1 José Lhomme Le phénomène des tables parlantes 2 Préface J’ai éprouvé beaucoup
1 José Lhomme Le phénomène des tables parlantes 2 Préface J’ai éprouvé beaucoup de plaisir et trouvé un grand intérêt à la lecture de votre dernier ouvrage intitulé : « Le phénomène des tables parlantes » et, puisque vous avez bien voulu demander l’avis d’un modeste étudiant spirite, je m’empresse de vous communiquer les quelques réflexions que votre nouvelle étude m’a suggérées. Si le phénomène des tables est ordinaire et simple, nous ne devons pas oublier qu’il a été le point de départ d’une doctrine philosophique appuyée sur le raisonnement et sur les faits. Comme vous le dites très bien, certains spirites le délaissent, le dédaignent même, parce que, disent-ils, c’est un système trop lent réservé aux entités inférieures. Ils ont tort ; ils oublient, en effet, que les invisibles se manifestent, non pas comme ils le veulent, mais comme ils le peuvent, d’une manière déterminée notamment, par les moyens qu’ils ont à leur disposition ; moyens très variés, dépendant à la fois de leur degré d'évolution et des dispositions particulières à leurs intermédiaires. Vous faites donc bien d’insister sur ces difficultés matérielles et morales ; tous les spirites éclairés approuvent pleinement vos remarques judicieuses relatives à la nature des Esprits pouvant se communiquer par la table, tout en appréciant les arguments solides que vous faites valoir pour réfuter les objections, et en notant avec soin vos considérations sur le contrôle et le sérieux des séances, la valeur morale du but que veulent atteindre les expérimentateurs, ainsi que sur la question des preuves d’identification. Vos lecteurs trouveront dans ces pages, écrites dans un style clair, facile, agréable, la confirmation, basée sur une longue expérience, des conseils donnés par Allan Kardec et que vous répétez sans jamais vous lasser au cours des séances dominicales, c’est-à-dire : que les indications des Esprits ne peuvent être considérées que comme des opinions personnelles ; que tout nouvel enseignement, avant d’être accepté, doit être soumis à l’analyse comparée et à un contrôle universel ; que le Spiritisme est une science d’observation, et non pas un mode de divination. Les chercheurs impartiaux, libres de préjugés, apprécieront également à sa juste valeur votre observation tendant à pousser vers l’étude de toutes les classes de phénomènes pour obtenir une vue d’ensemble suffisante et juste du vaste problème de la survivance humaine. A ce sujet, nous dirons, comme Bozzano l’a fait remarquer dans une étude extrêmement intéressante, « La Psychologie de la Raison Humaine », qu’il existe une difficulté énorme pour l’intelligence humaine : tenir simultanément présents, devant la raison, tous les éléments du problème, même lorsque ces éléments sont connus du penseur qui se propose de le résoudre. C’est ainsi que bon nombre de lecteurs et chercheurs, à quelque système qu’ils appartiennent, ne connaissent pas - ou ne veulent pas connaître - toutes les données essentielles, et ne tiennent pas compte, pour tirer leurs conclusions, de certaines catégories de manifestations extrêmement importantes. Enfin, je soulignerai particulièrement votre définition simple, très claire et très précise à la fois, de l’Au-delà ; la distinction que vous faites entre le guide de séance expérimentale et le guide spirituel. J’ajouterai qu’il m’a été très agréable de retrouver des extraits de comptes rendus de séances auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister chez vous. Votre nouvelle étude est un véritable manuel du phénomène des tables, un guide sûr et instruit qui n’existe pas à l’heure actuelle, à ma connaissance du moins. Vous comblez donc une lacune en publiant ainsi les résultats de nombreuses observations faites avec un soin tout particulier. 3 « Le livre du médium-guérisseur » et « Le phénomène des Tables parlantes » constituent des compléments de valeur précieux et indispensables à votre belle synthèse d’une concision et d’une clarté remarquables : « L’Au-delà à la portée de Tous ». Et pour ma part, j’applaudirai chaleureusement à l’heureuse idée que vous avez de continuer vos publications dans ce sens. A. Donnay Secrétaire de rédaction du journal Le Spiritualisme expérimental et philosophique 4 Chapitre Premier Il est utile de savoir que… Le plus ordinaire, mais le plus productif des phénomènes Spirites n’exigeant pas une longue initiation est, sans conteste, celui des tables dites « parlantes ». Par lui, il est possible d’entrer en communication aisée avec les forces inconnues parmi lesquelles se trouvent celles de l’au-delà. Par au-delà, il faut comprendre l’état de vie invisible dans lequel nous vivons, sans nous en rendre compte. Ce n’est donc pas une région spéciale de l’Univers, se nichant au fond de l’Empyrée, dans les lointains azurés du ciel difficilement accessibles, et séparés de nous par des