15/10/01 28/11/03 DIATRIBE D’UN FANATIQUE Flaubert, lettre à Louise Colet, 23 j

15/10/01 28/11/03 DIATRIBE D’UN FANATIQUE Flaubert, lettre à Louise Colet, 23 janvier 1854 : « Bédouin, tant qu’il vous plaira ; citoyen, jamais (...) Ah ! ah ! » L’attaque de New York est une simple leçon de philosophie à coups de marteaux. ˺ • Une leçon de foi ˻ • L’apothicaire Revel ˼ • Pendant ce temps l’enculiste s’interroge ˽ • Deux hilarantes publicités ˾ • Résumé ˿ • Une stratège d’Attac ̀ • Voilà pourquoi les Chinois comprennent ́ • On peut comprendre qu’un pauvre veuille devenir milliardaire ̂ • Le premier amendement de la constitution américaine est une chose admirable ̵ • Les Américains vivent dans le plus petit pays qui soit ˺ ̵ • A la stupéfaction générale, Ben Laden a déclaré ce monde mauvais ˻ ̵ • Je disais donc ˼ ̵ • Moralité ˽ ̵ • Je suis redevable à Ben Laden ˾ ̵ • Résumé à nouveau ˿ ̵ • Conclusion ̀ ̵ • Notes Arthème Fayard, 1959 « En outre, nous enlevons à des hommes des forces profondes qui leur sont propres, sans leur donner rien en échange, que des formules abstraites et des ambitions amères. A la vérité, devant le matérialisme habile, sordide, brutal, qui s’affirme dans l’Univers entier, seule peut se dresser la puissance de l’Esprit. Cette puissance est, pour mieux dire, celle de la Foi qui hausse le destin humain à la vie surnaturelle, lui rend l’espoir en une justice dont la base est l’amour et non la haine. Sur ce domaine, et là seulement, l’entente peut et doit se faire. Elle est indispensable à la lutte menée par ce que l’on est convenu d’appeler le Monde libre. » Avertissement de l’auteur. UNE LEÇON DE RÉEL UNE LEÇON DE SENS UNE LEÇON DE SENS L’utilitarisme est un nihilisme L’épicerie est un nihilisme Les besoins ont remplacé le besoin de sens Les Arabes fanatiques qui ont bombardé New York ont nécessairement de sérieux et puissants motifs. On ne bombarde pas New York négligemment, par distraction ou pour le seul plaisir de nuire. Il suffit de regarder une photographie de Koweït City pour comprendre la colère d’un Arabe. Ça donne envie de bombarder. Voilà le résultat de deux siècles d’épicerie. Voilà pourquoi Balzac était monarchiste et Stendhal aristocrate bien que l’Amérique eût déjà les deux Chambres. Aujourd’hui, ma religion est faite. La proposition « l’économie existe » est un non-sens (référence à une discussion en cours sur mon site : Réponse à la chienlit gauchiste). C’est un non-sens de parler d’économie comme on le fait à tout moment dans le poste et dans les journaux ; et un non-sens intéressé. Demandez-vous à qui le crime profite. C’est un non- sens de prétendre, comme le gros bourgeois Revel, que les hommes vivent pour manger même s’il leur arrive de manger et même, pour la plupart, de ne pas manger. C’est pur nihilisme. L’utilitarisme est la dénégation de toute foi. L’utilitarisme est un nihilisme. Il n’est donc pas étonnant qu’il révère l’économie, c’est-à-dire rien, nulle chose selon l’étymologie. Même les bêtes ne vivent pas ainsi. Les Arabes fanatiques vivent pour leur foi et le prouvent en mourant, même si de temps à autre, ils s’offrent une petite bière avant de se suicider (avant d’en offrir généreusement de nombreuses autres). Ils sont un déni de l’utilitarisme, un déni du nihilisme. Ils prouvent, dans ce monde du nihilisme et des pédés mariés que des hommes sont encore capables de mourir pour leur foi. Voilà ce qu’est le potlatch. Voilà enfin ce qu’est l’acte surréaliste le plus simple. Voilà Dada de retour : c’est le suicide de Vaché puissance douze et demi (pour le nombre) et de Rigaut (pour la précision). D’ailleurs c’est le diminuer que de qualifier cet acte de surréaliste et c’est l’insulter en lui prêtant la prétention propre aux artistes (même s’il est aussi une réussite esthétique. Ben Laden est un artiste malgré lui, en toute modestie devant Allah). C’est un acte de foi dirigé contre la rationalité manchestérienne qui est totale absence de rationalité et de sens, c’est-à-dire pur nihilisme. Des bédouins bombardent New York ! Dans un monde de la résignation et de l’impossible, cet extraordinaire événement revêt la splendeur d’un miracle et appelle l’allégresse qui sied aux miracles. Miraculeux parce que réel dans un monde irréel ! Dans un monde irréel, où jamais aucun événement ne se produit — autre que commercial. Les événement sont remplacés par de pseudo événements, par des spectacles, comme disait l’autre. C’est donc la société des spectacles et non la société du spectacle. Il n’y a pas de spectacle général. C’est