FLTR1430 : Critique de l’information Préambule Dans notre monde surinformé, il
FLTR1430 : Critique de l’information Préambule Dans notre monde surinformé, il faut chercher à savoir si une information est importante ou pas et savoir où trouver les informations correctes. Ce cours comprend 30h de cours théorique faisant l’objet d’un examen oral comptant pour 2/3 de la note et 10h de travaux pratiques faisant l’objet d’un examen écrit comptant pour le dernier tiers de la note. Les classiques et romanes suivent les TP de Jérôme de Brouwer. Veillez à bien vous inscrire sur icampus car c’est par là que les assistants communiquent essentiellement et à vous inscrire également dans la rubrique « groupes ». Le plan détaillé disponible sur icampus n’est qu’une aide à la prise de notes et ne suffit nullement. C’est un cours de méthode. La bibliographie donnée renseigne surtout des ouvrages permettant d’approfondir tel ou tel point. Introduction Notre monde est surinformé. Avant, les informations étaient rares et les détenteurs d’information acquéraient du pouvoir ; aujourd’hui, l’information n’est pas rare mais celui qui arrive à trouver rapidement les informations pertinentes reçoit du pouvoir. Mais dans une société démocratique, être informé implique une responsabilité citoyenne, une participation à la démocratie. C’est pourquoi la critique historique intéresse toutes les sciences humaines. Il est important de savoir se situer, de savoir discerner le vrai du faux. Il y a beaucoup d’informations fausses alors comment voir la sincérité par rapport à la manipulation, comment trouver la « vérité historique » ? C’est ce que vise la critique de l’information. A. A la recherche d’une définition La critique de l’information est une méthode qui appartient à l’histoire, c’est une critique historique. C’est une méthode appliquée au passé mais qui peut être utile pour des documents présents. Quand commence le passé ? Le début du cours est déjà passé. Les historiens sont souvent des piques assiettes qui prennent le meilleur des autres disciplines et qui n’utilisent que ce qu’ils jugent utiles en laissant de côté les autres choses. Ils inventent rarement des concepts, des outils conceptuels. La seule chose qu’ils peuvent revendiquer est la critique historique qu’ils ont réellement inventée et qui s’avère utile pour tous. « Critique » ne doit pas être pris dans son sens banal, commun péjoratif mais dans le sens de « discernement, analyse, élaboration d’un jugement réfléchi ». Kant et sa « Critique de la raison pure » ou « Critique de la raison pratique » Comment définir la critique de l’information ? Partons d’abord de deux définitions de l’histoire à partir desquelles apparaitra peut-être une définition de la critique historique. « L’histoire est une reconstruction critique du passé vécu par les hommes en société » (P. Salmon, Histoire et critique, Bruxelles, 1976, p.17). Henri Pirenne : « L’histoire est un récit explicatif de l’évolution des sociétés humaines dans le passé ». 1 1) Méthode La critique historique est donc une méthode utilisée par les historiens pour connaître le passé humain à partir de sources qui donnent des informations. Elle fut mise au point par les historiens à la fin du 19ème siècle moment où elle érige l’histoire en tant que discipline scientifique. C’est une méthode systématique qui passe au crible chaque document : - Quand elle sépare les documents vrais des faux, c’est une critique externe - Quand elle sépare ce qui est crédible de ce qui ne l’est pas, c’est une critique interne. 2) Connaitre Son but est de connaitre, de reconstruire, de mettre en récit pour connaitre et partager la connaissance de ce passé par la mise en récit. Connaitre quoi ? La réalité passée est infinie et diffère donc de l’histoire écrite qui est sélective, cohérente, qui donne du sens au passé et est basée sur des documents, qui essaie de comprendre et d’expliquer le passé. La critique historique est à la fois un processus, un modus operandi, une méthode et un produit, un opus, un récit historique. L’histoire se revendique comme une connaissance scientifique établie car elle a une méthode historique, comme reconstruction (et non ressuscitation ) du passé à partir de sources. 