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/$3(16('(/&ކ5,785( ',))5$1&((72891(0(17 0$85,&(%/$1&+27(175('(55,'$(7)28&$8/7 )UDQ©RLVH&ROOLQ 3UHVVHV8QLYHUVLWDLUHVGH)UDQFH_m5HYXHGHP«WDSK\VLTXHHWGHPRUDOH} 1r_SDJHV¢ ,661 ,6%1 '2, UPP $UWLFOHGLVSRQLEOHHQOLJQH¢O DGUHVVH KWWSV ZZZFDLUQLQIRUHYXHGHPHWDSK\VLTXHHWGHPRUDOHSDJHKWP 'LVWULEXWLRQ«OHFWURQLTXH&DLUQLQIRSRXU3UHVVHV8QLYHUVLWDLUHVGH)UDQFH k3UHVVHV8QLYHUVLWDLUHVGH)UDQFH7RXVGURLWVU«VHUY«VSRXUWRXVSD\V /DUHSURGXFWLRQRXUHSU«VHQWDWLRQGHFHWDUWLFOHQRWDPPHQWSDUSKRWRFRSLHQ HVWDXWRULV«HTXHGDQVOHV OLPLWHVGHVFRQGLWLRQVJ«Q«UDOHVG XWLOLVDWLRQGXVLWHRXOHFDV«FK«DQWGHVFRQGLWLRQVJ«Q«UDOHVGHOD OLFHQFHVRXVFULWHSDUYRWUH«WDEOLVVHPHQW7RXWHDXWUHUHSURGXFWLRQRXUHSU«VHQWDWLRQHQWRXWRXSDUWLH VRXVTXHOTXHIRUPHHWGHTXHOTXHPDQLªUHTXHFHVRLWHVWLQWHUGLWHVDXIDFFRUGSU«DODEOHHW«FULWGH O «GLWHXUHQGHKRUVGHVFDVSU«YXVSDUODO«JLVODWLRQHQYLJXHXUHQ)UDQFH,OHVWSU«FLV«TXHVRQVWRFNDJH GDQVXQHEDVHGHGRQQ«HVHVW«JDOHPHQWLQWHUGLW Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) La pensée de l'écriture : différance et/ou événement. Maurice Blanchot entre Derrida et Foucault RÉSUMÉ. — Dans cette étude, l'auteur se propose de mesurer ce qui a pu se jouer entre sa première lecture de Blanchot (Maurice Blanchot et la question de l'écriture, Gallimard, 1971) et son interprétation actuelle. Le livre de 1971 cherchait à penser (avec l'aide de la théorie de l'écriture de Derrida) l'œuvre de Blanchot dans sa totalité, autrement dit, à établir une continuité discontinue entre des pans apparemment inconci- liables que sont la fiction, la critique littéraire et la philosophique. L'étude présente vise à discuter le choix de ce concept derridien d'écriture qui semble aujourd'hui insuffisant notamment pour rendre compte des blancs de la fragmentation et du caractère inassigna- ble des personnages de Blanchot. — La première partie de l'article est une mise au point historique, elle contextualise l'entreprise de Blanchot par rapport au nouveau roman. La seconde partie vise à replacer Blanchot au cœur des lectures de Derrida et de Foucault autour des notions de « différance » et d'événement. Enfin, la troisième et dernière partie démontre comment, sous l'inflexion tardive de sa lecture de Levinas, l'événement peut s'interpréter comme le dérangement absolu de l'altérité. ABSTRACT. — In this study, the author proposes to mesure what could be taken into play between his first reading of Blanchot (Maurice Blanchot and the question of writing, Gallimard, 1966) and his current interpretation. The book in 1966 tries to approach (in light of Derrida's notion of writing) Blanchot's work in its totality, in other words, in the objectif of establishing a discontinued continuity between fields apparently incompatible, such as fiction, literary criticism and philosophy. The present study aims to discuss the choice of the derridian theory of writing that now, seems no longer sufficient, especially when we take into account the void in-between the fragments of texts and unidentifiable characters of heros or heroines in Blanchot's work. — The first part of the article settles the historical perspective, and contextualizes Blanchot's system in regard to the new novel. The second part intents to situate Blanchot in regard to the reading of Derrida and Foucault, specifically around the notion of “differance” and “event”. At the end, the third and the forth parts demonstrate how, the event, under the belated inflexion of his reading of Levinas, comes to be rendered in terms of absolute disarrangement of alterity. Revue de Métaphysique et de Morale, No 2/2015 © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) « C'est l'heure vois-tu de supporter ensemble/Pièces et morceaux, comme si c'était le tout » (Rilke, Sonnets à Orphée, I, sonnet XVI). « En écrivant cette page on se donne à soi-même, on donne à son existence, une espèce d'absolution » (M. Fou- cault, Le Beau Danger.) Maurice Blanchot et la pensée de l'écriture : c'est sous ce titre que, en 1971 – il y a quarante ans –, paraissait l'étude que j'avais consacrée à l'œuvre de Maurice Blanchot, transgressant sans le savoir le silence presque sacré qui l'entourait jusque-là. Toute analyse est nécessairement simplificatrice : elle tranche dans le corps de l'œuvre. Et en prétendant la servir, elle en recouvre la langue originelle. Elle traduit et trahit. Elle trahit nécessairement pour traduire. Cherchant un angle d'approche qui puisse éclairer l'ensemble de l'œuvre de Maurice Blanchot dans la diversité de ses registres, j'avais recouru au concept d'écriture. Ce terme me semblait pouvoir rendre compte à la fois des textes critiques, des textes philoso- phiques, et des textes narratifs de Blanchot comme de modalités différentes d'une démarche à certains égards continue dans sa discontinuité même. L'écriture dit, au sein de chacun de ces registres et à travers eux, le perpétuel report du sens que la fin du