Sciences Po - Conférence d’Histoire de M. David Colon Matthieu Odinet 1 EXPOSE
Sciences Po - Conférence d’Histoire de M. David Colon Matthieu Odinet 1 EXPOSE Guizot, un conservateur ? Plan : Introduction • Biographie succincte : double carrière • Délimitation, cadre et portée du sujet : l’œuvre de Guizot de la Restauration à la Monarchie de Juillet • Annonce du plan et enjeux : homme-clef de la Monarchie de Juillet I) Guizot : un libéral doctrinaire avant tout, qui s’oppose peu à peu à la Restauration sous Charles X A – Guizot, un des chefs de file du mouvement libéral doctrinaire Guizot se range parmi les libéraux dits doctrinaires dont il est l’un des chefs de file et participe sous la Restauration à l’élaboration de lois libérales. Il réfléchit beaucoup à la nature du régime et sur les institutions politiques. B – L’opposition aux ultras et à la politique menée par Charles X Face à la montée de l’ultraroyalisme avec Villèle puis sous Charles X, Guizot passe dans l’opposition ; il pense que retour à l’Ancien Régime et une politique réactionnaire va à l’encontre de la stabilité et de la pérennité du régime. Favorable à une monarchie constitutionnelle, il participe indirectement à l’insurrection des Trois Glorieuses et à l’avènement de l’orléanisme. II) Du conservatisme politique intransigeant à l’immobilisme : vers la chute de la monarchie A – Sous la Monarchie de Juillet : des tentatives de réformes au conservatisme Arrivé au pouvoir, il entreprend plusieurs réformes (loi scolaire du 28 juin 1833) mais ses conceptions deviennent de plus en plus rigides et les concessions démocratiques restent très limitées. Es prémices de l’’inflexion conservatrice de sa politique se dessinent dès 1835. B – Guizot précipite le régime dans la chute de par son immobilisme dogmatique Le régime tombe dans l’immobilisme sous l’effet de sa politique de plus en plus réactionnaire. Enfermé dans ses convictions, il ne sent pas l’impérativité des réformes pour la pérennité du régime (élargissement du corps électoral...). La Monarchie de Juillet s’écroule, faute de démocratie et de représentativité. Conclusion La conjonction et la superposition des difficultés économiques et de l’immobilisme politique vont avoir raison du régime. Sciences Po - Conférence d’Histoire de M. David Colon Matthieu Odinet 2 Déviation du libéralisme vers un conservatisme obstiné ; il a été le défenseur du régime dont il a été le théoricien. D’abord un libéral puis un conservateur sans compromis : décalage entre l’aspiration du peuple et la politique menée Sources bibliographiques : Ouvrages généraux : 9 Girard (Louis), Les libéraux français, 1814-1875, Aubier, Paris, 1985 9 Jardin (André), Histoire du libéralisme politique, De la crise de l’absolutisme à la Constitution de 1875, Hachette Littérature, 1985 9 Rémond (René), La vie politique en France depuis 1789, Tome 1 (1789-1848), librairie Armand Colin, 2005 9 Rémond (René), Les droites en France, Aubier, Paris, 1982 9 Tulard (Jean), Les Révolutions de 1789 à 1851 in Histoire de France, tome 4, Fayard, 1985 9 Winock (Michel), La France politique XIXe-XXe siècle, Editions du Seuil, collection Histoire, 1999 9 Lequin (Yves), Les citoyens et la démocratie in Histoire des Français XIXe-XXe siècles, Armand Colin, 1984 9 Vigier (Philippe), La Monarchie de Juillet, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1982 Ouvrages spécialisés : 9 Antonetti (Guy), Louis-Philippe, Fayard, Paris, 2002 9 Bardoux (M-A), Guizot, Hachette, 1894 9 De Broglie (Gabriel), Guizot, Perrin, 1990 9 Pire (Jean-Miguel), Sociologie d’un volontarisme culturel fondateur, Guizot et le gouvernement des esprits (1814-1841), Collection Logiques sociales, l’Harmattan, 2002 9 Roldan (Dario), dir., Guizot, les doctrinaires et la presse : 1820- 1830, Actes du Colloque du Val Richer, Le Val Richer, 1994 9 Rosanvallon (Pierre), Le Moment Guizot, Bibliothèque des Sciences Humaines, Gallimard, 1985 En 1827, Guizot déclare à la Chambre des députés : « Je suis fidèle aujourd’hui à l’idée politique qui m’a dirigé toute ma vie. [...] Je veux, je cherche, je sers de tout mon pouvoir la prépondérance politique des classes moyennes en France [...] mais je veux que cette prépondérance soit stable et honorable, et pour cela il faut que les classes moyennes ne soient ni violentes ni anarchiques, ni envieuses, ni subalternes. » Dans une lettre à ses électeurs, Guizot écrit en 1846 : « Toutes les politiques vous permettront le progrès ; la politique conservatrice seule vous le donnera, comme seule elle a pu réussir à vous donner l’ordre et la paix. » Discours à la tribune de la Chambre, le 26 mars 1847 : « Il n’y a pas de jour pour le suffrage Sciences Po - Conférence d’Histoire de M. David Colon Matthieu Odinet 3 9 Colloque de la fondation Guizot-Val Richer, François Guizot et la culture politique de son temps, textes