Chapitre 7 – La modification des grands équilibres mondiaux (1970-1991) Introdu

Chapitre 7 – La modification des grands équilibres mondiaux (1970-1991) Introduction : La fin du système de Bretton Woods en 1971 ouvre une période d’incertitude et de transformation pour les pays occidentaux qui cherchent un nouveau modèle économique. Dans le domaine politique, la révolution islamique de 1979 installe un nouveau rapport de force sur la scène internationale. La guerre froide reprend de la vigueur dans les années 1980 mais lance ses derniers feux qui conduiront à l’effondrement du bloc soviétique en 1991 Quelles sont les mutations des équilibres mondiaux entre 1970 et 1991 ? I] La modification des équilibres économiques et sociaux 1) La fin des trentes glorieuses Période de croissance économique et de développement industriel, les Trente Glorieuses prennent fin dans les années 70 pour plusieurs raisons : - la compétition croissante des pays asiatiques (miracle économique japonais et NPI : Taiwan, Corée du sud etc…) - les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 (les pays producteurs de pétrole, rassemblés dans l’OPEP, décident d’augmenter brutalement les prix du baril de pétrole pour des raisons politiques (Guerre du Kippour, révolution islamique). - La croissance s’essouffle parce que la reconstruction après-guerre, qui lui a servi de moteur, s’achève. 2) Le choix du néolibéralisme Néolibéralisme : résurgence dans les années 1970 des thèses les plus radicales du libéralisme économique par opposition au keynésianisme et à l’interventionnisme (libéralisme modéré). Ces thèses qui se nourrissent de penseurs comme Friedrich von Hayek et Milton Friedman critiquent avec virulence l’intervention de l’Etat dans l’économie et elles y voient même la cause de la crise économique des années 70. → Analyse des docs 1, 2 et 3 p 204 / En quoi peut-on dire que le programme de Reagan est néolibéral ? L’échec de Bretton Woods et la crise économique des années 70 conduisent la gouvernance économique mondiale à prendre un virage néolibéral. Le credo de cette nouvelle gouvernance est la dérégulation. Face à la crise les pays industrialisés tentent de renforcer leur coopération économique. Pour la première fois, les six pays les plus riches se réunissent en 1975 à Rambouillet, à l’initiative du président français Giscard d’Estaing en vue de trouver une réponse coordonnée aux désordres monétaires et économiques apparus depuis le début de la décennie. Ils donnent ainsi naissance à une institution destinée à s’élargir : G6 devenue G7 (Canada) puis G8 (Russie) et enfin G20. Les pays occidentaux s’accordent à adopter dans les années 80 des politiques libérales de déréglementation financière pour augmenter les flux de capitaux et les profits : politique menée Ronald Reagan aux Etats-Unis, Margaret Thatcher au RU, et François Mitterrand lui-même à partir de 1983. Les délocalisations de firmes multinationales se multiplient. Ce marché mondial des capitaux échappe ainsi peu à peu au contrôle des Etats. Dans le double contexte de récession (crise) et d’essor (croissance) capitaliste, les institutions internationales sont de plus en plus critiquées. On les accuse à juste titre de favoriser un ordre économique mondial inégalitaire. Ainsi pour le FMI avec ses Plans d’ajustement structurel (PAS) : en échange des prêts accordés par cette institution, les pays pauvres sont en effet forcés d’ajuster leur règles en ouvrant leur économie au marché mondial (libéralisation et privatisation des coopératives agricoles qui fonctionnaient tant bien que mal). Le FMI aggrave donc la pauvreté dans certains Etats. Le G7 est perçu comme un “club de riches” qui travaille à la protection de ses intérêts. → lecture du doc 6 p 205 : Le consensus de Washington 3) Le modèle chinois du “socialisme de marché” PPT : hommage national rendu à Mao, décédé en 1976, ici dans son cercueil. PPT : Une du Time : l’ombre de Mao plane sur le nouveau dirigeant chinois, Deng Xiaoping. Le titre indique la difficulté du nouveau président chinois à se démarquer du modèle imposé par Mao. Mais Deng Xiaoping fait le choix de la synthèse : continuité dans l’ordre politique (le régime reste communiste), rupture dans l’ordre économique (la Chine s’ouvre à la mondialisation libérale) Succédant à Mao, mort en 1976, le nouveau maître de la Chine, Deng Xiaoping, lance en 1978 une politique de rupture. Sa politique des « Quatre modernisations » (agriculture, industrie, recherche, défense) doit combler le retard de développement et faire de la Chine une véritable puissance. Ce programme de réformes économiques marque l’entrée de la Chine sur la voie du libéralisme. Les terres sont décollectivisées et le secteur privé apparaît. En 1980, la politique d’ouverture du territoire par la création des ZES (Zones économiques