distances incommensurables. L’Au-delà, tel qu’il doit être compris par l’expérimentateur, est tout près de nous aussi bien qu’à l’infini, mais malgré sa proximité, il nous est inconnu parce que nous ne le voyons pas. Nous sommes, pour la plupart, plongés dans l’Au-delà comme des aveugles sourds et muets, c’est-à-dire incapables d’en percevoir les moindres vibrations intelligentes par les voies sensorielles ordinaires. Une seule chose nous reste cependant possible, (si nous ne sommes pas doués des facultés merveilleuses du sensitif) c’est de réaliser le mouvement qui se fait autour de nous, tout près de nous ; mouvement résultant d’une action de la vie invisible sur les objets qui nous environnent. Ce même mouvement peut donner lieu à des coups, des sonneries, des déplacements, c’est-à-dire à plusieurs phénomènes acoustiques et moteurs. En agissant sur la matière inerte, les entités de l’Espace atteignent un double but : se faire comprendre par des signes conventionnels, au moyen d’un objet qu’on ne peut, à première vue, accuser de complicité concertée. Grâce à un dispositif simple, nous pouvons entrer en rapport avec les intelligences invisibles. Celles-ci se présentent à nous, comme un visiteur agitant le marteau de la porte, d’une façon convenue ou à convenir, de vive voix. C’est cette simplicité même qui fait reculer bon nombre d’intellectuels qui la trouvent trop indigne d’eux, et ne réfléchissent pas aux difficultés inouïes rencontrées par les habitants impalpables de l’invisible pour se faire comprendre au moyen d’un langage humain. Les premières abjections Le phénomène de la table parlante a contre lui trois adversaires obstinés : l’ignorant ; le Monsieur « Qui-a-beaucoup-lu » et le Spirite moraliste. Le premier ne voit dans le phénomène qu’une farce ridicule facile à éventer. Le deuxième affirme que le « manipulateur invisible » n’est autre que le fluide de l’assistance, auquel il prête un pouvoir très étendu de clairvoyance et de divination. Mais, ce que le monsieur « Qui-a-beaucoup-lu » ne dira pas, c’est le comment et le pourquoi de la transmission télépathique du cerveau des expérimentateurs aux fibres de bois de la table ; le comment et le pourquoi de l’union des fluides disparates appartenant à plusieurs assistants ; et leur transformation en une force unique intelligente qui s’impose à toutes les autres, et a assez de discernement pour choisir, dans toutes les consciences et les subconsciences, juste ce qu’il faut pour démontrer la finesse de ses connaissances, et son indépendance, à l’observateur attentif. De son côté, le Spirite moraliste, imbu de son rôle souverain dans la réformation de la pauvre humanité terrestre, répudiera un procédé qui lui semble peu propice à de longues dissertations philosophiques. Très souvent, à l’instar du curé de campagne qui voit en tout les manifestations du « Malin », il n’y verra qu’une vulgaire intervention d’Esprits inférieurs se prélassant dans la matière. 5 Il est facile de répondre à chacune de ces objections. Tout d’abord, l’illusion et la supercherie ne résistent pas à l’observation un peu soutenue de l’expérimentateur un peu avisé qui s’aide d’un contrôle suffisant. Secondement, l’existence d’un fluide vitalisateur et de la télépathie sont deux choses qui ne seront pas contestées par un chercheur intelligent. Il sait, par expérience, qu’une force psychique, émanant de chaque assistant, sert de véhicule à la vie, et est soumise à des lois déjà bien déterminées ; que, si la télépathie rayonne autour de nous, elle ne s’arrête pas non plus aux frontières de notre petit monde terrestre et qu’elle s’exerce au loin avec les intelligences indépendantes de la matière ; que celles-ci peuvent en percevoir les vibrations et y répondre par un procédé analogue. En résumé, pour l’investigateur Spirite, la télépathie est un mode de communication consciente ou inconsciente entre toutes les intelligences incarnées et désincarnées. Passons enfin à la troisième objection : S’il faut en croire certains Spirites, se peut-il que les manifestations de la table soient exclusivement réservées aux entités inférieures avides de communiquer avec les vivants ? D’une façon générale, on peut dire que la qualité des phénomènes dépend uniquement de la valeur morale, du but et de l’esprit de recherche des expérimentateurs. Ici, la valeur morale ne peut être confondue avec l’hypocrisie doucereuse et le brillant que donne l’éducation. Sous le masque rude du travailleur, on trouve bien souvent plus d’honnêteté foncière et de bon sens que sous le vernis de l’homme cultivé. Quant à l’esprit de recherche, celui-ci se caractérise par une persévérance et une perspicacité inlassables. Il est certain que la manifestation uploads/Philosophie/ jose-lhomme-le-phenomene-des-tables-parlantes-fr.pdf
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- Publié le Jul 24, 2022
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