3) Sources Entre l’historien et l’objet, l’homme et son propre monde, il n’y a pas d’accès direct mais il y a le mur du temps. C’est par le BIAIS, c’est une connaissance médiatisée ; c’est par le biais de document que l’on tente d’atteindre le passé. Sans documents, il n’y a pas d’histoire possible. On connait donc mieux le passé des riches (qui laissent beaucoup de traces) que des pauvres qui écrivent peu, n’ont pas d’habitation en dur, etc. Il y a une tendance à l’élargissement des sources : Il y avait d’abord le culte des documents écrits Ensuite on a pris en compte les images. En effet, les images viennent à vous tandis que c’est vous qui allez au texte. Quand on a un texte sous les yeux, si on n’a pas envie de le lire, rien ne peut nous y forcer. Par contre, l’image s’impose à nous. Si à un carrefour, il y a une immense publicité pour Coca-Cola, même si on a horreur de cette marque, on verra tout de même l’image et donc la publicité. On a aussi commencé à s’intéresser aux monuments et objets. NB : pour trouver des documents, il faut savoir ce que l’on cherche, il faut poser un problème. Au démarrage de toute réflexion historique, il y a une réflexion, un problème systématique. Pour répondre à la question posée, on fait appel à tel ou tel type de documents passés au crible pour arriver à une synthèse, le récit historique. 4) Le passé humain L’objet de l’histoire est le passé HUMAIN, l’histoire des hommes en société. Pour que l’histoire puisse apparaitre, pour que l’homme puisse devenir historien, il doit avoir une conception linéaire du temps. L’histoire commence donc en Grèce au Vème siècle avant J-C. tant qu’on avait la conception d’un temps mythique, des dieux, cyclique, de l’éternel retour et de l’âge d’or, il n’y avait aucune histoire possible mais il faut une flèche du temps. Le temps historique a deux matrices : - La Grèce 2 - Le monde juif et ses héritiers chrétiens. Il s’agit d’abord du monde juif dont la religion implique l’histoire : le peuple élu essaie de comprendre le dieu de l’alliance, la relation entre Dieu et le peuple. Le temps doit réaliser petit à petit l’alliance entre Dieu et le peuple. Les chrétiens reprennent cette conception avec l’incarnation. C’est une vision historisante du temps. Jusqu’au XVIIème siècle, la vision du temps se teinte de providentialisme, vise à comprendre le projet de Dieu sur le monde. Avec la Renaissance apparaîtra la tendance à la laïcisation de l’histoire. Au XIXème siècle, elle s’ouvre à d’autres dimensions. B. Genèse de la critique historique (quelques points de repère historiographiques) L’histoire est la plus ancienne des disciplines de sciences humaines. Elle commence, en Grèce, au Ve siècle avant J.C. Voici quelques points de repère de l’émergence de l’esprit critique au sein des travaux historiens. 1) En Grèce: Hérodote (485-425) : Vème siècle acn, il donne l’étymologie du mot ƒstorih : enquête, racine du verbe s’informer. On le considère comme le père de l’histoire parce qu’il quitte le monde des dieux et héros pour raconter l’histoire des guerres médiques (490-479) qui arrêtent l’expansion perse. Il a une intuition critique mais la rhétorique reste beaucoup plus importante que l’exactitude des faits. Au nom du « beau texte », la réalité peut être adaptée. Il est tout de même désireux de trouver la vérité et cherche la cause des évènements mais ne fait pas la différence entre causes rationnelles et irrationnelles. Il a une approche beaucoup plus large que juste ces évènements. Il nous explique son raisonnement, se justifie, donne à voir son raisonnement. Les historiens font ce qu’ils peuvent avec les outils qu’ils ont. Hérodote menait également des enquêtes orales. À cette époque, on ne savait pas qu’il y avait un hémisphère nord et un hémisphère sud. Il nous raconte que quelqu’un prétend avoir vu la lune autrement, l’avoir vue en « berceau » et avoir vu le soleil se coucher de l’autre coté. Hérodote nous raconte cela et pourtant il récuse ce témoignage parce qu’il juge que ces propos sont impossibles. Aujourd’hui, nous savons que cet homme a été au sud et on peut encore utiliser cet exemple parce qu’Hérodote ne s’est pas contenté de le supprimer mais l’a au contraire rapporté et nous a expliqué la méthode, le raisonnement selon lequel il n’était pas porté à le croire. C’est aussi un sociologue, un anthropologue. Thucydide (c. 460-400). Il s’agit du plus grand historien antique, il est encore marqué par la rhétorique quand il nous rapporte la guerre du Péloponnèse qui oppose Sparte et Athènes entre 431 et 404 acn et de longs discours impossibles Des grands personnages mettent des pages et des pages à mourir tout en parlant très longuement. Il se centre sur les grands acteurs de l’histoire et écarte tout ce qui est irrationnel. Pour lui, les grands acteurs sont le moteur-même de l’histoire. En analysant les grands personnages et uploads/Histoire/ critique-de-l-x27-information.pdf
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- Publié le Dec 27, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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