Table I. Histoire des documents Qu’est-ce que le Coran ? Le Coran peut-il être
Table I. Histoire des documents Qu’est-ce que le Coran ? Le Coran peut-il être lu par tout un chacun ? Le Coran n’aurait-il donc pas été écrit en arabe ? Depuis quand existe le courant sceptique ? Le Coran a-t-il un problème avec les autres livres ? Quel est le premier pilier de l’islam ? Le Coran est-il un livre ? Comment les scribes ont-ils pu réorienter le sens du corpus ? Y a-t-il d’autres indices de composition ? II. Histoire des lieux et contexte La Mecque est-elle la Ville Sainte ? La parole est aux qiblas Des lieux saints nomades Muḥammad est-il acteur de l’histoire ? Alors Muḥammad ne serait ni l’auteur du Coran ni le fondateur de l’islam ? De l’Élu du dieu juif de Najran au Louangé de Bishapur Des documents et des doctrines à la barre de l’Histoire L’islam, mille-feuille ou hérésie ? Le mille-feuille des affidés. De la montée sur Jérusalem aux alliances et fitnas politiques Le Dôme, bible à ciel ouvert, bâtie sur mesure pour les judéo-arabes Aïssa La contrefaçon coranique du Christ Aïssa est-il exceptionnel ? Le Coran nie-t-il vraiment la Crucifixion ? Comment lire le titre de Jésus-Messie ? III Une doctrine de l’outre-tombe Le Coran a-t-il un problème avec la vie ? La conception de Dieu des musulmans est-elle radicalement différente de celle des chrétiens ? Qu’est-ce que la foi des musulmans peut apporter aux chrétiens ? Dieu est-il l’auteur du mal dans le Coran ? Quelle est la définition coranique du Bien et du Mal ? Pourquoi l’angoisse de l’après-mort est-elle si vivace ? La vision du Paradis dans le Coran ne semble-t-elle pas un peu trop prosaïque ? Le musulman est-il messianiste ? Le Jihâd est-il pour le musulman garant de vie éternelle ? Qui sont les associateurs ? Au final, quelles certitudes peut-on avoir ? Bibliographie Florence Mraizika Le Coran décréé Le défi de la science Docteur angélique Images de couverture : - Pièce arabo-byzantine (640-660), imitation des pièces byzantines de l’Empereur Héraclius et comportant la mention li-llâh muslim (soumis à Allah). - Sourate 22 Verset 18, Folio 127 R, Berlin, Staatsbibliothek, Wetzstein II 1913. © Éditions Docteur angélique, 2018 www.docteurangelique.com ISBN : 978-2-918303-28-2 « Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. » I. Histoire des documents Qu’est-ce que le Coran ? Le Coran est le Livre saint de l’islam. De taille équivalente environ au Nouveau Testament, il se compose de 114 chapitres appelés « sourates », classés par ordre décroissant de taille (hormis la première sourate, la fatiha, qui est, en fait, l’une des plus courtes). Chaque sourate se compose de versets – des centaines pour les premières sourates, quelques-uns pour les dernières, les spécialistes allant même jusqu’à numéroter des sous-divisions au sein des versets. Le Coran est un ensemble de récits, de narrations et de commandements. Dans la foi islamique, il s’agirait de la parole de Dieu lui-même, immuable et incréée, telle que son ange, Gabriel, l’aurait révélée en arabe à Muḥammad et telle que lui-même l’aurait alors prêchée dans l’Arabie du VIIe siècle entre 610 et 632 (année de sa mort), entre les villes de La Mecque et de Médine, faisant de lui le prophète de l’islam. Selon la tradition musulmane, cette prédication aurait été uniquement orale et apprise par cœur par les premiers compagnons de Muḥammad. Des mises par écrit partielles et multiples auraient été initiées du vivant de Muḥammad, mais c’est après sa mort que le Coran sera édité et normalisé. La tradition musulmane met en avant le rôle éminent du calife Othman († 656), qui, prenant le pouvoir en 644, aurait entrepris la mise par écrit définitive du texte coranique. Résumer le Coran est un exercice difficile, mais de grandes thématiques en émergent selon la lecture islamique traditionnelle, que l’on peut présenter ainsi : Le Coran se présente comme la parole de Dieu révélée à son envoyé pour toute l’humanité, dans une « langue arabe claire ». Il établit la religion et la justice voulue par Dieu pour tous les hommes depuis l’origine (« religion naturelle ») : l’islam ; il s’agit d’un monothéisme strict, prêché auparavant par des précurseurs, prophètes et messagers de Dieu, mais les récipiendaires d’alors auraient dévoyé ce message unique et auraient constitué peu à peu les communautés juives et chrétiennes du VIIe siècle. Muḥammad (l’envoyé mentionné par le Coran) serait le dernier et ultime prophète envoyé par Dieu, l’islam constituant le dernier rappel que Dieu enverrait aux hommes. Le Coran affirme la suprématie de Dieu, créateur et