Bibliographie Le grand Cahier, Edition du Seuil, 1986 Le troisième mensonge, (E
Bibliographie Le grand Cahier, Edition du Seuil, 1986 Le troisième mensonge, (Edition du Seuil, 1991) Editions Corps, 1992. L'épidémie ; &, Un rat qui passe, Amiot-Lenganey, 1993. Hier, Edition du Seuil, Paris, 1995 La preuve, Edition du Seuil, Paris, (1988) 1995 L'heure grise et autres pièces : théâtre, Editions du Seuil, 1998 Hier = Tegnap : fragments, eaux-fortes de Anca Seel, avec la collab. de l'Association Signum, Moret, 1999 L'Analphabète, (Editions Zoé, 2004) Editions a vue d'oeil, 2005 Où es-tu Mathias? ; suivi de, Line, le temps, postf. de Marie-Thérèse Lathion, Editions Zoé, 2005 C'est égal, Paris, Le Seuil, (2005) 2006 La trilogie des jumeaux, Editions du Seuil, 2006 Le monstre et autres pièces , Paris, Seuil, 2007. En italien et en allemand Quello che resta, trad. dal francese di Armando Marchi, U. Guanda, 1988. La prova, trad. di Virginia Ripa di Meana, U. Guanda, 1989. Der Beweis, Piper, Zürich, 1991 Die dritte Lüge, Piper, Zürich, (1993) 1996 Gestern, Piper, Zürich, (1996) 1998 Trilogie, Büchergilde Gutenberg, 1999 Das grosse Heft, (Rotbuch Verlag, 1987) Tamedia AG, 2006 La chiave dell'ascensore ; L'ora grigia, o, L'ultimo cliente, cura e trad. di Elisabetta Rasy, G. Einaudi, 1999 Trilogia della città di K., trad. di: Armando Marchi, Virginia Ripa di Meana, Giovanni Bogliolo, G. Einaudi, (1998) 2005 Hier : roman, hrsg. von Karl Stoppel, P. Reclam jun., 2002 Ieri, trad. di Marco Lodoli, G. Einaudi, (1997) 2002 L'analfabeta - Racconto autobiografico, Traduzione di Letizia Bolzani, Casagrande, (2004) 2005 Die Analphabetin : autobiographische Erzählung, aus dem Franz. von Andrea Spingler, Ammann, 2005 - Piper, 2007 La vendetta, trad. di Maurizia Balmelli, G. Einaudi, 2005 Dove sei Mathias?, trad. di Maurizia Balmelli, Casagrande, 2006 Irgendwo : Nouvelles, aus dem Franz. von Carina von Enzenberg, Piper, 2007 Quatre huis clos laconiques Théâtre: Noir, c’est noir : comme celui des romans, l’univers des pièces de la Neuchâteloise, s’il n’est pas dénué d’humour, ne laisse pas beaucoup de place à l’espoir. AGOTA KRISTOF Quatre huis clos laconiques Neuchâteloise d’origine hongroise, Agota Kristof écrit des livres rares, peu bavards et d’un inquiétant humour noir. Traduite dans une trentaine de pays, la trilogie romanesque formée par Le Grand Cahier, La preuve et Le troisième Mensonge, qu’elle a publiée entre 1986 et 1991, s’est augmentée en 1995 d’un quatrième roman, Hier, à la fois semblable et différent : pour la première fois, le récit ne se déroulait pas là-bas, dans la petite ville d’un pays totalitaire jamais nommé, de l’autre côté du rideau de fer, mais bien ici et maintenant, dans le dur pays étranger jamais nommé non plus, avec sa fabrique d’horlogerie, son centre de réfugiés, sa petite ville où les habitants, " le soir, ferment leur porte à double tour et attendent avec patience que passe la vie ". Hier, qui se terminait par ce terrible aveu de son narrateur : " Je n’écris plus ", s’ouvrait sur un petit poème nostalgique placé en exergue : " Hier tout était plus beau/ la musique dans les arbres/ le vent dans mes cheveux/ et dans tes mains tendues/ le soleil. " Ces mêmes vers figurent presque mot pour mot dans Un Rat qui passe, l’une des quatre pièces réunies aujourd’hui en un volume qui fait découvrir une autre facette du talent de l’écrivain, celui de ses débuts théâtraux, voici plus de vingt-cinq ans. Ecriture minimale, phrases courtes, syntaxe nue, dialogues réduits à l’essentiel, absence d’adjectifs : même économie de moyens ici que dans ses romans. Exemple, cette conversation de bistrot tirée de John et Joe (1972), à l’origine un dialogue radiophonique qui vient d’être repris, début avril, au Théâtre du Taco, de Neuchâtel dans une mise en scène d’André Steiger : " JOHN : Il fait beau, Joe. JOE : Oh oui, John. Silence. JOHN : Et comment ça marche ? JOE : Quoi ? JOHN : Tout, quoi. JOE : Bien. JOHN : Ah oui ? JOE : Oui. JOHN : Tu m’étonnes. JOE : Moi ? JOHN : Oui, toi. Ecoute, Joe, tu m’agaces ! JOE : Moi ? JOHN : Oui, toi. JOE : Je t’agace ? JOHN : Oui, tu m’agaces ! JOE : Pourquoi ? JOHN : Quand je te pose une question, tu me dis toujours : moi ? JOE : Moi ? JOHN : Tu vois ? JOE : Quoi ? " Burlesque, l’échange se fait plus corrosif lorsque les deux protagonistes en viennent au nerf de la pièce, l’argent. Si l’on ne veut pas se faire avoir, il s’agit d’en