Rav Elie LELLOUCHE ROMPRE LE CERCLE VICIEUX DES FAUTES Article et contenu réali
Rav Elie LELLOUCHE ROMPRE LE CERCLE VICIEUX DES FAUTES Article et contenu réalisés par TORAT HAIM VECHALOM - 35, rue Emile Lepeu 75011 PARIS - 01.44.93.51.50 Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE d"cb PARACHAT BÉAALOTÉK’HA Samedi 22 JUIN 2019 19 SIVAN 5779 entrée chabat : de 20h17 à 21h39 selon les horaires de votre communauté sortie chabat : 23h04 Rompre le cercle vicieux des fautes (Elie LELLOUCHE) - L’expérience de la proximité avec Hachem (Joël GOZLAN) - La joie de la spontanéité (Ephraïm REISBERG) - L’ascenceur spirituel : un moyen de voir poindre la lumière (David WIEBENGA ELKAIM) MAYAN HAIM MAYAN HAIM EDITION Un Beth Hamidrach parisien Le départ des Béné Israël du Har Sinaï, le 20 Iyar 2449, près d’un an après leur arrivée au pied de la montagne sainte et de la Révélation Divine unique qui s’en est suivie, va être marqué par une série de dévoiements dramatiques du peuple élu. Quel contraste entre ce départ et l’arrivée qui l’avait précédé quelques mois à peine auparavant ! Unis dans un même élan spirituel absolument extraordinaire, les descendants des Avot avaient alors déclaré, Na’assé VéNichma; nous nous engageons à respecter la Parole Divine sans même en avoir entendu le contenu. Et voilà que reprenant leur route vers la terre d’Israël, le ‘Am Israël multiplie les faux- pas. À tel point que, selon Rabban Shimon Ben Gamliel cité par la Guémara (Chabbath 115b), la Torah ait cru bon d’insérer deux versets, sans aucun lien avec le récit du départ des Béné Israël du Har Sinaï, afin de marquer une rupture dans le récit des égarements successifs du peuple élu. De quelles fautes s’agit-il et pourquoi le texte sacré a-t- il éprouvé le besoin de les dissocier ? S’agissant de la seconde, le texte sacré la formule clairement et parle de Mitonnénim. Le peuple s’est plaint, après trois jours de marche, des difficultés liées au voyage. Selon Rachi, ces plaintes et ces murmures n’étaient, en fait, qu’un prétexte à travers lequel les Béné Israël cherchaient à s’éloigner d’Hachem. Pour le Ramban cependant, la faute commise, ici, par les Béné Israël, est bien plus subtile. Les murmures du peuple ne trahissaient pas, selon le Sage de Barcelone, une volonté non avouée de distendre le lien avec Hachem. Ce qui était en cause, dans le comportement des Mitonnénim, tenait en un manque de sérénité et de joie intérieure. Cela faisait plus d’un an que le Maître du monde avait noué un lien fort et puissant avec son peuple. La solidité de ce lien était à même de remplir les Béné Israël de quiétude et de joie et, ainsi, leur permettre de dépasser l’inconfort et les difficultés de leur voyage. Faisant fi de la bienveillance et de la protection dont le Créateur ne cessait de les entourer depuis leur libération de l’esclavage égyptien, le ‘Am Israël, frappé soudain «d’amnésie», laissa suinter une forme de mécontentement. Si ce type de réaction pouvait se comprendre dans les semaines qui suivirent la Sortie d’Égypte, il témoignait, maintenant, plus d’un an après la réalité de leur survie miraculeuse dans le désert, d’une ingratitude injustifiable. Cependant, cette faute, aussi subtile soit-elle, fut précédée d’un autre manquement, encore moins perceptible, lors de leur départ du Har Sinaï. La Guémara citée précédemment relie ce qui fut en réalité leur premier écueil à l’expression employée par le verset 33 du chapitre 10 du livre de Bamidbar. Le texte relate le départ des Béné Israël du Har Sinaï de la manière suivante: ils voyagèrent depuis la montagne d’Hachem. Selon Rabbi ‘Hama BéRabbi ‘Hanina, cette expression doit être comprise comme signifiant qu’ils s’écartèrent d’Hachem. Si pour Rachi, l’expression «ils voyagèrent de la montagne d’Hachem», traduit, déjà, le désir de viande, revendiqué sans retenue par le ‘Érev Rav, dès leur arrivée à Tav’éra, au bout des trois jours de marche dans le désert, pour le Ramban, cette locution fait référence à l’état d’esprit dans lequel les Béné Israël quittèrent le lieu du Don de la Torah. Le Midrach, cité par le Ramban, parle d’un départ précipité, comparable à celui d’un enfant sortant de l’école avec satisfaction. Ainsi les descendants des Avot ont éprouvé un sentiment de soulagement en quittant le lieu de la Révélation, craignant qu’Hachem ne leur impose d’autres Mitsvot. Certes ce sentiment n’était pas exprimé et, peut-être, n’était-il pas réellement perçu, mais, justement le peuple d’Hachem, parvenu maintenant à un haut degré d’élévation