livre interrompt mais n'accomplit pas : la « finalité sans fin » du texte, l'infini excédant la totalité. Elle atteste le caractère toujours re-déployé et recom- mencé d'une œuvre qui, irréductible aux formes traditionnellement étanches, en interroge les limites. L'arbitraire même du Livre – son Un – est mis en question, le système excédé par sa fragmentation. Et la temporalité dialectique est subvertie par la répétition et le déplacement. Le livre en effet forme un tout mais un faux tout. L'écriture – comme « frag- ment », comme « entretien » mais aussi comme narration – déconstruit son unité apparente – sa totalité – dans le moment même où elle l'instaure. Tel est le paradoxe auquel est affronté l'écrivain et qu'atteste l'œuvre entière de Maurice Blanchot. Car « l'informel est un refus des formes classiques à direction univoque mais non pas un abandon de la forme comme condition fondamentale de la communication », écrit Umberto Eco qui cite Mallarmé : « Un livre ne commence ni ne finit : tout au plus il fait semblant. » Ou comme le souligne très justement Marlène Zarader : « Le Neutre n'est pas l'érosion de la différence et des différents mais la vigilance – la veille, l'insomnie – qui y préside. » (C'est peut-être aussi ce qu'Emmanuel Levinas énonce, dans un tout autre registre, en articulant « Totalité » et « Infini ».) Ce motif recouvre et dissimule cependant ce qui dans l'œuvre de Blan- chot – que ce soit dans les récits ou dans le déploiement de la pensée – relève de 168 Françoise Collin © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) © Presses Universitaires de France | Téléchargé le 08/11/2022 sur www.cairn.info via Tsinghua University (IP: 166.111.120.6) l'hiatus : le cri ou le silence qui y interrompt la phrase, le phrasé. Il recouvre aussi ce qui sépare la théorie de la fiction, comme du commentaire critique – et l'irréductibilité de l'une à l'autre. Il est à la fois un paramètre éclairant et un leurre didactique. Car, comme l'écrit Blanchot lui-même : « La parole poétique ne s'oppose pas seulement au langage ordinaire mais aussi bien au langage de la pensée. » Cherchant des références philosophiques pouvant sinon justifier du moins éclairer l'hypothèse d'une continuité discontinue entre les diverses formes d'expression qui caractérisent l'œuvre polymorphe de Maurice Blanchot – récits, critique, réflexion philosophique – et leur mode de développement, j'avais recouru au concept transversal d'« écriture ». Et c'est dans la pensée alors ébau- chée de Jacques Derrida, qui venait d'introduire le motif de la « différance » comme perpétuel report du sens – mais sans se référer encore à Blanchot – que j'avais cru trouver un éclairage de celui-ci. Pourtant, en 1966, dans l'étape initiale de l'élaboration de cette étude, j'avais été appelée à participer à un numéro de la revue Critique, un des premiers ou le premier consacré à Maurice Blanchot. Or ce numéro (dont Jacques Derrida est encore absent) comporte – en plus d'un article d'Emmanuel Levinas – et d'un autre de Paul De Man, collaborateur habituel de la revue – un texte important de Michel Foucault, La Pensée du dehors, republié en volume par Fata Morgana en 1986 mais qui, à l'époque, n'avait curieusement pas infléchi ou interrogé le cours de ma lecture de Blan- chot. Pourtant, à côté de l'article que j'avais intitulé « L'un et l'autre », Foucault intitulait plus justement une des sections du sien : « Ni l'un ni l'autre ». Blanchot a été très tôt une référence importante pour Foucault. Et Blanchot lui-même a manifesté son intérêt pour l'œuvre de Foucault dans la mesure où elle s'ouvre à l'excédent de la norme – de la normalité. Dès 1961, soulignant l'importance d'Histoire de la folie (qui avait, comme on le sait, subi les critiques de Derrida), il écrivait : « Dans ce livre riche, insistant par ses nécessaires répéti- tions, presque déraisonnable, et comme ce livre est une thèse de doctorat, nous assistons avec plaisir à ce heurt de l'Université et de la déraison. » Et dans le petit livre qu'il consacre à Foucault après la mort de celui-ci, en 1986, il fait l'éloge de « l'exigence de la discontinuité » qui caractérise son œuvre, précisant ailleurs que « la parole poétique ne s'oppose plus seulement au langage ordinaire mais aussi bien au langage de la pensée ». Aveugle à l'enjeu introduit par Foucault, c'est donc à l'œuvre alors naissante de Derrida – qui venait d'articuler la différance avec un a et qui n'avait pas encore revendiqué son rapport privilégié à Blanchot – que j'allais faire référence, privilégiant dans l'œuvre le perpétuel différer plutôt que l'hiatus de l'événement, deux dimensions hétérogènes mais uploads/Litterature/ rmmblanchot-litterature-et-philosophie.pdf
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- Publié le Mai 31, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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