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é Haut commissariat à l'Amazighité Asqamu Unnig n Timmuzɣa aAsqamu uUnniG n timuz$a Direction de la Promotion Culturelle ACTES des Colloques Identité, langue et Etat Bibliothèque Nationale d'Algérie El Hamma, Alger les 18/19 et 20 mars 2003 La permanence de l'architecture amazighe et l'évolution des cités en Algérie Ghardaïa les 21/22 et 23 avril 2003 Haut Commissariat à l'Amazighité 2008 Identité, langue et Etat Bibliothèque Nationale d'Algérie El Hamma, Alger les 18/19 et 20 mars 2003 SOMMAIRE * Allocution d’ouverture Si El Hachemi ASSAD Directeur de la Promotion Culturelle 9 * Les emprunts anciens en berbère : pour un examen critique de la question Mohand Akli HADDADOU Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou 13 * Identité, langue et Etat : Le rapport dialectique Khalfa MAMERI Dr. d’Etat en sciences politiques, Univ. Paris I. Ancien maître de conférences à l'Université d'Alger Ancien député, ancien ambassadeur 35 * Oralite et écriture : une complémentarité Gilbert GRANDGUILLAUME EHESS, Paris 49 * La terre, la femme et le pouvoir chez les Touaregs : le cas des Kel Azjer Dida BADI Attaché de recherche CNRPH, Alger 57 * Identité amazighe, entre spécificité et mondialisation Abdelkader KACHER Maître de conférences en droit constitutionnel 73 * La question linguistique et la nature de l’Etat Dr Mouloud LOUNAOUNCI Sociolinguiste 95 * Le breton, un exemple de langue régionale d’enseignement : Quelle analogie possible avec le tamazight ? Anna Vari CHAPALIN Universitaire, bureau européen des langues moins répandues, Paris 113 * Tifinagh la phénicienne et la conception villageoise de l'Amazighité Miloud TAIFI UFR des sciences du langage, Maroc 123 * La langue : problématique de construction de l'identité et de la citoyenneté Mohamed Lakhdar MAOUGAL Maître de conférences, Université d'Alger 133 * Pour une identité plurielle Anne Marie HOUDEBINE Professeur, Universitaire, Paris V. 135 * Les fondements juridiques de la langue amazighe ou le droit face à l’identité culturelle : société et Etat de droit Mostafa MAOUENE Enseignant chercheur, Université de Sidi Bel Abbés 137 * Etat, espace et identité : de la filiation séculaire à l’infra-dénomination Farid BEN RAMDANE Enseignant chercheur, Université de Mostaganem/ CRASC Oran 139 - 9 - Allocution d’ouverture Madame la Ministre de la Communication et de la Culture, Monsieur le Président du conseil de la langue Arabe, Mesdames et Messieurs les représentants des institutions, Excellence, Messieurs les délégués du mouvement associatif amazigh, Mesdames et Messieurs, ’est un grand honneur pour nous de partager avec vous ces moments forts qui seront certainement humbles, historiques et sereins. J’aimerais, en mon nom et au nom du comité d’organisation, vous souhaiter une cordiale bienvenue et par la même occasion remercier le directeur de la Bibliothèque Nationale qui s’est associé avec nous pour l’organisation de ce rendez-vous. Nous tenons aujourd’hui ce colloque car force est de constater que face aux manifestations d’incompréhensions, de surenchères, d’hostilité et de mépris qui caractérisent les débats sur la problématique de l’Amazighité, il faut opposer une activité intellectuelle, une résistance de la pensée, de l’action et un débat serein, majeur et scientifique. Les thèmes que nous voulons débattre à travers ce colloque sont complexes et sensibles. C’est dire, combien la charge qui nous incombe de devoir simplement offrir la tribune pour introduire, simplifier et vulgariser le débat mais aussi cerner une problématique qui tire ses arguments C Actes du Colloque international - 10 - théoriques et d’analyses dans plusieurs disciplines académiques. Pourquoi ce choix ? D’abord sur sujet représente un axe fondamental de l’actualité des intellectuels Algériens d’hier et d’aujourd’hui. C’est un événement qui couvrira une partie de l’analyse d’un combat de toute une génération depuis le mouvement national jusqu’à l’avènement du mouvement citoyen en passant par le printemps de 1980. Il est donc naturel que le HCA propose ce thème en écho aux préoccupations des universitaires qui travaillent sur ces questions. C’est à travers le discours de ce panel de spécialistes en linguistique, en anthropologie, en littérature et en histoire, ici présents, que nous puiserons certainement de la matière pour une réflexion juste et des analyses pertinentes. Leurs écrits ont déjà mis l’accent sur le vif du sujet et traité le rapport dialectique entre Identité, Langue et Etat. L’analyse des liens et de l’interaction entre ces éléments sera envisagée lors de cette même matinée, première séance que monsieur le professeur KACHER va nous faire l’honneur de présider. L’objectif donc est de développer les axes prospectifs de ce thème générique. Cette approche contribuera, je l’espère très vivement à fournir une opportunité d’acter l’émergence d’une véritable réhabilitation de Tamazight