STELLA ET LE LUTIN Par le Docteur Christian TAL SCHALLER Introduction Ce texte

STELLA ET LE LUTIN Par le Docteur Christian TAL SCHALLER Introduction Ce texte a pour but de faire souffler un vent de liberté, de gaieté et de conscience spirituelle qui s’avère aussi précieux en ce début de troisième millénaire ! Pour tirer le maximum de profit de ce récit, je vous invite à mettre de côté la “raison raisonnante” chère à Descartes pour activer l’hémisphère droit de votre cerveau, où résident vos facultés de réceptivité, d’imagination, de fantaisie, de magie et de connections avec les mondes de lumière. Laissez “STELLA ET LE LUTIN” parler à votre âme d’enfant pour vous rappeler que vous êtes, vous aussi, infini, immortel, éternel et universel ! Chapitre 1 - Dans la lumière Le jour de ses quinze ans, Stella fait une expérience extraordinaire. Tandis qu’elle se promène dans le parc proche de la maison où elle vit avec ses parents, elle voit soudain le monde autour d’elle devenir de plus en plus transparent et de plus en plus lumineux. Elle distingue alors la sève qui coule dans le tronc et les branches des arbres, elle voit les flux d’énergie vitale qui parcourent les corps des promeneurs et forment autour d’eux un halo scintillant, elle aperçoit des êtres de lumière et des anges aux grandes ailes qui se déplacent dans l’espace et elle entend une voix qui parle dans son cœur et lui apporte des messages de sagesse. Elle découvre aussi que tout ce qu’elle regarde est transformé par son regard, touché par une lumière merveilleuse qui accroît le dynamisme vital. Si elle observe un enfant, il commence à rire, si elle pose ses yeux sur un adulte, il ne peut s’empêcher de sourire, si elle aperçoit un oiseau, il se met à chanter. Stella se sent la créatrice d’un monde de clarté, pétillant de gaieté, de fantaisie et d’un bonheur aussi scintillant qu’une pluie d’étoiles. Bouleversée, elle rentre chez elle et raconte à ses parents ce qui lui est arrivé. Mais les propos de Stella ne les réjouissent nullement. Ils réagissent très mal en parlant d’hallucinations, de surmenage mental, de maladie psychique. Ils ont peur de ce que les voisins pourraient dire. - Mais je ne suis pas malade ! s’écrie Stella. Comme ses parents restent sourds, elle s’en va et se rend à la poste. Son cœur est déjà un peu plus lourd et la lumière qu’elle voit moins brillante. Chapitre 2 - Chez les fonctionnaires Au fonctionnaire qui lui sourit, elle tente d’expliquer : - J’ai découvert que je suis un être de lumière et que nous le sommes tous ! Je sais que Dieu parle à travers ma bouche. Il enseigne l’amour et la tolérance. Il me demande d’être son messager pour rappeler aux êtres humains qu’ils sont des êtres spirituels ! L’aimable postier ouvre tout grand la bouche et écarquille les yeux. Il se trouve devant un cas tout à fait inédit, insolite, un de ces cas dont aucun règlement postal ne fait mention. Après avoir imposé à ses neurones un effort démesuré, totalement inhabituel dans sa vie bien organisée, un effort désespéré pour trouver, dans quelque tiroir oublié de sa mémoire, une réponse adéquate, il bredouille : - Vous devriez peut-être vous adresser au bureau des affaires religieuses, c’est sûrement de leur ressort ! Stella s’y rend aussi tôt et se trouve en face des représentants des grandes religions, celles qui ont pignon sur rue, celles qui ont si bien réussi que plus personne n’ose les traiter de « sectes ». Ces doctes personnages sont tous habillés de noir et leur mine sévère ne présage rien de bien joyeux. Ils donnent plus envie de bailler et de soupirer que de rire et de chanter. Ils l’écoutent religieusement (c’est le cas de le dire) puis le plus vieux d’entre eux prend la parole, avec une voix caverneuse : - Mon enfant, tes propos ne sont pas sans rappeler ceux prononcés, il y a bien longtemps, par un nommé Jésus. Mais tu devrais savoir que ses idées novatrices lui ont valu de sérieux ennuis. Nous te déconseillons vivement de suivre ses traces. Pourtant, si tu persistes, tu auras peut-être la satisfaction posthume de te voir canonisée ou reconnue à posteriori comme un être d’exception. Mais nous attendrons que tu sois morte, car les prêtres de nos diverses institutions ne veulent pas courir le risque de pouvoir être contredits. Nous ne vénérons que des personnes dûment décédées. Évidemment certaines déjouent nos plans en faisant le coup de la résurrection. Mais, heureusement, c’est assez rare de nos jours. Quoi qu’il en soit, nos bureaux de lutte anti-sectes se chargent de ridiculiser et faire taire les messies et les