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1 La Lettre du Vicariat — No 2, décembre 2019 La Lettre du Vicariat No 2 — Déce

1 La Lettre du Vicariat — No 2, décembre 2019 La Lettre du Vicariat No 2 — Décembre 2019 I l est de la diaconie du Trône œcuménique de pourvoir au bon ordre canonique de l’Église afin qu’elle demeure le lieu du salut «pour toutes les nations» (Matthieu 28, 19) et tel est le dessein que nous poursuivons partout et pour tous. Il est aussi du ressort de notre ministère que les différentes traditions qui se sont enracinées en Europe occidentale au cours du siècle dernier puissent librement s’y épanouir et que leur floraison soit assurée aujourd’hui comme demain. C’est ainsi que l’unité et la diversité, au contraire de ceux qui veulent les opposer, peuvent et doivent concorder dans le témoignage symphonique de la foi orthodoxe. Dans notre sollicitude paternelle, nous n’ignorons rien des épreuves que vous avez traversées et des difficultés que vous rencontrez. Que le nouveau Vicariat, dont nous bénissons l’existence, soit placé sous le patronage de ces grands deux saints universels que sont Marie de Paris et Alexis le Juste, lesquels ont rappelé la primauté de la charité divine contre l’inhumanité, signifie combien la fidélité à leur exemple repré sente un guide : sans abandonner ce qu’ils étaient mais aussi sans s’enfermer dans un quelconque phylétisme, ils se sont offerts aux autres, se faisant «pain pour la vie du monde» (Jean 6, 51). Qu’ils vous soient une source constante d’inspira tion ! Nous-même les prions, avec vous, pour qu’ils intercèdent auprès du Christ-Sauveur. Nous leur demandons que, sous la conduite bienveillante du Métropolite Emmanuel, notre frère aimé et concélébrant dans le Saint-Esprit, prospèrent le riche héritage de langue, de liturgie et de pratique qui est le vôtre, de même que le principal legs spirituel de vos Pères fondateurs qui est d’attester d’une théologie vivante et d’une collégialité vécue associant clercs et laïcs. Il vous revient de manifester que la communion de toutes et de tous autour de l’unique eucharistie est le signe tangible du Royaume. De la sorte, la terre de France, qui nous est chère, continuera de contribuer à l’édification du Plérôme. Grande a été notre joie à rencontrer vos délégués. Leur visite au siège apostolique a confirmé le lien indissoluble de votre communauté à l’Église-Mère, laquelle vous assure en retour, par notre voix, de son soutien indéfectible, attentif à vos besoins et propice à vos attentes. En ce temps où nous célébrons la Nativité de notre Seigneur, le Dieu Homme qui s’est fait enfant désarmé pour renver ser le règne mortifère de la division et de la haine, nous adressons à chacun et chacune de vous ainsi qu’à tous vos proches, notre affectueuse bénédiction patriarcale, invoquant la miséricorde du Père Céleste afin qu’il fasse descendre sur nous tous sa grâce, Métropole de France Sa Sainteté le patriarche Bartholomée entouré de Mgr Emmanuel, père Serge Sollogoub à sa gauche et père Alexis Struve, Basile Kotschoubey à sa droite. ©Vicariat-2019 message de sa sainteté le patriarche bartholomée aux fidèles du vicariat aux révérends pères, aux moines, aux moniales et aux fidèles du vicariat de tradition russe sainte marie de paris et saint alexis le juste, message de noël 2019 de sa sainteté le patriarche œcuménique bartholomée I er ICI 2 La Lettre du Vicariat — No 2, décembre 2019 2 © Fresque de la Nativité, Paroisse Sts Constantin et Hélène - Bruges (B) Q uand la Bible dit que ce que Dieu crée est bon, rudement bon, fameux, elle annonce déjà l’Incarnation : ce que Dieu crée est fameux en ce sens surtout que son Fils pourra y devenir créature dans le sein virginal sans avoir à quitter celui du Père. C’est l’Incar nation qui explique la Création et non l’inverse. Quand le livre de la Genèse nous dit que l’homme fut créé à l’image de Dieu, nous devons comprendre : à l’image du Christ. C’est en contemplant son Fils que Dieu fait advenir à l’existence toutes choses. Et Dieu crée l’homme à l’image de l’Enfant dont nous fêtons à Noël la naissance, et pour que l’homme ressemble à ce Nouveau-né-là. C’est aussi bien assigner à l’homme comme destinée de recevoir le saint Esprit dont le Fils est le Réceptacle éternel et donc, ici-bas, le Dispensateur obligé. La dignité du chrétien réside tout entière dans le fait qu’en consentant, par amour fou de nous, à devenir l’un de nous, Dieu, en la personne divino-humaine de son Fils s’est fait créa ture et a accepté, lui le Créateur, d’être conditionné, à l’instar de toute créature. Mais, s’ils