rassemblés et présentés par Marina Valensise, Hautes Etudes, Gallimard / Le Seuil, 1991 9 Valensise (Marina), dir., François Guizot et la culture politique de son temps, Paris, 1991 Revues périodiques : 9 Revue Histoire numéro 104 (« Guizot, la carrière d’un libéral »), Laurent THEIS, octobre 1987, p 40 à 44 numéro 202 (« Eduquer et instruire »), Jean-Michel GAILLARD, septembre 1996, p 28 à 39 numéro 273 (« Guizot, un sentimental ! »), Sophie DESORMES, février 2003, p 18 à 19 9 Revue d’Histoire du XIXe siècle Jacouty (Jean-François), « Une aristocratie dans la démocratie ? Le débat politique sur la Chambre des pairs au début de la Monarchie de Juillet (et ses conditions historiques et théoriques) », Revue d’Histoire du XIXe siècle, 2000 20/21, Varia Jacouty (Jean-François), « Pierres-Yves Kirschleger, La religion de Guizot, Genève, Labor et Fides, 1999, 269 p. », Revue d’Histoire du XIXe siècle, 2000 20/21, Varia Guizot, un conservateur ? Introduction : François Guizot (1787-1874) fut un homme politique et un historien français et l’une des figures marquantes de la Monarchie de Juillet (1830-1848) Né à Nîmes dans une famille bourgeoise et protestante huguenote, il reçoit une éducation austère et rigide, notamment par sa mère. Ses origines le rattachent à la bourgeoisie calviniste du Languedoc. Il émigre très jeune en Suisse avec sa famille, suite à l’exécution de son père (pasteur) lors de la Terreur en 1794, qui s’était pourtant enthousiasmé par l’élan révolutionnaire. Celui-ci, qui avait blâmé la Terreur, fut en effet accusé de fédéralisme et fut guillotiné. Là, il étudie à l’Académie de Genève et découvre en particulier les auteurs philosophiques et politiques anglais et germaniques. Il regagne la capitale française dès 1805 en vue d’étudier le droit. Il écrit alors des chroniques sur la littérature allemande (qu’il a en partie découverte à Genève) et traduit des ouvrages historiques de l’Anglais Gibbon. C’est dans ces mêmes années (à la fin du Premier Empire) qu’il se lie d’amitié avec Royer- Collard et Fontanes, lequel crée pour lui une chaire d’Histoire moderne à la Sorbonne en 1812 ; Guizot devient alors professeur d’Histoire Moderne à la Sorbonne et parallèlement le disciple de Royer-Collard dont l’amitié le poussera par la suite dans la haute administration. Homme érudit, il ne tarde pas à intégrer des salons en vogue à l’époque (Mme de Rumford, Mme de Condorcet...) et se fait remarquer pour ses talents d’écriture. Il épouse en 1812 une aristocrate, Sciences Po - Conférence d’Histoire de M. David Colon Matthieu Odinet 4 femme de Lettres, Pauline de Meulan, qui l’engage dans la littérature, mais qui décède en 1827, et dont il a une fille. Il se remarie en 1833 mais sa nouvelle femme (la nièce de sa précédente épouse) meurt en 1833. Interdit d’enseignement de 1822 à 1828, il écrit ses grandes œuvres historiques : Histoire de la révolution d’Angleterre, Histoire de la civilisation en Europe, Histoire de la civilisation en France), édite des textes anciens anglais et français, publie des traductions, des brochures de polémique, des articles de revues. Il est élu député de Lisieux en 1830 ; l’avènement de la Monarchie de Juillet lui donne des responsabilités politiques. Il reste au pouvoir jusqu’en 1848 et occupe successivement plusieurs ministères avant d’être nommé officiellement Président du Conseil : il est successivement Ministre de l’Intérieur, de l’Instruction publique, des Affaires Etrangères, puis Président du Conseil. Après la proclamation de la République, il se réfugie d’abord à Londres puis rentre en France et y connaît une longue vieillesse sereine, tout occupée de travaux littéraires, parmi lesquels ses Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps (neuf volumes). Précepteur et pédagogue, les écrits de l’époque vante ses dons de grand orateur mais également son intelligence. L’ensemble de son œuvre comme ses actions politiques sont très fortement inspirées par le spiritualisme chrétien et par un ascétisme assez aigu ; il a intégré d’ailleurs la Société de la Morale chrétienne. Son œuvre d’historien est loin d’être négligeable et cet aspect fait souvent défaut à la mémoire de Guizot. Bourgeois anglomane, il fut cependant détesté par Jules Michelet. Sa pensée politique se caractérise tout à la fois par son originalité comme par son ascétisme, probablement hérité de son éducation et de ses propres convictions religieuses. Guizot a donc mené une double carrière, mais il demeure assez méconnu (l’échec de sa carrière politique a effectivement éclipsé sa brillante et innovatrice carrière historique). Grande figure de uploads/Politique/ guizot-un-consevateur.pdf
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- Publié le Jul 15, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
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