spéciales = zones franches sur le littoral) relance la croissance en favorisant l’arrivée de capitaux étrangers, pour l’essentiel en provenance de la diaspora. La Chine devient un pays-atelier et connaît un taux de croissance de 10% par an à partir des années 1980. PPT : Lire attentivement l’interview de Deng Xiaoping à propos des Quatre modernisations. PPT : Politique de l’enfant unique. Politique autoritaire de restriction des naissances mise en œuvre à partir de 1979 jusqu’à nos jours (pas plus d’un enfant sous peine d’amende et de sanctions limitant l’accès aux crèches, à l’école, les allocations etc…) : la priorité est donnée au progrès économique sur la liberté et l’accueil de la vie. PPT : portrait de Deng Xiaoping dans un jardin public en Chine, 2016. PPT : siège du PCC et publicité pour Mac Donald’s. La Chine n’a pourtant pas renié l’idéologie socialiste. Elle fait le choix d’un modèle hybride que Xiaoping désigne comme le « socialisme de marché ». Le libéralisme économique ne s’accompagne pas d’un libéralisme politique. La répression de la révolte étudiante de Tiananmen en juin 1989, rappelle au monde entier que la Chine entend conserver la singularité de son modèle politique (les étudiants demandaient plus de libertés et la fin du régime de parti unique). Le Parti communiste chinois, qui compte des dizaines de millions de membres, continue de présider à la destinée du pays. PPT : Le PIB chinois, de 1980 à 2017, en milliards de dollars. Synthèse dramatique, qui met au pas la société (communisme) et la tourne vers le seul objectif du profit (capitalisme). II] Les nouveaux équilibres politiques 1) L’élargissement de la CEE → carte des élargissements du PPT, entre 1957 et 1992 L’élargissement de la communauté est désormais à l’ordre du jour. En une dizaine d’années, on passe de l’Europe des six à l’Europe des douze. La Grande Bretagne, l’Irlande et le Danemark sont admis en 1973. La Grèce en 1981. L’Espagne et le Portugal en 1986 (Europe des Douze = stabilisation jusqu’en 1995). Ouverture à l’Europe du nord puis à l’Europe du Sud. → Lecture du doc 5 p 211 En 1981 l’entrée de la Grèce fragile et endettée dans la communauté remet en question la stabilité économique de la CEE. Sur fond de récession g(désindustrialisation, chômage de masse), l’Allemagne, la France et le Royaume Uni s’inquiètent d’une Europe au sein de laquelle les contributions seraient inégales. Premier ministre du RU, Margaret Thatcher entend limiter la contribution britannique à la CEE (« I want my money back »). S’opposant à une intégration européenne plus poussée, vision défendue par Jacques Delors, elle défend le principe d’une Europe réduite à sa fonction de libre-échange. Pourtant une nouvelle initiative vient relancer la construction européenne en 1986. Soutenue par le fédéraliste Jacques Delors, alors président de la Commission et par le tandem franco-allemand Mitterrand-Kohl, celle-ci débouche en février 1986 sur la signature de l’Acte unique européen. Ce dernier complète le traité de Rome et vise à parachever le marché commun ou unique (union douanière depuis 1968, mais il manquait la libre circulation de la main d’oeuvre) et d’accroître les compétences de la Commission et du Parlement dans une visée supranationale. Les années 1980 sont également marquées par la signature des accords de Schengen qui supprime les contrôles aux frontières des pays concernés (1985) et par la mise en place du programme Erasmus qui permet aux étudiants de séjourner dans les universités d’autres pays de la CEE. Malgré tout de profondes divergences demeurent sur la forme politique que doit prendre la communauté européenne : union d’Etats ou fédération supérieure aux Etats ? 2) La révolution islamique et le rejet de l’Occident Distinction sunnite/chiite : - sunnisme : doctrine qui applique la tradition (sunna) et se place sous l’autorité des califes, successeurs du prophète Mohamed Il n’y pas de clergé. 90% de la population musulmane mondiale. - Chiisme : sont opposés à la succession originelle et ont choisi de suivre Ali, cousin et gendre du prophète (parti de la Shia). Ils ne reconnaissent pas la Sunna et considèrent que l’imam est la source unique de l’autorité spirituelle et temporelle de l’Islam, contrairement aux sunnites pour lesquelles il demeure un simple chef de prière. La quasi-totalité des Iraniens, la majorité des Irakiens, et une partie des Libanais et des Syriens sont chiites. → Lecture et analyse du doc 3 p 212 En 1979, une révolution (communistes et islamistes dans la rue) renverse le régime monarchique pro-occidental du Shah d’Iran et établit une république islamique sous l’autorité du « Guide de la uploads/Politique/ chapitre-7-la-modification-des-grands-quilibres-mondiaux-1970-1991.pdf

  • 38
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager