UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LA DÉFINITION DE LA JUSTICE EN RELATION AVEC LE
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LA DÉFINITION DE LA JUSTICE EN RELATION AVEC LES NOTIONS D'ÉTHIQUE ET DE RELIGION : ARISTOTE INTERPRÉTÉ PAR THOMAS D'AQUIN. MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES DES RELIGIONS PAR MARGARITA MA VROMICHALIS JANVIER2019 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertiss~ment La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.03-2015). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son]· travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette .autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni. à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» REMERCIEMENTS Je voudrais remercier mon directeur de recherche, le professeur Pierre Lucier, pour son encouragement, sa disponibilité, sa patience et son soutien pour que je mène à bien ce défi de recherche et d'écriture. La gratitude que je ressens pour lui ne peut être décrite en mots. Je voudrais aussi remercier le professeur Mathieu Boisvert, directeur des programmes de cycles supérieurs, dont la contribution était nécessaire pour effectuer ce mémoire. Un très grand merci à mes parents, qui m'ont accompagnée tout au long de la période de rédaction, et m'ont soutenue de toutes les manières possibles. Je remercie également mon frère Michalis, qui m'a soutenue et m'a aidée beaucoup plus que ce qu'il réalise avec ses paroles. Je remercie ma chère Monique Aura, pour sa disponibilité, son écoute, son encouragement et son assistance avec la langue française. Enfin, je remercie mon mari, George, qui non seulement m'a soutenu de la meilleure façon possible, mais aussi parce qu'il a toujours cru en moi. RÉSUMÉ Dans quelle mesure la justice de Thomas d'Aquin « rappelle »+elle la justice d'Aristote? Thomas d'Aquin s'appuie sur la justice aristotélicienne pour construire sa propre conception de la justice, mais il y ajoute la notion de religion. L'hypothèse de notre recherche est que, si la notion de religion est un élément essentiel de la notion de justice dans la philosophie éthique de Thomas d'Aquin, on ne peut pas considérer la justice sans la notion de religion. Nous soutenons donc que la justice de Thomas d'Aquin est différente de la justice d'Aristote : le but de cette recherche est de l'établir, en montrant que la différence réside dans l'approche du divin et dans la conception de l'éthique. Comme il n'y a actuellement pas de définition communément acceptée de la religion, nous pensons que la théorie médiévale de Thomas d'Aquin sur la religion, qui fait de la religion une vertu, pourrait peut-être élargir la réflexion contemporaine sur la définition de la religion. Notre approche est basée sur la « nouvelle critique » des textes, dont le but est de faire émerger le sens du texte lui-même et d'expliciter la constitution de ses structures. Notre recherche est philosophico-éthique : la notion de justice est ainsi traitée dans une perspective de philosophie éthique. La méthode pratiquée est l'analyse intertextuelle de contenu, appliquée aux textes philosophiques dans leur langue originale. Notre recherche s'effectue sur des textes choisis dans l' Éthique à Nicomaque d'Aristote et la Somme Théologique de Thomas d'Aquin. Mots clés: Aristote, Thomas d'Aquin, Platon, Augustin, Éthique à Nicomaque, Somme Théologique, éthique des vertus, justice, religion, vertu, béatitude, Dieu, intertextualité. TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS ..................................................................... . RÉSUMÉ .................................................................................. .. INTRODUCTION ........................................................................ . CHAPITRE! LES CONCEPTS-CLEFS DE L'ÉTHIQUE DES VERTUS : ARISTOTE ET THOMAS D'AQUIN ............. · ....................................................... . 1.0 Introduction ........................................................................ .. 1.1 Le bonheur ............................................................................ . 1.2 La vertu ............................................................................. . 1.3 La justice ........................................................................... . 1.4 Conclusion .......................................................................... . CHAPITRE II LE CONCEPT DE RELIGION CHEZ ARISTOTE ET THOMAS D'AQUIN ................................................................................. .. 2.0 Introduction ........................................................................ . 2.1 La théologie d'Aristote ........................................................... . 2.2 La théologie de Thomas d'Aquin ............................................... . 2.3 Conclusion ......................................................................... .. CHAPITRE III LA VERTU MORALE DE JUSTICE ................................................ .. 3.0 Introduction ....................................................................... .. 3.1 Le genre de la justice ............................................................. .. 3.2 La justice comme vertu morale .................................................. . 