1 Module II: Lire un roman maghrébin contemporain : Il était une fois un vieux
1 Module II: Lire un roman maghrébin contemporain : Il était une fois un vieux couple heureux de Mohammed Khaïr Eddine Fiche pédagogique Activité : Travaux encadrés. Séquence : 1 Entrée dans l’œuvre Durée : 2 heures Niveau : 2ème année du baccalauréat Compétences: Communiquer par écrit autour d’une œuvre littéraire. Objectifs : - Se documentaire autour d’un auteur, d’une œuvre. - Contextualiser une œuvre, un mouvement littéraire. - Rendre compte d’une recherche. Support: L’œuvre intégrale + la recherche des élèves (travail donné à l’avance) I. Étapes à suivre : 1- Exposer les résultats des recherches. 2- Sélectionner les informations importantes. 3- Organiser les informations sur le tableau. 4- Trace écrite. Démarche : ❖ Exposé des élèves ❖ Prise de notes (Les élèves prennent des notes pendant l’exposé) ❖ Mise au point des notes II. Traces écrites : Repères littéraires et historiques : 1. La littérature maghrébine d’expression française : La littérature maghrébine d’expression française a vue le jour en Algérie, puis s’étend aux deux pays voisins le Maroc et la Tunisie. Elle est née principalement vers les années 1945- 1950 et produite par des autochtones1. La colonisation française, l’acculturation qu’elle a provoquée, les luttes pour l’Indépendance sont les phénomènes qui rendent compte et expliquent l’émergence de la littérature maghrébine d’expression française. Les romanciers reflètent cet état d’esprit : Sefrioui dans « La boîte à merveilles » dépeint la vie quotidienne, D. Chraïbi dans « Les boucs » exprime le sentiment de déracinement, Memmi évoque « la bâtardise » du juif tunisien, alors que Mohamed Dib, Mammeri et Mouloud Feraoun sont les romanciers de l’inquiétude. Avec le théâtre de Malek Haddad et la poésie de Jean Sénac, c’est la volonté révolutionnaire de la libération qui fait entendre sa voix. 1 - Qui est issu du sol même où il habite, qui n'est pas venu par immigration ou n'est pas de passage. ➙ indigène Déroulement de l’activité 2 2. Aperçu sur les écrivains maghrébins d’expression française : Si l’on s’efforce de « mettre de l’ordre » parmi les écrivains maghrébins, on peut envisager un classement historique, par générations : Tout d’abord la génération des fondateurs, marquée par : la prise de conscience identitaire et la réflexion sociale. Ce sont surtout : • En Tunisie : Albert MEMMI (né en 1920). • En Algérie : Mouloud FERAOUN (1913-1962), Mouloud MAMMERI (1917-1989), Mohammed DIB (né en 1920), Malek HADDAD (1927-1978), KATEB Yacine (1929- 1989). • Au Maroc : Ahmed SEFRIOUI (né en 1915), Driss CHRAÏBI (né en 1926). Puis la génération de 1970, qui traite des mêmes thèmes que ses aînés, mais souvent avec une violence accrue, et à la recherche d’une écriture originale. Quelques auteurs : • En Algérie : Assia DJEBAR (née en 1936), Mourad BOURBOUNE (né en 1938), Nabile FARES (né en 1940), Rachid BOUDJEDRA (né en 1941). • Au Maroc : Abdelkebir KHATIBI (né en 1938), Mohammed KHAÏR-EDDINE (1941- 1995), Abdellatif LAÂBI (né en 1942), Tahar BEN JELLOUN (né en 1944). Une troisième génération, principalement de romanciers, peut-être à l’écriture plus traditionnelle mais s’engageant davantage dans la réalité présente, sociale et politique. On retiendra notamment : • En Tunisie : Abdelwahab MEDDEB (né en 1946). • En Algérie : Rachid MIMOUNI (1945-1995), Rabah BELAMRI (1946-1995), Boualem SANSAL (né en 1948), Maïssa BEY (née en 1950), Tahar DJAOUT (1954-1993), Yasmina Khadra (né en 1955). • Au Maroc : Abdelhak SERHANE (né en 1950), Fouad LAROUI (né en 1958). 3. Le rapport de l’écrivain maghrébin à la langue française : Le rapport à la langue française chez l’écrivain du Maghreb est très compliqué. L’emploi de cette langue a été considéré : ✓ Comme un facteur d’aliénation pour certains écrivains algériens qui ont refusé par la suite de continuer à écrire en français (Malek Haddad ou Rachid Boudjedra) ; ✓ Comme, au contraire, une source de libération ; ✓ Comme une source de déchirement mais jamais de reniement (Abdelaziz Kacem) ✓ Comme une expression de la réalité. Quoi qu’il en soit, les écrivains écrivent dans la langue du colonisateur mais ne perdent rien de leur culture. 4. Les thèmes contenus dans le roman maghrébin : Le roman autobiographique ou à résonance autobiographique ; Le roman de l’Indépendance (surtout en Algérie) ; Le roman social qui fait voir la société telle qu’elle était autour des années cinquante jusqu’à aujourd’hui ; Le roman féminin au Maroc, notamment avec : Fatima Mernissi et Ghita Elkhayat. En Algérie, Assia Djebar... 