La Règle d'Abraham Revue semestrielle N° 29 Juin 2010 ARCHE Le sein d'Abraham P

La Règle d'Abraham Revue semestrielle N° 29 Juin 2010 ARCHE Le sein d'Abraham PIERRE DELABATY Métiers d'Orient et d'Occident MAX GIRAUD Un traité du Shaykh al-Akbar sur la constitution de l'Homme universel PATRICK GEAY Hommage à l'historienne Anne Lombard-Jourdan Comptes rendus ISSN 1274-2228 13 € La Règle d'Abraham Principalement consacrée à l'étude des traditions ésotériques issues des trois Révélations monothéistes Les textes publiés n 'engagent que la responsabilité de leurs auteurs Directeur de la Rédaction PATRICK GEAY Secrétaire général RICHARD LAMARCHE RÉDACTION - SECRÉTARIAT "La Tuilerie" - 51140 MUIZON (France) Téléphone 03 26 02 97 07 / Télécopie 03 26 02 98 44 www.regle-abraham.com ABONNEMENTS - EDITION - DIFFUSION EDIMT 4, rue Basfroi - 75011 PARIS Tél./FaxOi 48 87 42 98 www.editionsarche.com Prix du numéro : France 13 € ; Étranger 15 €. Abonnement d'un an (2 nos) : France/Europe 24,50 €. Autres pays : 26 €. Abonnement de soutien : 46 €, 14" année La revue paraît en Juin et en Décembre Secrétaire de Rédaction : STéPHANIE LAMARCHE Q ///.,(- en/utfp* : PCA CJm/tivjj/o/i : Imprimerie Ingrat" s.r.l. - Milano La Règle d'Abraham N° 29 Juin 2010 Sommaire PIERRE DELABATY Métiers d'Orient et d'Occident 3 MAX GIRAUD Un traité du Shaykh al-Akbar sur la constitution de l'Homme universel 43 PATRICK GEAY Hommage à l'historienne Anne Lombard-Jourdan 64 Comptes rendus 69 AMOR EST NON MINOR LSTL TllUS Ntifïiïj in. Le orJi>fcn>almAmice.j liieiïo : Ukimis etjfrimisjunl in, œmazjwrj Jn. &4an §&uÀJ(fmm£ nim.% in iU&/ 1 &zP'tfcfft Mr^râ oAr £cr fctiztj M %çin.fonia-&ck &rdnûi^J'iuic&: | (Jx.^&icacr liel'èimùh ôr^eizt. E D T O R I A \ / ' a fonction universelle des métiers traditionnels était de o < y permettre à la fois une spiritualisation de l'espace et plus fondamentalement, une transformation intérieure de l'être, comme le montre la comparaison nécessaire entre ini- tiations de métiers orientaux et occidentaux. Parmi les nombreuses dénominations de la Réalité Muham- madienne, Voile Suprême de Dieu, on trouve celle d'Intellect premier, d'Esprit saint et d'Homme universel, sujet d'un petit traité d'Ibn Arabî dont nous publions une traduction inédite par les soins de Max Giraud, sur plusieurs numéros. P. GEAY M É T I E R S D ' O R I E N T E T D ' O C C I D E N T Structure commune des textes orientaux et occidentaux réglementant les métiers R ené Guenon, lorsqu'il a évoqué la déviation de l'Occi- dent moderne qui a eu pour effet de l'éloigner de la norme traditionnelle encore représentée, à son époque, par l'Orient1, a souvent fait remarquer que cet éloignement n'a pas toujours existé, et qu'à « certaines époques, dont la plus proche de nous est le Moyen Âge, l'esprit occidental ressem- blait fort, par ses côtés les plus importants, à ce qu'est encore aujourd'hui l'esprit oriental, bien plus qu'à ce qu'il est devenu lui-même dans les temps modernes »2. À d'autres occasions il n'a pas exclu, pour ce qui concerne une rénovation des sciences traditionnelles perdues en Occident, que « lorsqu'on aura les données indispensables pour comprendre, c'est- à-dire lorsqu'on possédera la connaissance des principes, on ne pourra pas s'inspirer dans une certaine mesure de ces sciences anciennes, aussi bien que des sciences orientales, puiser dans les unes et dans les autres certains éléments uti- lisables, et surtout y trouver l'exemple de ce qu'il faut faire pour donner à d'autres sciences un caractère analogue ; mais il s'agira toujours d'adapter, et non de copier purement et 1. La situation n'est plus la même actuellement car l'Orient, malgré quelques résistances, a emboité le pas à l'Occident. 2. La Crise du monde moderne, ch. 2. 4 PIERRE DELABATY simplement »3. Ce qui est affirmé au sujet des sciences tradi- tionnelles peut l'être aussi des métiers 4, puisque René Guenon a constaté que c'est dans ce domaine que l'Occident possède encore des initiations, ce qui leur donne un avantage par rap- port à certaines sciences, et arts, presque entièrement perdus. Les rapprochements que l'on peut effectuer, à la lumière des textes qui nous sont parvenus, entre les initiations basées sur les métiers en Orient et en Occident, sont donc de nature à inspirer ceux qui cherchent sincèrement à revivifier ces métiers dans un sens conforme à la conception traditionnelle. D'autre part, est-il besoin de préciser que l'intérêt que Guenon portait aux métiers n'était pas d'ordre seulement "théorique" ? Il nous semble en effet particulièrement important de rappe- ler que, d'après une mention faite p a r Denys Roman, « Gué- non a pu être initié Compagnon imprimeur dès qu'il eut rédigé des textes destinés à l'impression »5. Les sciences traditionnelles, « c o m m e les arts et métiers, qui traditionnellement ne sont qu'une seule et m ê m e chose »6, peuvent prendre des aspects divers, selon les temps et les lieux, en épousant la forme d'expression d'une tradition par- ticulière mais, c o m m e ils dérivent tous des principes méta- 3. Orient et Occident, 2e partie, ch. 2. L'expression : « connaissance des principes » doit être entendue au sens fort, car elle ne se limite pas à une vue seulement théorique, toute revivification efficace d'une science traditionnelle étant impensable sans la présence de l'Esprit. 