LES QUATRE LIVRES DU VRAI CHRISTIANISME DE JEAN ARNDT TRADUITS DE L’ALLEMAND en

LES QUATRE LIVRES DU VRAI CHRISTIANISME DE JEAN ARNDT TRADUITS DE L’ALLEMAND en Français par SAMUEL DE BEAUVAL Texte intégral retranscrit d’après l’édition de 1723. i LE VRAI CHRISTIANISME AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR L e Vrai Christianisme de Jean Arndt1, un des plus pieux ministres de la parole de Dieu, qui ait fl euri dans le 17ème Siècle, ayant paru à plusieurs Nations digne d’être traduit en leur Langue, il n’est pas étonnant que nous en ayons tant de versions. On en compte jusqu’à sept. Peu après le décès de l’Auteur il fut traduit de l’Allemand en Latin l’an 1625. On ignore le nom du Traducteur ; mais il est certain, que cette version Latine fut en la dite année 1625 imprimée in 12 à Leipzig et réimprimée en la même forme à Francfort sur le Mein l’an 1658. Le Docteur Pritius nous en a donné une nouvelle Édition à Leipzig en 1704. Les Sclavons, les Bohémiens, 1 * Jean Arndt naquit en 1555, le 27 Dec., à Ballenstedt dans la Principauté d’Anhalt, son Père, Jacques Arndt, y étant Prédicateur de la Cour. Il fi t ses premières études à Aschersleben, Halberstadt, Ma- gedbourg et fréquenta ensuite 4 diverses universités, savoir, Helms- tedt, Wittenberg, Bâle et Strasbourg. Agé de 28 ans, il devint Minis- tre à Ballenstedt jusqu’en 1590, qu’il fut transféré à Quedlinbourg jusqu’en 1599. De là à Brunswik et ensuite à Eisleben jusqu’en 1611 qu’il fut enfi n appelé à Zell, où on l’éleva à la dignité de Surintendant Général de la Principauté de Lunebourg ; charge qu’il exerça avec zèle, l’espace de 10 ans depuis l’an 1611 jusqu’en 1621 ; qu’il mourut le 21 Mai, âgé de 66 ans après en avoir passé 38 dans les fonctions Ecclésiastiques, où il fi t de plus en plus paraître sa piété et sa religion. Diverses ver- sions du Vrai Christianisme. ii AVERTISSEMENT Les Suédois, Les Danois, Les Anglais et les Hollandais se sont servis de ces diverses éditions Latines, pour le mettre en leur Langue ; et quelques uns même croient, mais sans certitude, qu’il a déjà été traduit en Français. C’est sur ce doute d’une version Française, dont aucun savant, ni aucun marchand libraire n’a pu donner une juste connaissance, qu’une personne, encore plus distinguée par sa piété, que par sont Illustre Naissance, m’ayant proposé de l’entreprendre, je n’ai pas tant consulté mes propres forces, que le désir de satisfaire ses religieux desseins. Un peu plus versé dans la Langue Latine, que dans l’Allemande il m’aurait été beaucoup plus facile de traduire sur la version Latine, que sur aucun imprimé Allemand. Peut-être que mon style en aurait paru moins gêné, en ne prenant, comme l’auteur de cette traduction, que le sens des phrases, et même de plusieurs articles, ce qui pourrait faire croire, qu’il s’écarte quelque fois de la pensée de l’auteur, comme il me semble l’avoir remarqué. Deux raisons m’ont d’ailleurs déterminé à suivre l’original, autant qu’il m’a été possible, et que le génie de la langue Française peut s’accorder avec l’Allemande. J’ai d’abord appréhendé, qu’en me donnant trop de carrière il ne m’échappa de me servir de quelques tours ou de quelques expressions, qui pussent faire soupçonner que je n’approuvais pas tous les sentiments de l’Auteur : C’est le fait d’un critique et non d’un traducteur. Je tâche donc de rendre littéralement mon Auteur ; je le regarde, comme une personne qui s’est distinguée par ses écrits et par sa piété. Je laisse aux autres Occasion de la présente version. Pourquoi on a plutôt suivi l’original Allemand que les versions Latines ? iii LE VRAI CHRISTIANISME à se donner la liberté de juger de ses sentiments. L’autre motif, qui m’a porté à cette traduction littérale, que l’on a même souhaitée de moi, est que je me suis imaginé, que Messieurs les Allemands, qui pour la plupart estiment fort le dit livre et ont de l’inclination pour la langue Française, ne seraient pas fâchés d’avoir une version facile à confronter avec l’Allemand. Quant au style, par rapport auquel je me fl atte, qu’on ne me traitera point avec la dernière rigueur, je prie le prudent Lecteur, de considérer qu’il faut le conformer aux matières que l’on traite. Autre est le style oratoire, autre le dogmatique, autre est l’historique, autre est le style des Romans et autre celui des œuvres de piété, qui, comme celui d’Arndt, tend moins à arrêter l’attention des Lecteurs par des tours agréables, des incidents bien ménagés, des portraits bien