Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ET AIDE AU DIAGNOSTIC ESP M1M3E B.D.DIA
Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ET AIDE AU DIAGNOSTIC ESP M1M3E B.D.DIAGNE 1 L’analyse des défaillances peut s’effectuer : • soit de manière quantitative puis qualitative en exploitant l’historique de l’équipement et les don- nées qualitatives du diagnostic et de l’expertise des défaillances, • soit de manière prévisionnelle en phase de conception ou a posteriori, après retour d’expérience. Tout le problème pour l’homme de maintenance est de savoir quelles défaillances traiter en priorité, certaines n’ayant que peu d’importance en termes d’effets et de coûts. L’exploitation de l’historique va per- mettre d’effectuer ce choix. Or, certains diront qu’ils n’ont pas le temps d’exploiter l’historique des machines, qu’ils ont autres choses à faire (du correctif certainement !). Le refus d’exploiter les historiques montre une totale méconnaissance des méthodes de gestion de la maintenance, et donc une totale désorganisation du service Maintenance, et c’est par là qu’il faudra commencer avant d’aller plus loin. S’il est vrai que l’exploitation manuelle d’un historique est longue et fastidieuse, elle amène énor- mément d’informations. La GMAO permet maintenant de s’affranchir de ce travail pénible. Cette exploitation peut s’effectuer à plusieurs niveaux : par centre de charge (par exemple on analyse le comportement de l’ensemble des moteurs asynchrones triphasés de l’entreprise), par équipement, par type d’organe, par sous-ensemble, par composants critiques. On peut analyser un historique de deux manières : • soit de manière quantitative en exploitant l’historique de l’équipement et les données qualitatives du diagnostic des défaillances ce qui permet d’isoler les problèmes arrivant le plus souvent ou coûtant très cher, • soit de manière qualitative après retour d’expérience ; on expertise alors la défaillance. Il est clair que le choix des types de défaillance est important : une défaillance intrinsèque (propre au matériel) n’a rien à voir avec une défaillance extrinsèque (liée à l’environnement), et en tout état de cause, ne peut s’analyser de la même manière, même si on apporte par la suite un correctif. L’analyse quantitative d’un historique sera traitée dans le paragraphe 2 ; on dispose pour cela d’un outil très important : l’analyse de Pareto. L’analyse qualitative des défaillances sera vue ensuite. Elle débouchera naturellement sur une aide au diagnostic. Si diagnostiquer une défaillance fait partie du travail quotidien de l’homme de mainte- nance, la prévoir, afin qu’elle n’arrive pas, est encore mieux. C’est le but de l’analyse prévisionnelle des dé- faillances. 1 – HISTORIQUE DES EQUIPEMENTS 1.1 - Définition L’historique d’un équipement enregistre les défaillances, pannes et informations relatives à la main- tenance de celui-ci. L’historique d’un équipement est donc l’équivalent du « carnet de santé » des individus. Il retrace la vie du matériel en indiquant chronologiquement tous les faits marquants de maintenance ainsi que les améliorations qui auront été apportées à l’équipement depuis sa mise en service. Le technicien de maintenance se doit de connaître les évolutions d’un matériel pour les raisons suivantes : • certains faits passés peuvent très bien expliquer une défaillance quelques mois, voire quelques années plus tard ; l’historique est donc la mémoire technique de l’équipement ; • l’historique va permettre de conduire et de réaliser des études de fiabilisation et d’amélioration de l’équipement, au regard de toutes les interventions sur celui-ci. Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ET AIDE AU DIAGNOSTIC ESP M1M3E B.D.DIAGNE 2 Le fichier historique a donc une importance vitale pour la maintenance de l’équipement ; il doit être « vivant », c’est à dire mis à jour régulièrement ; pour être un outil de travail efficace, il doit être aussi précis et concis : • il doit être commencé dès l’installation de l’équipement car les défaillances de jeunesse peuvent contribuer à la recherche des causes des défaillances plus tardives ; • tous les événements sont systématiquement consignés, même les plus anodins ; il est toujours plus simple de se rappeler d’une grosse panne que d’une microdéfaillance répétitive qui engen- drera à terme une défaillance grave ; en effet, la microdéfaillance, le dérèglement passager d’un paramètre deviennent rapidement des habitudes ; or, il est prouvé qu’elles sont génératrices de perte de disponibilité, donc de productivité moindre et bien sûr de non-qualité ; • lorsqu’une défaillance survient, il faut noter tout ce qui s’est passé (date, relevé du compteur machine en heures ou unités d’usage, effets, causes analysées, remèdes apportés, temps d’arrêt de l’équipement, temps consacré à l’intervention, pièces remplacées) ; la date est impor- tante car une défaillance peut toujours arriver au même moment d’une journée, d’une période ou d’une saison ; • il faut également consigner les conditions de fonctionnement du processus (type