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1 Les contes parlent de nous BSI I ILIE (MIREA) EMILIA COSTACHE ADELINA 2 Le fo

1 Les contes parlent de nous BSI I ILIE (MIREA) EMILIA COSTACHE ADELINA 2 Le folklore est une vivante encyclopédie poétique de la vie populaire. Mirroir magique, il reflète tous les sentiments, toute la pensée et la conscience d‟un peuple à travers les siècles. Les contes décrivent le parcours initiatique de l‟être en quête de sens. Ils livrent des clés symboliques pour naviguer dans la vie. Au contact de notre vécu, ces clés transforment nos expériences en enseignements, nos épreuves en initiations. Les constellations systémiques décodent cette symbolique universelle et l‟insufflent au cœur de notre quotidien. Notre quête de sens s‟anime et nous enjoint à aligner nos aspirations profondes avec nos actes. Les contes populaires traditionnels ont été figés sur le papier assez récemment par des auteurs comme les frères Grimm, mais leur inspiration, elle, remonte à la nuit des temps et reprend tous les grands thèmes mythiques. Mais ce n‟est pas tout : au-delà d‟histoires souvent captivantes (un atout indispensable à la perpétuation de toute tradition orale), on s‟aperçoit que les contes traditionnels sont conçus selon un modèle unique. Or, cette structure est elle-même calquée sur la psyché humaine. Les contes de fées nous parlent de notre vie intérieure. Ils ne sont rien d‟autre qu‟une mise en scène des processus psychologiques à travers lesquels l‟être humain s‟expérimente lui-même, progresse dans sa quête et s‟accomplit. C‟est parce qu‟ils décrivent un processus d‟accomplissement qu‟ils commencent mal et finissent bien. Dans les contes, le héros ou l‟héroïne nous enseignent comment nous pouvons écouter cet élan – ce moi archétypique – de façon à fonctionner en harmonie avec lui. De façon générale, le héros se trouve face à un problème qui met sa vie ou celle d‟un tiers auquel il tient, en danger. Le héros va rencontrer des obstacles et traverser des épreuves qui vont le fortifier et lui permettre de résoudre le problème initial du conte. Le héros est à l‟écoute des impulsions de vie qui s‟offrent à lui et il est aussi capable de mener les combats nécessaires pour réaliser ce que la vie lui demande. Le héros est un modèle car il est une conscience – un moi – qui sait écouter et matérialiser les élans issus de l‟inconscient. Ce sont ces élans sont un trait humain général, un moi archétypique. C‟est cette attitude qui lui permet de révéler des possibilités encore latentes – le Soi. C‟est ce qui rend les contes de fées si intéressants pour nous. Ils nous montrent comment faire couler la vie sous des formes bénéfiques, notamment en se comportant en accord avec les exigences instinctives de la psyché. Voilà les expériences universelles dont nous parlent les contes. J‟ai voulu montrer que le conte peut nous aider dans notre chemin d‟évolution psychique, qu‟il parle le langage de notre inconscient et qu‟il nous initie à une créativité fondamentale en nous, qui est notre capacité à nous mettre en accord avec notre Soi, avec nos instincts de vie. 3 Dans notre vie quotidienne, nous vivons dans un monde objectif qui nous demande de repousser les associations bizarres attachées à chaque chose et à chaque idée. Nous avons un peu perdu la fantaisie de notre imaginaire. Mais lorsque nous écoutons un conte, notre intuition en saisit la richesse ; elle nous signale même ce qui nous concerne particulièrement. Nous connaissons aussi cette difficulté avec nos rêves. Nous percevons que notre rêve nous dit quelque chose d‟important sans comprendre de quoi il s‟agit. Le conte nous touche, nous éveille ou nous effraie. Il révèle une question, une demande, ou une prise de conscience. La constellation se construit sur la base de cette aspiration que nous offre le conte. Exemples :  Le vilain petit canard : quand il s‟envole avec les cygnes je rêve de faire comme lui J‟aimerais me libérer de ce qui m‟empêche de m‟envoler avec les cygnes dans ma vie.  Barbebleue : d‟où l‟héroïne tire-t-elle le courage d‟attendre ses frères psychiques ? En fait, j‟aspire à déployer ce courage dans mon activité professionnelle.  