3.3 La visée universelle de la justice ................................................ . 3.4 L'importance de la justice parmi les vertus morales ......................... .. 3.5 Conclusion .......................................................................... . 11 IV 1 17 17 18 29 36 45 48 48 49 53 56 57 57 58 62 64 73 75 vi CHAPITRE IV LES DIMENSIONS DELA JUSTICE................................................. 78 4.0 Introduction......................................................................... 78 4.1 La justice et l'altérité............................................................... 79 4.2 La volonté comme siège de la justice............................................ 82 4.3 La justice et la notion de dette.................................................... 87 4.4 Conclusion... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. . 91 CHAPITRE V LA RELIGION COMME VERTU ANNEXE DE LA JUSTICE.................. 94 5.0 Introduction......................................................................... 94 5.1 Les parties potentielles de la justice.............................................. 95 5.2 La religion et l'altérité............................................................. 103 5.3 La religion comme vertu.......................................................... 108 5.4 Conclusion........................................................................... 111 CONCLUSION GÉNÉRALE............................................................ 114 BIBLIOGRAPHIE........................................................................ 123 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Degrés de la dette morale en relation avec les vertus annexes de la justice ............................................................................. . 100 2. Liste des vertus annexes de la justice analysées dans la Q.80 (ST Ila- IIae) ............................................................................... . 102 INTRODUCTION La notion de justice semble bien avoir attiré l'attention des philosophes de tous les temps. Pour ne citer qu'un exemple contemporain, mentionnons la célèbre théorie politique de John Rawls, qui définit la justice comme équité ifairness), une vertu sociale fondamentale qui est nécessaire pour la construction de la société libérale (cité dans Pomerleau, s.d., section « Rawls ») Pourtant, la considération de la justice comme vertu sociale ne constitue pas une originalité de notre époque. Nous en découvrons les racines dans la République de Platon. À travers ses dialogues socratiques, Platon établit la justice comme la vertu d'une bonne personne et d'un bon état politique; il la considère finalement comme la quatrième vertu principale de la Cité idéale, après la sagesse, le courage et la tempérance (cité dans Pomerleau, s.d., section« Plato »). Influencé par l' œuvre philosophique de son maître, Aristote examine à son tour la justice dans ses œuvres morales. Nous trouvons le traitement de la justice comme vertu morale dans le Protreptique, !'Éthique à Eudème et !'Éthique à Nicomaque, cette dernière constituant l'œuvre morale la plus mature d'Aristote, celle qui a marqué sa prise de distance par rapport à son maître. Ne suivant pas directement le modèle platonicien des quatre vertus principales, l 'Éthique à Nicomaque ( 1 l 29b31- 33) caractérise plutôt la perfection de la justice par son rapport à l'altérité1. Les autres vertus éthiques décrites dans l' Éthique à Nicomaque - le courage, la magnanimité, etc ... - ne concernent que l'épanouissement personnel, alors que la vertu de justice vise également le bien d'autrui. C'est grâce à ce traitement de la justice en lien avec 1 « [ ... ] et elle est parfaite au sens le plus fort, parce que celui qui la possède peut user de la vertu même envers autrui au lieu d'en user seulement en ce qui concerne lui-même. » (EN, trad. 1958, p. 124) 2 la notion d'altérité que la théorie aristotélicienne a dépassé la théorie platonicienne de la justice. L'éthique des vertus, avec ses concepts principaux de bonheur et de vertu, a continué de susciter l'intérêt théorique des pères médiévaux de l'Occident chrétien, qui ont étudié la philosophie grecque ancienne et l'ont utilisée pour décrire et interpréter les doctrines chrétiennes. Ainsi, au début de l'époque médiévale, saint Augustin adapte le schéma platonicien des vertus principales à la présentation des vertus cardinales de la théologie et de la philosophie chrétiennes : la prudence, la force, la tempérance et la justice (cité dans Pomerleau, s.d., section« Augustine »). Selon lui, la justice est la vertu par laquelle les personnes reçoivent leur dû. Dans La Cité de Dieu (De Civitate Dei), saint Augustin suggère que la société vraiment juste repose sur l'amour chrétien, une vision qui ne convient pas à l'Empire romain, toujours considéré comme une cité païenne ; la vraie justice se trouve dans la « cité de Dieu » (Dodaro, 2004, p. 27). Thomas d'Aquin étudie la nature et les effets de la justice dans douze articles uploads/Philosophie/ uqam.pdf
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- Publié le Mai 12, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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