1 CPGE/Agadir Français-philosophie MP/PC/TSI Session 2020 COURS DE FRANÇAIS-PHI
1 CPGE/Agadir Français-philosophie MP/PC/TSI Session 2020 COURS DE FRANÇAIS-PHILOSOPHIE DESTINE AUX ELEVES DES CLASSES PREPARATOIRES SCIENTIFIQUES Fiches synthétiques des trois œuvres au programme Groupements de textes assortis de plans cohérents articulés aux axes problématiques du thème Dissertation intégralement rédigée Réalisé par Mohamed El AKKIOUI CPGE/Agadir 2 En guise de préambule Le présent document se propose d’offrir aux préparationnaires une synthèse des principales articulations du thème au programme. Les commentaires qui accompagnent les citations, tirés en l’occurrence des œuvres étudiées, permettent de dégager des pistes de réflexion et de mettre le doigt sur les questionnements qu’elles peuvent susciter. Les groupements de textes réinvestissent ensuite ces contenus dans des ensembles problématiques cohérents, l’objectif étant d’apprendre à organiser des idées claires et simples autour d’un projet de lecture pertinent. La dissertation intégralement rédigée constitue in fine l’aboutissement de toute cette démarche qui se veut essentiellement intégrative. Le travail de rédaction auquel il donne lieu permet de s’approprier les contenus mis en forme pendant la phase de lecture et de les conceptualiser dans le cadre d’une réflexion personnelle originale. Nous espérons contribuer à faciliter les apprentissages rédactionnels des préparationnaires ! 3 FICHES SYNTHETIQUES DES ŒUVRES AU PROGRAMME Les passages clés commentés 4 L’essentiel à retenir sur Le Complot contre l’Amérique de P. Roth --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rappel méthodologique Les fiches synthétiques qui suivent récapitulent et commentent les passages clés de Le Complot contre l’Amérique de P. Roth en rapport avec le thème au programme. En respectant la linéarité du texte, elles se proposent essentiellement d’en faciliter la lecture. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Juin-octobre 1940 Lindbergh ou la mort --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- L’exercice démocratique à l’épreuve des soubresauts de l’Histoire « C’est la peur qui préside à ces Mémoires, une peur perpétuelle » p.12 L’adoption du point de vue de l’enfant permet de livrer une vision souterraine de la démocratie prise dans les tourments d’une histoire violente et troublée. Le contexte de la grande guerre place la démocratie au cœur d’une lutte idéologique génératrice de peur et de terreur. Il est significatif que cette peur encadre le premier et le dernier chapitre du roman. « Notre patrie, c’était l’Amérique. Et puis les républicains investirent Lindbergh, et tout changea »p .16 L’investiture du nouveau président constitue une rupture tragique dans l’univers de l’enfant. La démocratie n’est pas une simple mécanique électorale, elle déstabilise des destinées humaines. « Le jeune aviateur dont l’audace avait fait palpiter l’Amérique en arriva donc à occuper une niche toute particulière dans la galerie des anecdotes familiales dont l’enfant tisse l’étoffe de sa mythologie personnelle » p.17 5 Dans l’imaginaire du narrateur-enfant, la démocratie relève d’un fait vécu autour duquel gravite une constellation de symboles. A distinguer d’une vision externe et abstraite à la Tocqueville. « Lindbergh entreprit ses visites privées en Allemagne nazie » p.18 L’intrication des sphères privée et publique donne à voir les coulisses d’une démocratie prise dans le jeu interdit de la politique internationale. Les stratégies de diabolisation de Lindbergh qui complote avec l’ennemi sont mises en route. « Cette ivresse de l’antisémitisme…voilà donc, me dis-je, ce qu’ils buvaient de si bon cœur sur leur terrasse »p.24 Les métaphores associées à l’antisémitisme nourrissent l’imaginaire de l’enfant. En temps de crise, les tensions mettent en spectacle les passions mortifères. « Dans des rues comme la nôtre, les juifs ont voté démocrate sans hésiter tant que FDR est resté tête de liste »p.31 Dans une démocratie, les choix électoraux des minorités sont déterminés par des variables sociologique, idéologique et psychologique. Roosevelt représente la figure du sauveur. Un simple vote a une portée humaine significative dans la mesure où ce geste démocratique se répercute sur des destinées humaines. L’espace démocratique est traversé par deux tendances politiques diamétralement opposées : les républicains et les démocrates. « Le dimanche soir, il nous faut attendre la fin des comédies radiophoniques, à neuf heures, pour entendre Walter Winchell. »p.36 La démocratie est d’abord un spectacle et une mise en scène. Winchell est sans doute la figure emblématique de ce jeu démocratique. Les liaisons dangereuses entre les médias et la démocratie donnent lieu à cette ambigüité de taille : ils sont à la fois nécessaires et dérangeants. Winchell est l’anarchiste-populiste qui démasque les impostures démocratiques. « Il avait stigmatisé son investiture comme la plus grande menace contre la démocratie américaine »p.39 La démocratie peut-elle menacer la démocratie ? Notre chroniqueur « anarchiste » à la parole acide est une pièce nécessaire à l’échiquier démocratique. Il provoque le débat contradictoire et attise les foules. Sa stratégie discursive est sans filtre et frappe là où ça blesse ! « Lindbergh va le battre, l’Amérique sera fasciste » p.46 Les dérives de la démocratie et le scénario catastrophe d’un basculement dans le totalitarisme. « L’Aigle solitaire bien-aimé, au charme adolescent intact malgré ses années de célébrité phénoménale. »p.51 L’acteur politique met à contribution une image de soi qu’il s’agit d’entretenir. Lindbergh incarne l’idéal américain : la jeunesse, l’audace, l’intelligence, l’efficacité. Ces qualités sont intelligemment investies pendant sa campagne électorale. 