UNIVERSITE PARIS 7 – DENIS DIDEROT UFR de Linguistique DOCTORAT Sciences du lan
UNIVERSITE PARIS 7 – DENIS DIDEROT UFR de Linguistique DOCTORAT Sciences du langage ODILE LECLERCQ CONSTRUCTION D’UN SAVOIR ET D’UN SAVOIR-FAIRE DANS LE TRAITEMENT DU LEXIQUE FRANÇAIS AUX XVIEME ET XVIIEME SIECLES Thèse dirigée par Francine Mazière Soutenue le 4 décembre 2006 JURY Madame Sylvie Archaimbault Monsieur Sylvain Auroux Madame Sonia Branca-Rosoff Madame Nathalie Fournier Madame Francine Mazière Monsieur Jean Pruvost tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 Remerciements : J’adresse tout particulièrement mes remerciements à Madame Francine Mazière pour sa présence constante et stimulante au cours de ces dernières années, ses conseils et sa compréhension, sans lesquels je n’aurais pu mener ce travail à son terme. Je remercie également Madame Sylvie Archaimbault, Monsieur Jean-Claude Chevalier et Madame Simone Delesalle pour m’avoir accompagnée dans mon travail. Je remercie enfin infiniment Monsieur André Collinot, qui m’a conduite sur le chemin, heureux, de la linguistique et des dictionnaires. 2 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 TABLE DES MATIÈRES 3 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 INTRODUCTION I. LA FILIATION BILINGUE-MONOLINGUE 1. L’apparition d’un nouvel outil : le dictionnaire de langue monolingue 2. Monolinguisme et bilinguisme : l’Europe, un cas à part ? 3. L’Europe : une grammatisation tardive 3.1. Les gloses et les répertoires bilingues 3.2. Les nominalia 3.3. Les colloquia ou modèles de discours 4. Le dictionnaire « moderne », un outil récent 4.1. Absence d’adaptation d’un modèle latin en lexicographie 4.2. Explications 5. La filiation bilingue-monolingue admise 5.1. Le renversement latin-français / français- latin 5.2. La doxa 6. Discussion 6.1. Le traitement en latin : un flou sémantique 6.2. Le traitement en français à l’intérieur de l’article 9 18 20 24 29 32 33 33 34 34 35 41 41 44 46 47 49 4 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 6.2.1. D’anciennes définitions ou paraphrases de mots latins (les effets du renversement) 6.2.2. Absence de regroupements sémantiques et répétitions 6.3. La question de la définition 6.3.1. Descriptions de choses, définitions encyclopédiques 6.3.2. Définition et absence d’équivalent latin 6.3.3. Définition et écart sémantique Conclusion II. LES TRAITÉS PARTIELS 1. Le tournant du 16ème siècle 1.1. L’écrit 1.2. La confrontation avec d’autres langues 2. Les différents types de listes 2.1. Les bi- ou plurilingues de langues vernaculaires 2.2. Les vocabulaires spécialisés 2.3. Les recueils de « mots-notions » 2.4. Les traités d’orthographe 2.5. Les lexiques partiels ayant pour objet une spécificité linguistique 3. Les recueils de proverbes : vers une approche métalinguistique 3.1. Tradition latine, colinguisme et émancipation 3.2. Evolution technique 3.2.1. La liste alphabétique 3.2.2. L’extraction d’un mot-entrée 3.2.3. Le traitement de notions lexicales 4. L’Epithète : de la rhétorique au dictionnaire 4.1. La tradition des recueils d’épithètes 4.2. Maurice de La Porte, tradition et changement 4.3. Plusieurs types d’informations linguistiques 4.4. De l’épithète rhétorique à l’outil sémantique 49 54 55 58 64 70 78 80 83 84 85 87 88 90 91 91 93 93 95 97 97 99 102 111 113 115 118 122 5 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 4.4.1. La réflexion sémantique sur le couple Substantif - Adjectif 4.4.1.1. L’épithète de nature 4.4.1.2. L’adjectif qui signifie les accidents de la substance 4.4.2. Les Epithètes de Maurice de La Porte (1571) 4.4.2.1. Le Stéréotype 4.4.2.2. L’épithète définitoire 4.4.2.3. Epithète et plurisémie 4.4.3. Epithètes et synonymes chez Antoine de Montméran (1645) 4.4.4. Un déplacement significatif de la notion au 17ème siècle : l’épithète dans La Rhétorique françoise de R. Bary (1665) 5. Gérard de Vivre et la synonymie 5.1. Le rôle de la pédagogie 5.2. L’originalité des Synonymes (1569) 5.2.1. Les Synonymes et la tradition 5.2.1.1. La place du français dans la confrontation bilingue 5.2.1.2. Recueil de phrases et synonymie lexicale 5.2.2 Les Synonymes et les répertoires de langues vivantes 5.3. L’intérêt des Synonymes 5.3.1. Les manipulations lexicales 5.3.2. La synonymie 5.3.3. Une approche de la plurisémie 5.3.4. L’explication du sens 6. Terminologie et monolinguisme : le cas du dictionnaire juridique de François Ragueau (1583) 6.1. Le contexte historique 6.2. L’intérêt de l’ouvrage Conclusion 122 122 124 126 127 130 131 132 136 140 140 142 144 144 146 148 149 149 150 151 152 155 158 160 164 6 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 III. LA PREMIÈRE ÉDITION DU DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE (1694) OU L’INVENTION DU DICTIONNAIRE DE LANGUE 1. La « vérité de l’usage » 1.1. La Logique ou l’art de penser d’Arnauld et Nicole (1662): un nouveau type de définition 1.1.1. La définition qui marque « ce que les mots signifient dans l’usage » est celle des dictionnaires 1.1.2. Une démarche originale 1.1.3. Les trois