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Préparation à l’Agrégation : Lettre de Motivation J’ai eu la chance, tout au lo

Préparation à l’Agrégation : Lettre de Motivation J’ai eu la chance, tout au long de ma scolarité, d’avoir des enseignant.e.s de physique toujours intéressé.e.s par leur métier. Elles et eux ont fait naître en moi une passion pour cette matière dont je n’arrive pas à me défaire, aussi je n’envisage pas d’avoir un avenir professionnel ailleurs que dans le vaste mais restreint monde de la physique. Cela me semble d’autant plus justifié que la physique est un excellent moyen de modifier le monde, et que le monde actuel ne me plaît pas. Plus précisément, j’estime que les décisions politiques prises face aux grands bouleversements écologiques et sociétaux en cours reposent bien trop sur des choix techniques, avec une confiance déraisonnable en leur efficacité. J’aimerais pouvoir contribuer à la prise de conscience que la course au progrès ne représente pas une solution viable, et que la seule option qui ait un sens récuse la croissance économique, implique une baisse globale du niveau de vie des pays les plus riches, et nécessite un courage politique certain pour être mise en œuvre. Cela ne peut évidemment pas avoir lieu s’il reste des solutions techniques derrière lesquelles se voiler la face, et j’entends participer à montrer l’inefficience de celles-ci. Pour cela, la recherche a longtemps été mon idéal de vie, jusqu’à faire l’expérience de ce qu’il y a de politiquement angoissant dans la manière dont on la pratique aujourd’hui : à mon sens, il y a maintenant relativement trop de temps consacré à la recherche de financement, et les thèmes valorisés, ainsi que la manière de les traiter, sont biaisés par les organismes financeurs dans une direction qui me déplaît. Sans compter évidemment que les scientifiques, mêmes les plus médiatisé.e.s, n’ont qu’un impact dérisoire sur la manière dont sont menées les politiques publiques, sauf bien sûr quand iels vont dans le sens de la course au progrès. Cela fait donc que je me suis assez profondément désintéressé de la recherche, alors qu’au contraire, mon attrait pour l’enseignement s’est accru : si les personnes décidant des politiques publiques sont imperméables aux avis scientifiques une fois au pouvoir, peut-être tout espoir n’est-il pas perdu de leur inculquer une sensibilité à cela pendant leur construction en tant qu’adultes. Cela me semble d’autant plus sensé que j’ai appris que tout le monde n’avait pas eu accès à un enseignement aussi enthousiasmant que celui qu’on m’avait dispensé, et que nombre de personnes considéraient être fâchées avec la physique après en avoir été dégoutté.e.s par un enseignement par trop désincarné, et éloigné de l’expérience du monde physique, il y a donc là une amélioration possible. À mes yeux, donner un sens concret à l’enseignement est une nécessité pour nombre d’élèves, et peut permettre d’éviter ce décrochage. Cela me semble d’autant plus intéressant en ce que c’est un joli pied de nez à l’élitisme du système éducatif français, duquel transpire la recherche de critère discriminant sur lesquels choisir les futur.e.s « premièr.e.s de cordée », par un étourdissement de connaissances académiques hors sol. Même si mes classes ne contiendront pas de futur.e.s énarques, si je pouvais ne serait-ce qu’enseigner la physique à qui n’en fera pas son métier, et que cela lui serve tout de même au quotidien, j’en serais déjà très heureux... Mises à part ces considérations sommes toutes plutôt politiques, mes rares expériences d’enseignement se sont révélées enthousiasmantes au-delà de mes espérances, et j’ai hâte de pouvoir confronter ce vécu à celui de qui donne des cours au quotidien ! Anne O’Nyme uploads/Politique/ lettre-motivation 5 .pdf