LES FEMMES DANS LE MINISTÈRE La conférence générale de l’Amérique du Nord de 19

LES FEMMES DANS LE MINISTÈRE La conférence générale de l’Amérique du Nord de 1974 (dont les méthodistes libres canadiens faisaient partie) a accepté, après un vote unanime, une résolution qui «accordait aux femmes un statut égal aux hommes dans le ministère de l’église». Dans l’esprit de beaucoup, cette question était maintenant réglée et ils passèrent aux questions suivantes. La position de l’Eglise Méthodiste Libre n’a pas changé depuis. Par contre, chez les autres confessions religieuses, l’opposition est devenue plus forte à ce sujet et on ne veut pas que les femmes exercent un ministère ni même un rôle dans le leadership de l’église locale. Certaines de ces personnes sont des dirigeants évangéliques respectés (voir J.I. Packer, ci- dessous) qui semblent ignorer l’histoire de l’église wesleyenne qui prêche la sainteté. Ils semblent suggérer que quiconque diffère d’opinion avec eux ne prend pas les Écritures au sérieux. Cela crée de la confusion chez beaucoup de personnes. Au sein de notre église, beaucoup se demandent pourquoi les femmes qui ont officiellement accès à l’ordination pastorale et à tout autre rôle dans l’église, peu de femmes détiennent des postes de direction. À une époque où les femmes exercent de plus en plus des professions autrefois détenues par des hommes, le pourcentage des femmes parmi les pasteurs méthodistes libres, surtout des pasteurs responsables, n’a pas augmenté. C’est la même chose au niveau de l’église locale, tout comme au niveau de l’église nationale, les rôles de leadership pour les femmes restent très peu développés. La Commission d’étude sur la doctrine, pour répondre à cette préoccupation, croit qu’il est temps de revoir la position de l’église au sujet des femmes dans le ministère. Nous examinerons dans les pages qui suivent les données historiques qui supportent l’ordination des femmes, les principes appropriés d’interprétation biblique, et les bases scripturaires nécessaires pour admettre les filles de Dieu dans le leadership et le ministère. Notre histoire J.I. Packer, dans Christianity Today, a affirmé que l’ordination des femmes est un souci moderne résultant en partie des changements sociaux survenus depuis la première guerre mondiale. Il déclara aussi que toutes les communautés basées sur la Bible, incluant toutes les confessions religieuses au sein du protestantisme, s’opposaient à cette mode. Packer semble avoir ignoré l’histoire du mouvement de la sainteté wesleyenne et que le statut de la femme au sein des confessions religieuses faisait aussi partie de ce mouvement. L’Armée du Salut, l’ Eglise de Dieu, et l’ Eglise du Nazaréen ont toutes été fondées pendant les dernières décades du vingtième siècle et elles ont ordonné des femmes depuis le tout début de leur existence. (Dayton, pp. 94,97-98). Les églises qui mettent l’accent sur le travail du Saint-Esprit semblent plus ouverts au ministère des femmes que les autres. Croyant que Dieu est celui qui doit appeler toute personne à un ministère, ils acceptent que Dieu puisse choisir d’appeler des femmes aussi bien que des hommes. Depuis sa fondation, des femmes appelées et revêtues de la puissance du Saint-Esprit ont exercé le ministère dans l’Église Méthodiste Libre. Dès 1861, un an après la fondation de l’Église Méthodiste Libre, on rapporte que la convention de Genesee avait discuté du sujet des femmes prédicateurs (Richardson, p. 53). B.T. Roberts croyait fermement à l’égalité des hommes et des femmes et il affirmait que les femmes devraient travailler aux côtés des hommes à construire le royaume de Dieu. Il s’efforça de diriger la confession religieuse vers l’ordination des femmes. 1 La conférence générale de 1874 établit une classe de ministres qu’on appela les « évangélistes ». Ces personnes étaient appelées par Dieu à prêcher l’Évangile et à promouvoir le réveil mais elles n’étaient pas appelées à avoir une charge pastorale. Autant les «frères» que les «sœurs» pouvaient obtenir une licence d’évangéliste. Des femmes obtinrent donc une licence comme prédicateur laïque dans l’église. À la conférence générale de 1890, Roberts présenta la résolution suivante. «L’Évangile de Jésus-Christ, dans ses provisions, dans les agences qu’il emploie pour le salut de l’humanité, ne reconnaît aucune distinction de nationalité, condition (ou) sexe ; donc, aucune personne qui est appelée par Dieu, et qui est dûment qualifiée, ne devrait se voir refusée à l’ordination à cause de son sexe, de sa race, ou de quelque autre condition.» Après un long débat, la motion fut rejetée par un vote de 37 contre 41. Tristement affecté par ce rejet, Roberts se mit à écrire et publia, en 1891, «Ordaining Women - Biblical and Historical Insights». Dans la préface, il explique son but : «La vérité doit prévaloir, Christ doit être glorifié, et son