Dans Découlant en partie des théories postcoloniales, les concepts d’hybridité,

Dans Découlant en partie des théories postcoloniales, les concepts d’hybridité, de métissage ou encore de créolisation sont des plus pertinents pour aborder les identités culturelles dans les oeuvres amérindiennes du Québec. La notion d’hybridité, telle que formulée par Homi Bhabha, notamment dans Les lieux de la culture, permet d’appréhender la pluralité des traits culturels impliqués dans les constructions identitaires et d’en mesurer l’impact sur les dynamiques relationnelles. De cette notion d’hybridité, il serait erroné de ne retenir qu’une définition strictement généalogique, trop près du métissage de sang. L’hybridité, pour Bhabha, consiste en un « tiers espace » où se créent de nouvelles formes identitaires, transculturelles, et où règne l’ambivalence plutôt qu’une simple et constante opposition. En effet, Bhabha appuie l’idée d’une hybridité qui déstabilise à la fois l’ordre colonial et la relation oppositionnelle du soi à l’autre. Du côté de Glissant, le concept de créolisation se rapproche de l’idée d’hybridité de Bhabha. Glissant insiste effectivement lui aussi sur l’absence de hiérarchie des traits culturels formant les identités créolisées et leur imprévisibilité, les dissociant des traits du simple métissage : « la créolisation, c’est le métissage avec une valeur ajoutée qui est l’imprévisibilité » (1995 17). L’hybridité comme vision de la mécanique identitaire en situation coloniale ou postcoloniale se veut une autre avenue au manichéisme identitaire qu’on associe le plus souvent à Edward Said et, notamment, aux oppositions colonisés/colonisateurs et centre/périphérie. Pour lui, les couples antithétiques font se perpétuer la confrontation entre les « deux côtés de la fracture coloniale » (61). L’affirmation d’un clivage identitaire entre colonisés et colonisateurs permet de se prémunir en partie du risque de l’effacement identitaire que plusieurs perçoivent dans l’idéalisation de l’hybridité. L'hybridité culturelle Dans son ouvrage, Les lieux de la culture, une théorie postcoloniale (2007), Homi K. Bhabha souligne que cette mixité aux contours flous n'est pas à confondre avec l'hybridité. Il affirme que « L'hybridité culturelle et historique du monde postcolonial est prise comme point de départ paradigmatique »[3]. Le paradigme de l'hybridité culturelle est présenté comme un signe manifeste de la postcolonialité et Homi K. Bhahba explore le monde colonial dans ses résurgences postcoloniales en insistant sur le mouvement. Il considère, dans cet ouvrage, le moment colonial comme fixe et le moment postcolonial comme impacté par la mobilité. Une mobilité induisant la création d'espaces interstitiels de mixité. Il identifie cette mixité au sein de ces interstices. Lorsqu'il évoque l'hybridité, Homi K. Bhahba lui donne une historicité coloniale. En effet, c'est l'ambivalence du discours colonial qui donne naissance à cette hybridité. Dans un entretien il précise sa pensée et déclare que le pouvoir colonial disait : « Vous êtes différents de nous, mais également vous êtes comme nous… Dans une certaine mesure. L'autorité coloniale exige des modes de discrimination… Une discrimination entre la culture mère et ses bâtards »[4]. Le flou de cette ressemblance, qui n'en n'est pas, engendre cette ambivalence. Les Indiens, par exemple, sont à la fois « pareils » que les Britanniques et néanmoins « dissemblables »… Ils jouent au cricket et se mettent à consommer du whisky – avec un mimétisme encore présent de nos jours – qui fait émerger un espace de négociation. L'hybridité, dans la pensée de Homi K. Bhahba, n'est pas le mélange de deux cultures, mais un nouveau terrain négocié qui rappelle le concept de créolisation d'Édouard Glissant. Aussi l'hybridité n'est pas véritablement une mixité. Il est moins question de mélange que de la traduction d'un ensemble de normes culturelles vers une autre culture. Cette hybridité se situe chronologiquement dans un continuum historique. C'est en quelque sorte l'apport colonial assumé, tissé par des traces qui sont réinventées (le cricket britannique réinventé en Inde). Le monde postcolonial est ainsi endetté par une histoire commune et des emprunts culturels. Elle