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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/248519124 Donald Roy, Un sociologue à l'usine, La Découverte, collection grands repères, Paris, 2006, 244 pages. Introduction par Jean-Michel Chapoulie, traduction par Jean-Pierre Briand, po... Article in Sociologie du Travail · September 2006 DOI: 10.1016/j.soctra.2006.06.009 CITATIONS 0 READS 20 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: histoire de l'étude des relations raciales au Brésil View project the limits of sociological methods View project Christophe Alain Brochier Université de Vincennes - Paris 8 63 PUBLICATIONS 103 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Christophe Alain Brochier on 31 August 2021. The user has requested enhancement of the downloaded file. Sociologie du travail Vol. 48 - n° 3 | Juillet-Septembre 2006 Sciences et souverainetés Donald Roy, Un sociologue à l’usine La Découverte, collection grands repères, Paris, 2006, 244 pages. Introduction par Jean-Michel Chapoulie, traduction par Jean-Pierre Briand, postface par Howard Becker Christophe Brochier Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/sdt/24899 DOI : 10.4000/sdt.24899 ISSN : 1777-5701 Éditeur Association pour le développement de la sociologie du travail Édition imprimée Date de publication : 1 juillet 2006 Pagination : 437-439 ISSN : 0038-0296 Ce document vous est offert par Université Paris 8 Référence électronique Christophe Brochier, « Donald Roy, Un sociologue à l’usine », Sociologie du travail [En ligne], Vol. 48 - n° 3 | Juillet-Septembre 2006, mis en ligne le 21 mars 2008, consulté le 31 août 2021. URL : http:// journals.openedition.org/sdt/24899 ; DOI : https://doi.org/10.4000/sdt.24899 Ce document a été généré automatiquement le 31 août 2021. Sociologie du travail is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License. Donald Roy, Un sociologue à l’usine La Découverte, collection grands repères, Paris, 2006, 244 pages. Introduction par Jean-Michel Chapoulie, traduction par Jean-Pierre Briand, postface par Howard Becker Christophe Brochier RÉFÉRENCE Donald Roy, Un sociologue à l’usine, La Découverte, collection grands repères, Paris, 2006, 244 pages. [Introduction par Jean-Michel Chapoulie, traduction par Jean-Pierre Briand, postface par Howard Becker]. 1 Ce recueil d’articles du sociologue américain du travail Donald Roy comble un vide. Jusqu’à présent seuls les sociologues du travail connaisseurs de la littérature anglo- saxonne avaient lu les travaux importants de Roy. Jean-Pierre Briand et Jean-Michel Chapoulie nous proposent une sélection de textes essentiels de l’auteur qui permettront à un large public de comprendre et d’apprécier les recherches de l’un des sociologues du travail les plus fins de sa génération. On y lira ainsi les textes qui ont fait sa notoriété sur le freinage et les relations entre groupes au sein d’une usine mais aussi d’autres moins visibles ou même tout à fait inconnus comme celui sur le sexe au travail ou celui sur la coopération et le conflit, le tout dans une traduction sobre et précise, qui restitue cependant la vigueur et la truculence du style original. 2 L’introduction de Jean-Michel Chapoulie revient d’abord sur le contexte intellectuel de ces articles et sur quelques aspects de la situation économique de l’époque. On voit ainsi mieux comment cette sociologie se forme dans le cadre de la « tradition de Chicago ». En comprenant l’arrière plan des recherches de cet auteur, on réalise aussi à quel point son parcours est digne d’intérêt. Issu d’une famille modeste, Donald Roy mena quasiment en parallèle de solides études et une carrière d’ouvrier multipliant les petits boulots. Dans les années 1940 il rédige une thèse à l’université de Chicago sous la direction d’Everett Hughes sur le freinage ouvrier dans une usine où il travaille comme opérateur. Il manifeste dans ces écrits non seulement une finesse d’analyse Donald Roy, Un sociologue à l’usine Sociologie du travail, Vol. 48 - n° 3 | Juillet-Septembre 2006 1 remarquable mais aussi un talent d’observateur peu commun employé notamment contre les idées patronales dominantes à l’époque. Par la suite il enseignera la sociologie dans le sud du pays où il mènera un second cycle de recherche sur les résistances au syndicalisme. 