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ppu ^^Aes ç^_,A3ci L'ARCHEVÊCHÉ DE PÉDACIITOÉ ET LE SACRIFICE DU FAON Lorsqu'en l'année 1900, je parcourus la région du Yildiz- Dagh, on « Mont des Étoiles » dont le cône puissant domine les hauteurs qui, au nord de Sivas, l'ancienne Sébastée, sé- parent le bassin de l'Halys de celui du Lycus, je fus surpris de trouver un nombre relativement considérable d'inscrip- tions chrétiennes dans les villages accrochés aux flancs ou nichés dans les replis de la vaste montagne. La présence de ces monuments de l'Église byzantine dans ce pays reculé s'expliqua lorsque le Père de Jerphanion (1) eut reconnu dans le nom d'un de ces villages, Bedochtôti, celui de Pédaclitoé ou Pédachtôn(2),qui devint le siège d'un archevêché autocéphale. Cet archevêché n'apparait pas dans l'histoire avant le Vlle siècle. Les actes dit Vl e concile, celui de 681, portent la signa- turc de 'lo)dîvi?ç int'ayonoç 'Hea;c;etovno'ÂEcoç ôevT^eaç 'A^- /£Evt ,aç, ceux du Vll e, qui se réunit à Nicée en 787, celle de Oedôwgog é7têako7ro^ D'autre part, les Notices épiscopales mentionnent à partir (1) G. nr, JrnrHANiON. Notes de géographie pontique, dans Mé- langes de la Faculté orientale de Beyrouth, V, 2- p., pp. 142-144. (2)La forme ^l?edachLoe» est la plus généralement usitée et paraît être primitive, maison trouve 110ax06n dans les notices épiscopales 11 r^' et X xâ' de Parthey (= GELZER, Ungedruckle Texte der No- tillac dans Abhandl. Boy. Akad. XXI, 3 : Munich, 1900, p. 592, il" 128).Le texte imprimé de 1 , a vie d'Athênogène (cf. infra) donne 0v^a- X06ij mais le Vaticimusgr. 819 saec. XI, a f. 513 Iv 17?jôaXO^i , t (au contraire f. 156 0 èv llnôaxOdl7) et les AA. SS. Juillet 1V, p. 219 ont traduit d'après ce manuscrit Monasterium Pedoclitonis. La forme HilêaXüü^i, parait être née d'une fausse étymologie qui rattacha le nom au grec ZMv ci terre ». Elle a donné le nom moderne Bédochtôn. (3) LEQUIEN , Orient christianus, 1, p. 437. SCH Document Ili 11111E E 11111 1 0000005405640 522 FR»U CUMONT du milieu du VIle siècle, parmi les archevêchès relevant di- rectement du patriarchat de Constantinople, 6 '11@a>c;.etov7rd- îe«)ç «oi IIqôaZOdqç (var. j7ilôaX O(7)v (1), 1,7nôaXOO'), OiôaZOdnç OvÂazoo ,i7ç) C). Lequien a déjà supposé que Pédachtoé dut son nom grec d'Héracleiopolis à l'empereur Héraclius, que ses campagnes contre les Perses conduisirent à plusieurs re- prises dans ces parages (3), et qui en particulier hiverna avec son armée près de Sébastée au nord de Malys en 625 (4). Aucun document antérieur au VII O siècle, ni civil, ni ecclé- siastique, ne fait mention d'une cité située dans la région du Yildiz-Dagh, et il n'est pas douteux qu'Héraclius a donné le rang de ville, en même temps qu'un archevéque, à un bourg qui s'était formé dans un canton resté longtemps purement rural (5). ^ Dés lors, nous aurons à nous demander comment cette bourgade a grandi dans l'âpre région montagneuse qui durant toute l'antiquité avait été dépourvue de toute agglomération urbaine. La réponse nous sera fournie par les actes d'un saint de Pédachtoé, gracieuse légende que les vieux bollaDdistes (l ) Cf. supra p. 521, ri. 2. (2) Les citations des Notiliae ont été chassées chronologiquement par le Père de Jerphanion ; la plus ancienneest l'Ecthesis du Pseudo- Epiphanc (milieu du Y] l^ siècle), (3) LrQUIrN, I.C. : c Civitas fuit ab Heraclio imperatore appellata, quo tempore adversus Persas bellum gerebat ». (4) TilEOPIIANE,à. 4116 (p.324,23 De Boor.: '0 Ôè Paor tXeÙç êneuvvd- eaç T6V éauwoe Âaàv aç —"cpdaTetap ndAty cUeunuEv mai nzedaaç Tôv 'AXvv norapôv èv r"Tn 70 Xi6eçc ôtéTetflev Uo y Tàv XF.tlit7)va. Cf. Mu- BALT, Citron. Byz., p. 281. (5) L'idée qui se présente d'abord à l'esprit est que que les mss. écrivent parfois 'Ilpax;.EdnoÂç (Parthey, notice 1, nû 75, etc.), désigne Sébastopolis du Pont (Soulou-Seraï), que les in- sêriptions (l. G. e Res Rom., 111, 111 : Tj)v Yai'llea et les monnaies Zefiaaw. 'IIQaX^,EOn. 1-11,AD, Il iSf. RUM. «appellent Fléracléopolis.Mais cette identitification est impossible, car les notices épiscopales nomment simultanément et distinguent nettement l'archevêché autocépliale d'Hêracleiopolis on Pêdachtoé et l'évêché de Sébastopolis, suffragant de Sébasitée. D'ailleurs le nom d'Hêracléopolis,, qui rappelait la dévotion de la cité à Hercule, semble ne pas avoir été conservé par Sébastopolis après la chute du paganisme,et celui d'Hêracleiopolis n'apparait,nous l'avons dit, qu'au VIl e siècle. LE SACRIFICE DU FAON A PÉDACHTOr^ 523 ont traitée avec beaucoup de dédain (1). Si le récit merveil- leux de ce martyre est, comme document hagiographique, d'une valeur plus que douteuse, on peut cependant en tirer des indications précieuses pour J'histoire du Pont (2).