avoir : démonstration impeccable en trois tournées, qui se concluent sur la reprise da capo de cette conversation de bistrot sans issue. La Clé de l’ascenseur (1977) est un conte cruel sur la séquestration par son mari d’une femme " qui n’a plus de jambes, plus d’oreilles, plus d’yeux ", et qui supplie qu’on ne la prive pas de l’unique chose qui lui reste : sa voix. On peut lui préférer L’Heure grise ou le dernier client (1975, revue en 1984), autre duo désespéré sur les rapports d’amour et de haine entre un homme et une femme, une prostituée vieillie et son client voleur, où l’on retrouve le thème de l’argent qui sert à posséder autrui, qu’il s’agisse de son corps ou de ses rêves. Un Rat qui passe (1972), revue en 1984) est sans doute la plus élaborée des quatre, parce qu’elle met en scène un plus grand nombre de personnages et parce qu’elle joue sur leur dédoublement et leurs mensonges. Cette fable sur les rapports entre théâtre et totalitarisme présente d’évidents points communs avec la trilogie romanesque dont les jumeaux Claus et Lucas sont les héros. Certaines répliques font mouche, telle cette réflexion autour d’un buffet : " Quand je mange de bonnes choses, je pense toujours à ceux qui ont faim. " Ou cet échange autour de la guerre : - " La dernière guerre, en Suisse ? Vous n’étiez même pas née ! " - " Je parle de la dernière guerre mondiale. " - " Ah, de la guerre des autres ! " - Nous avons eu des privations très dures, très sévères, des rationnements insupportables, en Suisse. Mais personne ne s’est plaint. " - ça c’est de la grandeur d’âme garantie Swiss made ! Est-ce qu’ils en exportent vers les pays moins favorisés ? " A défaut de grandeur d’âme, le théâtre d’Agota, lui, s’exporte très bien puisque ces quatre pièces de la dramaturge neuchâteloise sont jouées avec succès en Allemagne, en Autriche, en France, aux Pay-Bas, en Italie et au Japon. Agota Kristof, L’Heure grise et autres pièces, Seuil, 208 p. Isabelle Martin 25 avril 1998 L'amour de la vie jusque dans l'enfer Agota Kristof Ou l'amour de la vie jusque dans l'enfer Elle vit dans un petit appartement un peu sombre, dans les hauts de la vieille ville de Neuchâtel. Personne ne sait que vit là l'une des grandes écrivaines de langue française du moment et ça lui convient très bien. Le grand cahier, traduit en 33 langues, l'a propulsée dans le monde entier mais cela ne lui fait ni chaud ni froid: jamais son succès ne cicatrisera sa blessure d'avoir été obligée de quitter la Hongrie en 1956. Agota Kristof n'est ni une académique, ni une "culturelle". Des références et du milieu artistique, elle se méfie comme Jean Paulhan se méfiait des critiques. Pour cette femme que rien n'est parvenu à empêcher d'écrire, qui écrivait sous les bombes et les bruits de bottes, la littérature n'a rien d'un exercice de style: elle est la vie même. - Depuis quand écrivez-vous ? - Depuis l'âge de 13-14 ans, en Hongrie. J'écrivais uniquement des poèmes en hongrois bien sûr. En Suisse, j'ai continué. Je travaillais dans une usine de montres à Fontainemelon, à côté de Neuchâtel. En travaillant, je prenais des notes et je rédigeais le soir à la maison. - Quand vous êtes-vous mise à la prose ? - Vers 1972. J'ai écrit une dizaine de pièces de théâtre, cette fois-ci en français - Le passage au français a dû être difficile... - Surtout en usine. On ne parlait pas. J'apprenais un peu avec ma fille. Après cinq ans, la Ville de Neuchâtel m'a donné une bourse pour apprendre le français. Alors, j'ai commencé à traduire mes poèmes et à écrire en français. Un ami me corrigeait les fautes d'orthographe. On a joué mes pièces dans la région et aussi à la Radio romande. - Vous affirmez volontiers qu'après le baccalauréat, votre vie est une catastrophe. - Parce que j'ai toujours regretté de m'être mariée à dix-huit ans. Mon mari n'a pas voulu me laisser aller étudier à Budapest. Et quand nous sommes venus en Suisse, c'est lui qui a étudié, pas moi. - Qu'est-ce qui a été le plus dur : l'usine ou la guerre ? - La guerre c'était moins grave que l'usine. J'étais enfant, nous avions plein de libertés parce que mon père était tout le temps mobilisé. Avec mes deux frères, nous étions des enfants de la rue. Parfois, nous avions uploads/Litterature/ agota-kristof.pdf
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- Publié le Oct 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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