Institut de Formation en Soins Infirmiers Centre Hospitalier de Chartres La com
Institut de Formation en Soins Infirmiers Centre Hospitalier de Chartres La communication et le refus de soin Romain Bosquet Promotion 2000-2003 Remerciements Je tiens particulièrement à remercier Sandra pour son soutien et son aide, ainsi que mes parents . Sommaire I-Introduction I.1 Constat I.2 Motivation II-Problématique II.1 Culture II.2 Une communication imparfaite II.3 Souffrance psychique II.3 Notion de soin infirmier III-Hypothèse IV-Etude IV.1 Introduction de l'étude IV.2 Cadre de référence IV.2.1 La communication IV.2.1.1 Le langage verbal IV.2.1.2 Le langage non verbal IV.2.1.3 La communication adaptée IV.2.2 Le soin IV.3 Exploitation des questionnaires IV.3.1 Objectifs et méthode IV.3.2 Résultats IV.3.2.1 Données épidémiologiques IV.3.2.2 Données sur la communication IV.3.2.3 Données sur le refus de soin IV.3.3 analyse des résultats IV.4 Conclusion de l’étude V-Projection dans l'avenir VI-Conclusion du travail de fin d’études Annexes I-Introduction Le travail infirmier consiste à effectuer des soins sur prescription médicale ou selon le rôle propre. Il ne s'agit pas simplement de l'application technique d'un traitement. La communication entre le soignant et le soigné est une condition essentielle au bon déroulement des soins. Le rôle du soignant est le reflet d'un ensemble d'activité, il représente une ligne de conduite, un ensemble d'attitudes et de comportements requis pour soigner. Ce travail de fin d'études est axé sur la communication et le refus de soin. j'ai centré ce travail sur la relation, élément essentiel de notre formation infirmière. Comment un soignant doit-il réagir quand un patient ou la famille d'un patient refuse un soin qui a été médicalement prescrit à celui-ci. Ce problème auquel j'ai été confronté au cours de ma pratique m'a montré que la dimension de la communication était indispensable dans la réalisation d'un soin. Cette communication suppose une écoute bienveillante, capacité difficile à codifier. Néanmoins, la formation nous apprend me semble-t-il, qu'un soin sans rencontre avec le patient peut, peut être, avoir des bénéfices thérapeutiques sur le plan physique mais que sur le plan relationnel, le lien crée à l'occasion de ce soin est essentiel quant à son acceptation, sa réalisation et ses effets. Il s'agit de s'interroger sur le problème suivant : comment l'infirmier peut-il gérer un refus de soin. Pour commencer ce travail, j'ai réalisé une première analyse personnelle du constat en me demandant comment on pouvait arriver à une telle situation et quelles en étaient les raisons initiales. J'ai complété cette problématique en effectuant une recherche documentaire en lien avec le sujet. Mes principaux axes de recherche ont été : la communication, l'approche culturelle des patients, la relation soignant-soigné, le refus de soin. Ensuite, j'ai procédé à l'analyse des termes principaux de mon hypothèse. J'ai donc décidé d'axer ma recherche sur deux champs d'étude : le premier consistant en une explication de la communication pour pouvoir aborder la communication adapté lors d'un soin. Le deuxième champ d'étude portant sur le soin et le refus de soin. Enfin, j'ai réalisé un questionnaire pour permettre un recueil d'information en lien avec le sujet auprès d'infirmiers de différents services hospitaliers. I-1 Constat Mon constat concerne un stage réalisé en médecine pédiatrique, durant ma deuxième année de formation. Il s'agit d'une jeune fille de huit ans, hospitalisée depuis trois jours, pour le traitement d'un paludisme en retour d'un séjour en Côte-d'Ivoire. Ses parents sont originaires de ce pays. La maman accompagne sa fille lors de cette hospitalisation. Elle est assez anxieuse et ne parle pas beaucoup. Le papa vient fréquemment voir son enfant. Elle est traitée par de la Nivaquine® depuis son entrée. Au bilan sanguin du troisième jour d'hospitalisation, il lui est découvert une anémie aiguë, à 6,4 g/l d'hémoglobine, due à la destruction massive d'érythrocytes dans le sang. La jeune fille paraît asthénique, ne sourit pas et ne joue pas. Par rapport à cette anémie, communiquée au médecin en début d'après-midi le pédiatre fait une prescription d'un concentré globulaire à passer le plus tôt possible. Il va donc en parler avec les parents pour leur expliquer la réalisation de ce soin. A ce moment, les parents indiquent au médecin leur refus de transfusion de leur fille. Le médecin leur explique la gravité de la situation dans laquelle se présente celle-ci. Le médecin repart de la chambre en ayant le consentement des parents. L'infirmier fait le nécessaire pour commander le culot globulaire. Au passage de l'infirmier, pour remplir les différents papiers de transfusion, les parents lui indiquent que finalement ils refusent la transfusion. Le