4. Cf. Mélanges, p. 71. 5. « Pour le service de la Vérité », Aurores, avril 1983, p. 3. On sait que « les Maçons "opératifs" étaient exclusivement des hommes de métier [qui] "acceptèrent" parmi eux, à titre honorifique en quelque sorte, des personnes étrangères à l'art de bâtir ». Il est moins répandu que le Compagnonnage fit de même, et c'est parce qu'il en avait une connais- sance "directe" que Guenon écrira que « les imprimeurs (dont le rituel était constitué, dans sa partie principale, par la "légende" de Faust) "acceptèrent" tous ceux qui avaient quelque rapport avec l'art du livre, c'est-à-dire non seulement les libraires, mais aussi les auteurs eux- mêmes » Aperçus sur l'initiation, ch. 29 ; cf. aussi Écrits pour Regnabit, p. 18, n. 1. 6. Etudes sur l'Hindouisme, p. 112. MéTIERS D'ORIENT ET D'OCCIDENT 5 physiques de la Tradition ; ils révèlent une unité que l'on peut facilement constater dès lors qu'on fait les rapprochements adéquats. Ces sciences, arts et métiers, étant aussi tous ins- crits dans la nature profonde de l'homme - sinon il lui serait impossible d'en prendre conscience - et l'homme ayant incontestablement, malgré les différences historiques et géo- graphiques de ses manifestations, une structure fondamen- tale unique, il est normal que, dans des circonstances ana- logues et avec des intentions analogues, les sciences, arts et métiers qui lui sont inspirés se ressemblent, parfois jusque dans les détails, le principe d'inspiration étant, de plus, comme nous venons de le rappeler, unique. C'est ce que l'on perçoit immédiatement à la lecture des textes occidentaux et orientaux codifiant les métiers. L'étude qui suit prendra appui principalement, du côté occidental, sur les documents dont l'origine est le Compa- gnonnage et la Franc-Maçonnerie 7, puisque ces derniers sont les plus nombreux et les plus complets qui soient à notre dis- position et, du côté oriental, sur les traductions de ce qu'on appelle les Risâlât des métiers qui étaient encore en vigueur, dans certains pays de l'aire islamique, il y a quelques dizaines 7. Nous passons outre les objections de certains "historiens" qui esti- ment que les documents anciens, datant d'avant l'institution de ce qu'on appelle la "Maçonnerie spéculative", ont été "annexés" par cette der- nière et n'auraient, en fait, aucun lien organique avec elle, car cela est loin d'être démontré selon les règles mêmes de la "science historique". De plus, dans la mesure où la Maçonnerie actuelle possède bien une initiation transmise régulièrement, et du fait de la complexité des élé- ments qu'elle intègre, comme l'ont confirmé René Guenon et les initiés d'orientation spirituelle, le maçon, selon sa situation et ses tendances, peut prendre appui, pour sa méditation et sa progression initiatique, sur tout support qui est, d'une manière ou d'une autre, en affinité avec cette initiation ; ce support devient, de fait, un élément maçonnique, d'où l'idée qu'il peut y avoir une Maçonnerie "hermétique", une Maçonnerie "chevaleresque", une Maçonnerie "templière" etc. On ne peut pas en dire autant de nombre d'éléments mis en avant dans une certaine Maçonnerie moderne qui n'est plus "constructrice", mais véritablement "destructrice". PIERRE DELABATY MéTIERS D'ORIENT ET D'OCCIDENT d'années. Ces documents proviennent des régions qui s'éten- dent de la Turquie à l'Afghanistan et au Pakistan actuels. Ils recouvrent ce que l'on n o m m e futuwwah (terme qui vient de fatâ, "jeune homme", "héros") que l'on pourrait considérer c o m m e une spiritualité liée à l'action et à la partie "active" de la vie d'un h o m m e 8 . Nous ne nous proposons pas d'envisager les aspects histo- riques, sociologiques, politiques, etc., de ces textes ; nous les prendrons tels quels, pour en tirer des informations dégagées le plus possible des contingences de lieu et de temps 9. Nous sommes bien persuadé que tous ces documents peuvent avoir été mis uploads/Science et Technologie/ la-regle-d-x27-abraham-n029-pdf.pdf

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