6 « Les démocrates traitèrent ce vol d’amusette publique »p.51 La campagne électorale des républicains savamment conduite n’a pas éveillé la vigilance des démocrates. Dans une démocratie, l’« ennemi » n’est pas à sous-estimer, il est à combattre. « Si je me présente à l’élection présidentielle, c’est que je cherche à préserver la démocratie américaine »p.52 La démocratie devient à son tour un slogan. Les uns et les autres cherchent à la sauver d’une menace externe imminente. Le jeu implacable des accusations se met en place. « C’est simple, vous avez le choix entre voter Lindbergh ou voter pour la guerre » p.53 Voici l’exemple d’un choix démocratique qui n’en est pas un. Ce slogan républicain est un piège. « Ouais, dit Alvin. Ils l’ont acheté. Il est piégé. Ils lui ont passé un anneau dans son gros nez de juif et maintenant ils le mènent où ils veulent » p.61 Le rabbin incarne la figure du juif manipulé et vendu. Il a trahi la cause des siens. Le registre du marchandage mine de l’intérieur l’exercice démocratique. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Novembre 1940-juin1941 Une grande gueule de juif --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- « Certains parlaient déjà d’émigrer au Canada si le gouvernement Lindbergh s’attaquait ouvertement aux juifs » p.71 L’investiture de Lindbergh élu démocratiquement est une menace pour les juifs. Dans la suite du récit, la diabolisation du nouveau président frôle la paranoïa. Mais le contexte agité de la guerre installe une atmosphère délétère dont le regard innocent de l’enfant rend compte à travers un jeu des métaphores qu’il s’agit d’examiner. « Le scrutin de novembre n’avait même pas été serré. Lindbergh avait remporté cinquante-sept pour cent des suffrages populaires »p.83 L’effet boule de neige, la campagne électorale efficace, le scénario de la guerre exclu, les promesses de paix et de prospérité économique offrent des perspectives prometteuses. Mais cette élection revêt des significations différentes selon le point de vue adopté. « Ils ont mis un pilote à la tête du pays. Et le pire reste à venir. » P.97 Le scénario catastrophiste envisagé par Herman : interroger les connotations belliqueuses associées à la fonction de pilote. Il s’agit ici de déconstruire le passé mythique et héroïque du jeune président. 7 « Le visage sculpté du président me parut réunir, essence même de la sainteté, la face de Dieu et les traits de l’Amérique »p.99 Le président Lincoln offre le contrepoint de Lindbergh, il incarne l’Amérique pure et sacrée. Pour Herman, Lincoln incarne la démocratie pure. « - Ca vous gêne, ce que la dame vient de dire ? -Non, monsieur, on est en démocratie. »p.99 La visite du musée à Washington réinscrit le débat politique dans la scène publique. Les commentaires d’Herman lui valent quelques réactions verbales violentes .La remarque de la dame prête à sourire. Le musée condense la mémoire de la démocratie américaine. « Eh bien, ça ne veut pas dire que toutes les réservations d’hôtel naissent égales »p.108 Le clin d’œil ironique de l’agent déconstruit le principe sacro-saint de l’égalité. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Juin-décembre 1941 Dans les pas des chrétiens « Si nous avions laissé entraîner notre pays dans cette guerre mondiale aux côtés de l’Angleterre et de la France, notre grande démocratie se trouverait aujourd’hui alliée au funeste régime soviétique »p.127 La démocratie prise dans le piège de la politique internationale. La « grande démocratie américaine » s’expose au risque d’être contaminée par un contexte international délétère. « Le propos déclaré du Bureau était de mettre en œuvre des programmes propres à encourager les minorités religieuses et nationales à s’intégrer davantage dans la société américaine » p.129 Pour Herman, les programmes d’assimilation lancés par les républicains sont suspects et poursuivent des objectifs malsains. Les propos politiques sont à prendre avec des pincettes. Il y a le « dit « et le « tu ». « Mais Dieu merci, il nous reste Walter Winchell. Nous serions perdus sans lui. Il est le dernier qui ose encore élever la voix contre ces sales chiens à la radio. » p.151 8 La démocratie se nourrit de débat contradictoire qui régule le jeu politique et uploads/Politique/ supmaroic-com-cpge-cours-francais-philosophie.pdf
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- Publié le Jui 18, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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