La volupté des mots dans Clélie de Mademoiselle de Scudéry Christine Verna Haiz

La volupté des mots dans Clélie de Mademoiselle de Scudéry Christine Verna Haize 2002 Tesis de Doctorado Facultad: Filosofía y Letras Director: Dra. María Ángeles Sirvent Ramos LA VOLUPTÉ DES MOTS DANS CLÉLIE DE MADEMOISELLE DE SCUDÉRY A Francisco Hurtado, a Sandra, Alexis, , Paco & María, a toda mi familia & amigos, a mi directora de tesis : Ángeles Sirvent, a mis compañeros de trabajo, por la « preciosa » ayuda que me han brindado. UNIVERSIDAD DE ALICANTE FACULTAD DE FILOSOFÍA Y LETRAS DEPARTAMENTO DE FILOLOGÍAS INTEGRADAS ÁREA DE FILOLOGÍA FRANCESA LA VOLUPTÉ DES MOTS DANS CLÉLIE DE MADEMOISELLE DE SCUDÉRY TESIS DOCTORAL PRESENTADA POR Dª. CHRISTINE VERNA HAIZE DIRIGIDA POR LA DOCTORA Dª. Mª ÁNGELES SIRVENT RAMOS Vº BUENO DE LA DIRECTORA DE TESIS ALICANTE, NOVIEMBRE 2002 « Comme vne premiere eftincelle ne peut faire vn grand embrazement,fi on ne prend foin de ne la laiffet pas efteindre : de mefme l’amour a befoin qu’on l’entretienne pour l’accroiftre… ». (Clélie, Tome I, Livre I, p. 197). Sommaire 5 INTRODUCTION .......................................................................................9 CHAPITRE 1 : FÉMINISME AU XVIIe SIÈCLE....................................32 1.1. Le chemin vers l’écriture féminine.....................................32 1.2. Féminisme et préciosité.......................................................35 1.2.1. La femme et les questions littéraires....................49 1.2.2. La femme et les questions religieuse.....................61 1.2.3. Melle de Scudéry, militante féministe « avant la lettre » ....................................................68 CHAPITRE 2 : PRÉCIOSITÉ CHEZ MLLE DE SCUDÉRY.................81 2.1. Fausses ou véritables précieuses ..............................84 2.2. Les enjouées face aux mélancoliques..................... 104 CHAPITRE 3 : L’ART DE PLAIRE ........................................................123 3.1. L’esprit précieux ................................................................ 123 3.1.1. La vie brillante des salons .................................... 131 3.2. Le bien dire......................................................................... 138 3.3. Le bien écrire...................................................................... 155 Sommaire 6 CHAPITRE 4 : LES JEUX MONDAINS DANS CLÉLIE....................190 4.1. La libération du langage ................................................... 190 4.2. L’art du portrait ................................................................. 200 4.3. Iconographie dans la Carte de Tendre.....................................214 CHAPITRE 5 : LES PLAISIRS DE LA COMMUNICATION DANS CLÉLIE...............................................................258 5.1. Le plaisir esthétique........................................................... 258 5.2. Les conversations galantes................................................ 263 5.3. Les débats dans Clélie ........................................................ 268 CHAPITRE 6 : DES MOTS POUR SÉDUIRE ......................................305 6.1. Les vertus mondaines au XVIIe siècle ............................. 305 6.2. Glossaire des vertus........................................................... 314 6.2.1. L’honnêteté............................................................ 323 Sommaire 7 6.2.1.1. Définiton ............................................................. 329 6.2.1.2. Fréquence d’emploi dans Clélie ........................ 333 6.2.1.3. Emploi hyperbolique dans Clélie...................... 335 6.2.1.4. Qualités pour atteindre l’honnêteté ................. 336 6.2.2. La galanterie .......................................................... 338 6.2.3. La civilité................................................................ 343 6.2.4. La courtoisie .......................................................... 345 6.2.5. La politesse ............................................................ 347 6.2.6. La prudence........................................................... 355 6.2.7.La mesure................................................................ 