3 Ce que Roy a à dire sur l’usine nous intéresse 60 ans plus tard pour plusieurs raisons. D’abord il y a la question du freinage, pour laquelle sa contribution est décisive. En montrant la faiblesse des enquêtes de Mayo il oriente dans une nouvelle direction l’analyse de la participation ou du conflit ouvrier à la production. Opérateur lui-même, Roy montre la complexité du phénomène qui tient à des phénomènes organisationnels, sociologiques et psychologiques. Il est le premier à mettre en évidence l’importance du « jeu » et des « défis » entre ouvriers autour du système des quotas. A ce titre il est particulièrement intéressant de lire en fin d’ouvrage la lecture que fait Roy du livre de Michael Burawoy écrit 30 ans plus tard sur le même sujet au même endroit. On y verra comment il formule clairement les enjeux du thème et revient sur les problèmes de son étude empirique. 4 On lira ensuite ce livre pour l’ébauche d’ethnographie du monde ouvrier américain de l’époque qu’il propose. Les rapports quotidiens au travail y prennent toute leur dimension notamment grâce aux abondantes notes de terrain. 5 Enfin, ce livre nous offre un cas intéressant d’usage de l’observation participante. On remarquera en particulier que Roy se prend lui-même comme objet d’étude, en tant que travailleur manuel soumis aux mêmes conditions que ses collègues. Loin des discussions complexes sur la question de la neutralité ou de l’extériorité du travail d’enquête, il met à profit ses impressions et ses relations avec les autres acteurs pour révéler les dimensions matérielles et relationnelles de l’organisation de la production. Dans le texte méconnu jusqu’à aujourd’hui sur le sexe à l’usine, il montre aussi comment il envisage l’intérêt des "entretiens informels". En évitant la méthode classique des interviews avec magnétophone, il restitue pour le lecteur dans de longs extraits de notes, les conversations qu’il a eues avec ses camarades en précisant leur contexte et en procédant à des vérifications et des recoupements. Sa vision de la recherche de terrain, si elle n’est pas explicitée de façon complète, se révèle au fil des textes : prééminence de l’insertion de longue durée, importance de la participation directe aux activités sur un plan d’égalité avec les autres, exploitation de divers éléments d’information pour dégager des catégories d’analyse originales. 6 Un parti pris des auteurs du recueil semble avoir été de proposer les textes avec le minimum de commentaires et sans discussion analytique sur l’intérêt des travaux de Roy, leur postérité, les usages possibles pour les enquêteurs. Ce choix se justifie dans le cadre d’une édition destinée avant tout à livrer au lecteur des textes jusque là peu accessibles. Les connaisseurs de l’étude du travail ou de la sociologie anglo-saxonne peuvent cependant regretter cette option ne serait-ce que parce ce que les traductions d’articles américains ne sont pas fréquentes et qu’il y avait là une occasion pour deux spécialistes de la sociologie de Chicago de mettre en évidence les apports de cet auteur. Une autre raison de regret est que Roy est un cas peu banal dans la sociologie américaine qu’il aurait été intéressant d’approfondir. Intellectuel de mœurs et de goûts populaires, il n’a pas cherché le succès et a peu écrit. La postface de Becker qui revient sur le caractère de l’intéressé ne fait que renforcer le mystère d’un chercheur atypique, à cheval entre deux mondes et défenseur de l’ethnographie. Enfin, on peut naturellement regretter que l’ouvrage laisse de côté l’autre grande recherche de Roy Donald Roy, Un sociologue à l’usine Sociologie du travail, Vol. 48 - n° 3 | Juillet-Septembre 2006 2 concernant les entraves à la syndicalisation dans l’industrie du Sud, ainsi que les quelques textes qu’il a écrits sur la pratique de la recherche. 7 S’il ne fait donc pas le point complet sur un représentant majeur de la sociologie empirique industrielle à Chicago, ce petit recueil, en plus de l’intérêt majeur qu’il a pour tout sociologue du travail, peut être vu comme une contribution de valeur à la connaissance du thème en France, en particulier après les contributions récentes de Jean Michel Chapoulie et de Daniel Cefaï1. NOTES 1. Chapoulie, Jean-Michel : La tradition sociologique de Chicago 1892-1961, Paris, Le Seuil, 2001. Cefaï, Daniel : L’enquête de terrain, Paris, La Découverte-M.A.U.S.S., 2003. AUTEURS CHRISTOPHE BROCHIER Université Paris-VIII, 16, boulevard de la Liberté, 93200 Saint-Denis, France chrisbrochier[at]yahoo.com Donald Roy, Un sociologue à l’usine Sociologie du travail, Vol. 48 - n° 3 | Juillet-Septembre 2006 3 View publication stats View publication stats uploads/Litterature/ donald-roy-sociologo-de-fabrica.pdf

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