La Belle et la Bête : comment la Belle arrive-t-elle à côtoyer l‟horreur de la Bête ? Je souhaite aborder des moments difficiles dans mon couple avec le même calme que la Belle. Le conte nous permet de nous inspirer d‟une expérience humaine collective. Il cherche à nous décrire aussi bien qu‟il le peut une aventure mystérieuse vécue par un héros ou une héroïne. Cette aventure commence toujours par l‟exposition d‟un problème, par un ou des personnages qui ont des ennuis, le plus souvent insurmontables. Un roi est malade, une princesse est stérile ou encore un royaume est menacé de destruction. La péripétie du conte décrit les hauts et les bas que traversent les personnages, en particulier le héros, pour résoudre le problème avec lequel commence l‟histoire. Les épreuves que traverse le héros nous décrivent les attitudes face à l‟adversité qui lui permettent de la vaincre et 4 d‟en ressortir fortifié. Ces attitudes respectent les lois de la vie, les lois qui fondent la vérité de l‟homme, les lois qui structurent l‟être et toute la création. Blanche-Neige(Frères Grimm) montre qu'il ne faut pas s'attacher à des choses éphémères telles la beauté et la jeunesse. La patience et l'humilité sont toujours récompensées, alors que la vanité peut mener à la chute. Il s'agit aussi d'un conte d'avertissement envers les personnes offrant quelque chose de tentant et dont l'héroïne naïve ne se méfie pas. La Reine des neiges est un conte de Hans Christian Andersen qui parle de la lutte du bien contre le mal. L‟homme ne vit pas de pain seulement, dit L‟Écriture. Civilisé ou sauvage, il se repaît aussi de chimères et, dans les moments de trève que lui laisse la lutte pour la vie, autrement dit le travail quotidien, il s‟adonne à l‟art sous toutes ses formes – danse, musique, poèsie, sport, jeux d‟esprit et jeux d‟adresse, devinettes et sauts périlleux. S‟il est des tribus océaniques qu‟on dit sans religion, il n‟est point par contre qui soient sans mythologie, sans fêtes ni chansons, sans fables ni legendes, - tant il est vrai que l‟homme a besoin de se distraire, que son âme est << un feu qu‟il faut nourrir >>, sa cervelle un métier à broder toujours en action. El voilà comment il se fait qu‟à défaut, d‟une littérature écrite, tous les peuples (si inférieurs soient-ils comme culture), ont au moins une littérature orale, faite de contes et de chansons, de dictons et de proverbs, de fragments épiques en prose ou en vers. Ces traditions, dont l‟ensemble constitue le folklore, ne sont pas seulement intéressantes en elles-mêmes, par le parfum de sincere poésie qui s‟en degage; elles méritent aussi une attention particulière, en tant que source d‟inspiration, source vive de la littérature proprement dite; - car il ne peut faire aucun doute que les contes et les chants populaires n‟articulent, d‟une façon naïve encore, les premiers balbutiements aussi vénérables par leur antiquité que captivants par leur éternelle jeunesse. Comme les langues littéraires ont surgi des dialects, ainsi les lettres classiques sont nées des littératures populaires que, à ce titre déjà, paraissent dignes de quelque intérêt. Et les savants qui, depuis la fin du siècle passé, ont pris soin de recueillir en tous pays les vestiges du folklore, ont fait une oeuvre aussi utile à la science que profitable à la littérature: la science y a trouvé, dans l‟analogie frappante qu‟il y a entre les chants et les contes populaires recueillis de l‟extrême Orient à l‟extrême Occident, la confirmation de ses principales hypothèses sur la 5 filiation des langues et des idées, sur l‟etnographie , la linguistique et la mythologie. Chez les Roumains, le folklore est une mine d‟une abondance extraordinaire, à peine exploitée et loin d‟être épuisée; il suffit pour le prouver de mentionner qu‟une seule commune de Bucovine a fourni à M.Sbiera une centaine de contes, et, malgré les collections d‟Ispiresco, de Slavici,de Creanga, malgré les publications de Hasdeu, de Biano, il reste encore une ample moisson à recueillir, dont tous ces travaux ne sont qu‟une prèmiere gerbre hâtivement liée. Ce qui donne un attrait non pareil à tous les contes roumains, c‟est leur tenue épique. Pour joindre l‟exemple à la théorie , je fais ici quelques citations, empruntées toutes à la collection d‟Ispiresco, la plus authentique, la moins suspecte d‟interpolations. Voici quelques extraits d‟une historiette intitule le “Cochon enchanté”. << Mais comment se fait-il, demanda la fille de l‟empereur, que le Soleil soit toujours irrité, lui qui est si beau et qui fait tant de bien aux mortels?>> << Voici pourquoi, répondit la mère du Soleil: le matin il se tient sur le seuil du paradis et, radieux pout l‟heure, il rit à tout terre. Mais pendant la journée son humeur s‟assombrit en voyant les vilenies des homes; et voilà pourquoi il répand alors des rayons qui consument tout; le soir il est triste et chagriné parce qu‟il arrive aux portes de l‟enfer, - car tel est le chemin qu‟il parcourt chaque jour et c‟est de là qu‟il rentre uploads/Litterature/ les-contes.pdf