P. Compagnone, L1 Introduction psychologie clinique, module 8, p 1 Module 8 : C

P. Compagnone, L1 Introduction psychologie clinique, module 8, p 1 Module 8 : Courant humaniste Objectif de ce chapitre -connaissance des pensées et concepts clés à l’origine de cette approche Comment ? - présentation de l’approche de Rogers et Maslow Théories humanistes Les théories de Carl Rogers et Abraham Maslow émergent dans les années 50 dans un effort de compléter les concepts sur la nature humaine développée par la psychanalyse et le behaviorisme. Ils sont en désaccord avec la vision noire, pessimiste et largement négative de Freud. Ils sont aussi en désaccord avec la vision béhavioriste et apprentissage où la personne est vue comme un robot. Ils insistent sur une vision où la personne est un être humain actif, créatif et expérimenté (avec une histoire) qui vit dans le présent et répond de façon subjective aux perceptions, relations et rencontres. La vue humaniste de la personnalité est positive, optimiste et insiste sur la tendance de la personnalité humaine à la croissance et l’actualisation de soi THEORIE PHENOMENOLOGIQUE Phénoménologie : approche en psychologie qui met l’accent sur la manière dont une personne perçoit et « fait l’expérience » d’elle-même et du monde Les 4 éléments clés de l’approche phénoménologique : 1- La responsabilité personnelle Chacun de nous est ultimement responsable de sa vie (contraste avec la psychanalyse) . Le but de la thérapie est d’amener la personne à accepter qu’elle a un choix, qu’elle est libre. 2- Le ici et maintenant Il faut vivre sa vie comme elle se passe, sans ruminer le passé ou s’inquiéter de l’avenir. Le passé est un guide, pas un boulet…Aucune vision déterministe. 3- Phénoménologie de l’individu La priorité est accordée à l’expérience subjective de l’individu, c’est-à-dire au sens que chacun accorde aux événements. L’individu est l’expert, c’est-à-dire celui qui possède la compétence d’agir sur sa vie. (En psychanalyse, au contraire, l’analyste est celui qui écoute et interprète ce que le sujet ne peut verbaliser. Le psychanalyste, par ses interprétations, tente de mettre ce qui n’est pas accessible au sujet. P. Compagnone, L1 Introduction psychologie clinique, module 8, p 2 4- La croissance personnelle Tendance à l’actualisation de soi chez les personnes saines (Processus de la personne en devenir selon Rogers) CARL ROGERS (1902-1987) Partie élaborée en grande partie à partir du livre de Embleton Tudor, L., Keemar K, Tudor K., Valentine J. and Worrall M. (2004) The Person-Centred Approach. A Contemporary Introduction, New York : Palgrave Macmillan. THEORIE DE LA PERSONNALITE DE ROGERS Pour Carl Rogers, le comportement d’une personne est complètement dépendant de la façon dont elle perçoit le monde et ses événements. Dans sa théorie de la personnalité , Rogers décrit le soi (self) comme un important élément de l’expérience. C’est un peu grâce à Rogers que le soi est re-apparu comme un construit important pour comprendre la personnalité. Dans la plupart des théories behavioristes, le concept de soi a été ignoré, considéré comme un résidu des précédentes vues religieuse ou philosophique. Rogers, présente le soi comme un construit scientifique qui aide à appréhender ce que l’on observe. Le self est le terme de Rogers pour désigner le processus psychologique qui gouverne notre comportement, en insistant dans le même temps sur l’organisme ou la personne prise globalement Influencé par le mouvement philosophique phénoménologique, Rogers (1959) maintient que chaque individu existe au centre d’un champ phénoménologique. (En philosophie, cherche à décrire l’expérience immédiate. En psychologie, étude des perceptions et du niveau de conscience.) Ce qui est important, ce n’est pas l’objet ou l’événement mais la façon qu’il est perçu et compris par la personne. Le champ phénoménologique réfère à la somme des expériences. Il consiste en tout ce qui est potentiellement disponible à la conscience à un moment donné. Ex : actuellement, étant assis, vous pouvez ne pas être conscients de la pression sur vos fesses, mais si votre attention est attirée sur ce point, vous en devenez conscient. Votre champ phénoménologique vient d’être élargi… L’organisme ou la personne comme un tout répond au champ phénoménologique. Rogers insiste ici, sur la perception individuelle de la perception de la réalité. Concernant cet aspect, il était consistant avec les récents intérêts pour la cognition en psychologie. Pour des raisons sociales nous sommes d’accord que les perceptions communément partagées par les autres dans notre culture sont des perceptions correctes. Cependant, la réalité est très personnelle. Ex1 : Deux individus entendant un bruit de nuit peuvent répondre de façon bien différente : pour l’un ce sera un monstre et réagira avec peur ; pour l’autre il reconnaîtra