- 1 - Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 2 - Chers Amis, Ce numéro 14 du Porche

- 1 - Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 2 - Chers Amis, Ce numéro 14 du Porche a des dimensions respectables, dont nous espérons qu’elles ne vous décourageront pas. Nous y avons rassemblé toutes les communications faites au colloque de Helsinki les 24-26 octobre 2002, premier colloque à réunir nos amis de Russie, de Pologne et de Finlande autour de Jeanne d’Arc et de Charles Péguy. L’Assemblée générale annuelle aura lieu le 31 janvier 2004 à Orléans. Vous trouverez dans ce numéro une convocation contenant les précisions de lieu et d’heure, ainsi que l’ordre du jour. Nous y joignons un bulletin de renouvellement d’adhésion pour l’année 2004. À cette assemblée, nous aurons à prendre une décision importante : au vu du coût que représente la publication de trois Bulletins par année, qui dépasse largement notre budget, le Conseil d’administration qui s’est réuni le samedi 11 octobre 2003 propose, et c’est vraiment pour nous un crève-cœur, que nous nous limitions à deux numéros annuels, cela afin, d’une part, de rembourser nos emprunts (750 €) et, d’autre part, de pouvoir continuer notre activité d’assistance, si modeste soit-elle. La rencontre de Lyon (22-24 avril 2004, à l’Institution des Chartreux) se prépare. Nous demandons à tous ceux d’entre vous qui veulent y participer de nous le faire savoir afin que nous puissions leur envoyer invitation et programme. Nous rappelons que le thème en est : Autour de Jeanne d’Arc et de Charles Péguy : mystère et prière. Merci de votre confiance, de votre fidélité et de votre soutien. Yves Avril Président de l’Association NB : Nous avons la joie d’annoncer la republication de « Péguy et Bergson : vers le jaillissement de la vie » de notre amie polonaise Wanda Sarna (Porche, n° 6, mars 2000, pp. 49-56) dans un recueil publié sous la direction de Jean-François Durand : Dans la tradition de Péguy. Hommage à Angelo Prontera, Montpellier, Presses de l’Université de Montpellier-III, 2002, pp. 159-169. Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 3 - Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 4 - SOMMAIRE Yves Avril : Pourquoi un colloque Jeanne d’Arc-Charles Péguy en Finlande ? Allocution de monsieur Marc Champigny, conseiller adjoint à la culture de la municipalitéd’Orléans Jeanne d’Arc Jussi Nuorteva : Olavus Magni, un Finlandais recteur de la Sorbonne au temps de Jeanne d’Arc Natalia Pritouzova : La traduction russe de La Pucelle d’Orléans de Voltaire Maija Lehtonen : La Jeanne d’Arc de Zacharias Topelius Kari Salosaari : La vie de Jeanne d’Arc, source de récits Traductions de Péguy Maria Żurowska : Traduire Péguy en polonais : problèmes linguistiques et culturels Sven Storelv : Les traductions de la poésie de Péguy en suédois et en norvégien La Jeanne d’Arc de Péguy Françoise Michaud-Fréjaville : Le « médiévisme » dans la Jeanne d’Arc de Péguy Tatiana Taïmanova : La Jeanne d’Arc et l’histoire selon Péguy Péguy et son temps Geraldi Leroy : Introduction à la pensée politique de Péguy Romain Vaissermann : Un phonéticien finno-ougrien : Jean Poirot alias Jean Deck Elena Djoussoeva : Les jeunes écrivains aux Cahiers de la Quinzaine Anna Vladimirova : Charles Péguy et André Suarès Tarmo Kunnas : Péguy et l’argent Péguy : comparaisons et critiques Ludmila Chvedova : Péguy et Hugo, deux amoureux de l’architecture Thanh-Vân Ton-That : Proust, lecteur de Péguy Tellervo Krogerus : Une critique finlandaise de Péguy : Anna-Maria Tallgren-Kaila Spiritualité de Péguy Pauline Bernon : Les jardins de Péguy Elsa Godart : Foi et sincérité chez Péguy poète Katarzyna Pereira : Marie, icône de la miséricorde de Dieu dans la vie et l’œuvre de Péguy Bilan Osmo Pekonen : Péguy en finnois : un aperçu bibliographique Knud Ferlov : Charles Péguy (1912) Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 5 - Pourquoi un colloque Jeanne d’Arc – Charles Péguy en Finlande ? Yves Avril Orléans Cette question m’a souvent été posée, et je m’en suis étonné et parfois attristé parce qu’au fond personne n’a jamais demandé, lorsque l’occasion s’en est présentée, pourquoi on organisait dans ce même pays des colloques sur Descartes et la philosophie cartésienne, Racine ou Victor- Marie comte Hugo. Les gens qui connaissaient un peu Péguy voyaient bien la raison qui faisait associer à son nom celui de Jeanne d’Arc, mais en réfléchissant au sens de cette question, je voyais qu’elle portait plutôt sur le lieu où devait se tenir ce colloque plutôt que sur son sujet. Monsieur Gilles d’Humières, qui était encore, à la veille de notre colloque, ambassadeur