en Algérie. Tamazight étant de fait langue nationale mais aussi reconnue, en tant que telle, dans la loi cadre du pays, voici maintenant une année, doit véhiculer une langue de communication dans la société et doit par conséquent, devenir une langue des institutions de l’Etat. Ceci passe par l’examen des voies et moyen en mesure de lui donner un caractère officiel en faisant une langue écrite, codifiée et normalisée. Identité, langue et Etat - 11 - Comme soubassement à cet acquis, le HCA considère la constitutionnalisation de Tamazight comme une mesure insuffisante car celle-ci n’est pas suivie par une implication entière de l’environnement institutionnel. Aussi il y a lieu de réaffirmer la position de notre institution qui consiste à dire que la restauration de notre identité, notre Algériannité passe nécessairement par la réhabilitation des langues nationales, l’Arabe et le Tamazight. Merci. Si El Hachemi ASSAD Directeur de la Promotion Culturelle - 13 - Les emprunts anciens en berbère : pour un examen critique de la question Mohand Akli HADDADOU Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ’emprunt est un phénomène universel : qu’il s’agisse de guerre ou relations pacifiques, aucun peuple n’a pu développer sa culture de façon autonome, toutes les langues se sont trouvées, à un moment ou à un autre de leur histoire, en contact avec d’autres langues et ont subi, d’une façon ou d’une autre, leur influence. Le berbère ne fait pas exception à la règle et il est aisé de reconnaître dans son vocabulaire les traces des cultures et des civilisations qu’il a côtoyées : cultures et civilisations puniques, latines, arabes, turques, romanes… et, contrairement à ce que l’on croit, il a dû en prêter lui-même. C’est, en effet, un phénomène connu dans l’histoire des langues que les vainqueurs, tout en imposant leur langue, se laissent influencer par celle des vaincus (J. MANESSY-GUITTON, 1968, p. 830). Aujourd’hui, on soupçonne des vocables, égyptiens, grecs et latins, d’être d’origine libyque. C’est le cas du nom du singe en grec, pithé qui proviendrait du berbère abidaw, iddaw, ou de celui de l’oasis, en égyptien, waêat, qui serait le nom autochtone du désert de Libye. (Sur ces mots voir, V. BLAZEK, 1984 et J. LECANT, 1993). Mais quand un savant allemand du dix-neuvième siècle, Movers, affirma qu’une partie des cultures légumineuses et des mots qui les désignent chez les Latins sont d’origine L Actes du Colloque international - 14 - berbère, il s’attira cette remarque de l’historien français, S. Gsell : « On a allégué des mots berbères ou prétendus tels qui ressemblent plus ou moins à des mots grecs ou latins, ayant la même signification, et on a soutenu que ceux-ci ont été empruntés aux Africains. Mais pour les termes qui sont vraiment apparentés, c’est aux Africains que l’emprunt est imputable » (S. GSELL, 1913, p. 314) Il est vrai qu’à l’époque, on était plutôt enclin à croire que les Berbères, frustes et primitifs, ne pouvaient qu’emprunter aux autres, non seulement le savoir et les techniques mais aussi les mots qui les véhiculent. C’est ainsi, qu’au cours des années, on a dressé des listes d’emprunts puniques mais surtout latins, glanés dans tous les dialectes berbères, même ceux qui, comme le touareg, ont échappé aux dominations punique et romaine. En fait, la question des emprunts anciens en berbère a été, dés l’origine, marquée par ce présupposé idéologique du Berbère acculturé qui s’est contenté d’enregistrer les modèles culturels qu’on lui imposait. Les faits de langue -correspondances phonétiques et morphologiques- sont rarement invoqués, les auteurs se contentant de vagues ressemblances. Il est vrai que les critères linguistiques, comme le -us final des mots latins ou le -im du pluriel des mots phéniciens, sont trop peu nombreux pour permettre d’établir des correspondances régulières. Il ne reste alors que les similitudes phonétiques et ce présupposé que le berbère doit une partie de son vocabulaire technique aux autres langues. Répétons que ces critères sont contestables et, en tout cas, ils n’offrent pas suffisamment de garanties pour déterminer si un mot berbère est d’origine phénicienne ou latine. Et même si l’identification est plausible, rien ne prouve, comme le signale R. KAHLOUCHE, que c’est le berbère qui est l’emprunteur et non ces langues (1992, p. 93). Un examen des listes de mots supposés phéniciens ou latins, dressées au cours des années par différents auteurs et que nous réunissons ici, montrera combien, à l’exception de quelques termes, les prétendus emprunts sont douteux. Beaucoup de mots, notamment ceux qui réfèrent à la vie Identité, langue et Etat - 15 - quotidienne et à l’environnement naturel des uploads/Societe et culture/ actes-identite-langue-etat.pdf
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- Publié le Nov 22, 2022
- Catégorie Society and Cultur...
- Langue French
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