UNIVERSITATEA BUCUREŞTI FACULTATEA DE LIMBI ŞI LITERATURI STRĂINE LUCRARE DE DI

UNIVERSITATEA BUCUREŞTI FACULTATEA DE LIMBI ŞI LITERATURI STRĂINE LUCRARE DE DIPLOMĂ LE RENOUVEAU SPIRITUEL À L’APOGÉE DU MOYEN ÂGE : L’ « ÉPOPÉE» FRANCISCAINE Îndrumător ştiinţific: Prof. Univ. Dr. Luminiţa Ciuchindel Absolventă: Pleşanu Mihaela Nicoleta Lăcrămioara 2007 2 Sommaire Introduction....................................................................................................................3 I L’époque de saint François..................................................................................5 A) L’Église catholique entre gloire temporelle et décadence et renouveau spirituels.......5 B) La société occidentale à l’apogée du Moyen Âge......................................................15 II L’ « Épopée » franciscaine..............................................................................22 A) La vie de saint François : un destin hors de commun.................................................22 B) Le début des ordres franciscains.................................................................................31 III L’héritage spirituel et culturel du Poverello............................................40 A) Ses vertus....................................................................................................................40 B) Ses écrits.....................................................................................................................49 C) Sa légende...................................................................................................................59 Conclusion.....................................................................................................................69 Bibliographie................................................................................................................71 Appendice......................................................................................................................73 3 Introduction Depuis la nuit des temps, des hommes qui se sont élevés au dessus des autres par leurs qualités exceptionnelles et par un destin hors du commun ont imprimé un cours particulier à l’Histoire, réussissant par leur force de caractère à mobiliser les foules à la poursuite d’un idéal temporel ou éternel. Les principales formes sous lesquelles s’est cristallisée la figure de ces élus dans l’imaginaire collectif au Moyen Âge, sont celles du saint, du preux chevalier ou du clerc (savant érudit ou visionnaire passionné). Depuis l’Antiquité et jusqu’à l’Époque postmoderne, à chaque grande étape de l’Histoire de l’humanité correspondent de tels personnages emblématiques qui sont à l’origine de toute conquête majeure territoriale, culturelle ou spirituelle. Parmi ces hommes extraordinaires, nous avons choisi de porter notre attention et nos recherches sur un personnage qui a marqué en profondeur l’histoire du christianisme et, dans une certaine mesure aussi l’histoire de la littérature, à partir du XIIIe siècle : saint François d’Assise. À travers l’étude de la situation de l’Église catholique et de la société occidentale au XIIe et aux débuts du XIIIe siècle, de la vie du saint et du début des ordres qu’il a fondés nous allons mettre en évidence le rôle décisif qu’il a joué dans une période de crise des valeurs. Ensuite, connaissant mieux ses vertus, nous pourrons comprendre pourquoi dans l’imaginaire collectif il est resté comme un parfait imitateur du Christ. Nous allons enfin découvrir l’énorme héritage spirituel et culturel qu’il nous a laissé et qui lui assure et lui assurera à jamais une place d’honneur dans tous les cœurs épris de bien, de beau et de vrai. Notre regard se veut historique et critique, dans le sens où les faits rapportés sont attestés par divers documents de l’époque, sur la base de témoignages dignes de foi et ce sont des vérités généralement admises par les croyants comme par les non croyants, par la plupart de ceux qui se sont intéressés de près ou de loin à l’histoire du saint. Il ne sera donc pas question des miracles qu’il a accomplis où qui sont attribués à son intercession, à l’exception des stigmates dont ce serait vraiment une preuve de mauvaise foi de douter, vu la foule de fidèles qui, à la mort du saint, ont pu les voir et même les toucher et qui ont 4 rendu témoignage. Même en faisant abstraction de la multitude de ses miracles – autant de preuves de l’amour que Dieu lui portait et de sa foi profonde qui lui permettait de vaincre les lois de la nature – nous réussirons à voir réunis en lui les traits du saint, du preux chevalier et de l’écrivain inspiré par le feu divin : un personnage fascinant donc, de tous les points de vue. Si en ce qui concerne les faits rapportés nous aurons un souci d’authenticité, cela ne voudra pas dire que nous aurons la prétention d’une parfaite objectivité et d’un ton neutre. Ce ne serait, de toute façon, qu’une illusion car chacun voit les mêmes événements à travers les verres, plus ou moins déformants, de sa propre personnalité, là où ses connaissances, sa sensibilité et ses valeurs se font sentir en projetant une certaine lumière sur les faits et les personnages respectifs, en mettant en relief certains de leurs aspects et en dégageant certaines significations pour en éclipser d’autres. Nous verrons donc l’histoire de « l’épopée franciscaine » telle qu’elle apparait aux yeux d’une personne cosmopolite, fascinée par la rencontre de divers cultes et cultures, d’une chrétienne orthodoxe profondément marquée par l’idéal œcuménique, d’une grande amie de la nature, enfin, qui voudrait par là apporter un modeste témoignage d’amour et d’admiration au plus universel des saints et au protecteur des écologistes, saint François d’Assise. 