaine de versets au total. Leur contenu es e qui explique l'engouement médiatique ‐ dans ses sou ent 110, 98 et 135 versets. C'est peu de chose par tion du Caire de 1924 faisant autorité parmi les musulm édiatique fausse‐annonce/ Olaf ‐ 08/08/2015 s qui ont accompagné les conservés à l’université de nt alors emballés dans une ons aujourd’hui ; tement de la transcription l’islam et l’authenticité du et article, et bien que nous ulement de suffisamment n l’état ces folios et leur lame sur ses origines. o, c’est‐à‐dire de 4 pages. tenu est très proche des ses sourates 18, 19 et 20, ose par rapport au Coran s musulmans, compte 114 « Coran de Birmingham » : ce que cache le scoop médiatique - Olaf - 08/08/2015 2/6 sourates et 6 214 versets. On ne peut donc rien en extrapoler concernant un livre de 6 214 versets. Les spécialistes pensent simplement que ces deux folios appartiendraient à un codex dont certains feuillets sont toujours disponibles de nos jours (cf. ci‐dessous). LES FOLIOS RETROUVÉS SERAIENT UNE NOUVEAUTÉ POUR LES CHERCHEURS Ces folios proviennent de la considérable collection rassemblée par Alphonse Mingana, prêtre chaldéen, islamologue pionnier de la détection des soubassements araméens du texte coranique (Syriac Influence on the Style of the Kur'an, publié en 1927) et mort en 1937. Son nom figure d'ailleurs à gauche des folios. Ces folios sont donc connus de longue date des chercheurs et avaient déjà été étudiés, en particulier par Alphonse Mingana lui‐même (ses conclusions tendaient plutôt vers l’islamo‐scepticisme). Il semblerait qu’ils aillent avec des pages additionnelles au codex ar328a de la Bibliothèque Nationale de Paris (manuscrit 328b), lequel aurait été rédigé à la fin du 7e siècle ou au début du 8e siècle selon François Déroche. CES FOLIOS COMPTERAIENT PARMI LES PLUS ANCIENS DONT NOUS DISPOSONS AUJOURD’HUI La datation au carbone 14 réalisée par les services de l’Université d’Oxford ne permet de dater uniquement que la peau de l'animal qui a servi de parchemin pour l’écriture des versets : entre 568 et 645, avec une fiabilité de 95,4% (date de la mort de l’animal et de la transformation de sa peau). En l’absence de datation de l’encre et des pigments, on ne peut pas savoir quand les peaux parcheminées ont été utilisées pour le texte que l'on voit aujourd'hui : immédiatement ? Des années plus tard ? Un argument de taille milite contre cette datation à une époque très ancienne : la présence des points diacritiques, permettant de distinguer un certain nombre de lettres arabes ‐ et quasiment selon le système en usage aujourd'hui. Or, aucun folio ou même folio coranique antérieur au 8e siècle ne présente ces points diacritiques. On est donc amené à penser à deux parchemins « palimpsestes », c'est‐à‐dire qui ont été grattés et lavés pour être réécrits ‐ généralement de nombreuses années après leur premier usage. C’est justement le cas du manuscrit de Tübingen, dont la peau a été datée entre 649 et 675 : son texte est daté lui du 8e siècle au plus tôt. Ce pourrait être également le cas de ces deux folios de Birmingham, comme l’a indiqué le directeur du Centre de Recherche et d’Etudes Islamiques du roi Fayçal, à Riyad. Quelques précisions La datation des peaux au carbone 14 (qui procède par comparaisons) ne peut jamais nous renseigner exactement sur la date de la rédaction des manuscrits. Elle peut correspondre ou pas. D'autres approches sont nécessaires, comme la paléographie qui étudie les alphabets, les agencements des textes, et les manières d’écrire. En l’occurrence, nous sommes en présence d’une écriture arabe cursive ancienne, dite de style « hijazi ». Selon Robert Kerr, il s’agissait de l’alphabet et de la manière d’écrire en usage en Arabie Pétréenne (Syrie), donc pas dans le Hijaz (région de Médine et de La Mecque), comme son nom le suggère faussement. Au reste, la langue