types de définitions 1.1.3.1 Définition de nom et définition de mot 1.1.3.2. Définition de chose et définition de mot 1.2. Une théorie du signe 1.2.1. La polysémie avant la lettre : chapitres VI et XI 1.2.2. L’équivoque d’erreur : chapitres VIII et XI 1.2.3. Les idées accessoires 2. Les usages 2.1. Citations et exemples forgés 2.2. L’aspect grammatical de l’importance accordée à l’usage : démarche syntactico-sémantique à l’échelle d’une langue 2.3. Collocation et synonymie 2.4. Les épithètes dans le Dictionnaire de l’Académie (1694) 3. Mots et termes 3.1. Une frontière moins solide qu’il n’y paraît 3.2. Les critères de séparation 3.3. Deux procédés définitoires 4. Traitement de la morphologie 4.1. L’organisation de la macrostructure : le choix du regroupement morphologique 4.1.1. Analyse de la préface 4.1.2. Le parti pris de l’organisation synchronique 4.2. La définition morphologique des noms déverbaux 4.2.1. Le rapprochement morphologique 165 167 170 170 172 176 176 179 182 184 188 194 197 199 205 213 220 223 225 227 228 231 232 232 234 238 240 7 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 4.2.2. La stabilisation de la forme syntactico-sémantique de la définition 4.2.3. Une démarche innovante 4.3. La seconde édition du dictionnaire de l’Académie (1718) 4.3.1. Examen du corpus 4.3.2. Sens morphologique et polysémie Conclusion CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE I. Sources primaires II. Sources secondaires ANNEXES I. Reproductions de documents II. Dictionnaire de l'Académie (1694): noms en –tion commençant par la lettre C 242 245 249 250 252 262 264 270 271 277 293 294 315 8 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 INTRODUCTION 9 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 Le 17ème siècle est reconnu comme fondamental dans l’histoire de la lexicographie française puisqu’il voit paraître les premiers dictionnaires monolingues : en moins de quinze années se succèdent le Dictionnaire français, contenant les mots et les choses de Pierre Richelet (1680), le Dictionnaire Universel d’Antoine Furetière (1690) et le Dictionnaire de l’Académie françoise (1694). Comme l’a souligné Bernard Quemada, auteur des Dictionnaires du français moderne, 1539-1863, le dictionnaire « moderne », tel que nous le connaissons encore aujourd’hui, est né dans: (…) la période capitale qui, du milieu du XVIe siècle jusqu’à la fin du XVIIe, voit la naissance des dictionnaires monolingues généraux de langue française ; celle qui, en bref, prit en charge l’essentiel de notre capital lexicographique traditionnel en imposant l’innovation irréversible que représente la mise au point des articles composés. Les divers éléments constitutifs des articles de dictionnaires sont en place : il ne sera plus possible dès lors de parler de création mais bien d’évolution. Certes, les formes se modifieront, de nouveaux ouvrages se diversifieront des précédents mais ce ne sera jamais que par l’effet d’une sélection, d’une synthèse, d’une organisation ou d’une présentation originales de caractères déjà connus.1 1 Quemada, B., « Du glossaire au dictionnaire : deux aspects de l’élaboration des énoncés lexicographiques dans le grands répertoires du XVIIe siècle », Cahiers de lexicologie 20, 1972-I, pp. 97- 128, pp. 7-8. 10 tel-00353698, version 1 - 16 Jan 2009 Les historiens de la lexicographie ont bien souvent comparé, voire mis en concurrence ces trois ouvrages, plus particulièrement l’œuvre de Furetière et celle de l’Académie, et, presque toujours, leur mise ne parallèle s’est soldée par un jugement sévère porté au dictionnaire de l’Illustre Compagnie. Il faut attendre la dernière décennie, et notamment les travaux de Bernard Quemada et Jean Pruvost pour voir se nuancer le propos.2 Cette comparaison a elle-même une histoire. La parution des trois premiers dictionnaires monolingues au 17ème est, on le sait, particulièrement mouvementée. En 1674, alors que l’Académie travaille à l’élaboration de son dictionnaire depuis près de quarante ans, elle obtient un privilège royal, c’est-à-dire le monopole total de la production lexicographique jusqu’à vingt ans après la publication de l’œuvre en préparation. C’est donc à Genève que Pierre Richelet fait imprimer son Dictionnaire françois. Furetière, de son côté, élu académicien en 1662, s’impatientant devant la lenteur du travail académique mais aussi désireux d’étendre le stock lexical traité aux noms des arts, entreprend la rédaction d’un Dictionnaire des Arts et des Sciences pour lequel il obtient lui-même un privilège, l’ouvrage étant présenté comme devant être très différent du dictionnaire académique. Mais le conflit éclate en 1684, quand Furetière publie les Essais d’un dictionnaire Universel, qui permet aux académiciens de constater que le projet de Furetière ne se restreint pas aux termes de spécialités et qu’il empiète 2 Nous renvoyons notamment à deux ouvrages : Le Dictionnaire uploads/Litterature/ these-leclercq.pdf
Documents similaires










-
43
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 4.8875MB