3 5. Quelques repères (biographie de l’auteur) Chronologie et événements 1941 : Naissance à Tafraout (Sud du Maroc) - Fils de commerçant. Education au milieu des femmes et des vieillards, (le père a émigré au Nord pour chercher fortune). Scolarisation à Casablanca ; Découverte de la littérature. 1961-1963 : Installation à Agadir marquée par le séisme du 29 février 1960. Travail à la sécurité sociale et enquête auprès des sinistrés. Cette expérience lui permettra d’écrire plus tard : « L’Enquête » poèmes en 1966 et «Agadir » en 1967. 1963 – 1965 : Installation à Casablanca et début d’écrits poétiques 1965 – 1979 : Installation à Paris où il mène la vie des émigrés comme mineur et ouvrier. Participation à diverses revues littéraires. 1966 : Participation à la création de la revue « Souffles ». 1967 : Poèmes remarqués dans la revue « Les temps modernes » (Jean-Paul Sartre). Il vit dans le mouvement des idées de mai 1968. « Agadir » reçoit le prix des enfants terribles fondé par Cocteau. 1969 : « L’Enterrement » obtient le prix de la Nouvelle maghrébine. 1973 : « Soleil Arachnide » reçoit la troisième récompense du prix de l’amitié Franco- arabe. 1975 : « Le Déterreur ». 1976 : « Le Maroc ». « Une odeur de mantèque ». Parallèlement, animation d’émissions radiophoniques pour France - Culture et rencontres importantes avec les grands écrivains de l’époque. 1980 : Retour au Maroc « sur un coup de tête » et rédaction d’un recueil de poèmes : « Les fleurs sauvages ». 1984 : « Légende et vie d’Agoun’chich » scelle ses retrouvailles avec le Sud tant aimé et tant fui. Errance dans le Maroc, rédaction d’articles dans les journaux pour subsister. 1989 : Retour à Paris où il renoue avec le théâtre. 1995 : Décès à Rabat après une longue maladie. 2002 : Ses œuvres, pour la plupart interdites au Maroc, commencent à être rééditées. Dans son œuvre « révoltée », Le roman publié à titre posthume « Il était une fois un vieux couple heureux », fait figure d’œuvre de la réconciliation. 6. Notes sur la vie de Khaïr Eddine : Mohamed Khair-Eddine est un écrivain marocain d’expression française. Il est né en 1941 à Tafrouat, (Sud du Maroc) d’un père commerçant, il a subit une éducation au milieu des femmes et des vieillards, quand son père a émigré au Nord pour chercher fortune. Le jeune Mohamed Khair-Eddine quitte très tôt le Sud, à destination de Casablanca pour poursuivre ses études au lycée. Son amour pour la littérature révèle très tôt son penchant pour la poésie. Les centres d’intérêt sont divers. Le style est très soigné. La poésie est évasion et colère. 4 Bientôt, il quitte ses études pour l’écriture. Dans son élan de perfection, il atterrit en France. Là-bas, il travaille en tant que mineur, puis ouvrier. Néanmoins, il parvient à multiplier les collaborations dans des revues spécialisées (Encres Vives, Dialogues, Lettres nouvelles, Présence africaine...) et à publier la grande majorité de ses écrits. Une période d’errance qui durera une quinzaine d’années, entre le Midi de la France et Paris. Plus tard, en 1980, Mohamed Khair-Eddine revient au Maroc. Une période de réconciliation qui donnera naissance au roman « légende et Vie d’Agoun’chich » en 1984. Neuf ans suffiront pour le dissuader de rester au Maroc. L’exil s’impose une autre fois comme une solution de rechange. “Je vais, je cours, je cherche sans relâche quelque chose qui me fasse désirer la vie”, écrivait l’auteur dans “Agoun’chich”. Il fuit de nouveau son Maroc à la recherche de nouvelles voies de création ; d’un nouveau souffle. La quête se prolonge quelques années plus tard, avant que le poète ne s’éteigne à Rabat en 1995, suite à un long cancer. Parmi ses œuvres : Poèmes, Nouvelles, Romans : 1. Nausée noire. (poèmes), Londres : Siècle à mains, 1964. 2. L’Enquête. ((poèmes), Bruxelles : Ed. de l’Heure, 1966. 3. « L’Enterrement ». (nouvelle, Prix de la nouvelle maghrébine), in Preuves . N°184. Paris, juin1966. 4. Agadir. (roman), Paris : Le Seuil, 1967 (1e édition), coll. Points. 5. Corps négatif (suivi de) Histoire d'un Bon Dieu. (Roman), Paris : Le Seuil, 1968 6. Soleil arachnide. (poèmes), Paris : Le Seuil, 1969 7. Moi, l'aigre. (roman, théâtre, poésie), Paris : Le Seuil, 1970 8. Le Déterreur. (roman), Paris : Le Seuil, 1973 9. Ce Maroc! (poèmes), Paris : Le Seuil, 1975 10. Une Odeur de mantèque. (roman), Paris : Le Seuil, 1976, 11. Une Vie, un rêve, un peuple, toujours errants. (roman), Paris : Le Seuil, 1978, 12. Résurrection uploads/Litterature/ travaux-encadres-il-etait-une-fois-khalid.pdf
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- Publié le Nov 09, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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