5 I L’époque de saint François Pour se faire une idée exacte du rôle décisif que saint François a joué dans l’histoire de la spiritualité occidentale et pour bien comprendre les éléments de continuité et les éléments réformateurs de son activité au sein de l’Église et au service des pauvres et des affligés, il est important de bien le situer dans son temps. Nous allons donc, d’une part, dégager les principaux traits caractéristiques de l’Église d’occident au XIIe et aux débuts du XIIIe siècle, de ses rapports avec le pouvoir temporel et ses problèmes internes et d’autre part, nous allons voir quelles transformations subissait la société féodale à la même époque. A) L’Église catholique entre gloire temporelle et décadence et renouveau spirituels : En pleine époque féodale l’Église de Rome connut un enrichissement et une politisation extrêmes par l’essor de l’État pontifical et par l’accès des prélatures à la grande propriété foncière. Cette évolution avait commencé au XIe siècle avec la réforme grégorienne. Si, jusqu’à ce moment là, ce furent les rois et les empereurs à nommer les évêques et les abbés, et le pouvoir spirituel était pour cette raison soumis au pouvoir temporel, le pape Grégoire VII prit position contre cet état des choses, en revendiquant pour lui-même et pour les futurs successeurs de saint Pierre le droit d’investiture. L’empereur Henri IV ne se montra pas disposé à céder et ce fut le début de la Querelle des Investitures. Celle-ci aboutit en 1122 au concordat de Worms, signé par l’empereur Henri V et le pape Calixte II, qui confiait à ce dernier et à ses successeurs apostoliques le droit convoité. L’Église avait donc remporté une première victoire sur l’Empire dans cette lutte pour la suprématie sur la Chrétienté, ce qui n’a rien d’étonnant si on pense qu’elle disposait de deux efficaces armes spirituelles : l’excommunication et le pouvoir de délier les sujets de leur serment envers l’empereur. En même temps, la papauté fortifiait sa position en s’appuyant sur la théorie augustinienne des deux glaives et sur l’autorité juridique que lui confiait ce qu’on 6 appelait « la donation de Constantin » (Donatio Constantini*). Pour ce qui est de la théorie augustinienne, elle soutenait que les deux glaives représentant les deux pouvoirs, temporel et spirituel, procèdent immédiatement de Dieu qui les a données au pape qui, à son tour, a confié le pouvoir temporel à l’empereur à condition que ce dernier obéisse à la juridiction ecclésiastique. En ce qui concerne maintenant l’acte par lequel l’empereur Constantin Ier aurait donné en 324 au pape Sylvestre Ier et à ses successeurs la primauté sur les Églises d’Orient et l’imperium (pouvoir impérial) sur l’Occident, ce document était tenu à l’époque pour authentique et servait bien les intérêts de l’Église catholique. Celle-ci s’en était value, lors des Schismes avec les Églises orthodoxes (1054 et 1204) pour affirmer la primauté de l’évêque de Rome sur les autres patriarches et elle s’en servit par la suite pour affirmer sa suprématie par rapport à l’empereur. Une figure-symbole de cette Église arrivée au faîte de son pouvoir fut celle d’Innocent III1. Pape de 1198 à 1216, il entra dans l’histoire comme l’initiateur de la quatrième et de la cinquième croisade et du concile de Latran, comme celui qui a su imposer sa volonté à la plupart des rois et des empereurs européens de son temps, comme celui enfin qui a réprimé dans le sang les hérésies, mettant ainsi les bases de l’Inquisition mais qui a favorisé en même temps les mouvements religieux nouveaux, franciscain et dominicain. Pour ce qui est des croisades, elles furent fameuses, pour les raisons que nous allons voir, mais elles n’atteignirent pas leur but, c’est-à-dire la libération de Jérusalem des mains des infidèles. La quatrième croisade (1202 – 1204), commandée par Baudouin IX, comte de Flandre et par Boniface Ier de Montferrat, fut détournée de son but (l’Égypte) par les Vénitiens, qui l’amenèrent à se tourner contre Byzance, et elle aboutit au sac de Constantinople, en 1204, ainsi qu’à la constitution de l’Empire latin d’Orient, de la principauté de Morée et de l’empire maritime de Venise. La cinquième croisade est importante pour nous dans la mesure où saint François y participa, non pas en portant les armes, toutefois, mais en essayant de convertir les Sarrasins et tout particulièrement le sultan Melek-el-Kamel. Malheureusement, la prédication du saint n’eut pas l’effet * Ce fut l’humaniste Lorenzo Valla qui, en 1442, démontra le caractère apocryphe du document, qui en réalité daterait du VIIIe siècle. 1 Dictionnaire Encyclopédique du Moyen Âge sous la direction d’ André Vauchez, Lonrai, Cerf, 1997, Vol.I, l’article « Innocent III », Werner uploads/Religion/ tesi-di-laurea-in-francese-l-x27-epopee-franciscaine.pdf

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  • Publié le Jui 08, 2021
  • Catégorie Religion
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