maître de l’univers, sur toute chose, toute nature, toute personne et toute volonté. Il enjoint les hommes à se soumettre à sa volonté et à sa loi, révélées par l’islam. Le Coran présente de nombreuses histoires de personnages bibliques et parabibliques, revendiqués comme autant de personnalités islamiques : Abraham, Ismaël, Joseph, Pharaon, Moïse, Noé, Jonas, Jésus, Marie, etc. Le Coran établit les musulmans comme la « meilleure des communautés qu’on ait fait surgir parmi les hommes » en tant qu’ils appliqueraient la loi divine comme la définit le Coran. Le Coran condamne les non-Musulmans pour être rétifs à l’islam, en particulier les « Gens du Livre », Chrétiens et Juifs, les premiers principalement pour être coupables du péché « d’associationnisme », et les seconds pour avoir condamné Jésus, sali Marie et falsifié leur texte saint, la Torah, dont la substance aurait été initialement celle de l’islam. Ils sont voués à l’enfer. Le Coran exhorte les croyants au combat armé dans le chemin de Dieu, pour répandre et imposer l’islam. Il détaille les modalités du combat et de la guerre sainte (jihâd). Le Coran établit un code de lois et de règlements pour la vie communautaire en islam et il définit le licite et l’illicite, et le statut des femmes. Il gère les relations des Croyants avec les Gens du Livre et les mécréants. Il définit une morale et une sagesse. Le Coran promet et décrit les délices du paradis pour les bons croyants et les combattants, ainsi que les tourments de l’enfer pour les mécréants et les mauvais croyants. • Le Coran fixe un horizon temporel à l’humanité : à la fin des temps arrivera le « Jour du Jugement », « Jour de la Rétribution », où les morts ressusciteront et où s’établira le paradis sur terre (et où méchants et mécréants seront précipités dans le feu éternel de l’enfer). Le texte coranique le plus répandu de nos jours est le fruit d’une standardisation réalisée en 1924 par les savants de l’Université d’al-Azhar au Caire, en Égypte. Différentes versions du texte circulaient auparavant (et toujours encore) : variantes géographiques (Coran turc, Coran égyptien, Coran indien…), variantes confessionnelles (Coran chiite, qui présente cependant le même texte), variantes textuelles (minimes). L’édition de 1924 a constitué un premier effort de reconstitution d’un corpus dit d’Othman que tous les Musulmans pourraient accepter. Elle n’en constitue pas pour autant une édition critique du Coran, au sens scientifique où elle aurait été établie d’après l’ensemble des manuscrits anciens, mentionnant leurs verbatim et leurs variantes. Une telle édition n’a encore jamais vu le jour à notre connaissance[1], mais pourrait être publiée prochainement : le projet Corpus Coranicum, regroupant de grandes universités et centres de recherche[2], s’est en effet fixé cette ambition. Il exploite pour cela un fonds de manuscrits coraniques anciens, uniques au monde et dans l’histoire par sa richesse, sa diversité, et par l’ancienneté des manuscrits étudiés. Parmi ceux-ci, on trouve les manuscrits coraniques les plus anciens connus : manuscrit de Sana’a[3], daté de la fin du VIIe siècle par les spécialistes (environ 10 % du ductus coranique – nous expliquerons le terme ci-après), manuscrit Wetzstein II 1913 (fin VIIe-début VIIIe, qui représente environ 85 % du ductus), manuscrit parisino-pétropolitanus (début VIIIe siècle, environ 40 % du ductus), manuscrit de Tübingen (début VIIe siècle 20 % du ductus). Il faut noter, cependant, que nous disposons d’aucun manuscrit complet du Coran antérieur à la fin du IXe siècle (manuscrits de Topkapi et Tachkent). Les manuscrits des VIIe et VIIIe siècles à l’étude sont tous des manuscrits partiels et, pour la plupart, écrits dans une langue déficiente (scriptio defectiva). Nous reviendrons en détail sur cela. Le Coran peut-il être lu par tout un chacun ? C’est un texte peu compréhensible par lui-même. Voire même incompréhensible. Comme il se présente, le Coran est en effet d’un abord difficile : pas de présentation du locuteur (des locuteurs ?) ni des personnages ; ruptures permanentes de style et de sens ; interruptions brutales des narrations qui sont reprises, ou pas, dans d’autres sourates ; ordonnancement arbitraire des sourates et versets ; injonctions et commandements parfois contradictoires, etc. De fait, il ne peut être compris sans clefs de lecture uploads/Litterature/ mraizika-florence-2018-le-coran-decree.pdf
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- Publié le Aoû 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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