un hibou et réagira avec nonchalance P. Compagnone, L1 Introduction psychologie clinique, module 8, p 3 ex2 : Un enfant trouve son père autoritaire et dictatorial. Un observateur impartial peut trouver lui un père juste et ouvert. Pour Rogers ce qui est important, ce n’est pas ce qui est réel mais la façon dont le garçon voit son père. Conséquence : ce ne peut être que le sujet lui-même qui peut nous parler de son expérience. Ce n’est pas toujours facile de comprendre un comportement à partir de références internes d’une autre personne. Nous sommes limités à la perception consciente de la personne et ses habilités à communiquer ses expériences. Néanmoins, une compréhension empathique des expériences d’autrui est utile pour comprendre une personne et aussi le processus de personnalité Clé de l’approche de Rogers : considérer comment l’on se perçoit et comment on perçoit le monde qui nous entoure (approche phénoménologique) BIOGRAPHIE « Je parle en tant que personne, dans un contexte d’expérience et d’apprentissage personnels » (Le développement de la personne, chapitre « qui je suis ?) Carl R Rogers, né le 8 janvier 1902 à Oak Park Illinois (Chicago) Il est originaire d’une famille avec une atmosphère religieuse et morale stricte, où le sens du travail est inculqué. Des caractéristiques de son histoire se retrouvent dans son travail, avec notamment: -un intérêt pour les questions morales et éthiques -un respect des méthodes scientifiques (effort du père d’exploiter la ferme d’une façon rationnelle puis intérêt personnel pour l’agriculture rationnelle) En 1931, il obtient son doctorat. Il est alors attiré par deux pôles : l’aspect clinique de Freud et l’approche scientifique. Au cours de carrière, Rogers s’est ainsi efforcé d’articuler le subjectif et l’objectif, comme religion et science. « La thérapie est l’expérience qui me permet d’une certaine manière de me laisser aller subjectivement. Au moyen de la recherche, je puis prendre du recul et examiner objectivement toute cette riche expérience subjective en me servant d’élégantes méthodes scientifiques pour m’assurer que je n’ai pas tenté de me tromper moi- même » Rogers, 1968, p13-14 En 1968, Rogers avec des collègues fonde un centre de psychopédagogie indépendant. Il délaisse la structure universitaire pour le milieu professionnel. En 1946-47 : Rogers devient président de l’American Psychological Association Conception de la personne selon Rogers Si l’on en croit la psychanalyse, la personne est pourvue d’un Ça et d’un inconscient qui se manifeste par l’inceste, le meurtre et autre crime si on les laissait s’exprimer. Nous sommes donc des êtres foncièrement irrationnels, insociables et destructeurs. P. Compagnone, L1 Introduction psychologie clinique, module 8, p 4 Pour Rogers, il se peut que nous ayons ce type de comportement mais cela s’explique par le manque de maturité. Lorsque le contexte le permet nous sommes aptes à vivre selon notre nature foncièrement bonne. « Je ne crois pas avoir une vue naïvement optimiste de la nature humaine. Je suis tout à fait conscient du fait que, par besoin de se défendre contre des peurs internes, l’individu peut en arriver à se comporter de façon incroyablement cruelle, horriblement destructive, immature, régressive, antisociale et nuisible. Il n’en reste pas moins que le travail que je fais avec de tels individus, la recherche et la découverte des tendances très positivement orientées qui existent chez eux comme chez nous tous, au niveau le plus profond, constituent un des aspects les plus réconfortants et les plus vivifiants de mon expérience. » Rogers, 1968, p25 STRUCTURE DE LA PERSONNALITE Le soi Le SOI est le concept structural clé de la théorie de Rogers. L’individu perçoit des objets extérieurs, en fait l’expérience et leur attache des valeurs. L’ensemble de ces perceptions et de ces valeurs forme le champ phénoménal de l’individu. Les parties du champ phénoménal considérées par l’individu comme le « soi », le « moi » ou le « je » constituent le soi. Le concept de soi est la configuration organisée et cohérente de ces perceptions. Caractéristique du soi : intégré et organisé (Notion d’ auto eco re organisation cf systèmes complexes) Le soi n’agit pas. Il organise les perceptions généralement accessibles à la conscience. Il peut y avoir des expériences dont les individus n’ont pas conscience mais le soi est essentiellement conscient. Le soi idéal C’est ce qu’une personne souhaiterait être. Perceptions et significations susceptibles de s’appliquer au soi et auxquelles l’individu accorde une grande valeur. Le soi idéal semble particulièrement exposé aux influences externes (c’est-à-dire) les valeurs de la société) PROCESSUS DE LA PERSONNALITE L’autoactualisation C’est une notion centrale dans uploads/Philosophie/ 08-cours-8.pdf

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