sud‐arabique n'est pas non plus celle du Coran ‐ ceci valant pour tous les manuscrits du Coran que nous connaissons. « Coran de Birmingham » : ce que cache le scoop médiatique - Olaf - 08/08/2015 3/6 L'écriture d'un manuscrit en Syrie, tel que celui du Coran, se situe plausiblement après que les califes y aient installé leur capitale, à Damas, c'est‐à‐dire au plus tôt sous Muawiya (après 661). Cette période est bien postérieure à l’entreprise de sélection et d’édition du Coran que les traditions attribuent au Calife de Médine Othman (644‐654) et dont le texte, toujours selon le discours musulman, serait repris à l’identique dans le Coran actuel. De plus, la mise en page des folios suggère qu’il s’agit déjà de copies ou d'une rédaction assez élaborée, présentant une séparation des sourates, une numérotation des versets, et surtout, comme on l'a dit plus haut, présentant une ponctuation diacritique que l’on ne trouve dans aucun manuscrit ancien (voir par exemple les manuscrits très anciens retrouvés à Sanaa). Ainsi, on ne peut aucunement affirmer qu’il s’agirait de folios « parmi les plus anciens » du Coran actuel, et même quasiment contemporains de Mahomet, comme on a pu le lire dans la presse. Dans les faits, ces parchemins témoignent plutôt des vicissitudes subies par le texte coranique et que les traditions islamiques laissent entrevoir elles‐mêmes ‐ mais les rares imams qui les ont lus se gardent bien d'en parler : destructions systématiques de versions du Coran, souvent par le feu, jusqu'au 8e siècle (sous le gouvernorat de Al‐Hajjaj), fabrication et substitution de textes nouveaux, etc. CES FOLIOS « AUTHENTIFIERAIENT » LE CORAN ACTUEL COMME PROVENANT DIRECTEMENT DE LA TRANSCRIPTION DE LA PRÉDICATION DE MAHOMET ; ILS PROUVERAIENT LA LÉGITIMITÉ DE L’ISLAM ET L’AUTHENTICITÉ DU DISCOURS QU’IL PROCLAME SUR SES ORIGINES HISTORIQUES Notons d'abord que les folios en question présentent quelques différences avec le texte de l'actuel Coran : ‐ des lettres sont manquantes ; ‐ le diacritisme diffère de l'actuel : trois lettres présentent un diacritisme ne correspondant à aucune des variantes « autorisées », et une quatrième correspondrait à la version d’Ibn Amr ; ‐ La numérotation des versets n’est pas la même que celle du Coran actuel. Ces différences notables ne sont pas nouvelles pour les chercheurs : contrairement à ce que stipule le discours musulman, qui place l’édition définitive du Coran en 650 sous l’autorité du calife Othman, de nombreuses versions divergentes du Coran ont continué de circuler longtemps après. Ces versions tenues pour « hétérodoxes » ont été systématiquement détruites par le pouvoir islamique, mais on en connaît des passages essentiellement par des citations d'auteurs – ce qui est très utile pour comprendre, par exemple, la manipulation qui affecte le centre du verset 6 de la sourate 61 : la version selon Ubayy est complètement différente de celle du texte standard actuel. La datation au carbone 14 de la peau de mouton situe les folios entre 568 et 645 (soit une période de 77 ans). Sachant que la mise par écrit du Coran sous forme de codex débute, selon l’histoire musulmane, après la mort de Mahomet (en 632), nous ne disposons plus que d’une fenêtre de 13 ans (sur 77). Cela fait 17 % de plausibilité. C'est très peu. La vraisemblance tend même vers 0 % si l'on considère que c'est Othman ‐ donc après 644 ‐ qui aurait fait éditer les premiers codex, toujours au regard du discours islamique : il faudrait qu'il ait réalisé ce travail en quelques mois, dès sa prise de pouvoir et avant 645, pour que la datation puisse s’inscrire dans le cadre de l’histoire uploads/Litterature/ coran-de-birmingham-ce-que-cache-le-sco.pdf
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- Publié le Mar 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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