spirituelle aurait du «traquer» toute pensée susceptible d’affaiblir le lien qu’il avait tissé avec le Créateur. Car en laissant s’installer ce sentiment, bien que non traduit dans des actes répréhensibles, les Béné Israël s’exposaient aux conséquences qui allaient s’ensuivre, d’abord en murmurant et en se plaignant des conditions de voyage puis, plus grave encore, en devenant la proie du ‘Érev Rav et en réclamant comme eux de la viande dans le but, nous dit Rachi, de «prendre leur distance» avec leur D-ieu. C’est la raison pour laquelle, explique le Sifté Haïm, la Torah a voulu marquer une rupture dans le récit de cette chute en trois étapes. À travers cette séparation, inscrite dans le texte, c’est un enseignement qui nous est délivré. Ne pas laisser des sentiments contraires à la relation que nous devons entretenir avec Hachem se nicher dans nos cœurs. À défaut d’une telle réaction, ce sont les acquis fondamentaux de notre ‘Avodat Hachem qui s’en trouvent menacés. À l’inverse en veillant à nourrir constamment par une étude de la Torah avide et joyeuse nos convictions et notre engagement, on assure la pérennité du lien avec Le Créateur et la bienveillance de la Providence qui en découlera sans aucun doute. C’est au début du chapitre 9 de Devarim, au premier mois de la deuxième année après la sortie d’Egypte. Achem parle à Moshé et rappelle l’obligation pour tous les Bnei Israël de réaliser le Pessah, en son temps (la nuit du 14ème jour du premier mois, c’est à dire le 15 Nissan) et selon tous ses statuts et toutes ses règles (portant sur le sacrifice pascal proprement dit –le Korban Pessah- et ce qui est autour : Matsa, Maror etc… Sifre). Notre affaire commence au verset 6, lorsque « … se sont présentés à Moshe et à Aaron des hommes qui, étant impurs par (le contact avec) un mort, ne pouvaient faire le sacrifice pascal avec le reste du peuple » Ces hommes, frustrés de cette mitsva si importante, réclament la possibilité eux aussi de faire le Korban Pessah, ou de s’y associer. Et Moshe de leur répondre : Attendez, je vais demander à Achem! Et Achem de répondre à Moshe : si un homme est impurifié par un mort (ou s’il se trouve en chemin loin de chez lui), il fera le Pessa’h la nuit du 14ème jour du deuxième mois, c’est à dire un mois après la date prescrite pour tout le peuple… C’est le Pessa’h Cheni. De quoi s’agit-il? Ni plus ni moins que la première Chéela (question) de Torah de l’histoire juive ! Ces hommes-là questionnent Moshe et la Torah, ils mettent en avant leur vécu, leur ressenti vis à vis de la mitsva… Ils réclament, ils s’engagent… Cette initiative est un geste important dans l’histoire du peuple juif. Qui sont ces hommes? La tradition rapporte qu’ils s’agissaient des hommes chargés de transporter les ossements de Josef hors d’Egypte. Des Tsadikim, « au-delà de tout soupçons » donc. Hommes marginalisés par leur fonction, mais en tout point légitimes, dans leurs droits. Le mérite de ces hommes est tel qu’Achem répond à Moshe et lui énonce une nouvelle loi, une Halakha surprenante, la report possible de cette Mitsva primordiale. Les mitsvot liées au temps ne se repoussent pas, c’est un cas unique! (1). Par cette requête, la Torah change de registre, la loi générale (« Klal ») s’ouvre à des cas particuliers (« Prat »), une dimension nouvelle du texte nous fait percevoir la proximité d’Achem avec les Bnei Israël. Car Achem écoute et prend en compte la demande de ces Tsadikim. 1. Le seul autre cas serait la Brit Mila, dont le lien avec le Korban Pessah est évident, mitsva de rupture, radicale, dans le sang! Il faut se rappeler ici le commentaire génial de Rachi sur les « Elohim Ahérim » de la deuxième parole : Lo Yihié Lekha Elohim Akhérim al Panaï « Tu n’auras pas d’autres Dieux devant (que) moi » ( Exode 20, 3) Rachi : Des Dieux qui sont étrangers à ceux qui les servent… On crie vers eux, mais eux ne répondent pas! Achem n’est pas un de ces « Elohim Akhérim », ces chimères qui restent à distance et se taisent. Dans le cas présent, Moshe demande à Achem comment statuer, tel un élève sûr de l’apprendre de la bouche de son maître (Sifre) et Achem répond à sa requête et à celle de ces « marginalisés légitimes ». Ce Pessah Cheni est la marque d’une proximité inouïe entre Achem et les Tsadikim. Que demandent exactement uploads/Litterature/ mh-be-aalote-kha-5779.pdf
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- Publié le Sep 20, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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