Sur le vif - Conférence de Sophie Marret-Maleval, Reims ce 4 mars 2017 - "Le pè

Sur le vif - Conférence de Sophie Marret-Maleval, Reims ce 4 mars 2017 - "Le père de l'autorité à l'invention" dans le cadre du cycle de conférence "Déclinaisons du père au XXIème siècle". Que recouvrirait l'idée de "Déclin du père"? La nostalgie d'un certain ordre? La sortie du complexe d'Oedipe à partir duquel les possibilités d'un individu se voient multipliées dans son existence rimerait-elle avec celle de déclin? Sophie Marret-Maleval note que nous pourrions nous passer du nom du père, du père freudien, à condition de nous rappeler sa condition de nouage. Ce que notre conférencière fera plus loin en s'arrêtant sur le Sinthome. Le nom du père et l'idée d'une loi absolue Le tragique du discours contemporain apparaît dans ses côtés autoritaires ou au travers de l'idéal scientiste. Derrière l'idéal se cache l'imposture, dans le projet scientiste, qui demande à ce que la loi vienne la servir dans son calcul d'utilité, s'entend la gouvernance par le nombre, érigé comme signifié absolu. A partir de quoi découlent diverses pratiques à commencer par l'évaluation quantitative... On oubli vite dans cette perspective, que les chiffres doivent être interprétés. Dés le séminaire 3 Lacan rapporte la causalité au symbolique, la fonction paternelle apparait comme signifiant de l'Autre donnant support à la loi. A cette fonction, deux réponses possibles: Une bejahung (affirmation ou confirmation) ou une verwerfung (forclusion). Pour autant devons-nous croire qu'il y a, qu'il existe, un signifiant qui viendrait garantir l'ordre symbolique? C'est ce que vise la formule "Il n'y a pas d'Autre de l'Autre": Si le Nom du père vient se placer entre le signifiant et le signifié comme fondateur de la loi, nous ne pouvons pas affirmer pour autant l'existence d'un métalangage. Sur ce point Sophie Marret-Maleval fera un détour par l'histoire des mathématiques en citant notamment Frege et Morgan pour y extraire notamment que la langue tout comme la notion mathématique est impropre à la logique. Il n'y a pas de signifiant qui ordonne la loi au sens qui puisse la garantir. Ceci qui anticipe la fonction de nomination du père que S.M-Maleval abordera en fin d'exposé. Un objet antérieur au Nom du père et un accent mis sur le Particulier Le Nom du père désigne le désir de la mère. Cet abord fait ressortir le signifiant du manque, du manque dans l'Autre. Ici, Sophie Marret-Maleval vient asseoir la notion d'"objet a", qui, dans les développements de J.Lacan, apparait comme manque réel, non symbolique, antérieur à la loi et au désir. Parallèlement, en suivant Lacan dans ses considérations sur la logique aristotélicienne, S. Marret- Maleval rappelle qu'il existe un X qui n'est pas soumis à la loi symbolique. Tout en soulignant ceci que la puissance du père achoppe sur cet "objet a". Elle note que l'universel est à chercher du côté du langage, plus précisément du côté de l'ordre signifiant. Et elle nous montrera quels débats ont pu échouer, chez différents mathématiciens, dans le souhait entretenu de pouvoir se passer des langues naturelles. Après avoir donné ces traits caractérisant l'"Universel", S. Marret Maleval se penche sur la "Particulière" en notant que si le Nom-du-père a une Fonction universelle, il a des réalisations particulières pour un sujet. En relevant au passage que même si ce Nom-du-père n'apparaît pas, s'il n'est pas là, il est toujours vrai que le père soit Dieu. L'universel se dégage donc à la fois de l'existence et se dégage de la particulière. L'idée de "pluralisation des nom-du-père" peut s'entendre à partir du séminaire de Lacan portant sur l'Angoisse. Le glissement de l'universel au particulier nous permet de saisir que l'"objet a" est ce qui n'a pas de nom au lieu de l'Autre, le père est rapporté à la fonction du nom propre, sa fonction se renoue à partir de l'existence. S. Marret Maleval donnera à son propos théorique divers prolongements. Elle note par exemple que lorsque nous considérons "qu'il existe un X non soumis à la castration", le "Il existe un X" renvoi précisément au fait que vous existez en tant que signifiant. Il s'agît ici d'interroger l'existence réelle d'un objet mathématique. Quand on considère les Ensembles par exemple, "l'ensemble vide" compte pour 1 et non pour 0. Par quoi Y'a d'l'Un (Il existe un X) qui se réduit au signifiant maître. Il manque un signifiant dans l'Autre Sophie Marret-Maleval note deux voies pour considérer un ensemble comme clos: - Le Nom-du-père permet de fermer un ensemble. Ceci