de France en Finlande, ne m’a jamais posé cette question : la réponse était sans doute pour lui évidente, il lui paraissait naturel que dans un pays ami on vînt évoquer ou faire découvrir et connaître deux personnalités qui avaient, à des titres divers mais étroitement liées l’une à l’autre, exprimé le meilleur du génie de notre patrie. Jeanne et Péguy ne sont pas des suppliants qui, parallèlement, implorent qu’on veuille bien dans un lointain pays du nord, à la langue aussi étrange qu’étrangère, tenir compte de leur existence. Ils y ont leur place naturelle, et beaucoup de ceux qui ont participé à cette rencontre vous disent pourquoi. Comme il arrive souvent, l’idée de ce colloque est venue par hasard, qui est, comme chacun sait, l’autre nom de la Providence. D’abord, chez notre ami Jean-Luc Moreau, professeur de langues finnoise, estonienne et hongroise à l’INALCO, une rencontre avec Osmo Pekonen. Il se trouvait que celui-ci, entre deux trains ou deux avions, deux colloques en Espagne ou en Chine, entre une traduction de Beowulf et un article pour le Helsingin Sanomat, entre deux cours de mathématiques supérieures à l’Université de Jyväskylä, écrivait alors une biographie du poète Lasse Heikkilä, dont, de mon côté, j’étais occupé à traduire les poèmes inspirés par et adressés à Jeanne et Péguy. Il y avait là également Anna-Maija Raittila qui avait déjà traduit quelques poésies de Péguy en finnois et qui préparait ce recueil qui a paru en juillet dernier. Et c’est là, à une portée de flèche (longue distance tout de même) de la Sorbonne en face de laquelle se tient toujours la « Boutique des Cahiers » et dont le recteur, à l’époque de Jeanne d’Arc, fut le Finlandais Olavus Magni ; c’est là, près du couvent de la rue Saint-Jacques d’où les Dominicains partirent, au XIIIe siècle, à la suite de saint Henri, évangéliser la Finlande1, c’est là que naquit l’idée de ce colloque de Helsinki. Monsieur Gilles d’Humières répondit dans les vingt-quatre heures à ma lettre. Et trois ans plus tard, il eut l’attention de me dire, alors qu’on commençait enfin à entrevoir la réalisation du 1 Le P. André Lemaire m’a raconté que les Dominicains revinrent en Finlande après la dernière guerre. Ils avaient déjà une maison à Stockholm et une à Oslo, ils voulaient s’installer à Copenhague et à Helsinki. Arrivèrent successivement, à partir de septembre 1949, les PP. Bonduelle (qui fut décoré en 1962 de l’ordre finlandais de la Rose blanche), Paillard, Deltombe qui venait de Suède. Ce dernier fut remplacé en 1952 par le P. Lemaire, qui connaissait un peu le pays par son père qui y avait été ingénieur autrefois, puis vint le P. Béthune, qui remplaça le P. Lemaire quand celui-ci eut un infarctus et qui est mort à Helsinki à la fin de l’année 2002. Le seul dominicain finlandais était alors le P. Martti Voutilainen, qui fut l’ami de jeunesse du poète Lasse Heikkilä et qui est mort en juillet 2001. Leur but était de « développer des relations dans tous les domaines de la culture entre la Finlande luthérienne et le monde catholique ». On créa alors un Centre culturel où se rencontrèrent catholiques, luthériens et orthodoxes. Ce Centre, le Studium catholicum, fut inauguré le 15 novembre 1950 en présence du ministre de l’Éducation nationale de la Finlande. Très vite s’établirent des relations avec l’Université, en particulier avec la Faculté de théologie où le P. Lemaire donna des séries de cours sur la littérature française et dont il reçut le titre de docteur honoris causa. Au séminaire œcuménique, il eut comme étudiants plusieurs futurs évêques actuels de la Finlande. La revue dominicaine Documenta publia textes et articles critiques de spiritualité et de littérature, et c’est là en particulier que parut une traduction d’un fragment de Péguy. Deux centres un peu rivaux attiraient les Finlandais qui désiraient approfondir leur connaissance du français et de la France : le Cercle franco-finlandais, qui s’appuyait plutôt sur l’Ambassade, et l’Association Finlande-France, correspondante de l’Alliance française (notes prises au cours d’un entretien avec le P. Lemaire, que je tiens à remercier pour le temps qu’il m’a consacré). Le Porche, n° 14, décembre 2003 - 6 - projet, qu’un de ses grands regrets était de ne pouvoir y participer, étant appelé à d’autres fonctions. Un soir glacé de décembre 2001, avec madame Ritva Heikkilä, veuve du poète, Tarmo Kunnas (un ami de notre jeunesse, retrouvé après bien des années), Osmo Pekonen et monsieur Patrick Thomas, alors attaché culturel et directeur du Centre culturel français, nous uploads/Litterature/ porche-14.pdf

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