LES ENSEIGNEMENTS DE PLATON SUR L’EDUCATION Préparé par George Bebedelis Athène

LES ENSEIGNEMENTS DE PLATON SUR L’EDUCATION Préparé par George Bebedelis Athènes, Grèce Avril 2000 SOMMAIRE Introduction…………………………………………………………………………………….. 1. Le système éducatif………………………………………………………………………….. 2. Rectitude intérieure et extérieure…………………………………………………………….. 3. Le vrai philosophe, un amoureux de la Bonté……………………………………………….. 4. La Bonté……………………………………………………………………………………… 5. L’éducation consiste à tourner l’âme vers la lumière de la Bonté………………………… …. Epilogue……………………………………………………………………………………… …. Appendice …………………………………………………………………………………… …. Bibliographie………………………………………………………………………………… ….. Sur la photo de la couverture, nous voyons l’ancien temple du ‘’Parthénon’’ situé sur l’Acropole d’Athènes. Ce temple était consacré à la Déesse Athéna qui était la protectrice d’Athènes à qui Elle donna Son nom. Selon la mythologie grecque, Athéna n’est née d’aucune mère connue, ayant jailli du front de Zeus, c’est pourquoi elle est vénérée comme la Déesse de la Sagesse. INTRODUCTION L’éducation est le fondement de la société. Pour une société saine et heureuse, l’éducation est la base, parce que les étudiants d’aujourd’hui deviennent les leaders de demain. Swami a insisté tant et plus sur la haute importance d’un système éducatif adéquat. A toutes les époques et dans toutes les parties du monde, de grands sages ont parlé sur le problème crucial de l’éducation et ils ont offert leurs enseignements précieux à toutes les générations à venir. Un tel sage qui brille au firmament de l’ancienne philosophie grecque est Platon qui est à jamais lié à son maître bien-aimé, Socrate. Socrate n’a rien écrit et ses enseignements se retrouvent dans les dialogues écrits par son étudiant, Platon. Dans tous ses dialogues, Socrate est celui qui parle et Platon ne mentionne nulle part son propre nom, montrant par là une profonde humilité et une grande dévotion pour son gourou bien-aimé. Peut-être que de cette manière, il veut nous donner la première grande leçon et la base fondamentale de l’éducation, c’est-à-dire le respect et l’amour de l’étudiant pour son professeur. Le professeur méritant reçoit cet amour, non seulement à cause de ses enseignements empreints de sagesse, mais surtout et principalement grâce à son exemple personnel. Swami nous a donné cette grande parole : ‘’D’ABORD ETRE, ENSUITE FAIRE, ENFIN DIRE.’’ Socrate était un tel gourou divin qui finalement sacrifia sa propre vie en restant fidèle à ses paroles et à son amour de la Vérité, de la Bonté et de la Beauté (Sathyam Sivam Sundaram). Au cours de ce bref travail, nous nous efforcerons de présenter les idées de Socrate / Platon pour ce qui est de l’essence de l’éducation. A la source de cette étude, nous utiliserons le célèbre dialogue de Platon, la République1, qui fut écrit vers 375 av. J.-C. Le premier but de Platon n’est pas de décrire une cité idéale, comme c’est le cas dans la plus grande partie du livre, mais de s’interroger sur la justice. C’est pourquoi le dialogue porte également un autre titre : ‘’De la justice’’. Platon veut prouver sa thèse fondamentale : l’homme juste, l’homme qui suit le Dharma, est heureux. Le point de vue partagé par la majorité des gens selon lequel l’homme juste est malheureux parce que les autres le maltraitent est complètement faux. Il dit : ‘’Une personne morale est heureuse, tandis qu’une personne immorale est malheureuse.’’ ‘’L’immoralité ne procure jamais plus de bonheur que la moralité.’’ (Rep. 354a) 1 En réalité, le titre du livre n’est pas la ‘’République’’ qui veut dire démocratie, mais ‘’La Cité’’ (parce qu’il décrit une cité idéale, qui n’est pas une démocratie, selon Platon ! Il est en effet très étrange que ceci ait été traduit par ce mot en anglais.) (ainsi qu’en français, NdT) Pour prouver ceci, il utilise la pensée suivante. Il considère une cité comme étant l’élargissement d’un homme et il commence son enquête dans la cité où les différentes situations sont plus facilement étudiées pour revenir à la réalité intérieure psychologique et spirituelle de l’individu. Il dit : ‘’Tâchons d’abord de voir ce qu’est la justice dans les cités, et ensuite nous pourrons l’étudier aussi dans les individus en voyant le reflet de l’entité plus grande dans les caractéristiques de la plus petite entité.’’ (Rep. 369a) Dans cette étude, nous traiterons principalement de la partie du dialogue qui décrit l’éducation des gens qui vont être les citoyens de la ville idéale. Nous présenterons les idées de Platon concernant les dirigeants idéaux en gardant à l’esprit qu’il nous donne un idéal, non seulement pour les dirigeants, mais pour tous les citoyens. Cet idéal est le but auquel l’éducation doit conduire les enfants. Inévitablement, nous parlerons de ce qu’est la philosophie et qui est le philosophe réel, parce qu’après tout, ceci est le but du grand sage, c’est-à-dire tourner notre vision vers la Vérité et la Lumière, et par un intellect juste, nous guider jusqu’à l’Etre-Bonté- Beauté (Sathyam Sivam Sundaram) qui est DIEU. 1. LE SYSTEME EDUCATIF Platon commence à parler de l’éducation en donnant ses deux constituants de base, la gymnastique pour le corps et la musique pour l’âme (Rep. 376e). Dans l’ancienne Grèce, le terme musique voulait dire l’éducation spirituelle, morale et artistique en général et pas seulement la mélodie et le rythme. En premier lieu, Platon parle de la grande importance pédagogique des histoires : ‘’Ne savez-vous pas que nous commençons par raconter aux enfants des mythes qui contiennent des éléments de vérité, bien qu’ils soient largement inexacts ?’’ Et le dialogue continue : ‘’Réalisez-vous que l’étape la plus importante d’une entreprise est le commencement, spécialement quand cela concerne quelque chose de jeune et de sensible ? Parce que, c’est à ce moment-là que le caractère se forme, et il absorbe chaque impression que quiconque veut lui imprimer. - Tu as absolument raison. - Permettrons-nous alors à nos enfants d’écouter n’importe quelles histoires et d’absorber dans leurs âmes des valeurs qui contredisent celles que nous voulons qu’ils portent en tant qu’adultes ? - Non, nous ne le permettrons jamais. - Alors, notre premier travail est d’inspecter le travail des auteurs et d’accepter toute bonne histoire qu’ils écrivent, mais de rejeter les autres. Nous laisserons les gouvernantes et les mères raconter aux enfants les histoires acceptables et nous ferons en sorte qu’elles se consacrent à utiliser ces histoires pour former les âmes des enfants, beaucoup plus que leurs mains pour former leurs corps…’’ (Rep. 377a, b, c) Donc, la nécessité de la sélection d’histoires correctes est mise en exergue. Une observation attentive montre que beaucoup de traditions mythologiques qui sont contenues dans les œuvres de nombres d’auteurs et de poètes ne conviennent pas pour les enfants, parce que dans ces histoires, les dieux sont remplis de passions humaines comme la jalousie, les désirs sensuels, le mensonge, la haine, l’avarice, la lâcheté, etc. Si les dieux, qui devraient être des idéaux pour les hommes, sont décrits d’une telle manière, quel est l’exemple et quelles sont les valeurs que les enfants absorberont de ces histoires ? Aussi Platon, conformément à la vision similaire d’anciens philosophes comme Xénophane et Héraclite suggère de rejeter sans hésiter une telle poésie négative de la cité idéale. Il termine avec les deux principes de base concernant le contenu des histoires concernant Dieu. Le premier principe est que : ‘’Dieu n’est pas responsable de tout, mais seulement de ce qui est bon ‘’ (Rep. 380c) C'est-à-dire que nous devons avoir la foi en la bonté de Dieu et ne pas Le blâmer pour toutes les choses mauvaises qui nous arrivent dans notre vie quotidienne, comme c’est souvent le cas avec les gens. Selon Swami, le premier principe est : Dieu est Premaswarupa, l’Incarnation de l’Amour. Le deuxième principe auquel les discussions et la littérature spirituelles doivent adhérer est que : ‘’Dieu est entièrement droit et véridique en paroles et en actions et Il ne trompe l’homme en aucune façon.’’ (Rep 382e) Selon Swami, Dieu est Sathyaswarupa, l’Incarnation de la Vérité. Plus loin, Platon mentionne les vertus que les récits doivent entretenir dans le cœur des enfants. Tout d’abord, l’absence de crainte face à la mort. La mort ne doit pas être présentée comme une calamité et les gémissements ne conviennent pas aux braves. Ici, nous aimerions présenter un texte provenant de la tradition extrême-orientale qui montre la grande importance de cette vertu : ‘’Tajima-no-kami était un grand épéiste et maître de cet art pour le shogun de l’époque. Un jour, un des gardes personnels du shogun vint trouver Tajima-no-kami, désirant être entraîné dans l’art de l’escrime. Le maître dit : ‘’Comme je peux le voir, vous semblez être vous-même un maître de l’escrime ; dites-moi s’il vous plaît, à quelle école vous appartenez avant que nous n’entrions dans une relation de maître à élève.’’ Le garde répondit : ‘’J’ai honte d’avouer que je n’ai jamais appris cet art’’. ‘’Essayez-vous de me duper ? J’enseigne à l’honorable shogun en personne et je sais que mon œil ne se trompe jamais.’’ ‘’Je regrette de défier votre honneur, mais je ne sais réellement rien.’’ Cette dénégation résolue de la part du visiteur fit réfléchir un instant l’épéiste, et il finit par dire : ‘’Si vous le dites, cela doit être vrai, mais je suis tout de même certain que vous devez être maître uploads/Litterature/ les-enseignements-de-platon-sur-l-x27-education.pdf

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