par sa nomination. - Ou alors, on considère que pour fermer un ensemble, il faut qu'il y ait un élément extérieur à cet élément sinon c'est l'infini. Le passage de l'universel au particulier nous amène à considérer la condition réelle: S. Marret Maleval nous rappelle que si Aristote envisage cette loi "Pour-tout X Phi de X", et bien il passe à côté d'un "Pas-tout X, Phi de X" articulé par J. Lacan, où s'entend que ce n'est "Pas-tout" sujet qui est soumis à la castration. Soit le Père est celui qui pose qu'il existe un X non soumis à la castration. Cet élément extérieur peut être rapproché du manque d'un signifiant dans l'Autre. Et d'ajouter que l'Autre se voit réduit à pas grand chose. Nous sommes invité à penser le UN au-delà des catégories de l'être ou de l'essence, nous ne sommes pas dans le "2" qui est du registre de l'être. Et si Dieu se situe au niveau de l'existence de l'UN, l'Autre qui apparaît ne peut être que l'Autre sexe, Signifiant de l'Autre barré. Il manque dans l'Autre le signifiant de la femme, par quoi son repérage se fait par rapport au signifiant phallique. Cependant que la femme n'est "pas-toute". Un homme, note Sophie Marret-Maleval, ce n'est rien d'autre qu'un signifiant! L'Autre va se dédoubler entre Signifiant de l'Autre barré -manque symbolique- et objet petit a. L'Autre apparaît ici comme l'UN en moins. Nouvelle lecture à partir du Nœud Borroméen A cet endroit Sophie M-Maleval se penche sur le nœud borroméen et nous invite à considérer le sinthome comme agrafe du symbolique et du réel. Le père est un symptôme ou un sinthome, le nom- du-père n'y opère plus comme castration mais comme père-version, comme loi de l'amour. Le Neubo, c'est l'égo qui corrige le rapport à l'imaginaire manquant. Un père d'aujourd'hui conçu avec de l'amour et de la jouissance, différent du père de la névrose, maître du désir. N'importe qui peut être père à condition de faire exception pour quelqu'un. Pour autant, prévient S. Marret Maleval que ce n'est pas à partir de l'exception qu'on fait modèle. Peu importe qu'il ait des symptômes où se croise le nom-du-père, pourvu qu'un homme ait une femme comme cause de son désir, car c'est elle qui vient localiser sa jouissance. Une femme est un symptôme dans la mesure où elle met "l'objet a" en fonction pour l'homme par le biais du signifiant phallique. Dés lors la normalité n'apparaît pas comme une vertue paternelle. Le père est mi-dieu note S. Marret-Maleval, dans le sens qu'il se retire de tout les magistères sans pour autant devenir le père maternant. Mais il doit intervenir à sa manière, le mi-dieu c'est précisément ceci qui tient du non-dit. Le père n'est pas l'autorité. Son "Non" passe par le "non-dit" par quoi il montre que c'est le manque dans l'Autre qui opère. Il n'y a pas de dieux, juste des mi-dieux. Ainsi le père oriente le désir, oriente le désir de la mère délogée de ses enfants. Sophie Marret Maleval note que se déroule un processus de substitution de la jouissance dans l'acte sexuel et qu'il ne saurait y avoir de satisfaction pleine, dans la père-version l'homme ne jouit pas du corps de la femme, il rencontre l'objet a. Et à considérer l'amour à partir du sinthome, l'enjeu pour le sujet sera de faire sens d'une jouissance toujours parasitaire. Au fond, le père fonctionne comme un Signifiant premier, un S1, à partir duquel la jouissance peut être lu. Une fonction de nomination Dans une dernière partie, Sophie Marret Maleval interroge le Nom du père à partir de sa fonction de nomination et à partir du séminaire de J. Lacan R.S.I. Le père se réduit à une agrafe, au Signifiant de l'Autre barré. Dieu à trait à ce qui permet à partir du langage de tisser un rapport entre les sexes. Pour penser le nouage borroméen, note-t-elle, il faut penser le nouage en tant que tel et la nécessité qui apparaît d'un quatrième rond, le Nom-du-père qui porte avec lui une fonction de nomination. La fonction du nom-du-père peut maintenant se rapporter à la lettre, nommer les choses. La nomination convoque la chose comme réelle. On retrouve ce principe de nomination au chapitre de la Genèse dans la Bible, souligne Sophie Marret Maleval, qui nous en lira un passage: Dieu nomme l'homme qui à son tour nomme les animaux, la femme y apparaît en soustraction. Ainsi "Y croire" signifie "croire que ça s'écrit", Dieu produit le réel comme existence, il produit en le nommant un plus-de-jouir, il donne "corps à.." La dimension de nouage apparaît uploads/Litterature/ sur-le-vif-s-marret-maleval-4-mars-2017.pdf

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