LES PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE - CENTRE D’É

LES PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE - CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE Faits & Tendances 235 | Prospective Agriculture Énergie 2030 Annexes ficHe-vAriABle ProDUctioN De bioÉNerGies Définition de la variable Les ressources renouvelables peuvent être réparties en deux catégories : - les sources disponibles en quantité illimitée : solaire, eau, vent, géothermie, etc. - les sources issues de la biomasse, qui peuvent être réparties selon leur origine : le bois énergie, la biomasse agricole et les déchets industriels et ménagers.4 La production de bioénergie est valorisée principa- lement à travers trois usages : la production de cha- leur, la production de biocarburants et la production d’électricité. La biomasse vise donc les mêmes applications que les énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole) : la combustion directe (production de chaleur), la pro- duction de force motrice (transports), la production d’électricité et les matières premières pour la chimie. La biomasse servant à produire de l’énergie peut provenir : - de cultures non dédiées (fruits, graines et fibres) pou- vant avoir d’autres usages alimentaires ou industriels. Dans ce cas le producteur garde la faculté de choisir la destination de sa production (alimentaire ou non) ; - de cultures dédiées spécialement affectées à la production d’énergie. Le producteur est alors inté- gré dans une filière de production. La concurrence s’exerce au niveau de l’affectation des sols ; - de la sylviculture pour laquelle l’usage énergétique est un débouché traditionnel à côté d’autres usages industriels. Il faut signaler l’émergence significative des « plaquettes forestières », produit du broyage des rémanents forestiers (branches, houppiers) qui ne sont plus destinés à rester sur place mais à une valorisation comme combustible pour les chaufferies-bois ; - de déchets de process industriels, déchets urbains et de résidus de récoltes ou d’élevage (paille, lisier, etc.) pour lesquels la concurrence d’usage est sou- vent moindre. Globalement la biomasse dispose de nombreux débouchés, mais sa valorisation se heurte à des limites physiques comme la distance de transport ou la disponibilité en surface. La question des conflits d’usage reste centrale. Au regard des besoins énergétiques à satisfaire, l’ap- port de la biomasse est essentiel mais partiel : « Il fau- drait quasiment l’équivalent de notre surface agricole utile pour couvrir la totalité de notre consommation de carburants »5. Le développement des bioénergies passe donc par la mise en œuvre d’un bouquet éner- gétique dans lequel l’optimisation des usages de la biomasse et la progression de ses performances énergétiques/ha joueront un rôle central6. Pour cette variable nous ne considérerons que la bioénergie produite avec la biomasse ayant un lien avec la production agricole ou sylvicole (production de chaleur, biocarburant, méthanisation). Une autre fiche-variable, « Développement des énergies renou- velables hors biomasse sur les exploitations », est consacrée aux EnR7 issues de ressources illimitées (solaire photovoltaïque, géothermie, éolien). Indicateurs pertinents de la variable - Part de la production EnR dans la production finale énergétique de la France - Part de la production EnR issue de la biomasse dans la production d’EnR - Part de la consommation EnR dans la consomma- tion finale énergétique de la France - Nombre d’installations d’unités de productions d’EnR à partir de la biomasse sur les exploitations agricoles,hors besoins domestiques (les seuls besoins du logement individuel) Jean-Luc Gurtler 1 Alain Féménias 2 Jacques Blondy 3 Décembre 2009 1. unité Analyses transversales, franceAgriMer. 2. cgedd, MeeddM. 3. directeur du développement agricole, total. 4. définition de la directive sur les énergies renouvelables (art 2) « biomasse : la fraction biodégradable des produits, des déchets et des résidus d’origine biologique provenant de l’agriculture (y compris les substances végétales et animales), de la sylviculture et des industries connexes y compris la pêche et l’aquaculture, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et municipaux ». 5. d. Ballerini, « les biocarburants », technip, Paris 2006. 6. Biomasse : développement et perspectives, onigc 2008. 