1 Fiche de lecture Frédérique Cléach – 4 janvier 2007 Titre du livre : Du Désir

1 Fiche de lecture Frédérique Cléach – 4 janvier 2007 Titre du livre : Du Désir au plaisir de Changer Auteur : Françoise Kourilsky Editeur : Editions Dunod, 2004, 3ème édition, 320 pages InterEditions, 1995, 1ère édition Françoise Kourilsky Docteur en Psychologie, diplômée en Sciences Politiques, spécialiste de l’Ecole de Palo Alto, Françoise Kourilsky a développé une approche originale du changement et du management en entreprise. Dans ses séminaires, elle forme à la pratique du coaching systémique et constructiviste, propose aux entreprises des formations à la conduite du changement, intervient dans les colloques. « Du Désir au plaisir de Changer » préfacé par Paul Watzlawick membre de l’Ecole de Palo Alto (centre de recherche et centre de thérapies brèves) s’adresse aux administrations, aux entreprises, aux familles et aux individus. « Comprendre et provoquer le changement » : l’auteur développe dans ce livre l’approche systémique qui « libère le changement » en interrogeant nos schémas traditionnels de pensée. Françoise Kourilsky s’inspire du travail de Milton Erickson, des recherches de l’école de Palo Alto et de la Programmation Neuro Linguistique de Grinder et Bandler. Face au constat du décalage entre la modernité des technologies de la communication et l’archaïsme des rapports humains et sociaux, Françoise Kourilsky élabore une conduite du changement afin d’améliorer les relations humaines. Résumé des huit parties du livre 1ère partie : la problématique du changement « En nous efforçant d’atteindre l’inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable » Paul Watzlawick Gregory Bateson (anthropologue et théoricien de la communication 1904-1980) distingue deux types de changement : - le changement 1 qui intervient au sein d’un système qui conserve son homéostasie - le changement 2 : le système à travers ses règles, ses présupposés, ses prémisses est modifié. Le changement est qualitatif et s’élabore à partir des ressources du système, tout en tenant compte de son écologie après étude respectueuse et valorisante de l’existant - Tout changement résulte d’un apprentissage, Gregory Bateson en définit 4 : Niveau 0 : le réflexe, même stimulus, même réponse Niveau 1 : le conditionnement Niveau 2 : transfert d’un apprentissage à d’autres situations et contextes Niveau 3 : le changement profond, modification des prémisses, réinterprétation de la réalité, redéfinition de soi-même, de la situation interactionnelle, libération de la dimension créative. 2 Les obstacles au changement « Ce n’est pas tant ce que les gens ignorent qui causent des problèmes, c’est tout ce qu’ils savent et qui n’est pas vrai » Marc Twain Nos prémisses ou présupposés (traditions, tabous…) sont à la base de nos comportements et déterminent notre perception et notre mode de pensée. Ils peuvent de ce fait entraver le changement. « Le lâcher prise » mental autorise un nouveau regard qui entraîne le changement profond par l’apport de nouvelles solutions. 2ème partie : le changement découle d’une nouvelle lecture de la réalité « Tu ne vois pas le monde tel qu’il est mais tel que tu es » dit le Talmud . La réalité : une construction de l’esprit Les représentations : images de la réalité Paul Watzlawick (école de Palo Alto) a défini deux niveaux de réalité : - Réalité de 1er ordre enregistrée par nos récepteurs sensoriels : le territoire - Réalité de 2nd ordre : l’univers des significations données aux choses : la carte . Limites et filtres de la perception L’approche constructiviste observe et écoute comment le patient construit sa réalité, sa carte, afin de discerner son problème et sa solution et l’amène à modifier sa lecture de la réalité. Le sujet est responsable de son choix de lecture, l’individu interagit avec l’environnement, il est au sein d’un système, en fait partie. Nos processus cognitifs influencent nos perceptions, nos émotions et comportement. (Questionner le comment …) Nos perceptions sont limitées et filtrées par nos sens, nos croyances et notre environnement, notre mémoire, nos connaissances. « Etre, c’est être perçu » « Etre, c’est percevoir ». Notre connaissance de l’autre est restreinte et subjective, d’où la nécessité d’une observation et d’une écoute attentives pour être en contact avec la réalité concrète. L’intuition, notre sixième sens, est à l’œuvre quand nous faisons le vide en nous-même, ainsi sentons-nous la réalité interne, ainsi avons-nous accès aux informations contenues dans notre inconscient. C’est « la communication hypnotique » au contact des ressources. . Le recadrage : étape majeure du changement « Les choses ne changent pas, change ta façon de les voir » Lao Tseu « Changer le point de vue perceptuel, conceptuel et/ou émotionnel à travers lequel une situation donnée est perçue pour la déplacer dans un autre cadre qui s’adapte aussi bien ou même mieux aux faits concrets de la situation et qui va en changer toute la signification » Paul Watzlawicz Recadrer appelle des « nouvelles ressources organisatrices » et de nouvelles possibilités. Provoquer l’étonnement chez le patient rend réceptif à d’autres interprétations de la réalité et amène de nouveaux comportements. Trois types de recadrage : de point de vue, de sens ou de niveau logique, de comportement. Le recadrage dissocie la personne de son émotion et la place en metaposition. 3 3ème partie : Réformer nos modes de pensée « Nous ne raisonnons que sur des modèles » Paul Valery Nos modèles et nos logiques de pensée relèvent du mode analytique, de la pensée cartésienne. Nous raisonnons en mode binaire, dans une logique disjonctive utile quand il s’agit de mettre à jour des amalgames et de définir des objectifs mais qui restreint notre champ créatif quand il nous oblige à choisir, à opposer alors qu’une pensée est tout à la fois rationnelle, intuitive et émotionnelle. Face à un dysfonctionnement, ce mode de pensée causale et linéaire désigne des coupables, figeant ainsi le problème et empêchant la découverte de solution nouvelle. Le modèle systémique propose de penser autrement, dans une logique circulaire, holistique et conjonctive, reliant entre eux les éléments d’un système, prenant en compte les interactions et les connections. Cette appréhension de la réalité modifie notre compréhension et facilite la conduite de changement, nous permettant d’accéder au changement de type 2. La démarche systémique replace individus et organisations dans un contexte interactionnel. La thérapie systémique ne cherche pas ce qui est caché mais s’appuie sur l’existant, les manifestations visibles, externes et audibles afin de provoquer le changement par l’action. L’école de Palo Alto (Watzlawick, Bateson …) s’est inspiré de la pratique thérapeutique ericksonnienne afin de faire émerger les ressources du patient situées dans l’inconscient qui vont susciter le changement. La démarche systémique privilégie l’objectif, est orientée présent-futur-passé et futur-présent- passé et s’oppose ainsi, selon l’auteur, à la démarche psychanalytique et au marxisme qui s’inscrivent dans une logique binaire et disjonctive, orientés passé-présent. 4ème partie : le changement se sécrète et se provoque dans l’interaction La fonction circulaire de la communication fait que dans une relation chacun influence l’autre. La communication, dialogue entre êtres humains, contient deux paramètres : l’information et la relation. Bien communiquer nécessite une écoute attentive en oubliant son propre cadre de référence. Dans la communication thérapeutique ou manageriale, il y a jeu d’influence qui peut aller jusqu’à la manipulation si il y a absence d’objectif. Sinon, la communication se régule en fonction de l’objectif. Dans les jeux de pouvoir, Gregory Bateson a défini les concepts de symétrie et de complémentarité. Une relation complémentaire génère une position haute et une position basse. Une relation symétrique met les interlocuteurs au même niveau. Conduire l’autre au changement implique respect, reconnaissance. La base de la relation est la qualité du nous qui rassemble au lieu d’opposer : je, tu, nous. Quand deux personnes se font écho, il y a synchronisation. L’écoute réelle est celle qui se dissocie de soi, qui met en metaposition et permet à l’autre de prendre conscience de ce qu’il dit. 3 niveaux d’écoute : - cheminement mental et logique (règles, valeurs, croyances, critères) - contenu de la communication (mots utilisés, sensoriels) - observation du non-verbal (intonations, gestes, postures, respiration, yeux). 4 « La boussole du langage » de Gregory Bateson aide à s’orienter dans le discours de l’autre, à le clarifier, à mettre à jour ce qui n’est pas dit. Elle aide à se détacher des jugements, suppositions, règles pour accéder plus efficacement à l’objectif en s’appuyant sur les faits et en posant des questions articulées autour de l’information recueillie et de l’objectif visé. 5ème partie : la qualité de la communication, une condition fondamentale Nous nous exprimons avec des mots mais aussi avec notre corps. Nous utilisons le langage digital ou verbal et le langage analogique. Le verbal traduit nos processus cognitifs, notre cheminement mental et donne un contenu informationnel. Par nos attitudes, nos postures corporelles, nos gestes, mimiques, intonations, inflexions de voix, nous envoyons des signaux non verbaux. Le mot, indispensable à la communication, est un codage verbal qui limite notre perception de la réalité. Le langage est un monde symbolique et conventionnel mais pour chacun, les mots sont associés à des expériences, à des références sensorielles, sont porteurs de charge émotionnelle. Le sens des mots utilisés dépend de celui qui les uploads/Philosophie/ fiche-de-lecture-du-desir-au-plaisir-de-changer.pdf

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