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Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright Prochains titres à paraître dans la même collection : Introduction SITUATION DU TEXTE ANALYSE PHILOSOPHIQUE RÉCIT-CADRE ET STRUCTURE DU TEXTE Chapitre I - Conversations dans la montagne Chapitre II - Les voyageurs dans la forêt Chapitre III - Le prince et la princesse Chapitre IV - Dialogue sur le Souverain Bien Chapitre V - Une étrange histoire Chapitre VI - Raison et Révélation Chapitre VII - La souveraineté divine Chapitre VIII - La clef de l'énigme Chapitre IX - L'atteinte du Soi Chapitre X - La Cité de la Connaissance Chapitre XI - Le miroir spirituel Chapitre XII - Le monde à l'intérieur du rocher Chapitre XIII - La vie est un songe Chapitre XIV - La relativité universelle Chapitre XV - La femme-ascète Chapitre XVI - Sommeil et Samādhi Chapitre XVII - Le roi Janaka Chapitre XVIII - Servitude et délivrance Chapitre XIX - La hiérarchie des sages Chapitre XX - Consultation de la Déesse Chapitre XXI - Le démon brahmanique Chapitre XXII - Épilogue © Librairie Arthème Fayard, 1979. 978-2-213-65799-8 Prochains titres à paraître dans la même collection : ALAIN DANIÉLOU Shiva et Dionysos KRISTOFER SCHIPPER Le corps taoïste PARACELSE Introduction et textes, par Lucien Braun, de l'Université de Strasbourg. ROBERTO JUARROZ Poésie verticale Traduction par Roger Munier Voir en fin de volume, la liste des ouvrages de la même collection. Documents spirituels 20 Collection dirigée par Roger Munier Introduction SITUATION DU TEXTE L e Tripurārahasya ou Doctrine secrète de (la Déesse) Tripurā - on pourrait dire aussi : « Mystère de la Déesse... » – occupe une place à part à l'intérieur du corpus des textes mystico-philosophiques de l'Inde médiévale. D'un côté, le nombre, la diversité de provenance géographique (Bénarès, Bengale, Mysore...), le haut degré de concordance des manuscrits dans lesquels il nous a été transmis témoignent de la popularité dont il a joui à travers les siècles, au moins dans le cadre de certaines écoles ou traditions religieuses particulières. On est d'autant plus surpris de constater à quel point il a laissé peu de traces dans les courants spirituels postérieurs auxquels son contenu semblerait devoir l'apparenter : à ce jour, aucun chercheur ne paraît avoir exhumé la moindre citation littérale ou même la moindre référence à un passage précis de ce texte. Pour le situer dans le temps et dans le concert des doctrines, on ne dispose, au total, que de maigres indices. Le premier de ces indices se tire du titre même de l'œuvre. Tripurā, forme abrégée de Tripurasundarā, est en effet l'un des noms de la Déesse. Cela nous incite immédiatement à rattacher le Tripurārahasya au Çâktisme, c'est-à-dire à ce courant religieux particulier qui, à l'intérieur du Tantrismé, privilégie l'aspect féminin du Divin ou de l'Absolu 1a. Certes, étant donné que le Çâktisme (comme le Tantrisme) n'existe qu'éparpillé en d'innombrables sectes et traditions ésotériques, une telle hypothèse, d'ailleurs amplement confirmée par l'examen du contenu du texte, ne nous mène pas encore bien loin. Nous pouvons cependant la préciser quelque peu à l'aide des connotations liées au nom même de Tripurasundarā ou « Belle dans la triple cité ». Cette expression renvoie tout d'abord à l'antique tripartition védique du monde en Ciel, Terre et Espace intermédiaire. Elle évoque aussi immédiatement la figure de Siva, et cela à travers les mythes qui montrent les démons (asura) expulsant les dieux du cosmos et s'y retranchant comme dans une citadelle à trois étages : seul Siva, en incendiant le monde à l'aide du feu émané de l'œil central de son front, s'avère capable de les en déloger. D'où les très nombreux noms de Śiva - du type Tripurāntaka - qui le présentent comme le « destructeur de la triple cité ». A partir de là, la conscience religieuse hindoue établit – à tort ou à raison – un rapport entre Siva et Tripurā, peut-être en ce sens qu'elle perçoit Tripurā comme celle dont la beauté et la puissance rayonnent dans la triple cité cosmique, une fois celle-ci restaurée dans sa splendeur originelle après le passage du feu purificateur de Siva. Quoi qu'il en soit, il apparaîtra vite que le Tripurārahasya se situe, au moins en partie, dans la mouvance doctrinale du Çivaïsme 2b. La « Section de la Connaissance » (Jñānakhanda), seule traduite ici, s'insère dans un ensemble plus vaste où elle est précédée par la « Section de la Célébration (de la Déesse) » ou Mābāmyakhanda 1c, et suivie par la « Section (donnant les règles) de la conduite » ou Caryakhanda. Cette trilogie est censée ainsi comporter 12 000 distiques (śloka). Dans les versions actuellement disponibles, le Mābātmyakhanda comprend exactement 6 666 distiques répartis en 80 chapitres et le Jñānakhanda 2 163 distiques répartis en 22 