de matière d’entrée, conducteur de la machine, valeurs des paramètres de fonctionnement : température, vitesse, débit, pression, vibrations, etc..). Toutes ces informations sont consignées dans les bons de travail (BT) et les rapports d’intervention par le préparateur maintenance pour le premier et les intervenants pour le second. L’historique d’une machine est donc un document important en termes d’efficacité de la maintenance, mais aussi en termes de volume. Il est évident que l’informatique va avoir un rôle important dans la gestion des historiques. Les GMAO actuelles possèdent toutes une fonction « gestion des bons de travail ». Quels types d’intervention alimentent l’historique ? • Toutes les interventions correctives. • Toutes les interventions de maintenance améliorative. • Les inspections, rondes et contrôles. • Les interventions de maintenance conditionnelles doivent y figurer, parce que, par nature, elles précèdent la panne. L’évolution du paramètre surveillé y est consignée. Elles font d’ailleurs l’objet d’une demande d’intervention renseignée comme celle d’une intervention corrective. • La saisie des microdéfaillances, aussi fastidieuse soit-elle, ne doit pas être négligée ; en fait, l’expérience montre que son oubli fausse complètement une étude de fiabilité ultérieure. Or, c’est souvent la production qui est témoin de ces microdéfaillances, d’où l’intérêt de la mainte- nance à entretenir de bon rapport avec elle. Remarque 1 : les interventions préventives systématiques ne font normalement pas partie d’un historique ; elles font partie du Dossier Technique d’Equipement (DTE) sous forme d’échéancier qui garde ainsi la trace de chaque opération réalisée ; toutefois, les comptes-rendus d’intervention peuvent révéler d’autres pro- blèmes que l’intervenant a remarqués, il est donc intéressant de les mémoriser dans ce cas. Remarque 2 : les dossiers historiques des équipements soumis à une réglementation (appareils à pression, appareils de levage, etc..) doivent être particulièrement bien tenus et la date des visites, inspections ou Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ET AIDE AU DIAGNOSTIC ESP M1M3E B.D.DIAGNE 3 épreuves obligatoires doivent être bien mises en évidence pour pouvoir vérifier facilement le respect de la périodicité. 1.2 – Le temps en maintenance Le temps s’exprime en secondes (temps absolu), mais il peut aussi s’exprimer en « unités d’usage » (heures, distances, cycles ou toutes grandeurs appropriées : 1 heure, 3 mois, 1000 km, etc.). Les temps intéressants en maintenance sont fournis par la figure 4.2. TBF UT DT DT TTR TTR Fonctionnement Arrêt t Figure 4.2 – Analyse des temps • UT (Up Time) : temps de bon fonctionnement (même si l’équipement ne produit pas). • DT (Down Time) : temps d’arrêt de production consécutifs à une défaillance (microdéfaillances comprises). • TBF (Time Between Failures) : intervalles de temps entre deux défaillances consécutives. • TTR (Time To Repair) : durées d’intervention maintenance (temps technique de réparation). Toutes ces informations seront reprises par la suite pour caractériser la fiabilité, la maintenabilité et la disponibilité1 d’un équipement. 1.3 – Bon de travail et rapport d’intervention Le bon de travail (BT) fait suite à une demande d’intervention. On y trouve systématiquement : • un numéro, c'est-à-dire le code qui lui est attribué (chaque BT a son propre code), • le nom du demandeur (personne autorisée demandant le service de maintenance), • la date d’enregistrement (date à laquelle le BT est émis), • la date d’ouverture (date à laquelle le BT est activé), • la date de clôture (date à laquelle le BT est exécuté, c'est-à-dire lorsque le travail est terminé), • la nature du travail, • fréquence, • dernière fois, 1 Chaptre 5 : Assurance disponibilité des équipements. Chapitre 2 : L’ANALYSE DES DEFAILLANCES ET AIDE AU DIAGNOSTIC ESP M1M3E B.D.DIAGNE 4 • réglementation concernant la sécurité (exigences obligatoires ou recommandations). Les autres informations sont liées aux habitudes de l’entreprise, le bon de travail pouvant être simple mais complété par une fiche d’intervention : • type de maintenance, • priorité (code informant que son action est prioritaire sur les BT ; il a priorité est souvent liée à la criticité), • liste de contrôle (liste des points à inspecter lors d’une opération de maintenance cyclique), • estimation des ressources, etc. Un exemple de bon de travail est donné figure 4.3. BON DE TRAVAIL BT N° Demandeur : Date d’enregistrement: Date d’ouverture Date de clôture : Equipement : Marque : Type : Code : Heures de marche Priorité Réglementations concernant la sécurité : NATURE DU TRAVAIL Fréquence Dernière fois Type de travail Temps prévu Estimation des ressources Justification de la non exécution Liste de contrôle Cause de la défaillance Pièce défectueuse Fournitures Nb Coût unit. Total uploads/Management/ chap-2-l-x27-analyse-des-defaillances 1 .pdf
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- Publié le Nov 27, 2022
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