prophètes qui osent mettre en danger l’ordre établi ! Chère enfant, ne perd pas ton temps à vouloir appliquer la volonté divine, contente-toi d’obéir aux consignes données par les autorités religieuses. Tu verras, c’est assez compliqué, mais les serviteurs de Dieu que nous sommes t’aideront à progresser de l’état de grand pécheur invétéré à celui de paroissien béni par l’Eglise. Stella soupire : - Mais vous ne comprenez pas ! Je suis un être de lumière et Dieu parle par ma bouche ! - Oui, je sais. Tu vas certainement nous dire de redevenir comme des petits-enfants pour entrer dans son Royaume. Nous connaissons le sujet. Nous avons écrit des livres et des livres pour expliquer ce que cela signifie et nous avons bâti, grâce à nos théologies sophistiquées, un ensemble sérieux et cohérent de concepts qui sont le pain béni des exégètes de toutes les confessions. De désespoir, Stella se met à pleurer à chaudes larmes. - Ne pleure donc pas ici, jeune fille, tu pourrais mouiller nos robes ecclésiastiques et nos tapis de prière. Contrôle tes émotions, ne fais pas l’enfant. Sois sage, que diable ! Tous les vénérables représentants des grandes religions froncent les sourcils et jettent des regards sévères à Stella pour qu’elle mette fin sur le champ à ce comportement déplacé. Une colère brusque s’empare de Stella qui s’exclame : - Vous n’êtes que des vieux barbons qui refusez la vie, qui tournent le dos à la lumière. Vous êtes sombres et tristes. Je veux partir d’ici ! - Mon enfant, dit le vieillard qui parle pour tous les autres, tu dépasses les bornes. Tu ne peux parler ainsi à des dignitaires officiellement reconnus et respectés. Nous devons te protéger contre toi-même, car ton comportement pourrait te mettre en danger. Et, d’un geste discret, le grand représentant des grandes religions fait appeler le psychiatre de service. En attendant sa venue, tous se taisent, et Stella se remet à pleurer comme une Madeleine, faisant planer la menace d’une véritable inondation sur les tapis de prière qui n’ont pas reçu un tel flot de larmes depuis bien des siècles. Le Docteur BREUD, médecin psychiatre assermenté depuis plus de trente ans, arrive en trottinant, sa mallette à la main. Il est chauve, bedonnant, assez débraillé et il cache ses yeux vitreux derrière des lunettes rondes comme les hublots des anciens scaphandres. - Où est la malade ? s’enquit-il aussitôt. Sa conscience professionnelle est tellement évidente qu’elle rend d’emblée tout débat inutile. Dès qu’il aperçoit Stella en pleurs, seule présence féminine dans cet aréopage de vieux messieurs, il sait à quoi s’en tenir. - Allons, jeune femme, dit-il d’une voix douce. Ne craignez rien. Tout ira bien. Je suis là. Je vais vous faire une toute petite piqûre. Vous ne sentirez presque rien et après vous vous détendrez et retrouverez tout votre calme. Stella s’écrie : - Je ne veux ni de votre calme ni de vos piqûres ! Je suis un être de lumière et Dieu… Elle n’a pas le temps d’en dire plus. Tous les représentants des grandes religions se jettent sur elle et la maintiennent clouée au sol pendant que le Docteur BREUD prépare sa seringue et lui injecte dans la fesse six centimètres cube du neuroleptique le plus récent mis au point par l’industrie pharmaceutique. Un produit efficace, un des plus beaux fleurons de la chimie toute puissante. Stella sombre aussitôt dans un profond coma qui rassure l’auditoire. Le sérieux et la gravité règnent à nouveau en maîtres absolus et le Docteur BREUD conclut, en nettoyant ses lunettes : - Je suis sûr qu’après quelques mois de traitement nous pourrons guérir cette jeune fille, lui redonner le goût d’une vie normale. Délivrée de ses phantasmes, elle pourra alors fonder une jolie petite famille avec de nombreux petits-enfants sages, des futurs paroissiens pour vous, Messieurs ! Très content de sa remarque subtile, le Docteur BREUD arbore un grand sourire qui lui vaut des regards glacés. Les représentants des grandes religions sont allergiques à toute forme d’humour. Ils considèrent que la gaieté, le rire et la fantaisie sont les maladies les plus dangereuses qui soient, celles qui pourraient mettre leur autorité en péril. Chapitre 3 - L’hôpital psychiatrique Trois jours plus tard Stella se réveille dans un univers tout blanc. Elle croit d’abord être au paradis, mais les propos des infirmiers, infirmières uploads/Religion/ stella-et-le-lutin.pdf

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  • Publié le Oct 04, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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