LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST D'APRÈS LE NOUVEAU TESTAMENT, L'HISTORIEN
LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST D'APRÈS LE NOUVEAU TESTAMENT, L'HISTORIEN FLAVIUS JOSÈPHE ET LES TALMUDS PAR EDMOND STAPFER. DOCTEUR EN THÉOLOGIE - MAÎTRE DE CONFÉRENCES À LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE PROTESTANTE DE PARIS. PARIS - FISCHRACHER - 1885 PRÉFACE INTRODUCTION : LES SOURCES DE CE LIVRE. BIBLIOGRAPHIE. LIVRE I. — LA VIE SOCIALE. CHAPITRE I. — LA GÉOGRAPHIE DES ÉVANGILES. CHAPITRE II. — LA GÉOGRAPHIE DES ÉVANGILES (Suite). CHAPITRE III. — LES HÉRODES. - PONCE-PILATE. - FINIS JUDÆÆ. CHAPITRE IV. — LE SANHÉDRIN. CHAPITRE V. — LA JUSTICE. CHAPITRE VI. — LA POPULATION. CHAPITRE VII. — LA VIE PRIVÉE. CHAPITRE VIII. — LA VIE PRIVÉE (Suite). CHAPITRE IX. — LES HABITATIONS. CHAPITRE X. — LES VÊTEMENTS. CHAPITRE XI. — LA VIE PUBLIQUE. CHAPITRE XII. — LA VIE À LA CAMPAGNE. CHAPITRE XIII. — LES ARTS ET LA LITTÉRATURE. CHAPITRE XIV. — LA SCIENCE. LIVRE II. — LA VIE RELIGIEUSE. CHAPITRE I. — LES PHARISIENS ET LES SADUCÉENS SOUS LES MACCHABÉES ET SOUS HÉRODE LE GRAND. CHAPITRE II. — HILLEL ET SCHAMMAÏ. CHAPITRE III. — LES DOCTEURS DE LA LOI. - LA MAISON D'ÉCOLE. CHAPITRE IV. — LES IDÉES PHILOSOPHIQUES DES PHARISIENS ET DES SADUCÉENS. CHAPITRE V. — LA PRÉDICATION PHARISIENNE. - LE MESSIE À VENIR. CHAPITRE VI. — LA SYNAGOGUE. CHAPITRE VII. — LE SABBAT. CHAPITRE VIII. — LA BIBLE. - LA PIÉTÉ. CHAPITRE IX. — LA PURIFICATION. - LES JEÛNES. - LES AUMÔNES. CHAPITRE X. — LA PRIÈRE. CHAPITRE XI. — LE TEMPLE. — LES PARVIS. CHAPITRE XII. — LE TEMPLE. - LE SANCTUAIRE. - LES PRÊTRES. - LES CÉRÉMONIES. CHAPITRE XIII. — LES FÊTES. CHAPITRE XIV. — LES ESSÉNIENS. CHAPITRE XV. — LES DATES PRINCIPALES DE LA VIE DE JÉSUS. CHAPITRE XVI. — JÉSUS ET LA PRÉDICATION DE L'ÉVANGILE. PRÉFACE. Ce volume se compose d'une série d'études sur la vie sociale et religieuse des Juifs du premier siècle et continue l'ouvrage que j'ai fait paraître en 18761 ; mon but, en le publiant, est de faciliter l'intelligence des Évangiles. Je ne connais pas de livre français racontant ce que les Allemands appellent die neutestamentliche Zeitgeschichte (l'histoire contemporaine du Nouveau Testament) ; j'essaie de combler cette lacune de notre littérature théologique. Ai-je besoin d'insister sur le puissant intérêt d'une étude de la société au sein de laquelle Jésus a grandi et vécu? Le premier siècle de notre ère a vu s'accomplir le plus grand fait de l'histoire du monde; le christianisme, religion universelle et définitive, y est né et a commencé à se substituer aux cultes nationaux et transitoires dont les hommes s'étaient jusque-là contentés. Il a succédé avant tout au Judaïsme, religion essentiellement nationale. Celui-ci l'a enfanté, et on peut dire que ce laborieux travail lui a coûté la vie. L'enfant a tué sa mère en venant au monde. Saint Paul, en particulier, a porté à la religion de ses pères des coups mortels dont elle ne pouvait pas se relever. Elle a succombé au premier siècle, mais les Pharisiens et les Docteurs de la loi sont parvenus à embaumer son cadavre. Grâce à leurs gigantesques efforts, le Judaïsme a traversé les âges ; il subsiste encore à l'état de momie. Les Talmudistes ont pratiqué l'embaumement et, après dix-huit cents ans écoulés, nous avons sous les yeux le spectacle étrange de cette momie. Elle est bien morte, comme toutes les momies ; mais elle est merveilleusement conservée. Or, c'est précisément à l'époque de Jésus-Christ que la vie religieuse du Judaïsme expirant a commencé de prendre ces formes arrêtées et définitives qui semblent devoir ne passer jamais. La nation juive a disparu, mais sa nationalité même se perpétue au milieu des plus étonnantes péripéties, des plus effroyables bouleversements ; le culte mosaïque a disparu, mais la Synagogue en éternise le souvenir ; le Pharisaïsme a disparu, mais l'Israélite de nos jours descend en droite ligne des Pharisiens. Ce fait est unique dans les fastes de l'humanité et la vérité de la parole du chapelain de Frédéric II s'impose à nous. Comme le roi libre-penseur lui demandât de prouver d'un seul mot Faction de Dieu dans l'histoire, il répondit : Sire, les Juifs ! 