précisément le vide d’événements, la pléthore de faits et de besoins, qui nécessitèrent l’invention d’une nouvelle industrie de création de pseudo événements, de caqueteurs de pseudo sens. De même le vide d’événements, qui n’est autre que le vide de sens, appelle l’événement. Souvenez-vous du calme qui précéda la tempête de 1968. Je présume que le bédouin Ben Laden fut particulièrement choqué par le nom ridicule (comme sont ridicules tous les noms des opérations militaires américaines, ce qui n’empêche pas ce ridicule de tuer beaucoup et à haute altitude) de l’opération Tempête du désert. Il y répondit par une tornade des aéronefs, Stürmer und Tornados —, le réel revêt un aspect miraculeux. Un monde irréel n’est pas un monde sans choses, les choses pullulent (bien distinguer les choses des faits, lisez Wittgenstein), mais un monde sans événements. Ce n’est pas de la réalité des choses dont il est question mais de la réalité du monde. La perfection d’exécution de cette opération (du Saint Esprit ?) dans un monde de coups foireux et de catastrophes est proprement miraculeuse. Les mains invisibles et sures qui guidaient les bolides étaient animées par la foi. Une telle foi est inconcevable dans un monde sans foi. D’où le côté miraculeux. Le chameau ne saurait passer par le chas d’une aiguille, mais un Boeing 757 peut entrer au Pentagone par la fenêtre du premier étage sans enfreindre les lois de la physique. Cependant, quoi de plus simple, de plus évident et de plus rationnel que de fervents croyants veuillent annihiler le nihilisme bourgeois. « Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. » Ce nihilisme attire la foi comme le paratonnerre la foudre. Il faut, comme toujours, séparer l’acte de ses intentions, buts et phraséologie. Dans ce monde leurs actes dépassent toujours les intentions des hommes. Quels que soient les buts de Ben Laden, cet acte dépasse ces buts et les paroles qui l’accompagnent (fort peu de paroles de toute façon, elles sont inutiles tant le sens de l’acte est évident). C’est un acte surréel dans la mesure où il prouve, par sa simple qualité d’événement, la totale irréalité du monde manchestérien, totalement dénué d’événements. De même que l’on dit fume c’est du belge, les Arabes ont dit à leur brutale manière fume c’est du réel. C’est une leçon de réalité. Jamais, dans toute l’histoire de la philosophie, ne fut administrée une telle leçon de réel, une telle leçon de sens, une telle leçon d’antinihilisme, non pas leçon de ténèbres mais leçon d’impensable : des gens sont encore capables de mourir pour leur foi tandis que le nihiliste en bon nihiliste risque sa vie pour rien : il fait du saut à l’élastique ; il existe encore des gens qui ne se résignent pas, sinon à Allah. J’admets que l’on se résigne à Allah mais je n’admets pas que l’on se résigne à rien — se résigner à rien est la stricte définition du nihilisme. Le nihilisme est le véritable obscurantisme qui prétend aux lumières. Voyez la morgue désinvolte de Piotr Stépanovitch chez le gouverneur ou de l’ignoble Glucksmann à la télévision. Le nihilisme, c’est quand les besoins ont remplacé l’espoir et le sens. Les besoins n’ont pas de sens, ils sont ce qui reste quand on a ôté le sens. C’est aussi une définition de la bourgeoisie. Les faits n’ont pas de sens, les événements en ont. C’est ce qui les différencie. Ainsi, des bédouins bombardent New York, c’est un événement ; les États-Unis d’Amérique attaquent l’Irak, ce n’est que la routine, ce n’est que l’épicerie poursuivie par d’autres moyens États-Unis d’Amérique attaquent l’Irak, ce n’est que la routine, ce n’est que l’épicerie poursuivie par d’autres moyens (en fait, c’est l’État du Texas qui attaque l’Irak. Dallas ! ton univers impitoyable). Dans un monde irréel, il n’y a que des faits. Dickens, goguenard, dans les Temps difficiles (vous devinez desquels il s’agit), fait seriner par son Mr Gradgrind, féru de Bentham, « Des faits, des faits, des faits ! » Les bourgeois, dont le gros Revel, aiment beaucoup les faits, mais aussi beaucoup les paroles pieuses —. La leçon est claire : assez de bla-bla, assez de futilité, assez de prix Nobel, assez de trottinettes, assez d’actes citoyens, assez de pédés mariés — les pédés Labiche, ils vont enfin pouvoir se cocufier comme tout le monde ! (D’ailleurs, ça y est, l’un de uploads/Religion/diatribe-d-x27-un-fanatique.pdf

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  • Publié le Apv 26, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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