357 6.2.8. La discrétion .......................................................... 359 6.2.9. La sagesse............................................................... 362 6.2.10. La générosité........................................................ 364 6.2.11. La bonté................................................................ 368 6.2.12. L’inclination......................................................... 372 6.2.13. La constance......................................................... 375 6.2.14. La fidélité ............................................................. 378 6.2.15. La sincérité........................................................... 381 6.2.16. La droiture ........................................................... 384 6.2.17. La gloire ............................................................... 385 6.2.18. L’humeur ............................................................. 390 6.2.19. L’humilité............................................................. 393 Sommaire 8 6.2.20. La modestie.......................................................... 395 6.2.21. La dignité ............................................................. 399 6.2.22. La fortune............................................................. 401 6.2.23. La fierté ................................................................ 404 6.2.24. La douceur........................................................... 408 6.2.25. La tendresse......................................................... 410 CONCLUSION ........................................................................ 413 BIBLIOGRAPHIE...................................…………………….. 423 Oeuvres de Madeleine de Scudéry...........................................423 Bibliographie sur Mlle de Scudéry.........................…………..425 Bibliographie concernant la préciosité……………………….432 Bibliographie générale............................................................…442 Dictionnaires..........................................................................................453 Introduction 9 INTRODUCTION Au même titre que l’on ne conçoit pas la littérature sans la langue, en tous temps il est impossible de comprendre une littérature si l’on ignore entièrement la politique. Le climat politique et social d’un pays donne les divers états d’esprits que nous trouverons dans l’œuvre que nous allons étudier. Madeleine de Scudéry, notre auteur, en est particulièrement imprégnée et sensible. Cette époque fut marquée par l’œuvre du Cardinal Richelieu qui voulut restaurer l’ordre. Il souhaitait que l’Europe parle français, et que cette langue devienne celle des diplomates, des savants, de la bonne société. Lorsque Richelieu créa l’Académie française, sa pensée était que tous les voisins se rallient à la langue française. Cette volonté de grandeur s’atténuera au fil des années. À aucune époque la séparation entre l’élite et la masse n’a été aussi tranchée, les écrivains travaillaient en fonction des exigences de ces personnes « bien nées » , c’est –à- dire l’aristocratie de naissance. On les associera aux esprits savants et raisonnables. L’ambition sera d’écrire pour se rendre digne de l’estime des « honnêtes gens ». Richelieu était sensible au prestige qu’apportent les écrivains à une nation et il avait auprès de lui un poète l’abbé de Boisrobert, un homme d’esprit qui assurait la liaison avec le monde des lettres. À sa mort (1642) c’est le Cardinal Mazarin qui prend la direction des affaires, une Introduction 10 nouvelle période commence ; on peut la partager en trois moments : avant, pendant et après la Fronde. Les années qui précédèrent la Fronde furent une époque heureuse pour les français qui respiraient à nouveau un climat distendu après les années sévères exigées par Richelieu, le divertissement et le plaisir étaient à l’ordre du jour, les bals, les ballets de cour, les comédies, les réjouissances occupaient la bonne société. Des représentations somptueuses venaient d’Italie, c’était le temps de la bonne Régence. Malheureusement la Fronde éclate en 1648, la tyrannie revient. Durant une longue période de sa vie, Madeleine de Scudéry a dû se déplacer afin d’accompagner son