^ Selon le pieux auteur de cette passion, Athénogène était chorévêque et habitait le monastère de Pédachtoé au moment de la persécution de Dioclétien ('). Le gouverneur Philémar- que (4) envoya des soldats pour se saisir de lui, mais ils ne le trouvèrent pas à Pédachtoé et durent se contenter d'em- mener à Sébaste dix de ses disciples. Le lendemain, quand le saint rentra dans son couvent, une bielle, qui y était rieur- rie, se jetant à ses genoux, emprunta une voix humaine pour lui annoncer l'arrestation de ses compagnons. Athénogène court alors à Sébaste et accable de malédictions le gouver- neur, qui le fait jeter en prison. Le lendemain, les disciples refusant de sacrifier aux idoles, sont torturés et ont la tête tranchée.* Athénogène est aussi soumis à. divers supplices,maià il obtient d'être ramené à Pédachtoé pour y mourir. Lorsqu'il s'approcha du monastère, la bielle vint à sa ren- contre et se prosterna à ses pieds. Il pria Dieu alors qu'il accordât à cette douce bête de ne jamais tomber aux mains des chasseurs, ni elle, ni sa descendance, afin que chaque an- née elle même et les biches issues d'elle pussent venir offrir un faon pour être consommé en mémoire de lui. Le martyr périt par le glaive et son corps fut inhumé à Pédachtoé. Mais le jour anniversaire de sa mort, le 17 juillet, toujours une biche (1)AA. SS. Juillet, IV, p. 219. (2) Le texte grec de cette passion a été publié en 1897 par PAPA- DOPOULOS-KERAMEUS, 'Avdhxra araXvëAoytaç, t. IV, p. 252-257 . Cf. t. V, p. 401-402. Un résumé en est inséré dans le Synaxaire de Sirmond (Synax. ecel. Constant., éd. DELUHAYE, p. 826, 25 ss.) Il existe aussi de ces actes une traduction arménienne (publiée Vitae et passiones sanctorum, 1, p. 46-67), que je n'ai pu consulter. — Cf. aussi infra p. 524, n. 2. (3) LEQuiEN et les AA. SS. ont confondu à tort cet Athénogê.ne avec un autre martyr, cité par S. Basile (De Spiritu sancto c. 29). Ce saint, contemporain de Clément d'Alexandrie et qui périt par le feu, était l'auteur d'hymnes qu'on chantait dans les offices (cf. Smini. Dict. of Chr.biogr. s.v.) Il n'a rien de commun avec le nôtre. (4) On ne s'étonnera pas de ne pouvoir trouver ce Philémarque dans la Prosopographla imperii Romani. â24 tËA^,i CÜ140NY entre dans l'église où sont déposées les reliques, et au moment où on lit l'évangile, elle conduit jusqu'à l'autel un faon, puis se retire. Le jeune animal est alors sacrifié et mangé par Pas,- sistance dans un festin à la gloire du saint martyr (1). Que peut-on retenir de cette prodigieuse histoire? Tout d'abord on notera que les Actes donnent à Ailiénogène le titre de chorévêque, peut-être transmis par l'épitaphe de son tombeau (2), c'est-à-dire qu'il était un évêque rural, chargé des fonctions épiscopales dans les campagnes, tels qu'on les trouve en grand nombre en Asie Mineure,et en particulier dans la région de Sébaste C). Notre texte hagiographique apporte donc une heureuse confirmation de ce que nous re- marquions plus haut : à l'époque païenne il n'y avait pas de ville à Pédaclitoé. Les épitaphes chrétiennes de ce, diocèse ne menLionnent pas le chorévèque, mais elles nous donnent le nom d'un prêtre (n o 5) et d'un diacre (n o 3) qui faisaient par- tie de son clergé aux V e et Vi e siècles, car telle est la date de ces inscriptions. Si la passion grecque nous a conservé ainsi un titre certaine- ment authentique, ail contraire, quand elle fait vivre Athéno- .gène dans un monastère, elle transporte au Ill e siècle un état (1) Le synaxaire de Sirmond, dont le résumé remonte à une recension des Actes différente de celle publiée par Papadopoulos- Kérameus, a mieux conservé la tradition de ce banquet rituel que le texte complet, qui glisse volontairement sur ce point: Le Syna- xaire dit ey v£« L )ôy (lire vc^ Q 6v) "ovT£ç et avvet;.6ypévot r^wXoiJvzae e1g fflar Tofi dylov udetveoç. Les actes imprimés ont simplement dva;.Iax£waz bê Tô lÀou Z cigtov sig ôô^av Oeof, mai T65v àyfwYuaqT^Qwv. (2) Le Synaxaire de Sirmond d^ceri1e à Athênogëne le titre d' è,^l'amonoç, mais c'est par une simple négligence du rédacteur. Celui de chorévêque, que nous trouvons dans les Actes ( ObToç èni 'A- Tvyxdvwv ... CLX61 eV Illlôayod?i eV est confirmé par le vieux martyrologe syriaque, qui note à la date 24 juillet: « Antogonios kurepisqupo » (MartUr. Hiéron. cd. uploads/Religion/ cumont-archeveche-de-pedachtoe.pdf

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  • Publié le Sep 19, 2022
  • Catégorie Religion
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