défait le stéréotype d'un colonisé passif et incapable d'imaginaire en empruntant la voie d'un colonisé imaginatif réinventant la culture du colon. Elle institue unempowerment qui fait du colonisé un être créatif capable de sublimer des héritages coloniaux. Pour Homi K. Bhabha, il n'y a pas de frontières épaisses entre le monde colonial et le monde postcolonial. Il théorise un enchevêtrement à l'œuvre de cultures en constante interaction. Por esta vía, el “tercero” incluido adquiere un tratamiento especial en nuestra investigación, no sólo desde el punto de vista lógico, sino también teórico, ideológico, descriptivo, ético y político. La “terceridad” instaura lo simbólico e interpela los postulados básicos del binarismo nominalista, en consecuencia, sin entrar en disquisiciones epistemológicas más profundas que nos llevarían a un debate interminable, simplemente indico mi preocupación por auscultar y desplegar los solapamientos, las injerencias y las implicancias del “tercero” en una tópica de las relaciones con el límite. Selon Bhabha, « le tiers-espace, quoique irreprésentable en soi, constitue les conditions discursives de l’énonciation qui attestent que le sens et les symboles culturels n’ont pas d’unité ou de fixité primordiale et que les mêmes signes peuvent être appropriés, traduits, rehistoricisés et réinterprétés ». Le « Tiers- espace » est une notion transdisciplinaire puisqu’il se retrouve dans différents domaines scientifiques tels que l’écologie, l’urbanisme, la démographie, l’histoire, la politique, et même la littérature. Parler d’un « Tiers-espace » revient à affirmer l’existence d’un « Tiers » qui semble étranger à un ensemble de deux éléments bien définis. Le « Tiers » n’entre ainsi dans aucun cadre institutionnel et échappe, de ce fait, à toute catégorisation réelle ou rationnelle. Il évolue donc à la marge, en tant qu’espace interstitiel et non dans l’acception péjorative de bordure, de lisière. Dans le présent article, nous abordons la théorie de la « traduction culturelle » élaborée par Homi Bhabha dans le contexte d’études postcoloniales et sa notion de « tiers espace » (2007). Cette théorie vise à rendre compte des processus de production de l’identité en présence de plusieurs cultures. Selon Bhabha, « le tiers-espace, quoique irreprésentable en soi, constitue les conditions discursives de l’énonciation qui attestent que le sens et les symboles culturels n’ont pas d’unité ou de fxité primordiale et que les mêmes signes peuvent être appropriés, traduits, rehistoricisés et réinterprétés » L’hybridité comme vision de la mécanique identitaire en situation coloniale ou postcoloniale se veut une autre avenue au manichéisme identitaire qu’on associe le plus souvent à Edward Said et, notamment, aux oppositions colonisés/colonisateurs et centre/périphérie. L’hybridité est présent Dans l’entretient accordé entre Jonathan Rutherford et Homi Bhabha, Le tiers-espace, publié en 2006 dans la revue Multitudes Selon Bhabha, « le tiers-espace, quoique irreprésentable en soi, constitue les conditions discursives de l’énonciation qui attestent que le sens et les symboles culturels n’ont pas d’unité ou de fixité primordiale et que les mêmes signes peuvent être appropriés, traduits, rehistoricisés et réinterprétés ». Selon Homi Bhabha «Ce tiers-espace vient perturber les histoires qui le constituent et établit de nouvelles structures d’autorité, de nouvelles initiatives politiques, qui échappent au sens commun.» (Bhabha 99) dès lors il va participer à la déstructuration des symboles culturels qui n’ont pas d’unité qui peuvent être appropriés et même réinterprétés. L’étymologie de la culture que développe Jordi Busquet doctorant espagnol en communication est la suivante : «La palabra «cultura» tiene un origen lejano y una larga historia. Si nos remontamos al origen etimológico, «cultura» proviene de la palabra latina colo(de colere) y significaba el cultivo de la tierra». En su diccio-nario de términos, Keywords , de 1976, Raymond Wi-lliams considera la cultura como una palabra clave delas ciencias sociales en la segunda mitad del siglo XX uploads/Societe et culture/ decoulant-en-partie-des-theories-postcoloniales.pdf

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