1 Les Idées religieuses en Palestine à l'époque de Jésus-Christ, Paris, chez Fischbacher ; 1 vol. in-12°, 2e édit., 1877. INTRODUCTION. — LES SOURCES DE CE LIVRE. Le Nouveau Testament, les écrits de Josèphe et les Talmuds, tels sont, le titre l'indique, les trois sources que nous avons consultées. Il n'y en a point d'autres, en effet. Les écrits pseudépigraphes, composés en Palestine aux environs de l'ère chrétienne, n'ont d'importance que pour l'histoire des idées du peuple juif. Ils ne nous renseignent ni sur sa vie sociale, ni sur ses pratiques religieuses. Nous aurons l'occasion de parler de ces singuliers écrits en traitant de la littérature juive au premier siècle, mais ils ne sauraient, à aucun titre, être considérés comme des sources pour l'étude que nous entreprenons. Quant aux auteurs païens, les détails qu'ils nous donnent çà et là sur les Juifs sont assez insignifiants. Parmi les Grecs, nous mentionnerons Polybe ; les fragments des quinze derniers livres de son histoire romaine donnent quelques renseignements sur la Judée ; Diodore de Sicile, dont on a conservé un passage sur Antiochus Epiphane ; Strabon, dont les notices géographiques sur la Syrie ont une réelle valeur ; Plutarque qui parle des Juifs à propos de Crassus, de Pompée, de César, de Brutus et d'Antoine ; enfin Appien et Dion Cassius qui avaient écrit des ouvrages considérables dont quelques fragments sont parvenus jusqu'à nous. Parmi les écrivains latins, nous trouvons, dans les lettres et les discours de Cicéron, quelques détails pour l'histoire de la Syrie. Tacite avait raconté le siège de Jérusalem en parlant des règnes de Vespasien et de Titus dans ses Histoires. Mais nous n'avons qu'un fragment de cet ouvrage. Heureusement que nous y trouvons un abrégé de l'histoire des Juifs jusqu'à la guerre de Titus. Quant aux Annales qui racontent l'histoire romaine de l'an 14 à l'an 68, elles nous ont été heureusement conservées, sauf un passage, et servent avec les Douze Césars de Suétone à nous renseigner çà et là sur les rapports des Juifs avec le monde romain au premier siècle. Tout cela, on le voit, est fort peu de chose, et nous avons raison d'affirmer qu'il ne nous reste que trois sources de l'histoire des Juifs contemporains de Jésus-Christ : 1° les écrits des premiers chrétiens, anciens Juifs qui avaient tous vécu en Palestine, et dont les ouvrages furent plus tard réunis sous le nom de Nouveau Testament ; 2° les écrits de Flavius Josèphe, le grand historien juif qui s'est étendu en détail, à plusieurs reprises et dans différents ouvrages, précisément sur les événements de l'histoire juive au Ier siècle, et enfin 3° les Talmuds, vaste et indigeste compilation de sentences rabbiniques, qui offre, à celui qui se donne la peine de l'étudier, un tableau fidèle des mœurs, des croyances, de l'état social et religieux des contemporains de Jésus. 1° LE NOUVEAU TESTAMENT. Les écrits des premiers chrétiens, des témoins de la vie de Jésus, apôtres ou compagnons d'apôtres, prirent de bonne heure une très grande valeur dans l'Église chrétienne. La tradition orale, d'abord puissante, se perdait et devenait incertaine. Les communautés avaient pris l'habitude de lire les livres des apôtres au culte public et les plaçaient sur le même rang que le Code sacré des Juifs, connu sous le nom d'Ancien Testament, et que leur avait transmis la Synagogue. On donnait différents noms à cette collection de documents chrétiens. Peu à peu, celui de Nouveau Testament fut employé et généralement adopté. Chaque Église avait le sien et il pouvait différer des autres. Celle-ci acceptait tels livres et rejetait tels autres, celle-là faisait le contraire. La plupart divisaient le recueil en deux parties : les livres incontestés, universellement admis, et les livres contestés, qui restaient l'objet de discussions plus ou moins critiques. Enfin, au quatrième siècle, le choix définitif fut fait. Un certain nombre d'écrits contestés disparurent de tous les recueils sacrés, et les autres, au contraire, prirent le rang et l'autorité des incontestés. Le Nouveau Testament, sous sa forme actuelle, fut décidément fixé et, joint à l'Ancien Testament, tous deux formèrent depuis ce temps ce qu'on appelle la Bible. Les livres dont se compose le Nouveau Testament sont donc d'origines et de dates fort diverses, et, depuis plus d'un siècle, toutes les questions critiques possibles, authenticité, intégrité, historicité, etc., ont été soulevées à leur sujet. Elles ont été discutées, résolues, puis remises en question, résolues autrement, étudiées de nouveau, et il en sera ainsi pendant longtemps encore. Nous n'avons pas à nous engager ici dans ce dédale et à nous prononcer sur l'ensemble des problèmes si délicats et si importants soulevés par l'étude de chacun des livres du Nouveau Testament. Nous n'avons qu'à juger de leur valeur historique. Pouvons-nous nous fier à leur témoignage, et les renseignements qu'ils nous donnent sur l'époque de Jésus et sur le Judaïsme du premier siècle en Palestine sont-ils dignes de foi ? 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- Publié le Oct 09, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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