représentent le Créateur devenu créature, nos iconographes soulignent que cet homme-là est o Ων, Celui qui est, ce qui s’appelle être pour de bon, et non pas plus ou moins, Celui qui, au rebours de ce que nous ne cessons de faire, ne fragmente pas la nature humaine. Mais affirmer que Dieu s’est enraciné dans la nature humaine que le divin a consenti à participer à l’humain, c’est dire que même dans le pire des criminels, il y a du divin, une capacité à ressembler à Dieu, à être divinisé. En la revêtant, Dieu a divinisé la nature humaine, il a honoré l’homme d’une dignité infinie. Chaque fois qu’un être humain est humilié, torturé, traité comme une marchandise ou une monnaie d’échange, chaque fois qu’une femme est brutali sée ou violée, quand la peine de mort est infligée au moyen d’une seringue par des bien-pensants qui n’ont à la bouche que le nom de Dieu mais qui sont insensibles à l’inhumanité de l’attente dans les couloirs de la mort, dans tous ces cas, la gravité des actes criminels ainsi commis, est directement proportionnelle à la dignitas que proclame Léon le Grand et qui est admirablement évoquée par Boulgakov lorsqu’avec une sainte audace il écrit que l’homme est un dieu créé. Et si tout homme est, en ce sens très précis, un dieu, c’est-à-dire créé pour être divinisé par le saint Esprit, tout homicide est une atteinte à la part de divin que Dieu a mise en l’homme en le créant à son image et afin qu’il parvienne à lui ressembler. réflexions sur la fête de la nativité par le père andré borelly († 2017) Extraits des livrets catéchètiques de père André À l’invitation de Sa Toute-Sainteté le patriarche Bartholomée, nous nous sommes rendus du 16 au 18 décembre au siège du patriarcat afin de présenter le pro jet de Vicariat en France. La délégation était composée des pères Alexis Struve et Serge Sollogoub ainsi que de Basile Kotschoubey, membre du conseil paroissial de l’église Notre-Dame-du-Signe à Paris (bd Exelmans). La rencontre s’est tenue en présence du métropolite Emmanuel. Après nous avoir souhaité la bienvenue, Sa Sainteté a souhaité savoir précisé ment quelle était la situation. Au-delà des chiffres et des statistiques que nous avons présentés, nous avons décrit, chacun à notre tour, les difficultés humaines et les blessures auxquelles étaient confrontés les paroisses et les fidèles ainsi que les prêtres en charge de les conduire. Sa Sainteté a été sensible à cette situation, pour autant il a réaffirmé la nécessité d’une organisation ecclésiale plus conforme aux canons. Nous avons également longuement évo qué le projet de Vicariat de tradition russe sainte Marie de Paris et saint Alexis le Juste. La coopération avec le métropolite Emmanuel nous permet aujourd’hui de construire une structure nouvelle avec le souci d’associer le plus grand nombre dans son élaboration afin qu’elle perpétue l’esprit de notre archevêché. Sa Sainteté a réaffirmé que nous pourrons conserver notre autonomie pastorale, liturgique et administrative. Nous avons souligné l’importance, à notre sens, de la mission du patriarcat œcuménique dans la résolution du pro blème de la diaspora et assuré sa sainteté de notre volonté d’y contribuer. Notre Vicariat souhaitait s’inscrire pleinement dans cette dynamique de l’affirmation de notre localité et de notre présence en Europe occidentale. À ce titre, nous avons également souligné notre souhait de maintenir et de développer des liens avec les communautés du patriarcat qui se trouvent dans les autres pays d’Europe occidentale. À la fin de l’entretien, qui a duré un peu plus d’une heure, sa Sainteté nous a encouragés dans cette voie et a évo qué de lui-même la possibilité que nous ayons à la tête de notre entité un évêque vicaire. Cela se fera lorsque la situation sera stabilisée et les passions calmées. À l’issue de l’entretien, le patriarche nous a invités à partager son déjeuner. Le len demain matin, à l’occasion de la fête de saint Sébastien, Sa Sainteté a présidé la liturgie dans une petite église de la ville. Cette visite a permis de prendre de nom breux contacts informels et de se familia riser avec la vie du patriarcat localement dans l’accomplissement de son service dans l’Église. Cela nous a convaincus de l’importance de maintenir des liens réguliers. Archiprêtre Alexis Struve visite au siège patriarcal Le Christ Sauveur, basilique Sainte-Sophie © Domaine public 3 La Lettre du Vicariat — No 2, décembre 2019 3 saint sophrony l’athonite : un témoignage Rencontre avec le Père Sophrony C et événement est ancien (1957) et uploads/Religion/ lettrevicariat-dec2019-ok.pdf