frère Georges. Le fait de changer souvent d’endroits ne favorisait pas la création de liens amicaux et c’est sans doute grâce à sa solitude que Madeleine commença à prendre goût pour l’écriture. Dès leur retour à Paris, Georges a l’audace de signer Le Grand Cyrus1bien que ce soit l’œuvre de sa sœur; ce roman à clef emporta un vif succès de curiosité, tout l’hôtel de Rambouillet et l’hôtel de Condé y défile. Ce n’est qu’après les événements de la Fronde que Madeleine de Scudéry ouvrira son salon littéraire dans le quartier du Marais. Il s’appellera salon des « Samedis », car c’était ce jour là que ses invités 1 Artamène ou Le Grand Cyrus, Courbé, 1649-1653, Genève, Slatkine,1972, réimpression de l’édition de 1656. Introduction 11 prenaient séance. C’était le rendez-vous des bourgeois tels que : Conrart, Ménage, Sarasin, Isarn, Pellisson (son ami très cher), ainsi que de nombreuses bourgeoises du quartier : Mme Bocquet, Mme Arragonais, etc… Le quartier du Marais, à peine ébauché, devint le cœur de la vie intellectuelle de la ville. C’était un lieu où la société se trouvait moins contrainte qu’à la Cour. Amie de Madame de Maintenon et de la Marquise de Sévigné, membre de l’académie des Ricovrati à Padoue, correspondante de la reine Christine de Suède, de la princesse de Brunswick, de Leibniz, Madeleine de Scudéry s’imposa comme l’une des personnalités les plus relevantes du siècle de Louis XIV. Tout ce monde, aimant la littérature, la poésie, et les conversations galantes, se retrouve dans le second roman de Mlle de Scudéry, Clélie, dont nous n’avons pas la clef complète. Ses amis par le jeu de la conversation, prétendent atteindre une morale presque irréprochable, un amour qui se veut platonique, elle entretint pendant une cinquantaine d’années un amour-tendre avec Pellisson. Cet art d’aimer fera de Mlle de Scudéry un des meilleurs éléments du rayonnement de notre culture française. L’illustre Sapho, pseudonyme donné à Madeleine de Scudéry, sut accompagner le goût de son temps et en devancer les aspirations. Sa curiosité infatigable et son esprit ouvert la conduisirent à explorer Introduction 12 toutes les voies de la modernité littéraire : des romans héroïques aux conversations, de la nouvelle galante aux fantaisies poétiques en passant par les diverses formes de la prose d’idées. « L’incomparable Sapho » héritière des anciens idéaux de courtoisie et d’urbanité donna à ses contemporains un modèle culturel exemplaire qu’elle nomma « civilité galante ». L’examen d’une de ses œuvres ,Clélie, n’a pas la prétention de répondre à toutes les questions que se posent encore les spécialistes du XVIIe siècle ; mais nous voudrions en aborder quelques unes, afin de légitimer une place de « femme de lettres » souvent raillée sous le qualificatif péjoratif de Précieuse ou Femme savante. Le fait d’avoir choisi cet auteur se base sur plusieurs critères d’élection. Le premier est sans doute propre à ma condition féminine qui éprouve une grande admiration pour une femme moderne qui a su tracer allégoriquement son chemin de vie. Sa constance et ses idées progressistes pour l’époque m’ont fascinée ; car il est bien évident que le fait de revendiquer les droits de la Femme, avec cette diplomatie qui lui était propre, n’était pas encore très facile au XVIIe siècle. Elle a su mêler des sujets graves, comme le mariage, avec une subtilité innée, un romantisme et une constance hors du commun. Le deuxième critère est très certainement dû à sa grande culture et son intérêt pour les langues étrangères. Son œuvre, digne des travaux Introduction 13 d’Hercules m’a fascinée, personnellement je ne pensais pas terminer la lecture de Clélie, mais je dois reconnaître que les conversations intercalées donnent la légèreté voulue, le souffle attendu, pour reprendre hardiment la lecture. Mes premiers travaux de recherche ont toujours été vers un même sens, le goût des mots, leurs forces envoûtantes, Madeleine les maîtrisait, et comme dans sa vie privée, elle a su garder la cadence, la mesure, ce côté parfois pudique ; antichambre du uploads/Litterature/ la-volupte-des-mots-dans-la-clelie-de-mme-scudery-tesis.pdf

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