Alpes de Haute-Provence sans sans Jardiner sans sans pesticides La pratique des
Alpes de Haute-Provence sans sans Jardiner sans sans pesticides La pratique des méthodes bio au potager des méthodes bio au potager Pesticides de synthèse : un danger pour l’environnement et notre santé Qu’est-ce qu’un pesticide ? Une pollution généralisée de l’environnement Un problème majeur de santé publique Une menace pour la biodiversité Jardiner sans pesticides : les grands principes Prévenir plutôt que guérir Les auxiliaires : nos meilleurs alliés Primordial : respecter les rotations ! Comment obtenir un sol fertile et vivant ? Le rôle essentiel des matières organiques Paillez sans modération Les engrais verts : une méthode mal connue Maîtriser les herbes indésirables Adoptons un autre regard Contrôler plutôt qu’éliminer Les méthodes préventives Les méthodes curatives Eviter les maladies Avant toute chose, respecter les rotations Utiliser des plants et des semences sains Renforcer la vigueur et la résistance aux maladies Les associations de plantes Traitements par les plantes Produits de traitement biologiques Limiter les ravageurs Le B.A.ba Favoriser les auxiliaires prédateurs Traitements par les plantes Produits de traitement biologiques Sommaire p.1 à 4 p.5 à 7 p.8 à 12 p.13 à 16 p.17 à 21 p.22 à 27 Le Département des Alpes de Haute-Provence, soucieux de préserver son environnement, s’est engagé depuis 2008 dans la réduction de l’usage des pesticides. Pour amplifier cette action de notre Agenda 21 départemental, nous avons souhaité associer tous les habitants au-delà des professionnels et des collectivités. De nombreuses alternatives aux traitements chimiques de synthèse existent mais sont peu connues des jardiniers amateurs. Planter des œillets d’Inde près des pieds de tomates, accrocher un nichoir dans un arbre, laisser un coin de jardin en friche, pailler, utiliser des engrais verts, sont autant de gestes qui permettent de supprimer l’utilisation des produits phytosanitaires. Ces actions simples favorisent la biodiversité en accueillant des oiseaux, des papillons, des abeilles, des hérissons et beaucoup d’autres auxiliaires très utiles. Ce guide, offert par le Conseil général des Alpes de Haute- Provence, vous apportera de précieux conseils et astuces pour lutter contre les indésirables du jardin avec des méthodes de jardinage biologique simples, efficaces et réalisables par tous. Jean-Louis Bianco Président du Conseil général des Alpes de Haute-Provence Editorial Qu’est-ce qu’un pesticide ? Les pesticides ou produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, fongicides, etc…) sont des biocides, litté- ralement «qui tuent la vie». Ce sont des substances chimiques destinées à détruire ou à ralentir le dévelop- pement des herbes indésirables, des maladies et des organismes jugés nuisibles pour les cultures. Ils contiennent deux types de substances : les matières actives qui donnent au produit l’effet «poison» et les additifs ou adjuvants qui renforcent l’efficacité du pro- duit et facilitent son emploi. 1 Consommation : la France championne d’Europe ! La France est le quatrième consommateur mondial de pesticides, derrière les Etats- Unis, le Brésil et le Japon et le premier en Europe avec 78 600 tonnes de matières actives utilisées en 2008. Les produits utilisés sont en majorité des herbicides et des fongicides. (Source Union des Industries de la Protection des Plantes) La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur n’est pas en reste. Les zones les plus touchées par la pollution engendrée par les produits phytosanitaires sont principa- lement le nord-ouest du Vaucluse (zones viticoles et maraîchères), la plaine de Berre (zone de cultures sous serres) et celle de l'Eygoutier. (Source CORPEP PACA 2009) Les utilisations non agricoles : à ne pas négliger Même si les quantités utilisées dans les jardins privés, espaces verts et voiries ne repré- sentent que 10 % des pesticides employés en France, leur impact est loin d’être négligeable car : ● les surdosages sont fréquents, ● les désherbants utilisés sur des surfaces souvent imperméables proches des voies d’écoulement vont directement contaminer l’eau. Ainsi, ils représentent près de 30 % de la pollution des eaux françaises par les pesticides ! ● dans les zones urbaines, ils contaminent un grand nombre de personnes. Pesticides de synthèse : un danger pour l’environnement et notre santé Une pollution généralisée de l’environnement L’eau En 2006, 90 % des rivières et 53 % des nappes phréatiques françaises étaient contaminées par les pesticides1. Au niveau de notre région, la plupart des rivières sont concer- nées par la présence de produits phytosanitaires. Entre 2004 et 2007, 115 molécules différentes ont été identifiées dans nos cours d’eau. Les herbicides représentent la majorité de ces détections. Au niveau du du Département des Alpes de Haute Provence, les principaux cours d’eau sont touchés (Durance, Colostre, Lauzon). Le seuil de potabilité est fixé, sur les eaux brutes, à 0,1 ug/l par matière active et 0,5 ug/l pour la somme des matières actives. 