7. Énergies renouvelables. cette fiche-variable ne représente pas les positions officielles du MAAPrAt. elle n’engage que ses auteurs. Production de bioénergies no 22 Avril 2011 Jean-Luc Gurtler1, Alain Féménias2, Jacques Blondy3 Cette fiche ne représente pas nécessairement les positions officielles du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Elle n’engage que ses auteurs. Source : Centre d’études et de prospective, 2010, Prospective Agriculture Énergie 2030, MAAPRAT 2 ■ CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE Faits & Tendances - Avril 2011 Acteurs concernés par la variable Les filières agricoles (végétales et animales). L’agro-industrie. Les industriels transformateurs de la biomasse, y compris à des fins non énergétiques. Les pétroliers, les industriels des énergies. La recherche (publique et privée, pôles de compétitivité). Les ONG. Rétrospective de la variable Tendance lourde 1 : Les énergies renouvelables se développent et se diversifient La production française d’énergie primaire a atteint 137 Mtep en 2008. La production d’énergie renou- velable (thermique – y compris biocarburants – et électrique) représente 19 Mtep. L’essentiel de la pro- duction d’énergie renouvelable est issu des filières bois-énergie (46 %), électricité hydraulique (29 %), biocarburants (11 %) et déchets verts urbains (6 %). La production primaire d’énergie renouvelable ther- mique8 et électrique9 est en progression de 12,7 % entre 2007 et 2008, après une hausse de 5,2 % en 2007 et 0,3 % en 2006. Cela constitue un niveau record. Le lent déclin constaté dans les années 1990 est ainsi effacé. La hausse constatée en 2008 provient : - de la progression de la production électrique (hydraulique et éolienne) ; - de la progression primaire thermique (biocarburants et bois-énergie). Globalement on note une accélération du dévelop- pement des énergies renouvelables en 2008 et une stagnation, voire une récession des autres formes de consommation d’énergie (y compris énergie fossile). Dans une tendance de fond plus ancienne, la part des deux principales sources d’EnR en France (hydrau- lique et bois et déchets) est passée de 96 % en 1973 à moins de 70 %, du fait de l’augmentation de la pro- duction des biocarburants et de la valorisation éner- gétique des déchets urbains solides par incinération. Tendance lourde 2 : Les biocarburants se sont développés sous l’effet de politiques publiques incitatives Si certaines productions d’EnR ne sont pas nouvelles (bois de haie et de bocage pour le chauffage, petites éoliennes, etc.), le début des années 1990 a marqué l’essor des cultures énergétiques en général et des biocarburants en particulier. La réforme de la PAC (Politique agricole commune) qui impose la jachère obligatoire, est un des facteurs de cette dynamique en prévoyant la possibilité de cultiver une fraction de cette jachère à des fins non alimentaires (jachère industrielle). Par ailleurs, une aide européenne aux cultures énergétiques de 45 €/ha est instaurée de 2004 à 2009. Le contexte français joue également en faveur de ces filières, avec l’adoption du plan Biocarburants qui prévoit l’incorporation de 7 % de biocarburants en 2010, un objectif supérieur à celui de 5,75 % fixé par la directive de 2003. Tendance lourde 3 : Prédominance de la filière bois- énergie sur le total des EnR La production primaire des seules énergies renouve- lables thermiques (correspondant à la définition de notre variable) représente 13 Mtep en 2008 et enre- gistre donc une forte hausse en raison de la montée en puissance des biocarburants, tandis que le bois- énergie (essentiellement le bois-bûches) toujours prépondérant avec 8,7 Mtep progresse plus lente- ment. Au total, les biocarburants arrivent derrière le bois énergie avec 2,1 Mtep (11 % des EnR), puis les déchets urbains solides (1,2 Mtep, 6 %), le bio- gaz (méthanisation) 0,3 Mtep, les résidus de récolte atteignent à peine 0,15 Mtep. tableau 1 - Production d’énergie primaire par filière renouvelable (en ktep) Source : SŒS, MEDDLT. Tendance lourde 4 : Une augmentation des surfaces dédiées aux biocarburants depuis la fin des années 1990 En France, les surfaces cultivées destinées à la pro- duction de biocarburants sont passées de 295 000 ha en 2004 à 764 000 ha en 2006, 1,12 million d’ha en 2007 et 1,2 million ha en 2008. De nouvelles cultures énergétiques sont depuis peu 236 | Prospective Agriculture Énergie 2030 Annexes 8. Énergie renouvelable d’origine thermique : bois-énergie, résidus de récolte, solaire, thermique, géothermie, pompes à chaleur, déchets urbains renouvelables, biogaz, biocarburants. 9. Énergie renouvelable électrique : électricité hydraulique hors pompage, éolien et photovoltaïque. Bois-énergie éolien Pompes à chaleur Biogaz résidus de récolte géothermie solaire thermique solaire photovolaïque total Biocarburants hydraulique Déchets urbains renouvelables 2006 2008 2007 8 362 4 873 700 1 130 188 286 241 140 114 28 1 16 063 8 280 5 039 1 164 1 168 349 348 256 148 109 35 1 16 897 8 697 5 533 2 076 1 197 491 460 279 145 114 44 3 19 039 CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE Faits & Tendances - Avril 2011 ■ 3 237 | Prospective Agriculture Énergie 2030 Annexes testées à titre expérimental (phalaris, switchgrass) ou en pré-développement (taillis à courte ou très courte rotation, miscanthus). Tendance lourde 5 : La filière biogaz française en retard par rapport à d’autres pays mais avec un potentiel La production de biogaz atteint 309 200 uploads/Industriel/ cep-faitstendances-022-production-de-bioenergies.pdf

  • 49
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager