PLAN INTRODUCTION I-LQ NATURE COMME MATIERE DU ROMQN CHEZ LE CLEZIO 1-LE FLEUVE
PLAN INTRODUCTION I-LQ NATURE COMME MATIERE DU ROMQN CHEZ LE CLEZIO 1-LE FLEUVE 2-LA FAUNE II-L’ADEQUATION NATURE-PERSONNAGES 1-L’INITIATION A LA NOUVELLE NATURE 2-LE PLAISIR DES AVENTURES III-LE CLEZIO ET LA MODERNITE 1-LA NATURE AU CŒUR DES CONFLITS 2-LA POSITION IDEOLOGIQUE DE LE CLEZIO CONCLUSION REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES INTRODUCTION Ce début de XXIe siècle est assez mouvementé parce qu’il voit naître dans le champ de la critique littéraire une nouvelle tendance. Cette dernière appelée « écocritique » apporte aux études littéraires une toute nouvelle vision du monde qui ne sera plus centrée sur l’Homme et ses préoccupations dans le monde mais désormais sur le perpétuel questionnement des forces de la nature, de la terre, notre véritable mère. La nature devient dès lors l’objet voire le centre de toute étude. On se trouve ainsi d’ores à la quête symbolique de l’équilibre et de l’harmonie avec la nature et l’univers et on cherche à lui donner une portée universelle. C’est le cas de l’écrivain français, J-M.G Le Clézio, qui, à partir d’une littérature dite de l’exotisme, met la nature au cœur de son récit romanesque tout en questionnant les rapports entre l’homme et cette nature. A partir de là, nous pouvons nous poser la question : comment la nature intègre allègrement l’intrigue Le clézienne ? Pour répondre à cette interrogation, nous ferons recours au roman de Le Clézio Onitsha, publié en 1991, et dans lequel nous ferons une analyse écocritique qui tournera autour de trois grands points : d’abord nous y ressortirons les éléments de la nature comme fondamentaux de l’écriture Le clézienne, ensuite nous questionnerons l’adéquation nature- personnages pour finir par la présentation de Le Clézio et la modernité. I- LA NATURE COMME MATIERE DE L’ECRITURE LE CLEZIENNE La nature est une composante essentielle du récit Le clézien, elle en est même la matière grise en ce sens qu’elle constitue parfois le personnage principal de son récit car les autres composantes à l’instar des personnages comme personne physique, traditionnellement conçue, ne sont relégués qu’au second plan. Dans notre lecture écocritique d’Onitsha, nous nous borneront aux éléments de la nature tels que le fleuve et la faune. 1- Le fleuve C’est l’élément premier et nous dirions même central sur lequel est bâtie l’intrigue. Il est non seulement au cœur de l’avancée narrative, mais aussi il est un élément évocateur et fondamental dans la vie des personnages. C’est lui qui débute la découverte de la nouvelle vie chez les personnages et symbolise par ailleurs aux mêmes personnages, la renaissance. Cependant, ce fleuve, non pas imaginaire ou fictif mais réel car référant au fleuve Nil, est chargé de maints connotations : il est une source d’inspiration pour Maou qui lui inspire, à l’instar d’une Muse, et lui permet d’écrire avec extase, sous l’oubli du temps : « Le temps n’a pas de fin, comme le cours du fleuve » P 30. De même, avec cette comparaison, Le Clézio assimile le fleuve à la fugacité du temps : « Le temps n’a pas de fin, comme le cours du fleuve. » p 248. L’infinité du temps est assimilé ici à l’infinité du fleuve, ce dernier construisant une étendue sans limite. Le fleuve exprimerait également le corps humain et l’existence : « à un fleuve d’os et de chair, le peuple coule sur la terre rouge, au fond des crevasses, dans les vallées desséchées »P 159, « Le fleuve humain s’est écoulé lentement vers l’ouest »P 160. Cette métaphore du fleuve fait ainsi allusion au peuple Méroé qui, dans la mythologie, traversa le grand fleuve à la conquête de nouveaux espaces. En outre, le fleuve porterait en lui les traces du monde parce qu’il a été au commencement de celui-ci : « C’était le plus grand fleuve du monde, parce qu’il portait dans son eau toute l’histoire des hommes, depuis le commencement » p 119. Le fleuve se présente ici comme un démiurge qui se situe au centre de l’histoire humaine. Au-delà de ces fonctions remplie par le fleuve, il est par ailleurs noté que le fleuve est source de bonheur, de joie et à une envergure de renaissance et de renouvellement. Puisqu’ayant un centre nommé dans notre corpus comme étant l’épave George shotton, assimilable à une grotte qui évoque dans notre esprit un lieu où tout commence, c’est là qu’Oya décide de donner naissance à son enfant pour oublier ou surmonter la douleur : « Maintenant qu’elle était sur l’eau, elle n’avait plus peur et la douleur était supportable. » P 226. Cette douleur se confond même au mouvement du fleuve : « L’eau du fleuve coulait le long de l’épave, cela faisait une vibration continue qui entrait dans le corps d’Oya et se joignait à l’onde de sa douleur » P 227-228. On remarque dès lors que le rythme de la naissance se combine au rythme de l’univers, une véritable symbiose à laquelle participe Fintan par sa simple présence à l’épave au moment de l’accouchement. Bien plus, la découverte des eaux procure à nos personnages (Fintan et Maou) un sentiment de bien-être et de quasi liberté : « Les vagues venaient de la haute mer, glissaient en grondant et crissaient sur le sable de la plage, lançaient leur eau crépitante qui se retirait en suçant les jambes. Maou criait : « attention ! Donne-moi la main ! Ensemble, ils tombèrent dans la nouvelle vague. La robe blanche de Maou collait sur son corps (…) Jamais elle n’avait ressenti une telle ivresse, une telle liberté. » P 49-50. Le plaisir à s’ébattre dans les eaux pour ces personnages les plonge dans une démence qui est synonyme de jouissance, d’absolue liberté. Nous ne saurons faire abstraction de la dimension mythique accordée au fleuve dans notre corpus. Cette mysticité est d’ailleurs incarnée par une déesse nommée Oya : « elle était la déesse noire qui avait traversé le désert, celle qui régnait sur le fleuve. » P 107. L’auteur use également des images métaphoriques pour présenter non seulement le côté légendaire du fleuve : « Il n’y a qu’une seule légende, qu’un seul fleuve. » P 140, mais aussi pour nous présenter le fait que le fleuve soit comparable à une mémoire : « La ville est un radeau sur le fleuve, où coule la plus ancienne mémoire du monde. » P 156. De ce fait, le roman Onitsha serait fortement lié à l’histoire mythologique du peuple Méroé, la reine Candace étant incarnée dans le récit par la déesse Oya . 2- La faune Elle fait vivement partie de l’écriture Le clézienne. C’est ici qu’on note plus l’attachement des Africains aux traditions anciennes. C’est la raison pour laquelle des animaux sont considérés comme des dieux, d’où la crainte et le respect profond de leur espèce. Il ressort de notre lecture que Bony, fils de paysan, était bon chasseur, pourtant il y avait certains animaux qu’il ne tuait pas : « Il était bon chasseur, et pourtant, il y avait certains animaux qu’il ne voulait pas tuer. » P 80. De ce fait, il manifestait une attitude hostile envers ceux qui profanaient les règles en tuant ces espèces. Alors, sa colère s’abattra un jour sur Geoffroy qui épaulera sa carabine et tirera sur un faucon. Bony, alors mécontent, l’invectivera en lui rappelant que c’est un dieu qu’il vient de tuer : « Him god ! C’est un dieu. Il avait même donné son nom : Ugo » P 80. Plus loin, nous verrons cette même divinité accordée aux termites lorsque, pour une seconde fois, la colère de Bony frappera aux portes de Fintan qui s’était mis à détruire les termitières qui se présentaient à lui. Bony avait encore extériorisé son mécontentement en disant à Fintan qu’il venait d’éventrer des dieux : « You ravin’mad, you crasy ! Il avait pris la terre et les larves de termites dans ses mains. « C’est dieu ! » Il avait dit cela encore en pidgin, avec le même regard sombre. Les termites étaient les gardiennes des sauterelles, sans eux le monde serait ravagé. » P 81. Même les serpents jouissent de cette divinité : « Il disait que c’était Asaba, le grand serpent qui vit dans les failles, du côté du soleil levant. Il fallait leur parler, à voix basses, dans la nuit, et ne pas oublier de laisser un cadeau, caché dans l’herbe, sur une feuille de plantain, des fruits, du pain, et même de l’argent. » P 90. Ils sont si sacrés qu’on doit adopter, face à eux, une attitude particulière et leur apporter même des présents. II-ADEQUATION NATURE-PERSONNAGES Dans cette partie, nous entendons ressortir les différentes relations qu’entretiennent les personnages avec la nature. L’intérêt de cette partie est que nous avons des personnages qui font un voyage d’une nature à une autre. Ce cosmopolitisme naturel les amène dans un nouveau lieu différent de le leur et auquel ils doivent désormais s’identifier. Ils découvrent une nouvelle manière d’être et de faire, de percevoir, bref une nouvelle nature. Cependant, leur insertion à cette nouvelle nature passe par des rites initiatiques et les uploads/Litterature/ expose-d-x27-ecocritique.pdf
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- Publié le Jan 13, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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