15 % des échantillons prélevés dans la Durance sont non conformes aux normes de potabilité, 12 % en ce qui concerne le Colostre et 25 % pour le Lauzon. Les teneurs en herbicides sont la principale cause de dépassement du seuil particulier pour le glyphosate et son métabolite l’AMPA. A noter que pour le Colostre la par- tition est égale entre les molécules d’herbicides et d’insecticides. 1Source IFEN 2006 2Source INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) 3Union Européenne 2006 4Source Agreste 1997 2 L’air 25 à 75 % des quantités épandues sont emportées par le vent. D’après une étude réalisée à Rennes en 1995, 60 % des analyses de l’eau de pluie dépassaient le seuil autorisé2. Les aliments 48 % des aliments français contiennent des pesticides et 4 % dépassent des «Limites Maximales en Résidus (LMR)» et sont donc non conformes à la réglementation3. A savoir : ● Le seuil de conformité dans les aliments est de 0,1 mg/kg soit 1 000 fois plus que pour l’eau potable ! ● Un verger de pommiers reçoit en moyenne 27 traitements par an et la vigne 20 !4 Traitement des eaux potables : Le prix fort pour le citoyen consommateur ! D’après la Ville de Munich, la politique d’aide à l’agri- culture biologique sur son bassin versant a un coût 23 fois inférieur à un système de dépollution (moins de 0,01 € /m3 contre 0,23 € /m3). 3 Un problème majeur de santé publique De nombreuses études démontrent aujourd’hui que les pesticides ont des effets à plus ou moins long terme sur notre santé et sont impliqués dans de nombreu- ses maladies dites de civilisation. Toxicité aiguë Les pesticides peuvent entraîner des intoxica- tions aiguës des utilisa- teurs et des personnes fortement exposées. Elles se traduisent princi- palement par des affec- tions dermatologiques et respiratoires (irrita- tions, brûlures, difficultés à respirer), des problè- mes digestifs (vomisse- ments, maux de ventre) et neuromusculaires (maux de tête, troubles de la vue, vertiges). Le corps humain concentre les pesticides De nombreux pesticides comme les organochlorés ont la propriété de s’accumuler dans les graisses et en particulier dans notre corps. Cette bioaccumulation s’amplifie : ● tout au long de la vie, ● de génération en génération : transmission par le cordon ombilical puis le lait maternel, ● le long des chaînes alimentaires : les prédateurs, dont l’homme fait partie, sont donc les plus contaminés. 30 ans après son interdiction, on trouve encore du DDT dans le lait maternel ! ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ 7Source Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) Une menace pour la biodiversité Les pesticides affectent aussi l’ensemble de la faune et de la flore : ● les insectes et en particulier les auxiliaires, comme les abeilles, sont les plus touchés de façon directe par absorption, ingestion ou respiration, ● les reptiles et les amphibiens, mais aussi les oiseaux et mammifères sont victimes de bioaccumulation, de l’eau polluée ou de la réduction des disponibilités ali- mentaires. Certains rapaces par exemple ont décliné car leurs œufs sont devenus cassants et non viables à la suite de l’accumulation de pesticides dans leur corps. La population d’hirondelles a fortement chuté en particulier par manque de nourriture suite à l’utilisation généralisée des insecticides. 4 Toxicité chronique En s’accumulant dans notre organisme, les pesticides augmenteraient les risques de certains cancers et de certaines maladies neurologiques ; ils affecte- raient les fonctions de reproduction et entraîne- raient une baisse de la fertilité masculine. ● 92 matières actives utilisées comme pesticides dans l’Union Européenne sont classées cancérogènes possibles ou probables, ● 27 fois plus de risques d’infertilité pour les femmes qui les manipulent, ● 2 fois plus de leucémies chez les enfants qui y sont exposés, ● 5 fois plus de maladies de Parkinson chez ceux qui les utilisent7. Jardiner Prévenir plutôt que guérir Le jardinage biologique sans utilisation de pesticides de synthèse ne dis- pose que de très peu de méthodes curatives. Le jardinier devra donc faire en sorte d’anticiper au maximum l’apparition des problèmes. 5 sans pesticides : les grands principes ●Voir lexique page 31 Cercle uploads/Sante/ livret-pesticides-bio.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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