médecin est prévenu pour la deuxième fois et rencontre de nouveau les parents. En plus de réexpliquer les motivations, le médecin leur annonce, qu'au vue de son état de santé et de leur refus, il devra faire appel au juge des enfants pour lever leur autorité parentale afin d'effectuer un soin qu'il estime nécessaire au bon rétablissement. Et, de nouveau, les parents acceptent devant l'insistance du médecin. En début de soirée, l'infirmier reçoit le culot globulaire et décide de faire le prélèvement prétransfusionnel. A ce moment, la mère est seule avec sa fille. Elle demande quel est l'intérêt de reprélever sa fille alors que cela fait deux matins de suite qu'on lui fait des bilans sanguins. Et, de plus, dans son pays, on ne transfuse pas; on donne des vitamines et cela passe. Elle ajoute que si le médecin le veut, il n'a qu'a leur enlever l'autorité parentale. L'infirmier ne cherche pas plus à approfondir et va prévenir le pédiatre de ce troisième refus. Au téléphone, il demande à l'infirmier de les convaincre mais il insiste pour qu'il vienne. Il s'entretient donc de nouveau avec les parents. Finalement, il y a un changement d'équipe, et c'est l'infirmier de nuit qui pose le culot globulaire vers 23h. La transfusion ne pose pas de problèmes. Le lendemain après-midi, le pédiatre autorise la sortie de la jeune fille devant le rétablissement de santé. Elle est en effet beaucoup plus active que la veille, elle joue et elle sourit. C'est également le cas de la maman qui est plus souriante. I-2 Motivations Lors d'un stage de deuxième année, je me suis retrouvé dans une situation inhabituelle où les parents d'une patiente refusaient le soin qui lui étaient proposés . Les objectifs de cette réflexion sont d'une part de pouvoir comprendre comment on peut arriver à une situation bloqué et d'autre part se demander ce qui pourrait être mis en place pour instaurer une communication adaptée. Je serais à même de retrouver plus tard, lors de mon exercice professionnel, des situations similaires de refus de soins. Ce travail de recherche me permet de me situer et d'envisager mon futur comportement infirmier. II-Problématique II-1Culture Pourquoi ce refus des parents alors qu'il apparaît comme le seul moyen à entreprendre pour soigner la jeune fille. Ainsi, on ne connaît pas les sentiments exacts des parents vis-à-vis de ce soin particulier qu'est la transfusion d'un concentré globulaire. Selon leur culture, ce n'est pas la façon de soigner une anémie. La patiente est originaire d'un autre, d'une autre culture : l'Afrique (Côte d'Ivoire). Or, selon les cultures et les traditions, l'approche de la maladie est différente. Selon ISabelle Lévy 1 : "pour les africains, la transfusion est considérée comme un signe d'aggravation de l'état du patient, voire l'éminence de l'agonie". Je suis donc en présence, ici, de deux façons différente de penser un soin et d'imaginer ce qu'il représente : de la part du patient et de la part de l'infirmier. La notion d'ethnocentrisme apparaît, c'est une tendance à privilégier le groupe social auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence. Il y a une opposition culturelle sur la conceptualisation de ce soin et ce qu'il représente symboliquement. Or Nathalie Boucher 8 , anthropologue, souligne qu'à l'hôpital " la pluralité culturelle est mise de côté pour mener une politique de soins cohérente, qui repose sur le concept des mêmes soins pour tous". Il faut donc s'éloigner de cette approche de "même soin pour tous" et se rapprocher de l'idée qu'on ne peut pas soigner une personne sans tenir compte du sens qu'elle donne à sa maladie et c'est ce qui détermine son adhésion et sa participation au traitement. On peut se demander quels sont les moyens mis en place pour ce type de problème dans leur pays d'origine. Ainsi, selon eux, ce sont les différents prélèvements qui sont à l'origine de l'anémie. On peut donc facilement supposer un manque de connaissances important par rapport à la pratique des soins en France, ce qui pourrait en partie expliquer leur difficulté à accepter un soin qu'ils estiment dangereux. Et sans doute cela génère une angoisse encore plus importante chez les parents. On s'aperçoit , d'une différence au niveau de la communication qui a pour origine une différence de culture; et donc on peut se poser la question de la prise en charge de la culture dans l'explication du refus? Il me semble que l'on est en présence, ici, d'une différence culturelle. La culture infirmière qui est traditionnellement le combat contre la maladie, contre la mort avec l'utilisation de soins technique qui s'oppose à la culture des parents qui se placent uploads/Management/ me-moire-romain.pdf
Documents similaires










-
34
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 17, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.3075MB