chapitres. Le Caryakhanda - qui n'a pas encore été retrouvé et qui est peut-être même définitivement perdu – devait donc comporter environ 3 000 distiques 2d. Le Tripurārahasya se singularise encore au sein de la vaste littérature tantrique ou çâktique en ce qu'il ne se présente pas sous la forme usuelle d'un dialogue entre le Seigneur Suprême et la Déesse, sa Parèdre, mais sous celle d'une discussion, entrecoupée de récits, entre un maître humain, Dattātreya, et son disciple, Paraśurāma. Bien entendu, cela ne nous renseigne en rien sur l'identité véritable de l'auteur du texte car Dattātreya et Paraśurāma sont, l'un comme l'autre, de pures figures mythologiques, au demeurant très célèbres. Les premiers chapitres du Māhātmyakhanda contiennent cependant quelques indications intéressantes à cet égard. Ils nous apprennent, en autres choses, que la Section de la Connaissance avait à l'origine, sous le nom de Datta- ou Daksināmūrti-samhitā, constitué une oeuvre indépendante, et de vastes dimensions (18 000 distiques !). Son auteur n'était autre que Dattātreya lui- même. Ensuite, Paraśurāma, son ancien disciple, aurait, à l'intention de ses propres disciples, condensé le texte en 6 000 aphorismes mnémoniques (sūtra) répartis en 50 chapitres. Plus tard encore, Sumedhā Haritayana, éminent disciple de Paraśurāma, aurait fondu ensemble les 18 000 distiques de Dattātreya et les 6 000 sūtra de Paraśurāma, amenant le texte à ses dimensions actuelles et le présentant sous la forme d'un dialogue suivi entre Dattātreya et Paraśurāma. Le caractère quelque peu conflictuel de ce processus (Haritāyana revenant en partie au texte de Dattātreya) pourrait refléter une certaine réalité historique. Il n'est donc pas tout à fait impossible qu'Haritāyana ait existé et soit le véritable auteur du Tripurārahasya, encore que le récit-cadre - qui le montre en conversation avec Nārada, le messager des dieux – permette de nourrir un certain scepticisme à l'égard de cette hypothèse. D'ailleurs, tiendrait-on pour certaine la réalité historique d'Haritāyana, qu'on ne serait pas pour cela davantage en mesure de déterminer avec quelque précision la date de rédaction du Tripurārahasya. Ici se conjuguent pour nous en empêcher l'indifférence indienne bien connue aux dates et aux données biographiques en général, la rareté relative des textes tantriques et çâktiques édités à ce jour et l'isolement du Tripurārahasya à l'intérieur de cette littérature même. On a déjà signalé l'inexistence – au moins selon l'état actuel de nos connaissances - de toute référence précise au texte du Tripurārahazya dans la littérature tantrique et çâktique. Le titre même de l'œuvre n'est jamais cité. Peut-être-est-il, en tant que tel, très tardif. Quelques Tantra, en revanche, font mention du titre (originel ?) Daksināmūrti-samhita. Malheureusement, ils sont eux-mêmes difficiles à dater ou tardifs. C'est le cas de l'Ānandalaharī attribuée (à tort) à Śankara ou du Tantrasāra (à ne pas confondre avec le traité du même nom rédigé par Abhinavagupta, le grand philosophe du Çivaïme cachemirien, vers l'an 1000 de notre ère). C'est aussi le cas du Vāmakesvarīmata lequel, de surcroît, paraît mettre notre texte sur le même plan que des Tantra notoirement tardifs comme le Kulārnava ou le Parānanda (XVI e siècle ?) 1e. En revanche, compte tenu de la sûreté avec lequel il manie les catégories philosophiques du Çivaïsme cachemirien, le Tripurārahasya ne semble pas pouvoir remonter plus haut que la fin du X e siècle de notre ère. De l'an 1000 à l'an 1600 environ, la marge d'incertitude demeure donc très grande. Une meilleure connaissance de la littérature çâktique et tantrique, dans son ensemble, permettra peut-être un jour de la réduire sensiblement. Le texte sanskrit de la Section de la Connaissance a été publié pour la première fois en 1894, à Belgaum (Mysore). Actuellement, deux éditions sont disponibles, l'une par le Swami Sanatana Dev Maharaj 2f, l'autre par Gopinath Kaviraj 3g. La correction des manuscrits existants fait qu'elles ne se différencient que par d'infimes variantes. Il existe également une traduction en langue anglaise, œuvre de A.U. Vasavada 1h. ANALYSE PHILOSOPHIQUE Les difficultés auxquelles on se heurte lorsque l'on cherche à situer le Tripurārahasya dans l'histoire des sectes et l'évolution des doctrines ne sont, en réalité, ni fortuites ni dépourvues de toute contrepartie positive. Très vite, en effet, l'analyse du contenu de cet écrit révèle qu'on se trouve confronté à une oeuvre proprement inclassable. Sans doute y perçoit-on partout une certaine coloration çâktique ainsi uploads/Litterature/ la-doctrine-secrete-de-la-deesse-tripura-pdf.pdf
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- Publié le Jan 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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