représentés, ou à leur plaire par des mots choisis, des phrases périodiquement arrangées, des expressions nouvelles et étudiées, qu’à les édifi er par des termes purs, mais à la portée d’un chacun, qui exposent sans emphase et sans fard la vertu qu’on doit suivre, et les vérités qu’il faut pratiquer. Au reste n’ayant pas été présent à la correction de l’impression de mes exemplaires, que j’ai donnés à mesure que j’avais traduit, je conjure le Lecteur d’avoir la complaisance de passer par-dessus ces fautes de virgules et des points mal placés, de quelques articles, dont le genre n’est pas bien observé, de quelques verbes, dont une seule lettre peut rendre le temps et le mode différent, de l’omission même ou du changement d’une syllabe, de la transposition d’un seul mot qui fait devenir le Français un peu trop conforme avec l’Allemand, enfi n de deux ou trois expressions qui paraîtront un peu rudes, parce qu’on n’a pas jugé à propos d’user de périphrases, pour conserver Du style de notre version. Sur les fautes d’impression. iv AVERTISSEMENT la pensée de l’Auteur. Minuties de peu de conséquence, qui ne rebuteront point ceux qui cherchent plus à s’édifi er et à s’instruire, qu’à pédantiser sur les ouvrages d’autrui. Disposé d’ailleurs à corriger, à réformer, à rectifi er et même à retrancher tout ce qu’on trouvera avec fondement à redire à la présente traduction. Les précis de chaque article, que l’on a eu soin de mettre à la marge, ont fait juger à propos de s’exempter de donner une table des matières, qui aurait encore augmenté un livre, que les caractères ne rendent déjà que trop ample. Il ne sera pas diffi cile de satisfaire ceux qui la souhaiteront. S. de BEAUVAL. Pourquoi on s’est exempté de donner une table des matières ? v LE VRAI CHRISTIANISME PREFACE GENERALE L a vie impie et impénitente de ceux qui se glorifi ent d’être à Christ, et n’ont en bouche que ses divines paroles, pendant qu’ils se comportent d’une manière si indigne de leur vocation, qu’ils semblent moins vivre dans le Christianisme, que dans le Paganisme, ne nous donne que trop à connaître, Lecteur Chrétien, combien grand et honteux est l’abus que l’on fait du Saint Évangile en ces derniers temps. Cette conduite impie et criminelle m’a obligé de mettre au jour ces petits livres, afi n que les simples pussent découvrir en quoi consiste le vrai Christianisme, à savoir, dans la démonstration d’une foi vive, vraie et agissante par une piété sincère, et par les fruits de la justice ; et afi n qu’il fussent convaincus que nous ne sommes pas seulement nommés Chrétiens de Christ, pour croire en lui, mais encore pour vivre en lui, et Christ en nous ; que la véritable pénitence doit partir du plus profond du cœur ; qu’il faut que le cœur, les sens et les mouvements de l’esprit soient changés, si nous voulons devenir semblables et conformes à Christ, et à son Saint Évangile ; et que nous nous renouvelions tous les jours par la parole de Dieu, pour être de nouvelles créatures. Comme chaque semence produit des fruits qui lui ressemblent, de même la parole de Dieu doit continuellement porter en Abus qu’on fait de l’Évangile. En quoi consiste le vrai Christianisme. La Semence de Dieu doit fruc- tifier en nous. vi PREFACE nous de nouveaux fruits spirituels, en sorte que, si par la foi nous sommes devenus de nouvelles créatures, nous vivions d’une nouvelle naissance. En un mot, comme Adam doit mourir en nous, ainsi le Christ y doit vivre : Il ne suffi t pas de savoir la parole de Dieu, il faut la réduire actuellement en pratique. Plusieurs s’imaginent que la Théologie n’est qu’une simple connaissance, une science, et un artifi ce de mots, bien qu’elle consiste dans une vive expérience et dans la pratique. Chacun s’étudie maintenant à trouver les moyens de se rendre grand et renommé dans le monde ; mais personne ne veut apprendre à devenir Homme de bien. Chacun cherche à présent la société des plus savants, afi n d’en pouvoir être instruit dans les arts, les langues et les sciences ; mais personne ne se met en peint d’apprendre de notre seul et unique Docteur Jésus Christ la douceur, et cette humilité, qui part du cœur ; bien toutefois que son saint et vif exemple soit la juste règle de notre vie, puisqu’il est la souveraine sagesse, et que sa vie est cet Art des arts, qui nous peut faire si raisonnablement dire : uploads/Litterature/ les-quatre-livres-du-vrai-christianisme-livre-iii-livre-de-la-conscience.pdf

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