Royaume doit avancer sur la terre» (Roberts, p. 8). Il mourut en 1893 sans avoir jamais vu les femmes participer dans la construction du royaume de Dieu grâce à l’Église Méthodiste Libre. Une étape avait tout de même été franchie pour les femmes. Le magazine «Free Methodist» du 22 octobre, 1890 rapportait : «Deux des délégués laïques occupant des sièges à la conférence générale (sic) sont des femmes. ... Les deux sont impliquées dans un travail de comité. La plupart de nos lecteurs seront heureux de savoir que l’admission des femmes comme délégués laïques n’ont en rien dérangé l’humeur (la sérénité) de la conférence.» Durant toute son histoire, l’Église Méthodiste Libre n’a jamais officiellement limité le rôle des femmes dans l’église, excepté dans le cas de l’ordination. Ce sujet revient à l’agenda lors de la conférence générale de 1894. Un paragraphe est ajouté à la section qui parle des évangélistes. «Quand les femmes ont obtenu une licence de la conférence annuelle et ont été nommées pour servir comme pasteurs durant deux années successives, elles peuvent... avoir une voix et un vote à la conférence annuelle ; et, dans les transactions des affaires de la conférence, elles peuvent être comptées comme prédicateurs» (Hogue, Vol. 1, p. 218). Quoique les évangélistes étaient supposés être des laïques ou des prédicateurs qui n’exerçaient pas le pastorat, l’église reconnaissait que des femmes exerçaient un rôle de pasteur. L’ordination fut finalement accordée par la conférence générale de 1911 ; il s’agissait d’une ordination limitée. Elles pouvaient être ordonnées «diaconesses», pourvu que cette ordination n’était pas considérée comme une étape vers l’ordination des «anciens». (Hogue, Vol. 1, p. 218) Les femmes pouvaient prêcher et exercer le pastorat, mais elles étaient exclues des postes de leadership dans l’église jusqu’en 1974. Dans la préface de l’édition de 1992 du livre «Ordaining Women», John E. Van Valin dit : Depuis les 132 dernières années, l’Église Méthodiste Libre a, avec honneur, pris sa place parmi plusieurs autres groupes de chrétiens qui accordent aux femmes l’honneur et le respect liés au ministère. Pour notre église, cet honneur est en partie symbolisée par... l’ordination. ...La réimpression de ce volume centenaire n’annonce pas seulement une nouvelle ère dans la vie de l’église mais aussi une présentation de son cher héritage. L’interprétation des Écritures 2 Dans leur recherche de vérité, les méthodistes libres veulent connaître ce que la Bible en dit ; les Écritures sont l’autorité ultime dont nous dépendons. Elles doivent pourtant être interprétées pour vérifier le message que Dieu a pour nous. Or, la manière d’aborder cette tâche d’interprétation fait une très grande différence dans les significations qu’on en tire. Donc, avant même d’étudier les bases bibliques concernant les femmes dans le ministère, identifions les principes qui devraient guider notre interprétation. W.Ward Gasque, dans son article «The Role of Women in the Church, in Society and in the Home», identifie plusieurs principes qui doivent guider notre étude des textes bibliques. D’abord, le principe contextuel. De quoi parle l’auteur dans les versets qui précèdent ou suivent le verset en question? Y a-t-il un rapport entre le verset étudié et le thème et la logique du passage complet? Le contexte nous éclaire sur la signification. En second lieu, vient le principe linguistique. La Bible a été écrite en hébreux et en grec. Traduire une signification d’une langue à une autre constitue un défi. Comprendre la Parole de Dieu exige de nous un examen honnête d’un passage dans sa langue originale. Quel sens certains mots avaient-ils? Cette signification a-t-elle été traduite de façon précise et intègre en anglais (ou dans une autre langue)? Les traducteurs ont-ils employé des mots différents en anglais concernant le même mot grec ou hébreux dans différents passages bibliques? Par exemple, dans Romains 16.1, Phoebé est appelée une «servante». Le mot grec utilisé ici est habituellement traduit par «diacre» ou «ministre» dans les versets qui parlent d’un homme. Pourquoi Phoebé n’est-elle pas appelée «diacre» ou «ministre?» Troisièmement, le principe historique. Sans une compréhension de l’environnement historique dans lequel les auteurs de la Bible écrivaient, nous ne pouvons pas saisir la nature révolutionnaire des Écritures en contraste avec les usages païens. Lire les lettres de Paul aux églises sans connaître l’environnement historique est comme écouter une conversation téléphonique en présence de l’une de deux personnes qui parlent. Notre interprétation peut être tordue si nous ne cherchons pas à comprendre les hérésies qui se sont répandues dans l’église primitive et les questions relatives au style de vie uploads/Litterature/ le-femmes-dans-le-ministere-2007.pdf

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